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"22 anciens soldats #US se suicident chaque jour " - #documentaire "Vétérans américains : les oubliés "  - 48 mn #USA #psy

"22 anciens soldats #US se suicident chaque jour " - #documentaire "Vétérans américains : les oubliés " - 48 mn #USA #psy

Ajoutée le 7 mai 2018
 Ils ont servi leur patrie, défendu les intérêts de l'Etat. Le gouvernement n’a plus besoin d’eux. RT va à la rencontre de ces anciens combattants américains qui tentent de retrouver une vie normale.
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Le massacre silencieux de la guerre aérienne des #US  par Nicolas J. S. Davies #Iraq #Syrie

Le massacre silencieux de la guerre aérienne des #US  par Nicolas J. S. Davies #Iraq #Syrie | Infos en français | Scoop.it

Ce que ne vous diront jamais les Raphaël Glucksmann,BHL, Patrick Cohen, les Bernard Guetta  ...

Le massacre silencieux de la guerre aérienne des #US  par Nicolas J. S. Davies #Iraq #Syrie

Mots-clefs : Crime de guerre, USA

Source : Consortium News, 07-05-2017

Exclusif : Les médias mainstream américains s’offusquent bruyamment quand les avions de chasse russes tuent des civils à Alep, mais deviennent soudainement silencieux quand les avions américains massacrent des innocents à Mossoul et Raqqa, note Nicolas J. S. Davies.

Par Nicolas J. S. Davies

Avril 2017 a été encore un mois de massacres de masse et de terreur inimaginable pour la population de Mossoul en Irak, et des zones autour de Raqqa et Tabqa en Syrie, tandis que la campagne la plus soutenue et la plus violente de bombardements américaine depuis la guerre du Vietnam, entrait  dans son 33e mois.

Le groupe de surveillance de la guerre aérienne “Airwars” a cumulé des rapports indiquant 1280 à 1744 civils tués par au moins 2237 bombes et missiles largués par des avions de chasse américains et alliés en avril (1609 en Irak et 628 en Syrie). Le nombre  le plus important  de victimes est dans et autour du Vieux Mossoul et de Mossoul Ouest, où l’on a compté entre 784 et 1074 morts civiles, mais il y a eu de nombreuses victimes civiles dans la zone autour de Tabqa en Syrie.

Dans d’autres zones de combat, comme je l’ai expliqué dans des articles précédents (ici et là), cette sorte de “rapports passifs” de morts civils cumulés par Airwars n’a jamais pris en compte que 5% à 20% des morts civils réels,  comme l’a révélé une étude de mortalité générale. Iraqbodycount, qui utilise une méthodologie similaire à celle d’Airwars, a seulement pris en compte 8% des morts révélés  en 2006 par une étude de la mortalité dans l’Irak occupé.

Airwars semble accumuler les rapports de morts civils plus sérieusement qu’Iraqbodycount il y a 11 ans, mais il classe un grand nombre d’entre eux comme  “contestables” ou “peu fiables”, et reste délibérément prudent dans son décompte. Par exemple, dans certains cas, il a compté des rapports des médias locaux mentionnant “beaucoup de morts” pour un seul mort, sans chiffre maximum. Ce n’est pas pour mettre en cause les méthodes de Airwars, mais pour souligner ses limites dans la contribution à une estimation réelle des morts civils.

En s’autorisant plusieurs interprétations des données d’Airwars et en supposant que comme d’autres tentatives de quantifications faites précédemment, elles retiennent entre 5% et 20% des morts réels, une sérieuse estimation du nombre de civils tués par la campagne de bombardements menée par les Américains depuis 2014, devrait maintenant  se situer entre 25 000 et 190 000 morts

Le Pentagone a récemment revu son estimation fantaisiste du nombre de civils qu’il a tués en Irak et en Syrie depuis 2014, à 352. C’est moins d’un quart des 1446 victimes que Airwars a identifiées par leur nom, de manière irréfutable.

Airwars a aussi collecté les chiffres des civils tués par les bombardements russes en Syrie, qui dépassent les chiffres des civils tués par les bombardements menés par les Etats-Unis pendant presque toute l’année 2016. Cependant, depuis que les bombardements menés par  Etats-Unis ont ajouté plus de 10 918 bombes et missiles lâchés durant le premier trimestre de 2017, le plus fort bombardement depuis le début de la campagne en 2014, les rapports de Airwars sur les civils tués par les bombardements américains dépassent le décompte des morts causés par les bombardements russes.

