Les quelques dizaines d’habitants du Plessis-Gassot (Val-d’Oise) ont de la chance. Ils vont voir leur facture de chauffage divisée quasiment par 13, grâce au biogaz. C’est dans cette petite commune du Val-d’Oise, à quelques kilomètres de l’aéroport de Roissy, qu’a été inaugurée le 10 juin Electr’od, la plus grosse unité française de production de gaz provenant des déchets ménagers et industriels qui ne peuvent pas être recyclés.
L’installation, gérée par Veolia, a nécessité 16,5 millions d’euros d’investissement. Elle va produire 130 000 MWh par an d’électricité, soit la consommation de 41 200 foyers, qui sera vendue à ERDF. Dans le même temps, l’énergie thermique dégagée va couvrir l’équivalent en chauffage de 2 850 foyers.
UN PROCESSUS NATUREL DE MÉTHANISATION« C’est la première fois en France qu’une ville est chauffée grâce à la valorisation du biogaz », affirme François Habègre, le directeur général de Dalkia, la filiale de Veolia qui a piloté les travaux. La construction du réseau de chauffage a été financée par la commune, tient à préciser son maire, Didier Guevel.
En tout, 950 000 tonnes de déchets (soit les déchets de deux millions de personnes) doivent arriver sur le site chaque année. Ils sont enfouis à 25 mètres de profondeur dans de gigantesques « casiers » de 7 hectares de surface en moyenne.
En quelques mois, la part organique des déchets fermente pour produire du biogaz. C’est le processus naturel de méthanisation. Le biogaz est ensuite transféré par un système de drains puis traité (on le sèche et on enlève les impuretés) avant d’être injecté dans les 10 moteurs, d’une puissance totale de 17 mégawatts (MW).
Souvent présentée comme la plus méconnue des énergies renouvelables, la filière biogaz est aujourd’hui en pleine expansion. « C’est l’une des plus fiables de toutes les énergies renouvelables et, surtout, elle est disponible tout le temps », affirme Didier Lartigue, le directeur général de Clarke Energy, qui a fourni les moteurs de la centrale du Plessis-Gassot.
Via
Hannah
La mise en service s’est avérée conforme au planning pour ce projet réalisé en moins de deux ans. Ceci s’est confirmé le 7 juillet 2014, date à laquelle GrDF a autorisé l’injection du biométhane de la SARL Létang Biogaz dans son réseau. La production de gaz vert représentera la consommation de 1000 ménages. Le digestat issu de la méthanisation devrait permettre à François-Xavier Létang de diviser par deux ses achats d’engrais, renforçant encore l’autonomie de son exploitation. Un bel exemple de production d’énergie locale et renouvelable.