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#MatièresPremières #Trading Dossier complet Le Temps du 3.6 sur #Trafigura #Suisse

#MatièresPremières #Trading Dossier complet Le Temps du 3.6 sur #Trafigura #Suisse | Infos en français | Scoop.it

source : http://www.letemps.ch/Page/Uuid/5a9dd522-cbab-11e2-872a-d3ac0c71c5ae/Argent_agents_pr%C3%A9sidents_comment_les_traders_bas%C3%A9s_en_Suisse_s%C3%A9duisent_les_Etats_p%C3%A9troliers#.UaxQb4NCR2E

Juan Carlos Hernandez's insight:
MATIÈRES PREMIÈRES Lundi3 juin 2013 Argent, agents, présidents: comment les traders basés en Suisse séduisent les Etats pétroliersSylvain Besson et Pierre-Alexandre Sallier

Les relations opaques et lucratives avec les Etats sont au cœur des critiques visant le secteur du négoce. Enquête sur Trafigura, géant suisse des matières premières, au moment où un vent de transparence souffle sur cette industrie

ur la boîte aux lettres, il est écrit «chien méchant». Entourée de murs et défendue par un portail bardé de caméras, la propriété de Claude Dauphin, magnat des matières premières établi à Cologny (GE), symbolise bien ce secteur immensément riche, resté longtemps impénétrable aux regards extérieurs.

Mais aujourd’hui, cette industrie, devenue l’un des atouts de l’économie suisse, est «en train d’acquérir une visibilité qu’elle n’a sans doute jamais connue», avertissait Greg Page, directeur du géant céréalier Cargill, lors du sommet des matières premières organisé en avril à Lausanne. Il appelait ses pairs à assumer leurs «responsabilités sociales» et à faire preuve de plus de transparence. Sans quoi les Etats pourraient leur infliger des contraintes dont ils ne veulent pas, à l’image de ce qu’a subi la finance ces dernières années.

 

Le négoce de matières premières permet au producteur de métaux, de pétrole ou de céréales de vendre sa marchandise, pour ainsi dire sur le pas de sa porte, à un trader. Charge à ce dernier de dénicher le client final et d’acheminer le produit. «Notre rôle, c’est d’équilibrer l’offre et la demande entre pays excédentaires et pays en déficit: stocker lorsqu’il y a surplus, relâcher lorsqu’il y a déficit. Nous fluidifions les échanges physiques», résume Pierre Lorinet, directeur financier de Trafigura, l’entreprise fondée par Claude Dauphin il y a vingt ans.

Confidentiel à ses débuts, Trafigura est aujourd’hui un géant global comptant plus de 8000 employés. En 2012, le groupe a engrangé presque un milliard de dollars de profit. Il est devenu la troisième entreprise suisse en terme de chiffre d’affaires. Flair et efficience, alliés à une culture du travail acharnée, ont été les moteurs de son succès. Mais il y a aussi un élément dont les traders parlent moins volontiers: leur capacité à séduire les gouvernements qui contrôlent l’accès aux matières premières.

Dès les origines, dans les années 1970, il a fallu «savoir se mettre dans les bonnes grâces des pays exportateurs de pétrole», raconte Christian Weyer, ancien banquier de BNP Paribas considéré comme le «pape» du financement du négoce à Genève. «Il faut de l’astuce et du pouvoir de conviction, pour dire «confiez-moi une partie de vos exportations». Conviction? Le récent rapport du Conseil fédéral sur le négoce pose le problème avec brutalité, en notant que la «forte interaction des entreprises concernées avec les autorités étatiques» expose «particulièrement le secteur des matières premières au risque de corruption».

La nature sensible des relations entretraders et Etats transparaît dans lesdocuments diplomatiques américains révélés par WikiLeaks. Lorsque Trafigura s’étend en Amérique centrale, en 2006, Washington s’inquiète de ses liens avec le président vénézuélien Hugo Chavez. Le groupe l’aurait approvisionné en essence lors de la grève de la ­compagnie pétrolière nationale, ­PDVSA. «Trafigura, écrit un ambassadeur américain, a fourni les importations d’urgence au Venezuela en 2002 et 2003, qui ont permis au régime de Chavez de briser l’échine des syndicats de PDVSA et de purger les employés […] qui n’étaient pas jugés suffisamment bolivariens.»

 

Lorsque Trafigura remporte l’appel d’offres pour acheter une raffinerie à Saint-Domingue, en 2007, les diplomates américains, alertés par un concurrent, notent que le secrétaire au Commerce de l’île pourra déterminer le prix d’achat du pétrole importé par Trafigura et «créer un énorme cash-flowpour le parti au pouvoir».