A cause de la nature fragmentaire des rapports de Airwars, ce modèle peut, ou ne peut pas, indiquer précisément si les Etats-Unis ou les Russes ont vraiment tué plus de civils dans chacune de ces périodes. De nombreux facteurs peuvent affecter ce résultat.

Par exemple, les gouvernements occidentaux et les ONG ont financé et soutenu les Casques Blancs et autres groupes qui ont rapporté les morts civils causés par les bombardements russes, mais il n’y a pas de soutien équivalent de la part des Occidentaux pour rapporter les morts civils dans les zones tenues par l’Etat islamique que les Etats-Unis et ses alliés bombardent. Si, à cause de tels facteurs, les rapports de Airwars retiennent une plus grande proportion des morts réels dans une zone plus que dans une autre, cela peut conduire à une différence entre les nombres des morts rapportés, qui ne correspond pas à la différence des morts réels.

Choc, Terreur …et Silence

Pour mettre en perspective les 79 000 bombes et missiles avec lesquels les États-Unis et ses alliés ont bombardé l’Irak et la Syrie depuis 2014, il convient de réfléchir aux jours “plus innocents” de “Choc et  Terreur” (Shock and Awe) en mars 2003. Comme le journaliste de NPR Sandy Tolan l’a rapporté en 2003, l’un des architectes de cette campagne prévoyait que lancer 29 200 bombes et missiles sur l’Irak serait “l’équivalent non nucléaire de l’impact que les armes atomiques lancées à Hiroshima et Nagasaki ont eu sur le Japon“.

Lorsque la campagne “Choc et Terreur” a été déclenchée contre l’Irak en 2003, elle a dominé les nouvelles dans le monde entier. Mais après huit ans de guerre “dissimulée, tranquille, sans médias“, sous le mandat du président Obama, les médias américains ne traitent même plus comme des nouvelles la boucherie quotidienne que réalisent ces bombardements plus lourds et plus soutenus contre l’Irak et la Syrie. Ils couvrent pendant quelques jours les massacres de masse isolés, puis reprennent rapidement la programmation normale du “Trump Show”.

Comme dans “1984” de George Orwell, le public sait que nos forces militaires sont en guerre contre quelqu’un quelque part, mais les détails sont rares. “Est-ce encore d’actualité ? N’est-ce pas la Corée du Nord, le gros problème aujourd’hui ?”

Il n’y a presque pas de débat politique aux États-Unis sur les réussites et les erreurs de la campagne de bombardement des États-Unis en Irak et en Syrie. Peu importe que le bombardement de la Syrie sans l’autorisation de son gouvernement internationalement reconnu soit un crime d’agression et une violation de la Charte de l’ONU. La liberté des États-Unis de violer à loisir la Charte des Nations Unies a déjà été politiquement (pas juridiquement !) normalisée par 17 ans d’agressions en série, depuis le bombardement de la Yougoslavie en 1999 jusqu’aux invasions de l’Afghanistan et de l’Irak, puis aux frappes de drones au Pakistan et au Yémen.

Alors, qui fera maintenant respecter la Charte pour protéger les civils en Syrie, qui sont déjà confrontés à la violence et à la mort de tous les côtés dans une sanglante guerre civile et par procuration, dont les États-Unis étaient déjà entièrement complices, bien avant de commencer à bombarder la Syrie en 2014 ?

Suivant le droit américain, trois gouvernements successifs des États-Unis ont affirmé que leur violence sans contrainte est légalement justifiée par l’Autorisation pour l’Utilisation de la Force Militaire (AUMF) adoptée par le Congrès américain en 2001. Mais en balayant le fait que la loi disait seulement :

Que le Président est autorisé à utiliser toute la force nécessaire et appropriée contre les nations, les organisations ou les personnes qu’il prouve avoir planifié, autorisé, commis ou aidé les attentats terroristes survenus le 11 septembre 2001, ou avoir abrité de telles organisations ou personnes, afin de  prévenir tout acte futur de terrorisme international contre les États-Unis par ces nations, organisations ou personnes“.

