Motörhead : les chanteurs metal, doux dingues ou despotes ? | -thécaires | Espace musique & cinéma | Scoop.it
« We are Motörhead and we play rock ‘n’ roll! » Bientôt quarante ans qu’on entend Lemmy Kilmister aboyer rituellement ce chant de bravoure à chaque concert du groupe, quarante ans d’une recette inchangée mais toujours efficace. Après 21 albums, Lemmy trouve encore la force à 67 printemps de pondre avec ses comparses un nouvel album burné, intitulé Aftershock et sorti lundi dernier. La musique n’a pas bougé d’un iota, pas l’ombre d’une surprise en 14 titres… mais quelle importance, après tout, puisque Lemmy est toujours là, bien décidé à mourir debout, une basse entre les mains et un micro à portée de voix ? Évolution musicale ou pas, il semble parfois que la carrière d’un groupe repose avant tout sur le charisme et la réputation, usurpée ou non, de sonfrontman : si ce phénomène s’applique à de nombreux courants musicaux, elle connaît son paroxysme dans le champ des musiques extrêmes.

Depuis les années 1950, le rock ‘n’ roll fait figure de bande-son de la montée fulgurante de l’individualisme. À ce titre, la carrière d’Elvis Presley est exemplaire, puisqu’il est à la fois le propagateur d’une musique rock à portée mondiale et l’un des premiers à mettre en place une stratégie marketing redoutable pour promouvoir non seulement sa musique, mais aussi son image, aidé en cela par une douteuse éminence grise, le colonel Parker, intraitable manager aux méthodes controversées. Tandis que le musicien Elvis clame son amour du blues en décuplant sa force rythmique et son énergie sexuelle, l’homme d’affaires Parker s’emploie à faire de Presley une véritable marque en l’imposant comme égérie du rêve américain. Sa vie durant, le King parcourra les États-Unis pour imposer ses standards rock, mais aussi son style inimitable et son déhanché sulfureux, devenant bientôt l’une des stars les plus adulées et rentables au monde. Aujourd’hui, on se souvient du King, mais qui se souvient des musiciens qui l’accompagnaient ?

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Via Paradisewin Rivière, Declan Dunkan