Toutes proportions gardées, c’est ce qui s’est produit en Jamaïque en 2006. Trafigura, qui commercialise le pétrole que ce pays reçoit à prix préférentiel du Nigeria, a versé 475 000 dollars au ministre de l’Information, Colin Campbell. Selon les documents américains, l’entreprise a décrit ce paiement comme un «arrangement commercial» destiné à «rémunérer des services futurs». L’opposition, en revanche, a dénoncé un financement politique occulte.

Partout dans le monde, les traders se disputent les contrats avec acharnement. Parfois en accusant leurs rivaux de corruption. Ou en tentant de les évincer, grâce à des intermédiaires introduits au cœur du pouvoir. En 2009, au Yémen, Trafigura obtient d’exporter une partie du brut du pays grâce à son agent sur place, Ibrahim Abulahoum, puissant chef tribal ami du président. Son concurrent londonien Arcadia, appuyé par un autre chef tribal, riposte en achetant le brut yéménite à un prix artificiellement haut, pour dégoûter la compétition.

Morale de cette histoire, selon les diplomates américains en poste à Sanaa: «Chaque changement dans la façon dont ces contrats sont soumis à appel d’offres, attribués et exécutés contrarie inévitablement des intérêts commerciaux bien implantés et déplace les centres de décision au sein du gouvernement.»

 

Interrogé par Le Temps , Trafigura ne commente pas les exemples donnés plus haut – l’entreprise précise toutefois qu’elle n’est «pas partie» à l’enquête ouverte en Jamaïque. Mais selon son directeur financier, Pierre Lorinet, «notre code de conduite est très clair, c’est tolérance zéro, pas seulement en ce qui concerne la corruption, mais aussi les manipulations du marché, les sanctions internationales, le blanchiment. Les employés signent ce document en venant dans l’entreprise, chaque trader voit le chef de lacompliance [conformité] dans les trois jours.»

Trafigura estime que l’essentiel des contrats qu’il remporte est issu d’appels d’offres, qui mettent en concurrence plusieurs entreprises de façon anonymisée. Mais ces procédures peuvent être manipulées. En février, Trafigura a été écarté des achats de carburant de la société maltaise d’électricité, un marché qui s’élève à 360 millions d’euros par an. Selon l’hebdomadaire Malta Today , la société rémunérait comme «consultant» un professionnel qui donnait à ses clients des informations confidentielles sur les appels d’offres, ainsi qu’un membre du comité qui attribuait les contrats.

 

«On a fait nos propres enquêtes, et on n’a rien trouvé qui porte à croire que des activités n’auraient pas dû être faites chez nous», répond Pierre Lorinet de Trafigura. Selon lui, l’entreprise a remporté des contrats parce qu’elle est compétitive et dispose d’entrepôts à Malte. Le groupe juge «incorrecte sur le plan légal» sa mise à l’écart des appels d’offres.

En Afrique, où Trafigura réalise près du tiers de son chiffre d’affaires, la pratique des appels d’offres s’étend. Mais l’attribution de contrats pétroliers reste souvent le fruit d’un «accord avec le top», comme le dit un trader. En novembre, selon nos informations, Claude Dauphin était à Londres pour rencontrer le président du Gabon, Ali Bongo, en marge d’uneconférence pétrolière. Mais c’est Vitol, rival de Trafigura basé à Genève, qui a décroché le premier contrat de l’année 2013 octroyé par le Gabon.

En Angola, en revanche, la position de Trafigura semble imprenable. Le groupe a commencé à livrer du fioul et autres produits raffinés à ce pays, deuxième producteur de pétrole d’Afrique, dans les années 1990, lorsque la guerre civile faisait rage. Aujourd’hui, il est présent dans la distribution d’essence, le fret ferroviaire, le recyclage, l’immobilier, le transport aérien. Il a formé des joint-ventures avec la société pétrolière d’Etat, la Sonangol. Surtout, il dispose d’un quasi-monopole sur l’importation des produits pétroliers raffinés – un marché estimé à quelque 3 milliards de dollars par an.

 

«Ils ont verrouillé le pays, leur position est totalement dominante», maugrée un concurrent, qui dit avoir fait des pieds et des mains auprès des autorités angolaises sans avoir pu «toucher une goutte de quoi que ce soit». Alexandra Gillies, de l’ONG new-yorkaise Revenue Watch, parrainée par George Soros, trouve «étrange qu’un pays utilise une compagnie privée pour ses importations de pétrole. Cela montre le rôle considérable de ces sociétés dans les affaires publiques. Elles vendent le pétrole d’Etat, et elles contrôlent une part importante des dépenses gouvernementales, car l’achat de carburant est un très gros poste.»

