Revue de presse théâtre
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LE SEUL BLOG THÉÂTRAL DANS LEQUEL L'AUTEUR N'A PAS ÉCRIT UNE SEULE LIGNE  :   L'actualité théâtrale, une sélection de critiques et d'articles parus dans la presse et les blogs. Théâtre, danse, cirque et rue aussi, politique culturelle, les nouvelles : décès, nominations, grèves et mouvements sociaux, polémiques, chantiers, ouvertures, créations et portraits d'artistes. Mis à jour quotidiennement.
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Le Méridien, un projet de et avec Nicolas Bouchaud, d’après Paul Celan, mise en scène Éric Didry

Le Méridien, un projet de et avec Nicolas Bouchaud, d’après Paul Celan, mise en scène Éric Didry | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Véronique Hotte pour son blog Hottello :

 

Paul Celan écrit Le Méridien, Discours prononcé à l’occasion de la remise du Prix Georg Büchner à Darmstadt, le 22 octobre 1960, soit la « contre-parole » d’un poète qui s’exprime en allemand – la langue de sa mère comme celle des bourreaux nazis. À travers le théâtre de Büchner – La Mort de Danton, Woyzeck, Léonce et Léna, Lenz -, Celan livre sa perception de l’art et de l’acte poétique, prenant appui sur la tirade de Camille Desmoulins à propos de l’art dans La Mort de Danton. La mise en scène élémentaire et raffinée du Méridien par Éric Didry, avec le comédien Nicolas Bouchaud à l’engagement sincère et entier, se donne sur la scène comme une performance poétique, la mise en marche lumineuse d’une poésie existentielle, d’un pas de côté singulier et de dégagement souhaité sur le chemin même de l’art. La poésie n’advient que lorsque l’art se renverse, coupant le souffle et l’inversant ; celui-ci renaît autrement, quand celui qui marche sur la tête – le poète – « a le ciel en abîme sous lui. » Nicolas Bouchaud arpente le plateau de théâtre, un tableau d’école renversé à ses pieds, tel l’abîme céleste : il évoque la charrette sur la place terrestre de la Révolution, aujourd’hui place de la Concorde, avec à son bord, Danton, Desmoulins et les autres. L’acteur dessine à la craie les marches de la guillotine empruntées par les révolutionnaires, ce 5 avril 1794. Et Lucile, l’épouse de Camille, au spectacle des exécutions achevées, s’écrie : « Vive le Roi ! » L’invective n’est pas un hommage rendu à la Monarchie mais à « une majesté du présent, témoignant de la présence de l’humain, la majesté de l’absurde ». La poésie incarne « la vie du presque rien », les « tressaillements », les « allusions », la « mimique très fine qu’on remarque à peine », soit le naturel de la créature, l’évidence de l’expérience vécue.

Le sentiment du vivant est l’unique critère en matière d’art qu’il faut savoir élargir, le naturalisme marquant les racines sociales et politiques de l’œuvre même de Büchner. Le poète en général, parle au nom d’un Autre ou d’un tout Autre – se refusant désormais à le nommer Étranger – gardant le cap sur lui, d’abord accessible, vacant, et tourné vers le poème, en même temps que le poème conserve paradoxalement et nécessairement une forte propension à se taire, entre le déjà-plus et le toujours-encore d’une conscience claire et autorisée par le pouvoir de la langue. Le poème n’oublie pas non plus qu’il parle selon l’angle de la pente de son existence, de sa condition de créature. Le poème est présent et présence d’un seul, tourné vers l’autre, un dialogue désespéré : « Le poème se tient dans le secret de la rencontre. » Walter Benjamin dans son essai sur Kafka cite le mot de Malebranche : « L’attention est la prière naturelle de l’âme. » Entre le Je et le Tu, se tient le présent du poème qui laisse parler le temps, ce que l’Autre a de plus personnel. Et la poésie est bien « cette parole qui recueille l’infini là où n’arrivent que du mortel et du pour rien », les petits signes imperceptibles du vivant qui font mur contre la barbarie.

Un spectacle en forme de questionnement et de démonstration vive – admirable.

Véronique Hotte

Théâtre du Rond-Point, du 25 novembre au 27 décembre à 20H30. Tél : 01 44 95 98 21

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A Vidy, le grand art de Nicolas Bouchaud | L'Hebdo

A Vidy, le grand art de Nicolas Bouchaud | L'Hebdo | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Par Mireille Descombes pour hebdo.ch : 

Il est des spectacles qui ne se racontent pas. Ils se vivent, s'éprouvent et se partagent. Ils vous accueillent dans l'intensité de leur juste présence et vous habitent encore longtemps. Présenté jusqu'au 7 novembre au Théâtre de Vidy à Lausanne, "Le Méridien" de Nicolas Bouchaud, d'après le texte de Paul Celan, fait partie de ces spectacles-là. Un cheminement hasardeux, mais magique dans le territoire immense et incertain de ce que pourrait être l'art, en particulier la poésie.