Combien parmi les milliers de civils  tués par les États-Unis à Mossoul au cours des derniers mois ont-ils joué un tel rôle dans les attentats terroristes du 11 Septembre ? Toute personne lisant ceci connaît la réponse à la question : probablement pas un seul. Si l’un d’entre eux était impliqué, ce serait par pure coïncidence.

Tout juge impartial rejetterait l’allégation selon laquelle cette loi autorisait 16 ans de guerre dans au moins huit pays, le renversement de gouvernements qui n’avaient rien à voir avec le 11 Septembre, le meurtre d’environ 2 millions de personnes et la déstabilisation de pays, l’un après l’autre – aussi certainement que les juges de Nuremberg ont rejeté les allégations des accusés allemands selon lesquelles ils avaient envahi la Pologne, la Norvège et l’URSS pour empêcher ou “devancer” des attaques imminentes contre l’Allemagne.

Les responsables des États-Unis peuvent prétendre que l’AUMF irakien de 2002 légitime le bombardement de Mossoul. La loi fait pour le moins  référence au même pays. Mais, comme c’est aussi toujours d’actualité, le monde entier a su, dans les mois qui suivirent, qu’elle reposait sur de fausses prémisses et sur des mensonges absolus pour justifier le renversement d’un gouvernement que les États-Unis ont depuis détruit.

La guerre des États-Unis en Irak a officiellement pris fin en 2011, avec le retrait des dernières forces d’occupation américaines. L’AUMF n’avait pas et ne pouvait pas approuver l’alliance avec un nouveau régime en Irak 14 ans plus tard, pour attaquer l’une de ses villes et tuer des milliers de ses citoyens.

Pris dans les filets de la  propagande de guerre

Ne savons-nous pas ce qu’est vraiment la guerre ? Y a-t-il trop longtemps que les Américains ne l’ont pas connue sur leur propre sol ? Peut-être. Mais aussi heureusement éloignée que soit la guerre de la plupart de nos vies quotidiennes, nous ne pouvons pas prétendre que nous ne savons pas ce qu’elle est et quelles horreurs elle charrie.

Ce mois-ci, deux amis et moi-même avons été reçus par le Bureau de notre députée en tant que représentants de notre comité local d’Action pour la Paix (Paix, Justice et  Développement durable de Floride), pour lui demander de co-parrainer une loi interdisant une première frappe nucléaire américaine ; d’abroger l’AUMF de 2001 ; de voter contre le budget militaire ; de supprimer le financement du déploiement de troupes terrestres américaines en Syrie ; et de soutenir la diplomatie, et non pas la guerre, avec la Corée du Nord.

Quand un de mes amis a expliqué qu’il avait combattu au Vietnam et a commencé à parler de ce dont il avait été témoin là-bas, il a dû s’arrêter pour ne pas pleurer. Mais la personne de l’équipe n’avait pas besoin qu’il continue. Elle savait de quoi il parlait. Nous le savons tous.

Mais s’il faut que nous voyions tous des enfants morts et blessés dans leur chair pour saisir l’horreur de la guerre et prendre des mesures sérieuses en vue de l’arrêter et de l’empêcher, alors nous sommes confrontés à un avenir sombre et sanglant. Comme mon ami et beaucoup d’autres comme lui l’ont appris à un coût incalculable, le meilleur moment pour arrêter une guerre, c’est avant qu’elle ne commence, et la principale leçon à tirer de toute guerre est : “Plus jamais ça !”

Barack Obama et Donald Trump ont remporté la présidence en partie en se présentant comme les candidats de la “paix”. Il s’agissait d’un élément soigneusement calculé et étalonné dans leurs deux campagnes, compte tenu des positions pro guerre de leurs adversaires principaux, John McCain et Hillary Clinton. L’aversion pour la guerre  de la population américaine est un facteur dont chaque président et politicien américain doit tenir compte ; promettre la paix avant de nous lancer dans la guerre est une tradition politique américaine qui remonte à Woodrow Wilson et Franklin Roosevelt.

Comme le Reichsmarschall Hermann Goering l’a admis dans sa cellule à Nuremberg devant le psychologue militaire américain Gustave Gilbert : “Naturellement, les gens ordinaires ne veulent pas de la guerre ; ni en Russie, ni en Angleterre, ni en Amérique, ni en Allemagne. C’est bien compris. Mais, après tout, ce sont les dirigeants du pays qui déterminent la politique et il est toujours simple d’entraîner les gens, qu’il s’agisse d’une démocratie ou d’une dictature fasciste ou d’un Parlement ou d’une dictature communiste“.