Trafigura affirme que ses investissements réussis dans le bitume, puis la distribution d’essence – qui ont résorbé une pénurie chronique – lui ont ouvert les portes de l’Angola. «On a tenu nos engagements, obtenu des résultats, formé des gens et amélioré la situation. Cela nous a permis de trouver d’autres opportunités», explique le directeur financier, Pierre Lorinet.

Des facteurs historiques ont aussi joué. Marc Rich, figure tutélaire du trading pétrolier, qui a formé les fondateurs de Trafigura, est le premier à avoir commercialisé le brut angolais, juste après l’indépendance en 1975. Lorsque Trafigura prend son essor dans les années 1990, le groupe s’appuie sur BNP Paribas à Genève, la plus grande banque de financement du négoce. «Les gens de Trafigura ont su se rendre irremplaçables en rassemblant régulièrement les 400 ou 500 millions de dollars nécessaires pour financer l’exploitation pétrolière, raconte un ancien banquier. Ils arrivaient à convaincre les banques de les suivre grâce à la maîtrise dont ils avaient fait montre chez Rich.»

Pour investir en Angola, il faut aussi des appuis au sein du régime. «Dans le secteur pétrolier ou parapétrolier, c’est la qualité de la fiancée que vous choisissez qui va déterminer si vous grandissez vite, très vite ou pas du tout», commente un diplomate sur place. Comme le relève un rapport de la Déclaration de Berne, une ONG critique envers le négoce de matières premières, la «fiancée» de Trafigura se nomme Leopoldino Fragoso do Nascimento, alias «général Dino». Cet ancien haut gradé de l’armée angolaise détient 50% de DT Group, l’entité qui coiffe l’essentiel des activités de Trafigura dans le pays. Selon l’entreprise, c’est un homme d’affaires qui n’a pas de rôle public et n’a «jamais été employé de l’Etat». Mais son rang d’ex-officier de laCasa militar de la présidence le rattache au premier cercle du pouvoir.

 

Opposant le plus vocal au gouvernement angolais, le journaliste Rafael Marques estime que «Trafigura est la société qui a offert les meilleurs outils d’enrichissement au régime», en nouant des partenariats lucratifs avec ses représentants. Il juge aussi qu’en s’intercalant entre l’Angola et la Chine, principal acheteur de son pétrole, Trafigura a permis de «garder les profits loin d’Angola», notamment à Singapour, siège de DT Group et de la division de négoce pétrolier de Trafigura.

L’actuel vice-président de l’Angola et numéro deux du régime, Manuel Vicente, a également favorisé l’essor de Trafigura durant ses dix années à la tête de la Sonangol. Cet amateur de Pétrus, qui voyage en jet d’affaires et reçoit dans les grands palaces européens, est décrit comme un fin connaisseur des rouages financiers internationaux, «très smart», tour à tour cordial et glaçant. Dans les années 2000, il administrait une société genevoise, Crossoil, qui générait des fonds secrets à l’usage de personnalités du régime. A cette époque, «les Angolais admettaient que leur comptabilité nationale était un foutoir, que la Sonangol était leur bras agissant, qu’il y avait des vases communicants colossaux entre les comptes de l’Etat et ceux de la Sonangol», se souvient un banquier. A Genève, la compagnie nationale était connue pour pouvoir placer un milliard de dollars cash dans n’importe quelle banque. Depuis que Manuel Vicente a quitté la Sonangol, en 2012, le contrat de swap – de troc – qui permettait à Trafigura de recevoir du pétrole brut bon marché en échange des livraisons de produits raffinés a été suspendu. Sonangol aurait aussi commencé à donner certains contrats, des «petits bonbons», selon le mot d’un professionnel, à d’autres traders, dont Vitol, ce qui nourrit les spéculations sur la fin prochaine du règne de Trafigura.

Face aux attaques visant sa présence en Angola, la société de négoce se veut stoïque, et rappelle qu’elle a créé 1400 emplois directs dans le pays. «Notre code de conduite est appliqué de manière uniforme partout, on est absolument confortable avec cette situation», explique son directeur financier, Pierre Lorinet. Un banquier genevois nuance: «Ce n’est pas illégal d’avoir une position dominante dans un pays. Ça a été accordé, c’est tout. On ne viole aucune loi, mais il y a un risque de réputation.»

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MATIÈRES PREMIÈRES Lundi3 juin 2013 Claude Dauphin, un patron incontesté et redouté à la tête de TrafiguraSylvain Besson et Pierre-Alexandre Sallier

Bourreau de travail, le fondateur a marqué au fer rouge la culture de son entreprise

 Depuis deux décennies, un mystère entoure le président et directeur exécutif de Trafigura, Claude Dauphin. A 62 ans, ce fils d’un grand ferrailleur normand, qui a commencé comme négociant en métaux, n’a jamais donné d’interview – ou plutôt si, une seule fois, en 2010, dans Le Point . «Honnêtement, je me fous de l’image que l’on donne de moi», déclarait-il en racontant ses cinq mois passés en prison à Abidjan, en 2006, durant l’enquête sur les déversements toxiques du Probo Koala. Malgré des conditions de détention sordides, «c’étaient les premières vacances de ma vie», ironisait-il.

