Trop dur, trop de pression, trop de dettes. Les suicides se multiplient chez les paysans, qui ne savent plus comment survivre dans un système qui vise à leur disparition pour installer l’agro-industrie.
« Il y a deux semaines, on a appris, pour une famille. On n’avait jamais entendu parler d’eux, raconte Bernard (prénom changé), de l’association Solidarité paysans en Ille-et-Vilaine. La dame brûlait toutes les factures. Son mari, ses frères, personne ne se doutait de rien, tout semblait aller bien. Et puis, la dame a vu paraître, dans un journal agricole, l’avis de liquidation de leur ferme. Elle s’est suicidée. » Il y aussi l’agriculteur que Bernard a vu il y a quelques jours. « Son lait n’est plus collecté, mais il ne veut pas arrêter. Il avait mis de l’argent de côté, donc pour le moment, il reste avec ses animaux,mais il ne vend plus rien. Ca ne pourra pas durer longtemps comme ça. Je ne sais pas comment il va faire. »
Des faits-divers de plus, bons pour alimenter un article en bas de page du journal ? Des histoires comme celles-là, il y en a beaucoup. Elles ne relèvent plus de l’anecdotique et d’une question de personne. La Mutualité sociale agricole (MSA) a recensé près de 500 suicides entre 2007 et 2009, soit presque un tous les deux jours pendant ces trois années. Et ça ne s’arrange pas, les numéros verts mis en place chauffent sérieusement.
Via Catherine Closson