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Santé digitale: médecins et patients acteurs du changement

Quelles que soient leurs formes, les principaux actes de télémédecine (téléconsultation, télé-expertise, télésurveillance) ne sont pas remboursés et les praticiens qui participent aux nombreuses expérimentations en la matière, médecins ou pharmaciens, ne sont pas rémunérés pour le service médical rendu. Si le PLFSS 2014 prévoit le financement d’actes ciblés, ils ne seront pilotés et évalués qu’au décours des trois prochaines années. Nous sommes donc loin d’un modèle économiquement viable et reproductible au niveau national, à la différence de nos voisins européens (Italie, Allemagne ou Espagne) qui ont profité d’une autonomie de gestion et de fonctionnement au niveau régional pour définir des protocoles de prise en charge.

Pour autant, la France fourmille d’initiatives portées par les professionnels, certaines en toute indépendance. Toutes visent un bénéfice immédiat pour les patients montrant que les outils sont bien au service des usages et non l’inverse, comme le rappelle Pierre Traineau, Directeur général du CATEL. Les patients eux-mêmes se mobilisent et tirent profit des nouvelles solutions technologiques mises à leur disposition pour prévenir, suivre ou mieux accompagner leurs symptômes et leurs maladies. Preuve en est la consommation croissante des applications mobiles de Santé et l’explosion du « Quantified self ». Ces deux tendances pourraient inciter les différents acteurs de la chaîne de Santé à basculer définitivement vers une économie de services.

Xavier SEDES's curator insight, November 30, 2013 9:31 AM

Les professionnels s’organisent

 

Le Dr Fabrice Denis installé au Mans est un médecin pionnier. Ancien chercheur de l’INSERM et féru de numérique, il s’est associé à une équipe du CNRS pour concevoir une application inédite, utilisable sur n’importe quel smartphone, ordinateur ou tablette, permettant au patient de rester en contact régulier avec son cancérologue pour prévenir les rechutes de cancer du poumon. Plusieurs paramètres cliniques sont surveillés de façon hebdomadaire parmi lesquels le poids, la fatigue, la perte d’appétit, la douleur, l’essoufflement ou la toux. Des algorithmes d’alerte ont été conçus permettant de repérer de potentiel rechutes, en moyenne 6 semaines plus tôt que les examens d’imagerie programmés, selon une étude réalisée auprès de 43 patients et publiée dans la revue Supportive Care in Cancer (Springer - Septembre 2013). Encourageant, sachant que la survenue d’une perte de poids, d’un essoufflement ou d’une toux n’amène pas forcément les malades à consulter. Le système est simple d’utilisation, ne prend que 5 minutes par semaine au patient et lui permet de rester en liaison étroite avec son médecin. Il devrait être prochainement élargi à d’autres cancers, œsophage, vessie, colon-rectum et ovaire.

A quelques centaines de kilomètres de là dans le Limousin, le Dr Patrick Dary a monté de toutes pièces son projet de télémédecine. Alors qu’il répond aux priorités définies par le gouvernement de lutte contre les déserts médicaux et les AVC, ce cardiologue a eu le plus grand mal à trouver des sources de financement. Sans une bourse de BOEHRINGER, reçue dans le cadre du programme international de prévention des AVC « 1 Mission – 1 Million » et l’aide de la structure mutualiste KLESIA, son projet n’aurait certainement pas vu le jour. Pourtant, les résultats cliniques obtenus sont remarquables. De quoi s’agit-il ? Le Dr DARY suit à distance plusieurs centaines de patients depuis 2011, poursuivant 3 principaux axes de recherche: mise en place d’une télésurveillance pour le suivi de l’hypertension artérielle mal contrôlée, de l’insuffisance cardiaque et de la fibrillation auriculaire (FA). Cette dernière approche est particulièrement novatrice sachant que la FA est une cause majeure de survenue d’AVC. Une personne âgée de 40 ans ou plus sur quatre développe au cours de sa vue une FA avec un risque d’AVC multiplié par 5. Le défi technique pour télé surveiller la FA suppose le port d’un holter par le patient, permettant de détecter les troubles du rythme. Le Dr DARY l’a relevé et les résultats de son étude observationnelle viennent d’être publiés dans la revue European Research in Telemedecine (Elsevier – Octobre 2013) et présentés au dernier congrès de l’ANTEL les 15 et 16 novembre dernier. Elle a été menée sur 200 patients à risque, le suivi était ambulatoire par la pose quotidienne d’un enregistreur sur une durée de 11 jours et 10 h par jour avec détection d’arythmie et transmission automatique d’ECG. Pour 33 % des patients, la télésurveillance a amélioré le diagnostic et le traitement de la FA, permettant d’ajuster et de sécuriser la thérapeutique délivrée. Prochain défi pour le Dr DARY et prochain axe de recherche, le déploiement de ce programme à plusieurs EHPAD et maisons pluridisciplinaires de la région limousine. 