Les géants des matières premières sont souvent dominés par un noyau de dirigeants qui imprime sa marque à toute l’entreprise, même lorsqu’elle grandit de façon spectaculaire. «Dans ce genre de boîte, l’exemple vient toujours d’une tête», résume le patron d’une société concurrente.

L’histoire de Trafigura, c’est d’abord la vision des six fondateurs, dont Claude Dauphin, le seul d’entre eux encore aux commandes aujourd’hui. «Dès l’origine, ils avaient l’ambition de créer un groupe global», rappelle Pierre Lorinet, le directeur financier de Trafigura.«Ils se sont structurés au fil des années, avec des gens qui viennent d’horizons très différents, ajoute Jacques-Olivier Thomann, président de GTSA, l’association professionnelle du négoce genevois. Ils sont extraordinairement organisés dans leurs procédures, très consciencieux.»

Cette culture du contrôle et de la prudence financière était celle d’Eric de Turckheim, ancien de la banque BNP-Paribas et membre fondateur de Trafigura, qui a pris ses distances avec la conduite opérationnelle il y a quelques années. Elle cohabite avec l’instinct du pur trader qu’est resté Claude Dauphin. «C’est un visionnaire qui sniffe les trucs avant tout le monde, et les gens le respectent pour cela», dit de lui un professionnel genevois du pétrole.

Toujours installé dans un cube de verre au milieu de sa salle de trading, le patron incontesté de «Traf» présente une double face. D’abord celle d’un homme charmant, amateur de Picasso et de Modigliani, qui a su rester modeste malgré sa réussite.

 

«Il n’a pas d’ego visible, assure Christian Weyer, ancien responsable du financement du négoce chez BNP-Paribas. Il donne les moyens aux gens de réussir. Son vrai talent a été de construire une équipe unique par ses qualités humaines, soudée, solidaire, avec un état d’esprit extrêmement productif. Chez eux, pas de prima donna, pas de jalousies ou de querelles de préséance. C’est quelque chose qui existe dans les petites sociétés, moins dans les grandes.» Mais tout n’est pas qu’altruisme et amour du prochain chez Trafigura. Claude Dauphin a la réputation d’être un bourreau de travail, aussi dur avec lui-même qu’avec ses employés. Ceux qui ont le privilège d’embarquer dans son jet privé doivent s’attendre à travailler non-stop, sans une minute de repos. L’histoire du cadre dirigeant expatrié abruptement en Afrique du Sud, alors qu’il venait d’investir des millions dans une belle propriété au bord du Léman, fait encore jaser le monde pétrolier genevois.

«Endroits pourris»

Ceux qui les fréquentent de l’extérieur dépeignent les employés de «Traf» comme des êtres «taillables et corvéables à merci», que leur patron peut appeler n’importe quand pour «mettre la pression», les hommes toujours en complet cravate, cheveux courts. Et très bien payés, ce qui assure leur loyauté envers l’entreprise.

Il est resté chez Trafigura quelque chose de la culture de Marc Rich, estime Daniel Ammann, auteur d’une biographie du grand trader américain: «Pour moi, les gens de Trafigura sont vraiment ses héritiers, agressifs, rapides, sachant saisir les opportunités, avec cette capacité d’aller à la limite, aussi au sens géographique, c’est-à-dire aux frontières du monde.» Ce qui implique, pour certains employés, «un choix de vie radical, passer la moitié de son temps dans des endroits pourris et surtout ne pas avoir peur de prendre des risques «perso», ajoute une source qui les côtoie en Afrique.

En 2009, l’entreprise a engagé un consultant d’élite, Kieran Looney, pour stimuler les performances de ses 25 plus hauts cadres. L’affaire s’est mal passée et Kieran Looney a été remercié après un an de travail, empochant au passage 4 millions de livres (environ 5,8 millions de francs).

 

Lors du procès qu’il a ensuite intenté à Trafigura – et qu’il a perdu – le consultant a décrit une entreprise en crise de croissance, ayant grandi trop vite pour ses structures relativement minces, avec «trop de latitude individuelle» et un «langage relâché» au sein du personnel.

L’emprise exercée par Claude Dauphin sur la société se fait sentir dans les documents produits lors du procès. Dans un courriel adressé à Kieran Looney, le directeur financier de Trafigura, Pierre Lorinet, insiste ainsi pour que «Claude» soit mis au courant d’un défaut du programme de coaching: «Il serait très dommageable qu’il le découvre par lui-même (et il le découvrira).»

