Revue de presse théâtre
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André Dussollier, 88 nuances d’acteur

André Dussollier, 88 nuances d’acteur | Revue de presse théâtre | Scoop.it

Publié par Le Monde :

 

C’est comme un jeu de piste. André Dussollier a d’abord donné rendez-vous dans un hôtel qui ressemblait tellement à un cottage anglais filmé par Alain Resnais que l’on s’est demandé si c’était là un effet de son humour et de sa fantaisie, ou juste un goût décidément bien ancré pour les univers cosy et légèrement décalés. Puis il a changé. Ce fut L’Hôtel, tout court, rue des Beaux-Arts. Numéro 13. Oscar Wilde y est mort, en 1900. Jorge Luis Borges y séjournait régulièrement. On dirait un de ces jeux surréalistes comme les aime Jacques Rivette, autre cinéaste fétiche de l’acteur.

Mais si l’on est là, à L’Hôtel, donc, c’est pour parler théâtre. André Dussollier y revient, encore et toujours. Il joue, dans la grande salle du Rond-Point, à Paris, Novecento, la belle histoire imaginée par Alessandro Baricco, qui conte la vie d’un pianiste né en 1900 sur un paquebot, et qui jamais ne posera pied à terre. Toute une vie sur la mer, les mains posées sur les quatre-vingt-huit touches noires et blanches d’un piano, et toutes les variations possibles que l’on peut imaginer à partir de là. Seul en scène avec les musiciens, André Dussollier est à la fois le conteur et les personnages qu’il fait naître, avec une virtuosité tranquille, et le spectacle glisse comme un de ces grands bateaux dans la nuit, et vous emporte.

Dans la rencontre, André Dussollier est tel qu’on se l’imagine : charme, understatement, sobriété, simplicité et passion pour son métier qu’il ose à peine appeler son art. Il est heureux d’être au théâtre, comme il a été heureux, un jour de ses 10 ans, dans les années 1950, d’être dans une salle où se jouait Poil de carotte, de Jules Renard, et de découvrir « un monde où il y avait beaucoup plus de liberté et d’intensité que dans la vraie vie ».

Leçons de désobéissance
La vraie vie, pour le jeune Dussollier, c’était une bourgade entre vallée et montagne, entre Annecy et Genève, et des parents « fonctionnaires des impôts ». On comprend entre les lignes que ce n’était pas folichon-folichon, pas rigolo-rigolo. Alors le théâtre… Dussollier ne l’a plus quitté. Il est monté sur les planches au collège, au lycée. Il a suivi des études « sérieuses », de lettres et de linguistique, à la fac de Grenoble. Et puis, quand on lui a proposé « un poste d’assistant en philologie à l’université d’Oran », il a fait son choix.

Il est « monté à Paris », comme on disait alors. « J’avais 23 ans, je ne connaissais personne. Mais j’ai senti en commençant les cours de théâtre que ça pouvait fonctionner. Tout s’est enchaîné de manière assez classique. » Classique, oui : le Conservatoire, puis la Comédie-Française, où il entre en 1972 et où il reste… à peine un an, s’enfuyant comme Isabelle Adjani à la même époque. Il a le temps d’y croiser le prince de la profession, Robert Hirsch, qui lui donne des leçons de désobéissance face au metteur en scène, en l’occurrence Jean-Louis Barrault.

« Les règles étaient très strictes à l’époque au Français, quasi napoléoniennes… J’ai commencé à être demandé au cinéma, Roger Planchon, que j’admirais depuis toujours, m’a proposé de venir jouer dans Par-dessus bord, de Michel Vinaver, qu’il créait au TNP de Villeurbanne… Alors j’ai quitté la Maison de Molière, sans regrets. » Il aurait pu continuer avec Planchon, mais le cinéma l’a rattrapé : Truffaut l’engage pour Une belle fille comme moi, et, faisant de lui un étudiant à lunettes face à la tornade Bernadette Lafont, imprime cette image sage qui, depuis, lui colle à la peau et dont il n’a de cesse de se débarrasser.

Il avait le profil idéal pour s’inscrire dans le grand mouvement du théâtre public à la française, mais ça s’est passé autrement : le cinéma, et les hasards de la vie qui n’en sont jamais tout à fait. « A cette époque, j’ai rencontré Ariane Mnouchkine, mais entrer au Soleil était vraiment un sacerdoce. J’ai croisé Patrice Chéreau… mais rien ne s’est passé. » Il jouera tout de même, à la fin des années 1980, avec Luc Bondy dans Le Chemin solitaire, d’Arthur Schnitzler – un titre qui lui va bien.