 

OPTISAS, vaste étude de télé suivi du syndrome d’apnées du sommeil portée par les professionnels

 

Autre exemple, à large échelle celui-ci, l’étude OPTISAS a débuté en février 2013 sous l’impulsion de la Fédération Française de Pneumologie et de la Fédération des Spécialités Médicales. Elle durera 1 an (6 mois d’inclusion – 6 mois de suivi), impliquant 200 médecins et 1 800 patients. L’hypothèse du projet est que le télé-suivi pourrait réduire de 5 % le taux de patients abandonnant la PPC au cours de la 1ère année ainsi que les hospitalisations associées. Souvenons-nous que l'inobservance très élevée de la PPC, supérieure à 20 % la 1ère année, a conduit les autorités à modifier les conditions de prise en charge et de remboursement des patients nouvellement diagnostiqués à compter du 1er octobre 2013. L’étude OPTISAS  a été rendue possible grâce à l’existence d’un outil préalablement mis en place par la FFP et comptant 63 000 dossiers patients. 1ère du genre par son ampleur et l’origine de ses promoteurs, cette étude pourrait inciter les autres fédérations de médecins spécialistes à suivre la même voie.

 

Les patients se mobilisent

 

Le marché de la m-Santé explose. On estime que le marché mondial des applications mobiles de santé passera de 1,3 milliards de $ en 2013 à plus de 10 milliards de $ en 2018. Même tendance pour le nombre d’objets connectés et de tablettes numériques. Sur les 100 000 applications disponibles à ce jour, celles dites de « bien-être » sont prépondérantes, notamment les applications visant une perte de poids. Le suivi ou la mesure de ses constantes biologiques (Quantified self) est devenu un créneau commercial juteux. Dans le sillage de WITHINGS, véritable success story à la française qui vend balances et tensiomètres connectés, une multitude d’objets communicants pour mesurer stress ou activité physique envahissent le marché: bracelet AIRO, FuelBand Nike, coach électronique FITBIT, etc.  L’offre fait elle la demande ? Dans le cas présent, on serait plutôt tenté de dire que le besoin à couvrir est énorme. S’il est encore trop tôt pour évaluer le bénéfice sur la santé, le succès est au rendez-vous. Recommandées ou non par les médecins, comme c’est déjà le cas en Angleterre pour certaines applications mobiles, ces nouvelles solutions sont plébiscitées par les utilisateurs. Que l’on soit adepte de la prévention ou malade chronique, le suivi de l’activité physique et des mesures hygiéno-diététiques restent des fondamentaux pour aller mieux. Les acteurs du monde médical, laboratoires, médecins, institutionnels, opérateurs télécom et mutuelles ne s’y trompent pas. NOVARTIS a lancé le programme CARDINAL autour de la nutrition et de l’activité physique. Les médecins du sport utilisent des solutions high-tech comme celles de la société PULS@CARE et sont très actifs sur la toile, tel le Dr Philippe Chaduteau. Appuyée par le gouvernement, la société IDS a lancé l’opération MySanté mobile pour mesurer l’activité physique de 1000 volontaires entre juin et novembre 2013. ORANGE soutient le mHealth Grand Tour qui est à la fois une course cycliste et une étude d’envergure sur l’adaptation à l’effort pour les diabétiques de type I. Du côté des mutuelles, les patients du programme VIGI Santé de Malakoff Médéric suivent un programme individualisé d’accompagnement hygiéno-diététique.