Trafigura a réfuté le diagnostic dressé par le consultant, et dit n’avoir jamais connu de crise de croissance. Quant à Claude Dauphin, il détiendrait aujourd’hui moins de 20% du capital. Selon Pierre Lorinet, «sa succession sera planifiée le jour où la question se posera, ce n’est pas un sujet tabou, ou immédiat».

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MATIÈRES PREMIÈRES Lundi3 juin 2013 Trafigura, un groupe sans patrie?Sylvain Besson

Eclatée entre plusieurs nationalités, l’entreprise de matières premières mérite tout de même son label suisse

 

Pas facile de savoir à quel pays se rattache le groupe Trafigura. Juridiquement et fiscalement, c’est une société néerlandaise. Mais sa principale base opérationnelle est à Genève, alors que sa division de négoce pétrolier a été déplacée à Singapouren 2012. Le siège historique se trouve à Lucerne, et la société mère du groupe, baptisée Farringford NV, est enregistrée àCuraçao. Les têtes dirigeantes de l’entreprise sont surtout françaises et britanniques, alors que les noms anglais et néerlandais dominent chez les cadres supérieurs. Très peu de Suisses, en revanche. Mais cela n’empêche pas Trafigura de mériter le label helvétique qui lui est souvent attribué, estime une personne en contact régulier avec le groupe: «Je les trouve très suisses par leur esprit mercenaire, apolitique, c’est le business et rien d’autre.»

Si l’on s’en tient au domicile de ses fondateurs, Trafigura reste solidement ancrée à Genève: son président, Claude Dauphin, possède une vaste propriété dans un des quartiers les plus exclusifs de la Rive gauche. En 2012, il a fait don d’une maison située à Choulex (GE), valant plus de 17 millions de francs, à son fils Guillaume, qui siège dans l’entreprise familiale de traitement de déchets, Guy Dauphin Environnement .

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MATIÈRES PREMIÈRES Lundi3 juin 2013 Métier à risquesSylvain Besson

Les géants du négoce doivent relever un défi douloureux: passer de l’opacité à la transparence

 

Ils sont riches et puissants, mais les traders en matières premières ont un problème d’image. Peu de gens comprennent ce qu’ils font, et ils évoluent depuis des décennies dans l’opacité. Habitués à définir leurs propres règles, ils sont mal préparés au vent de transparence qui souffle sur le secteur. Cette évolution concerne au premier chef la Suisse, devenue le bastion de cette industrie.

La pression sur les traders vient de plusieurs directions. Les Etats s’intéressent de plus près au fonctionnement de ces entreprises devenues névralgiques pour l’économie globale. Médias et ONG tentent de percer le secret qui entoure leurs opérations. Cette curiosité est bienvenue, car l’activité de négoce comporte des risques majeurs. Les contrats pétroliers, par exemple, ont longtemps fait l’objet d’arrangements incestueux entre décideurs étatiques et négociants. On ne peut plus justifier que ces transactions, qui se chiffrent en milliards, soient gardées secrètes. Le danger de corruption et de détournement de fonds, qui s’est abondamment matérialisé dans le passé, est trop grand.

Loin d’ignorer les critiques, les géants du négoce, du moins leurs nouveaux préposés aux «affaires publiques», semblent sincèrement inquiets, soucieux de changer, de faire des propositions, et c’est en soi nouveau. L’évolution est à saluer, même s’il s’agit aussi de gagner les faveurs de l’opinion pour éviter de se voir imposer, à terme, des règles comparables à celles qui corsètent le monde financier.

Définir des normes de transparence à la fois applicables et susceptibles de faire la différence sera difficile. Confrontés à une concurrence féroce, les traders ont un besoin vital de discrétion, qu’il s’agira de ménager. Et des règles limitées à un seul pays – la Suisse, par hypothèse – seraient facilement contournées, en délocalisant les transactions sensibles vers des places moins regardantes.

La nouvelle ère qui s’ouvre réservera des moments douloureux aux traders. Des squelettes vont sortir des placards. Les professionnels du négoce ont des raisons d’être fiers de leur métier, qui a stimulé le prodigieux décollage des pays émergents. Ils devront aussi en assumer, le moment venu, le côté obscur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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#megamineria #glencore #xstrata "Glenstrata", un mastodonte rivalisant avec les géants des matières premières

"un nouveau géant capitaliste est né et les politiques laissent faire le libre marché, voici ce que dit Marc Rich, le fondateur de Glencore dans Bilanz", Marc Rich .. un personnage sulfureux par ailleurs ( voir ici .. http://www.lexpress.fr/actualite/economie/les-incroyables-reseaux-de-marc-rich_496411.html et ici http://en.wikipedia.org/wiki/Marc_Rich )

