Comment la clinique médicale du travail est-elle en train de s’imposer dans la prévention médicale, en pleine période de démédicalisation ? Quelles perspectives s’ouvrent ainsi aux cliniciens de la santé au travail ? Mais d’ailleurs, la clinique médicale du travail, qu’est-ce au juste ? Le colloque du 14 juin 2013 de E-PAIRS, organisé avec l’association Santé et Médecine du Travail (a-SMT), a été entièrement consacré à la clinique médicale du travail :
Après eux, le déluge Les multinationales, avec la production de masse et le culte de la performance, détruisent non seulement l'environnement mais aussi no
Si, comme le dit la chanson, « le travail c’est la santé » (p. 206), l’œuvre de C. Dejours démontre que tel n’est pas toujours le cas, tant s’en faut. Le travail comporte, à bien des égards, des atteintes à la santé physique et mentale des individus. On ne compte plus aujourd’hui les troubles musculo-squelettiques, les burnout, les morts subites (le karōshi) et les suicides au travail (p. 258 ; voir aussi Dejours et Bègue, 2009). Cela ne signifie pas que ne « rien faire c’est la conserve
Yves CLOT Professeur titulaire de la Chaire de Psychologie du travail au CNAM, responsable de l’équipe de clinique de l’activité du CRTD (Centre d
Christine Berthilier's insight:
Quand il n'est plus possible de prendre son travail à coeur, plus possible de se reconnaître dans son travail, il y a un risque pour la santé au travail.
Le problème vient selon, Yves Clot, du déni du conflit sur les critères de qualité du travail. Il est à noter que la "qualité du travail" n''est pas la même chose que "qualité de vie au travail", ni la même chose que "le contrôle des résultats du travail."
Yves Clot reprend la définition de la santé selon Georges Canguilhem et l'illustre à propos de la santé au travail :
1) Je me porte bien lorsque je porte la responsabilité de mes actes (lorsque je suis comptable de ce que je fais)
2) Je me porte bien lorsque je peux porter des choses à l'existence (lorsque je peux laisser en dehors de moi mon empreinte, ma signature à propos de ce que j'ai fait)
3) Je me porte bien lorsque je peux créer entre les choses (les gens) des rapports qui ne leur viendraient pas sans moi, lorsque je peux être de temps en temps à l'origine des choses, ne pas être seulement "objet" de l'organisation mais devenir "sujet" de l'organisation.
A noter que la performance peut être bonne pour la santé à condition de ne pas la confondre avec les risques pour la santé de l'augmentation bien réelle de l'intensité du travail.
En cliniqueLdu travail, il est important de ne pas partir uniquement du "pourquoi ? " mais du "comment faîtes vous votre travail" : exemple à La Poste "Qu'est-ce pour vous un paquet de qualité ?"
Observer écouter les différences du travail réel afin d'ouvrir le dialogue !
La psychodynamique du travail est une discipline dévolue à l’analyse clinique et théorique des relations entre travail et santé mentale qui s’efforce d’identifier les conditions en fonction desquelles le rapport psychique au travail évolue vers la pathologie ou profite au contraire à la construction de la santé mentale. Elle prend naissance en France en 1980 avec la publication de Travail : usure mentale. Ce livre rassemble des articles qui ont joué un rôle important dans l’édification de cette discipline et qui sont, pour la plupart, devenus introuvables. Nombre de ces textes ont la forme de réponses à des objections faites à la clinique du travail par des chercheurs œuvrant dans d’autres disciplines (ergonomie, médecine du travail, sociologie, anthropologie, psychosociologie, philosophie, psychanalyse, psychosomatique). Il s’agit donc d’une sélection qui constitue une base de référence pour tous ceux qui, en tant que praticiens ou chercheurs, sont impliqués dans la clinique et dans l’action en faveur de l’amélioration des rapports entre les êtres humains et le travail.
Comment la clinique médicale du travail est-elle en train de s’imposer dans la prévention médicale, en pleine période de démédicalisation ?
Quelles perspectives s ’ouvrent ainsi aux cliniciens de la santé au travail ?
Mais d’ailleurs, la clinique médicale du travail, qu’est-ce au juste ?
Le colloque du 14 juin 2013 de E-PAIRS, organisé avec l’association Santé et Médecine du Travail (a-SMT), a été entièrement consacré à la clinique médicale du travail :
La mise en récit du travail permet d’appréhender l’engagement subjectif du sujet et de mieux comprendre ce qu’est le travail du salarié, ses enjeux, le rapport de celui-ci à ce travail, ce dont il le charge, ce qu’il en attend, et ce pourquoi il en est rendu malade. L’objectif du médecin est de soutenir la réflexion du patient et de l’aider à restaurer son pouvoir d'agir.
"« La santé (…) c’est d’avoir les moyens d’un cheminement personnel et original vers un état de bien-être physique, mental et social » (Christophe Dejours ). Construire sa santé au travail est donc avant tout une affaire de marges de manœuvre..."
"On t'a pas demandé de penser!" Bien faire son travail : cette revendication ouvrière déjà ancienne a de moins en moins droit de cité dans les entreprises
L’article part du constat que la contrainte à mal travailler et la « qualité empêchée » constituent les sources principales de fatigue et de souffrance dans les organisations aujourd’hui. Or, plutôt que de chercher à « soigner le travailleur », comme le veut la tradition hygiéniste, c’est bien le travail qu’il faut soigner en en faisant un vecteur d’amélioration de la qualité de vie. En effet, nombre de situations démontrent que les dégradations de la qualité du travail ont un impact direct sur le bien vivre hors travail. Afin de restaurer un « travail soigné », plusieurs conditions sont nécessaires : encourager les compromis et les ajustements opératoires, y compris aux niveaux les plus stratégiques ; promouvoir un professionnalisme « délibéré » et réorienter la conflictualité inhérente à la relation salariale vers de nouveaux objets tels que la qualité du travail. Pour y parvenir, encore faut-il rompre avec une conception financiarisée de l’entreprise.
"L’article part du constat que la contrainte à mal travailler et la « qualité empêchée » constituent les sources principales de fatigue et de souffrance dans les organisations aujourd’hui. Or, plutôt que de chercher à « soigner le travailleur », comme le veut la tradition hygiéniste, c’est bien le travail qu’il faut soigner en en faisant un vecteur d’amélioration de la qualité de vie. En effet, nombre de situations démontrent que les dégradations de la qualité du travail ont un impact direct sur le bien vivre hors travail. Afin de restaurer un « travail soigné », plusieurs conditions sont nécessaires : encourager les compromis et les ajustements opératoires, y compris aux niveaux les plus stratégiques ; promouvoir un professionnalisme « délibéré » et réorienter la conflictualité inhérente à la relation salariale vers de nouveaux objets tels que la qualité du travail. Pour y parvenir, encore faut-il rompre avec une conception financiarisée de l’entreprise."
Christine Berthilier's insight:
Cet article est fort intéressant une version remaniée d’une intervention d'Yves Clot faite lors d’un colloque au Sénat le 2 décembre 2011.
E-Pairs et l'association Santé et Médecine du Travail (a-SMT) organisent un colloque le 14 juin 2013, entièrement consacré à la clinique médicale du travail. Comment la clinique médicale du travail est-elle en train de ...
To get content containing either thought or leadership enter:
To get content containing both thought and leadership enter:
To get content containing the expression thought leadership enter:
You can enter several keywords and you can refine them whenever you want. Our suggestion engine uses more signals but entering a few keywords here will rapidly give you great content to curate.