« J’aime bien la folie »
Mais, comme Laurent Terzieff, comme Michel Bouquet, André Dussollier a préféré mener sa carrière plutôt dans le théâtre privé, et, comme eux, sans doute pour garder son indépendance d’acteur face à ce qui peut être vécu comme un trop grand primat des metteurs en scène. « Le privé m’a permis d’aller vers des auteurs contemporains et des rôles qui m’intéressaient. » Vers des univers, aussi, cultivant l’absurde et le dérapage : Le Bain de vapeur, de Roland Dubillard, Love, de Murray Schisgal, les Trahisons, d’Harold Pinter, La Chèvre, d’Edward Albee… et Pour un oui ou pour un non, de Sarraute, qu’il joue devant la caméra de Jacques Doillon.

« J’aime bien la folie, la vraie folie, dit-il avec soudain l’œil allumé et l’air de celui qui pourrait dérailler. Mais j’aime qu’elle arrive quand on ne s’y attend pas, qu’elle surprenne. Dans la vie on n’est jamais dans une couleur unique, il y a toujours un glissement. J’aime la maîtrise, mais parce qu’elle me permet de faire déborder le vase et d’aller vers des zones inattendues. Je viens de la montagne, d’un univers strict et renfermé, mais où l’on sentait qu’était tapi derrière un masque très fin un grain de folie susceptible d’exploser à tout moment… »

Et puis il y a eu l’aventure avec Alain Resnais, qui était une façon de continuer le théâtre par d’autres moyens. « Ce que j’ai énormément aimé avec lui, c’est sa façon d’inventer une forme moderne à partir de dramaturges qui étaient considérés comme infréquentables ou ringards par le “grand” théâtre, comme Henry Bernstein, Alan Ayckbourn ou Jean Anouilh. Le théâtre était vraiment la nourriture de Resnais, et le vivier dans lequel il allait chercher ses acteurs », constate le comédien.

Il a, en interview, la même belle voix grave et profonde que sur scène, cette voix que Denis Podalydès, dans son livre Voix off, dit lui avoir beaucoup envié, avec sa manière de s’« installer dans le médium, de soigner les finales, en les laissant ployer et retomber comme les franges d’une cape ». André Dussollier affirme ne l’avoir jamais travaillée. « Comme je suis moi-même très sensible à certaines voix – celles de Jean-Louis Trintignant, de Michael Lonsdale, de Delphine Seyrig… –, je suis un jour allé voir une orthophoniste, pour comprendre comment ça marche. Elle m’a répondu qu’une belle voix, c’est une voix sincère, et ça m’a bien plu. La voix n’est pas ce qui est premier au théâtre : elle n’est que l’émanation de la sensation, de l’émotion qu’on ressent… »

Il a continué à être un spectateur de théâtre assidu, passionné, aujourd’hui, par le travail de Joël Pommerat et de Thomas Ostermeier, avec qui il rêverait de travailler. En attendant, il vogue avec élégance sur ce Novecento qui lui permet de faire ce qu’il aime, de déployer toute une palette de jeu et de tenir en haleine le public du Théâtre du Rond-Point. Novecento, ou la métaphore de l’acteur Dussollier : quatre-vingt-huit touches noires et blanches, et une infinité de variations possibles.

 

 Fabienne Darge pour Le Monde

 

Novecento, d’Alessandro Baricco (éd. Gallimard, « Folio »). Par André Dussollier. Avec Elio Di Tanna (piano), Sylvain Gontard (trompette), Michel Bocchi (batterie et percussions), Olivier Andrès (contrebasse). Théâtre du Rond-Point, 2 bis, avenue Franklin-Roosevelt, Paris 8e. Mo Champs-Elysées-Clemenceau. Tél. : 01-44-95-98-21. Du mardi au samedi à 21 heures, dimanche à 18 h 30, jusqu’au 10 janvier, et le 31 décembre à 18 h 30. De 15 € à 36 €. Durée : 1 h 30. 2014-2015.theatredurondpoint.fr



En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/scenes/article/2014/12/22/andre-dussollier-88-nuances-d-acteur_4544694_1654999.html#kBemTVVjYdI4sj4Z.99

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André Dussollier nous embarque sur un océan de notes : Novecento

André Dussollier nous embarque sur un océan de notes : Novecento | Revue de presse théâtre | Scoop.it
Le théâtre des Célestins propose pendant une semaine l’étrange partition littéraire Novenceto. André Dussollier adapte le texte du musicologue italien Alessandro Baricco. Résultat : un théâtre tout en musique, sur une vie hors norme.

 

 

Christelle Monteagudo pour Lyon Capitale

 

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Jusqu'au 9 nov. aux Célestins de Lyon

A partir du 12 nov. à Paris, Théâtre du Rond-point

http://www.theatredurondpoint.fr/saison/fiche_spectacle.cfm/183760-novecento.html

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