"Ce mariage, "rend Glencore plus fort et encore plus puissant sur le marché des matières premières qu'il ne l'est déjà aujourd'hui", avait récemment indiqué l'homme d'affaires Marc Rich, à l'origine de Glencore, dans un entretien au bimensuel "Bilanz".
"Ce qui compte dans ce secteur est la taille et la puissance. Plus une société est grande, plus elle a de puissance sur le marché et contrôle ainsi plus facilement les prix. A la fin, cela représente plus de bénéfices", avait-il précisé.
Pour les analystes de Moody's, l'entité fusionnée deviendra "un groupe minier et de négoce d'une taille jamais vue auparavant". "Si la combinaison (des deux groupes) est un succès, il accentuera la pression sur les concurrents pour qu'ils créent des filiales de négoce afin de mieux concurrencer Glencore/Xstrata", ont-ils ajouté."

 

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#streaming 5x 25 mn #Pétrole, #café, #céréales #matièrespremières : quand la #Suisse mène le bal (1/5)

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Juan Carlos Hernandez's insight:

FABULEUX reportage de la Radio Suisse sur ce milieu opaque et sans éthique

 

#streaming 5x 25 mn #Pétrole, #café, #céréales #matièrespremières : quand la #Suisse mène le bal

 

"Un grain de café et un morceau de sucre sur deux, un kilo de céréales et un litre de pétrole sur trois vendus dans le monde le sont depuis la Suisse. Mais en dehors de l’or, ces commodités ne transitent presque jamais par le pays, les traders helvétiques servant d’intermédiaires entre une entreprise ou un pays producteur et un(e) autre acheteur. 


Cette position de leadership est surprenante, car le pays n’a ni passé colonial, ni matières premières et ne possède aucun accès à la mer. Comment en est-on arrivé là? Comment s’organise ce milieu méconnu voire opaque? Qui sont les sociétés et les acteurs-clés du secteur? Que font-ils et à quoi servent-ils? Enquête.

Cinq reportages de Christophe Canut.
Réalisation: Jérôme Nussbaum.

 

épisode 2 : http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/vacarme/4823544-vacarme-du-30-04-2013.html

 

épisode 3 : http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/vacarme/4826917-vacarme-du-01-05-2013.html

 

épisode 4 : http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/vacarme/4830862-vacarme-du-02-05-2013.html

 

épisode 5 : http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/vacarme/4834027-vacarme-du-03-05-2013.html ";

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MATIÈRES PREMIÈRES «Glenstrata», un poker à 80 milliards #megamineria #glencore #xstrata #suisse #tonyblair #quatar

Valère Gogniat pour le Journal "Le Temps" le 27 septembre 2012

 

Le décor, d’abord: la nuit du 6 septembre, dans l’un des salons aux plafonds voûtés du Claridge’s – un cinq étoiles du centre de Londres. Les joueurs, ensuite: le milliardaire zougois Ivan Glasenberg, l’ex-chef du gouvernement britannique Tony Blair, le premier ministre du Qatar, le cheikh Hamad bin Jassim al-Thani, et une poignée de banquiers. L’enjeu de cette partie de poker: la naissance d’un mastodonte de 80 milliards de francs de capitalisation boursière (deux fois celle d’UBS), de 219 milliards de chiffre d’affaires annuel (deux fois celui de Nestlé) et d’environ 130 000 employés.

«Après environ deux heures de discussion détendue», selon une personne présente ce soir-là, le verdict est tombé aux premières heures de l’aube. Mûrie depuis des mois en secret sous le nom de code «Everest», la fusion de l’année entre l’entreprise d’Ivan Glasenberg, Glencore, et Xstrata, un conglomérat minier détenu à 12% par les Qataris, revient de loin. Et le 1er octobre, une nouvelle étape pourrait ouvrir la voie à un accord définitif. «On est là sur un coup exceptionnel», assure Christophe Wilhelm, avocat spécialisé dans le droit des sociétés à l’étude FBT Avocats à Lausanne. «C’est le monde des matières premières. Ces hommes sont des joueurs de poker, prêts à faire rater la transaction s’ils estiment possible de gagner plus.»

«C’est la plus grande entreprise la moins connue au monde», aiment dire les observateurs au sujet de Glencore: l’acronyme, dit-on parfois, de «Global Energy Commodities and Resources». Impossible de trouver un stylo ou une publicité marqués du nom du groupe. A l’exception de son quartier général de Baar (ZG) où la moquette, comme les chocolats servis avec le café, sont estampillés Glencore. Les ONG lui reprochent depuis des années son opacité et ses manquements sociaux. «Le respect des standards internationaux en matière de droits humains n’est pas encore pris au sérieux par Glencore, affirme Chantal Peyer, de Pain pour le prochain. En République démocratique du Congo, une enquête a révélé des problèmes de pollution d’eau. En Zambie, la firme a été accusée d’avoir gravement souillé la nappe phréatique. En Colombie, de collusion avec les paramilitaires, etc.» Le groupe récuse systématiquement ces accusations.