“Il y a une différence”, a déclaré Gilbert : “Dans une démocratie, les gens ont leur mot à dire à travers leurs représentants élus, et aux États-Unis, seul le Congrès peut déclarer la guerre”.

Goering n’a pas été impressionné par les garanties constitutionnelles chères à Madison et à Hamilton. “Oh, tout cela est bel et beau”, a-t-il répondu, “mais, voix ou pas voix, les gens peuvent toujours être impliqués dans les enchères de leurs dirigeants. C’est facile. Tout ce que vous avez à faire, c’est leur dire qu’ils sont attaqués et dénoncer les pacifistes pour leur manque de patriotisme, qui expose le pays au danger. Cela fonctionne de la même manière dans n’importe quel pays“.

Notre engagement envers la paix et notre répugnance à la guerre sont trop facilement compromis par les techniques simples mais intemporelles décrites par Goering. Aux États-Unis aujourd’hui, elles sont renforcées par plusieurs autres facteurs, dont la plupart ont également eu des parallèles dans l’Allemagne de la Seconde Guerre mondiale:

– Les médias de masse qui répriment la sensibilité du public aux coûts humains de la guerre, en particulier lorsque la politique des États-Unis ou les forces américaines en sont responsables.

-Le black-out médiatique sur les voix de la raison qui préconisent des politiques alternatives fondées sur la paix, la diplomatie ou les règles du droit international.

– Dans le silence qui en résulte sur les alternatives rationnelles, les politiciens et les médias présentent “faire quelque chose”, c’est-à-dire la guerre, comme la seule alternative à l’éternel épouvantail : “ne rien faire”.

– La normalisation de la guerre par la discrétion et la tromperie, en particulier par des personnalités publiques considérées par ailleurs comme dignes de confiance, tel le président Obama.

-La dépendance des politiciens et des organisations progressistes au financement par les syndicats, qui sont devenus des partenaires juniors dans le complexe militaro-industriel.

– Le cadrage politique des différends entre l’Amérique et d’autres pays comme résultant entièrement des actions de l’autre bord, et la diabolisation des dirigeants étrangers pour dramatiser et populariser ces faux récits.

– Le prétexte que le rôle des États-Unis dans les guerres d’outremer et l’occupation militaire mondiale découle d’un désir bien intentionné d’aider les gens, et non des ambitions stratégiques et des intérêts commerciaux américains.

Au total, cela équivaut à un système de propagande de guerre, dans lequel les chefs des réseaux de télévision sont responsables des atrocités qui en résultent autant que les dirigeants politiques et militaires. Faire rabâcher par des généraux retraités un jargon plein d’euphémismes  pour bombarder le front intérieur, sans divulguer les forts honoraires que les administrateurs et les consultants reçoivent des fabricants d’armes, n’est qu’une des faces de la pièce.

Le revers tout aussi important est l’échec des médias à seulement couvrir les guerres ou le rôle qu’y jouent les États-Unis, et la marginalisation systématique de quiconque suggère qu’il y a quelque chose de moralement ou légalement erroné dans les guerres américaines.

Le pape et Gorbatchev

Le pape François a récemment suggéré qu’un tiers pourrait servir de médiateur pour aider à résoudre le conflit de près de 70 ans entre notre pays et la Corée du Nord. Le pape a suggéré la Norvège. Plus important encore, le Pape a présenté le problème comme un différend entre les États-Unis et la Corée du Nord, et non pas, ainsi que le font les États-Unis, comme un problème ou une menace pour le reste du monde que poserait la Corée du Nord.

Voilà comment la diplomatie fonctionne le mieux, en identifiant de manière correcte et honnête les rôles que les différentes parties jouent dans une dispute ou un conflit, puis en travaillant à résoudre les désaccords et les intérêts en conflit de manière à ce que les deux parties puissent s’en satisfaire et même en bénéficier. Le JCPOA qui a résolu le différend américain avec l’Iran sur son programme nucléaire civil est un bon exemple de la façon dont cela peut fonctionner.