Au départ, un discours. Celui que prononça Paul Celan le 22 octobre 1960, lors de la réception du prix Georg Büchner à Darmstadt. Né en 1920 en Roumanie dans une famille juive de langue allemande, l'écrivain a subi les persécutions fascistes et nazies. Il a fait de son œuvre un outil de témoignage et de lutte contre la barbarie. Dans "Le Méridien"  - c'est son titre - il recourt à tous les codes du discours de réception pour aller bien au-delà et transformer ce passage obligé en une véritable performance. Multipliant les allers et retours, les virages, les zigzags, il s'appuie sur le théâtre de Büchner et sur la complexité de ses personnages pour libérer peu à peu sa propre parole.

Mis en scène par Eric Didry dans un décor intelligemment réduit à l'essentiel, le comédien Nicolas Bouchaud s'approprie les mots et les phrases de Celan avec une fulgurante évidence. Il les mâche, les avale, les engloutit ou les recrache. Il les rythme et les danse. Il jongle avec eux comme un bateleur libéré de la pesanteur pour nous rappeler, avec Paul Celan, que "Celui qui marche sur la tête, Mesdames et Messieurs, - celui qui marche sur la tête, il a le ciel en abîme sous lui."

 

Lausanne. Théâtre de Vidy. Jusqu'au 7 novembre.


A Paris, Théâtre du Rond-Point, du 25 novembre au 27 décembre (Festival d'automne à Paris)

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Nicolas Bouchaud, invité de l'émission "Poésie et ainsi de suite" sur France Culture

Nicolas Bouchaud, invité de l'émission "Poésie et ainsi de suite" sur France Culture | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Nicolas Bouchaud, interprète du "Méridien" de Paul Celan, parle de ce poète au micro de Manou Farine, sur France Culture.

 

La poésie c’est une histoire de souffle. Renverse de souffle chez Paul Celan, souffle du chant dans trois cantates policières. A théâtraliser ce soir avec le comédien et metteur en scène Nicolas Bouchaud et l’écrivain Sylvain Coher.  Et la chronique de Claire Richard, journaliste à Rue89

 

Ecouter l'émission de France Culture (57mn) :  http://www.franceculture.fr/emission-poesie-et-ainsi-de-suite-poesie-et-souffle-2015-12-11

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Le docteur Sassal prend le pouls de l’acteur Nicolas Bouchaud : excellent !

Le docteur Sassal prend le pouls de l’acteur Nicolas Bouchaud : excellent ! | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Jean-Pierre Thibaudat pour son blog de Mediapart :

 

On vient voir l’acteur solitaire comme on va consulter le médecin : pour en savoir plus sur soi-même. Logiquement l’acteur Bouchaud  s’appuie sur l’histoire d’un médecin Sassal pour se livrer aussi à une introspection de son propre cas, puisque, lui aussi exerce, un « métier idéal ».

Le spectacle épouse ainsi le chemin divaguant autour d’un axe qui est celui du livre. Jean Mohr ne se contente pas de photographier le médecin, il nous montre aussi son cabinet, la salle d’attente, la campagne alentour, le visage des patients-habitants. John Berger, comme à son habitude, écrit un ouvrage composite, il part de ce héros véritable qu’il suit à la trace auprès de quelques patients dont il nous rapporte les cas, pour bientôt butiner ici et là s’interrogeant sur les conditions de vie dans ce coin perdu de la campagne anglaise des années 60, sur la relation  médecin- patient, sur le rôle du médecin dans la vie du village et sur son propre travail d’écrivain.

Nicolas Bouchaud reprend les dires de Berger mais aussi sa méthode d’approche, passant du gros plan au plan large et multipliant les écarts, les renversements, les digressions tout comme les cadrages de Mohr. Un art de la divagation que fait d’autant plus sien Bouchaud qu’il le pratique sur scène depuis des années, en entraînant ses jambes et ses personnages dans des pas de côté, des courses, des échappées où on ne les attendait pas. Tel le boxeur dans le coin de son ring, il n’est pas seul  mais conseillé par son entraîneur (le metteur en scène Éric Didry)  et rafraichi par sa soigneuse (collaboration artistique de Véronique Timsit). Cependant dès qu’il se lève et va au combat, il est seul. Etre acteur à la ville comme être médecin à la campagne nous disent Bouchaud-Berger c’est jouer un rôle particulier dans le corps social, mais c’est aussi une histoire de solitude. Comment faire avec la douleur, la blessure. Celles des autres et les siennes. Bouchaud aborde plusieurs moments douloureux de sa vie d’acteur.

 

Lire l'article entier de Jean-Pierre Thibaudat :  http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-pierre-thibaudat/050415/le-docteur-sassal-prend-le-pouls-de-l-acteur-nicolas-bouchaud-excellent-0

 

 

« Un métier idéal » Carreau du temple, 20h30, jusqu’au 18 avril  (sf les 7,8,16 et 17 avril), le 11 avril à 16h

« La loi du marcheur », Carreau du temple, 20h30  le 5 avril,  16h le 18 avril,

« Un métier idéal » par John Berger et Jean Mohr, réédition aux Editions de l’Olivier, 176 p, 19,50€


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