A Londres, lors de ce poker à 80 milliards, Tony Blair joue le croupier. La presse britannique assure qu’il aurait touché près de 1 million de dollars pour distribuer les cartes (d’autres sources évoquent un montant bien moindre). Fin connaisseur des pays du Golfe, il est également l’un des habitués du Forum économique de Davos. Le travailliste de 59 ans, qui a quitté Downing Street en juin 2007, a été engagé par la banque JP Morgan Chase en janvier 2008 en tant que «conseiller sur les questions internationales». Mais ce poste à la banque – bien qu’elle soit l’une des quatre qui conseillent Xstrata pour cette fusion – n’est pas la raison de sa présence. Ce soir, il vient animer la partie, qui promet d’être tendue.

D’un côté du tapis vert est assis Ivan Glasenberg, 55 ans, patron de Glencore. L’arrivée de son groupe, réputé pour sa discrétion, sur les marchés de Londres et de Hong­kong en mai 2011 a levé une partie du voile sur ses activités: 4,06 milliards de dollars de bénéfices en 2011 pour 186 milliards de chiffre d’affaires, 50 bureaux dans une quarantaine de pays, en bonne place parmi les premiers fournisseurs mondiaux de pétrole, de charbon, de sucre… Le titan zougois possède sa flotte de vaisseaux (2,5 fois plus que n’en compte la Royal Navy), des dizaines de fonderies, des installations portuaires disséminées sur tous les continents, etc. Les analystes estimaient que l’un des objectifs de son entrée en bourse était d’acquérir les liquidités suffisantes pour s’offrir de nouveaux actifs… Comme par exemple le conglomérat Xstrata.

Pas si simple. Face à Ivan Glasenberg, le cheikh Hamad bin Jassim al-Thani, 53 ans, premier ministre du Qatar, est venu brouiller les cartes. Le fonds souverain du petit pays du Golfe (Qatar Holding) est l’un des bras de la Qatar Investment Authority, qui gère 100 milliards de dollars d’actifs. Deuxième actionnaire de Xstrata (après Glencore), il «voit les mérites de la combinaison des deux compagnies», mais estime alors que les termes du contrat ne sont pas adéquats. Glencore propose à chaque détenteur d’une action de Xstrata 2,8 actions de l’entité fusionnée. Les Qataris jugent qu’un ratio de 3,25 «fournirait une distribution plus appropriée des bénéfices de la fusion». Comme la structure de la proposition de Glencore implique que seuls 16,48% des actionnaires suffisent pour bloquer le vote, ce membre de la famille princière du Qatar possède avec ses titres un confortable tas de jetons devant lui. En sept mois, ce pays grand comme deux cantons des Grisons a progressivement augmenté ses parts dans Xstrata, dépensant au total plus de 5 milliards de dollars pour en détenir aujour­d’hui 12%.

A lire l’histoire des deux groupes, on comprend que le poker était censé se jouer en famille. Au vu des liens étroits entre Glencore et ­Xstrata (dont les quartiers généraux sont distants de seulement 2,9 km le long de l’Industriestrasse qui relie Baar à Zoug), l’annonce, en février 2012, de la «fusion d’égal à égal» n’a surpris personne. Xstrata, la «petite sœur» de Glencore dirigée par Michael «Big Mick» Davis, est née Südelektra en 1926. Cette société suisse avait déjà été investie par Glencore en 1990 pour y adjoindre d’autres filiales, notamment les sociétés Rhoex et Vantech. Baptisé Xstrata en 1999, le groupe prendra le large pour se développer dans l’industrie minière.

En 2002, Ivan Glasenberg vend certaines mines de charbon à ­Xstrata et lui laisse les coudées franches pour épaissir son portefeuille. En dix ans, 35 milliards de dollars seront dépensés en acquisitions minières, sous l’œil du grand frère Glencore, qui conserve 34% du groupe. Présent dans 20 pays – des Philippines à l’Argentine en passant par la Tanzanie – Xstrata est aujourd’hui le premier exportateur de charbon thermique et le numéro un des alliages ferrochromes. Grâce à de nombreux accords, la majorité de ses cargaisons est commercialisée par… Glencore.