Cette forme  réaliste de diplomatie est loin des surenchères, des menaces et des alliances agressives qui ont été maquillées en diplomatie sous une série de présidents et de secrétaires d’État américains depuis Truman et Acheson, à quelques exceptions près. Le désir persistant d’une grande partie de la classe politique des États-Unis de compromettre le JCPOA avec l’Iran témoigne bien de la façon dont les responsables américains s’accrochent à l’utilisation des menaces et des surenchères, et s’offensent de ce que les États-Unis, Etat  “exceptionnel”, doivent descendre de leur cheval blanc et négocier de bonne foi avec les autres pays.

À l’origine de ces politiques dangereuses, comme l’historien William Appleman Williams l’a écrit en 1959 dans “The Tragedy of American Diplomacy” (La tragédie de la diplomatie américaine), le mirage du pouvoir militaire suprême a séduit les dirigeants américains après la victoire alliée dans la Seconde Guerre mondiale et l’invention des armes nucléaires. Après avoir survécu à la réalité vietnamienne d’un monde post-colonial invaincu, ce rêve américain du pouvoir ultime s’est évanoui rapidement, pour renaître vindicativement après la fin de la guerre froide.

Tout comme la défaite de l’Allemagne durant la Première Guerre mondiale n’était pas assez décisive pour la convaincre que ses ambitions militaires étaient condamnées, une nouvelle génération de dirigeants américains a vu la fin de la Guerre froide comme une chance de “virer le syndrome du Vietnam” et de relancer l’offre tragique par l’Amérique d’une “domination à spectre large” (full spectrum dominance).

Lors d’un discours à Berlin en 2014 pour le 25e anniversaire de la chute du mur de Berlin, Mikhail Gorbatchev se désolait ainsi : “L’Occident et surtout les États-Unis ont proclamé leur victoire dans la Guerre froide. L’euphorie et le triomphalisme sont montés à la tête des dirigeants occidentaux. En profitant de l’affaiblissement de la Russie et du manque de contre-pouvoirs, ils ont revendiqué le monopole du leadership et la domination sur le monde, refusant d’entendre les propos de prudence de nombre de ceux qui sont présents ici”.

Ce triomphalisme post-Guerre froide nous a précisément conduits à un labyrinthe encore plus tortueux de délires, de catastrophes et de dangers que la Guerre froide elle-même. La folie des ambitions insatiables de nos dirigeants et de leur flirt répété avec l’extinction de masse ne peut être mieux symbolisée que par le Bulletin de l’horloge Doomsday des scientifiques atomiques, dont les aiguilles sont de nouveau à deux minutes et demie de minuit.

L’incapacité de la machine de guerre la plus coûteuse jamais assemblée à vaincre des forces de résistance légèrement armées, pays après pays, ou à rétablir la stabilité dans l’un des pays qu’elle a détruits, n’a guère entamé, à intérieur, le pouvoir du complexe militaro-industriel américain sur nos institutions politiques et nos ressources nationales. Ni des millions de morts, ni des milliards de dollars gaspillés, ni l’aveu d’un échec abject n’ont ralenti l’extension et l’escalade stupide de la “guerre mondiale contre le terrorisme”.

Les futurologues se demandent si la technologie robotique et l’intelligence artificielle mèneront un jour à un monde dans lequel des robots autonomes pourraient lancer une guerre pour asservir et détruire la race humaine, peut-être même en incorporant des humains comme composants des machines qui entraîneront notre extinction. Avec les forces armées américaines et le complexe militaro-industriel, n’avons-nous pas déjà créé exactement cet organisme, semi humain et semi technologique, qui ne s’arrêtera pas de bombarder, de tuer et de détruire à moins et jusqu’à ce que nous l’arrêtions pour le démanteler ?

Nicolas J. S. Davies est l’auteur de “Du sang sur nos mains : l’invasion américaine et la destruction de l’Irak” (Blood On Our Hands : the American Invasion and Destruction of Iraq). Il a également écrit les chapitres sur “Obama en guerre” dans “Evaluer le 44e président : un bulletin sur le premier mandat de Barack Obama en tant que chef progressiste” (Grading the 44th President : a Report Card on Barack Obama’s First Term as a Progressive Leader).

Source : Consortium News, 07-05-2017

 

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#MédecinsSansFrontières Brevets-Menaces par #Europe #USA #Japon s/la production de médicaments génériques #santé

#MédecinsSansFrontières Brevets-Menaces par #Europe #USA #Japon s/la production de médicaments génériques #santé

Ajoutée le 7 févr. 2017

Les États-Unis, l'Union Européenne et le Japon font pression sur l'Inde pour affaiblir la production de médicaments génériques. Cette production est pourtant vitale pour des millions de personnes dans les pays en développement.