Aux Etats Unis, les patients sont mis devant leur responsabilité. Les assureurs mettent en place des polices plus intéressantes pour les patients suivant de tels programmes... CQFD.

 

Xavier Sédès, xavier@xaviersedes.fr, consultant e-Santé

 

Wellness Mindset: Service Line Marketing to Keep Patients Out of the Hospital [PODCAST]

From www.healthcaresuccess.com

In our conversation with Eula McKinney today, she talks with Lonnie Hirsch about:

- how traditional hospital and service line marketing is shifting.

 - how traditional hospital and service line marketing is shifting.

“The hospital marketing strategy now needs to take into account preventative, acute care and post acute organizations, because as an industry, we are now responsible for the full continuum of clinical care,” 

 

ET Russell's curator insight, August 25, 2013 3:10 AM

Food for thought:

How can we change patients away from a transactional encounter to a relationship-based patient so they can contribute to their own healthcare?

 

Increasing patient participation through online information, accessibility via mobiles,  apps, email/sms reminders, phone apps with Gamification which rewards patient...

 

Participez au Festival de la communication santé 2013. #fcs13

From fr.slideshare.net

Présentation du Festival de la Communication Santé 2013 avec palmarès 2012.

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Report says mHealth sensor market will grow 70% annually -- but what about slow adoption?

From medcitynews.com

A new report estimates the market for sensors and mobile health apps will grow to $5.6 million by 2017. But how can that be if the adoption rate has been flat?
Best Doctors's curator insight, April 29, 2013 4:38 PM

Medical apps: undreds of companies are making them, but who is using them?

m-santé – Tribune de Élisabeth Hachmanian – PwC | Le Club des acteurs de la performance publique

From club.acteurspublics.com

La « m-santé », ou santé mobile, définie comme la fourniture de soins de santé ou d’informations liées à la santé via un appareil mobile, est-elle une mode passagère ou un véritable mode alternatif de prise en charge ? L’étude « Emerging mHealth : paths for growth », réalisée par PwC auprès de 10 pays – Afrique du Sud, Allemagne, Brésil, Chine, Danemark, Espagne, États-Unis, Inde, Royaume-Uni et Turquie – montre notamment que l’adoption généralisée de la technologie mobile dans le domaine de la santé, ou m-santé, est aujourd’hui considérée comme inéluctable par plus de la moitié des médecins et des patients dans les pays développés et émergents du monde entier. Les attentes des patients sont élevées : environ la moitié d’entre eux prévoient qu’au cours des trois prochaines années, la m-santé améliorera la facilité d’accès, le coût et la qualité des soins. Ils sont convaincus que la m-santé modifiera la façon dont sont gérées les maladies chroniques, leur traitement et la santé en général. Ils anticipent que la m-santé modifiera les modalités de recherche des informations sur les problèmes de santé et sont convaincus qu’elle changera la manière de communiquer avec les médecins. Le rythme d’adoption sera probablement tiré par les marchés émergents où les soins manquent et les abonnements à la téléphonie mobile se sont généralisés. Ainsi, la m-santé y est perçue comme une manière de permettre l’accès à la santé, tandis que dans les marchés développés, elle est considérée comme un moyen d’améliorer la commodité, le coût et la qualité des soins.En revanche, les professionnels de santé – médecins et organismes payeurs – sont plus réservés. 42 % des médecins interrogés s’inquiètent de la trop grande indépendance que la m-santé donnera aux patients. D’ailleurs, parmi les patients qui utilisent déjà les services de m-santé, 59 % déclarent que ces services ont déjà remplacé des consultations de médecins ou des soins infirmiers. Les débouchés pour les industriels existent donc à condition de se focaliser sur des applications intelligentes à forte valeur ajoutée pour les patients et dont l’efficacité clinique est reconnue par les professionnels de santé. Les industriels doivent créer des solutions qui dépassent la technologie et s’approchent de la valeur ajoutée qu’un médecin pourrait apporter. Car les services demandés par les patients sont ceux qui aident à communiquer avec les professionnels de santé, à gérer leur bien-être, à donner des informations sur la santé et les médicaments, et enfin à diffuser des informations sur leur état de santé aux professionnels concernés.

Élisabeth Hachmanian, associée, consulting secteur public, PwC elisabeth.hachmanian@fr.pwc.com

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