Mais les liens ne sont pas seulement commerciaux: Ivan Glasenberg et Michael Davis se connaissent depuis leurs années à l’Université sud-africaine de Wit­watersrand tandis que les présidents des conseils d’administration – les septuagénaires Simon Murray et Sir John Bond – ont partagé la table du CA de Vodafone entre 2007 et 2010.

Début février, le jour de l’annonce de la possible fusion, les titres des deux groupes bondissent d’environ 10%. Les économies tirées de la rationalisation entre extraction et livraison permettraient de dégager «entre 250 et 700 millions de dollars de profit additionnel», selon des analystes de Credit Suisse. D’autres tempèrent la liesse: «Glenstrata contrôlerait la production et les prix des matières premières. Cette entreprise aurait la masse critique pour imposer ses prix», s’inquiète l’avocat vaudois Christophe Wilhelm.

Xstrata a «depuis longtemps reconnu la logique stratégique d’un rapprochement [avec Glencore], assure Sir John Bond, dans une lettre aux actionnaires fin mai 2012. Un [rapprochement] a été discuté formellement et informellement à de nombreuses occasions». Tout en détaillant la structure organisationnelle de l’entité à naître, celui qui a passé quarante-cinq ans au service de HSBC considère les termes de la fusion «justes et raisonnables». Les actionnaires sont d’un autre avis.

Certains détails en froissent plus d’un. Ainsi, le patron de la nouvelle entité, Big Mick, recevra près de 30 millions de dollars de salaire en trois ans pour rester à la tête du groupe. «C’est beaucoup trop, rouspètent des investisseurs dans la presse londonienne. Xstrata devrait porter moins d’attention à son directeur général et davantage à ses actionnaires.»

Alors que les observateurs estimaient que les joueurs laisseraient Glencore et Xstrata s’arranger en ­famille, la partie se corse. Xstrata dont, selon notre source, «aucun membre n’était présent» lors de la réunion secrète à Londres, a quitté le tapis. A l’inverse, ses actionnaires se multiplient pour faire grimper la mise. En plus des Qataris qui se manifestent contre les termes de la ­fusion dès le 26 juin, le fonds d’investissement norvégien NBIM, Schroders Plc, et d’autres ont demandé une augmentation des conditions financières offertes par Glencore. Le 3 juillet, le fonds d’investissement Knight Vinke annonce se rallier à l’opposition. La fusion peut être bloquée. Sous pression, Xstrata doit reporter une première assemblée générale. Chez Glencore, pourtant coté en bourse depuis 2011, les actionnaires sont plus dociles: il faut dire que la majorité du capital est entre les mains du patron et de ses lieutenants.

Jusqu’à la dernière mise, Ivan Glasenberg a refusé de plier, martelant que son offre était «généreuse» et donc qu’il n’y en aurait pas d’autres. «Les Qataris et Glasenberg ont joué à celui qui clignera des yeux le premier», ont imagé les observateurs du duel. Les dollars se sont empilés sur la table sans qu’aucun des joueurs ne craque… jusqu’au moment où, dos au mur, Ivan Glasenberg a abattu ses cartes.

Au lendemain de la partie de poker, au casino-théâtre de Zoug, le spectacle offert par les présidents des conseils d’administration laisse les actionnaires stupéfaits: l’assemblée de Xstrata est retardée d’une vingtaine de minutes, durant lesquelles une poignée de directeurs marmonnent sur la scène, sans que personne ne comprenne ce qu’il se passe. Les AG des deux groupes – censées voter sur la fameuse fusion – sont coup sur coup ajournées pour cause «d’événements survenus durant la nuit».

Et les annonces finissent par tomber. Le fameux ratio d’échange de titres est revu à la hausse. Une action Xstrata vaudra désormais 3,05 titres «Glenstrata». Ivan Glasenberg «s’est aligné» et payera davantage. Mais avec un joker dans la manche: contrairement à ce qui était initialement prévu, Big Mick ne pilotera l’entité fusionnée que durant les six premiers mois. Par la suite, c’est Ivan Glasenberg qui prendra les rênes du nouveau mastodonte. «En tant qu’actionnaire principal et patron du nouveau groupe, les profits qu’il dégagera lui permettront d’oublier le supplément qu’il doit payer aujourd’hui», estime un banquier au fait des négociations. Plus personne n’est dupe: la «fusion d’égal à égal» prend désormais un visage de rachat hostile.

Lundi, la direction de Xstrata a annoncé qu’elle validerait ou non cette nouvelle offre le 1er octobre. Pour l’heure, le Qatar reste dans l’ombre, jouant la montre en attendant le verdict de Xstrata. Grâce à Tony Blair, un nouvel empire minier est peut-être appelé à naître. Officiellement, il sera baptisé Glencore Xstrata International. Mais peu importe son nom: il n’y aura toujours pas de stylo ou de publicité qui le portera.

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