Destins d’exilés. Fremd bin ich den Menschen dort | "Qui si je criais...?" | Scoop.it

En 2013, la Maison des Buddenbrooks de Lübeck consacre deux grandes expositions au thème de l’exil. L’une d’entre elles, intitulée « Traumland und Zuflucht. Heinrich Mann und Frankreich » (« Pays de rêve et refuge. Heinrich Mann et la France »), le rapport de l’écrivain Heinrich Mann à la France. Elle sera présentée du 14 juin au 3 novembre 2013, et s’inscrira dans le cadre des célébrations du 50e anniversaire du traité franco-allemand de l’Élysée.

 

Éminente figure de la littérature allemande du début du XXe siècle et frère aîné du Prix Nobel de littérature, Thomas Mann, Heinrich Mann aimait profondément la France. Artistiquement, politiquement, intellectuellement. Avant la Première Guerre mondiale, il y voyait ainsi l’antithèse démocratique du régime autoritaire de l’Allemagne impériale.

 

Heinrich Mann et la France

Lorsqu’Hitler devint chancelier, en 1933, Heinrich Mann prit immédiatement le chemin de l’exil en traversant le Rhin. Il devint l’une des figures de l’émigration allemande en France dans les années 1930. La situation perdura jusqu’en 1940. Heinrich Mann dut alors quitter la France occupée pour rejoindre sa famille et son frère Thomas, installés depuis 1938 aux États-Unis. Jamais cependant, il ne devint comme ce dernier une figure de l’émigration allemande outre-Atlantique. Son intégration fut plus difficile.

Comme Heinrich et Thomas Mann, beaucoup d’Allemands de cette époque virent leur destin basculer à l’arrivée au pouvoir des nazis. Juifs, opposants communistes ou socialistes, artistes « dégénérés » : l’exil fut leur seul refuge. France, États-Unis, mais aussi Suisse, Brésil, Grande-Bretagne, Palestine, Turquie : leurs destinations furent multiples. Mais tous, firent l’expérience existentielle de l’exil, marquée par les difficultés à s’intégrer, par la nécessité de se fondre dans une autre culture, une autre langue, de refaire sa vie…

 

Expérience existentielle

Ces destins d’exilés sont le sujet d’une autre exposition de la Maison des Buddenbrooks. Jusqu’au 26 mai, celle-ci retrace 16 destins d’artistes, de chercheurs, de juristes ou encore d’artisans contraints de quitter l’Allemagne entre 1933 et 1945. L’exposition est parrainée par l’écrivain germanophone d’origine roumaine et Prix Nobel de littérature, Hertha Müller, elle-même figure de l’exil imposé par la dictature communiste.

 

Rund eine halbe Million Menschen verloren nach der Machtübernahme der Nationalsozialisten ihre bisherige Heimat. Sie wurden verfolgt und entrechtet, weil sie Juden waren, politisch oder kulturell unliebsam oder als »Volks- und Reichsfeinde« betrachtet wurden. Anlässlich des 100jährigen Jubiläums der Deutschen Nationalbibliothek wurden von dem dort angesiedelten Exilarchiv Biografien von 16 Persönlichkeiten zu einer inszenierten Ausstellung zusammengestellt, die exklusiv im Buddenbrookhaus zu Gast ist. Vorgestellt werden nicht die prominenten Exilanten, zu denen auch Familie Mann gehörte, sondern weniger bekannte Künstler, Wissenschaftler, Juristen oder Handwerker, denen allen gemein ist, dass ihr weiterer Lebensweg durch die erzwungene Flucht aus dem deutschen Machtbereich geprägt wurde.


Via Thomas-Penette Michel, Alcofribas, Mawyl