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#Histoire : L’invasion de #Panama : Une héroïne de “Little Hiroshima”, par Hernando Calvo Ospina #USA #US

#Histoire : L’invasion de #Panama : Une héroïne de “Little Hiroshima”, par Hernando Calvo Ospina #USA #US | Infos en français | Scoop.it

#Histoire : L’invasion de #Panama : Une héroïne de “Little Hiroshima”, par Hernando Calvo Ospina #USA #US

Source : Hernando Calvo Ospina, 22-12-2016

Hernando CALVO OSPINA

C’était le 19 décembre 1989. Après le dîner, le couple s’était consacré à l’installation de la crèche de Noël. Ils avaient pratiquement tout mis en place : la Vierge Marie, Saint Joseph, les bergers, le bœuf, l’âne et un grand nombre de figurines. Elle avait dû expliquer vingt fois à Jorge, le plus jeune, qui avait quatre ans, pourquoi il devait attendre le 25 décembre pour placer l’enfant Jésus : c’est ce jour-là qu’il était né.

Au moment d’aller se coucher, les enfants refusèrent de dormir dans leurs lits. Ils voulaient rester près de la crèche. Ana, la mère, accepta à la condition qu’ils dorment de l’autre côté, près de la fenêtre. Les parents y disposèrent un matelas.

Il y avait de la musique dans le voisinage. L’ambiance festive allait crescendo, car ça sentait déjà Noël, particulièrement dans ce quartier panaméen du Chorrillo. Son mari alla se coucher. Elle se sentait étrange. Elle était fatiguée, mais elle préféra s’asseoir par terre et lire un livre. Par moments, elle observait avec tendresse ses deux petits garçons. Le temps passa.

Elle regarda le vieux réveil posé sur la télévision et se rendit compte qu’il manquait peu de temps pour qu’une aiguille recouvre l’autre : il était presque minuit. C’est alors que l’appareil commença à vibrer. Elle regarda les murs, le plafond et posa les yeux sur les figurines qui changeaient de place. Tout tremblait ! Elle entendit un terrible fracas, ensuite un autre, puis d’autres. Pendant quelques secondes, elle crut que c’était une autre manœuvre de l’Armée étasunienne cantonnée aux alentours du Canal.

Elle se leva comme un ressort et fonça vers la chambre où son mari était déjà debout, en slip. Ensemble, ils s’approchèrent de la fenêtre et se penchèrent terrifiés. Ils vivaient au quatrième étage. Partout des éclats de lumière et des explosions : « L’invasion, l’invasion ! » furent les cris angoissés qu’ils entendirent comme un chœur. Les hélicoptères lançaient des fusées contre la Caserne de l’Etat Major des Forces de Défense Panaméenne, située non loin de là.

Ils coururent au salon. Elle ouvrit la porte, sortant sur le balcon pour être témoin du début de l’apocalypse. Les cris de terreur s’amplifiaient de tous côtés, aussi bien que les explosions et les rafales de tirs. Elle entra et se jeta sur les enfants qui étaient déjà assis en pleurs, effrayés. Elle les embrassa. Elle leva les yeux et vit son mari planté là au(...)

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Audio 8 mn RTS : Confrontation de deux Amériques qui ne se parlent pas - #US #Trump #Hillary

Audio 8 mn RTS : Confrontation de deux Amériques qui ne se parlent pas - #US #Trump #Hillary | Infos en français | Scoop.it

Audio 8 mn RTS : Confrontation de deux Amériques qui ne se parlent pas - #US #Trump #Hillary

La confrontation entre Mark Levine, un élu démocrate de la banlieue progressiste de Washington, et Randy Smith, un élu de Virginie Occidentale qui travaille dans une mine de charbon des Appalaches, permet d'illustrer l’état de division de l’Amérique après l’élection de Donald Trump le 8 novembre 2016.

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#HenryKissinger a-t-il une conscience ? (The New Yorker) -- Jon Lee ANDERSON #Argentine #McNamara #US

#HenryKissinger a-t-il une conscience ? (The New Yorker) -- Jon Lee ANDERSON #Argentine #McNamara #US | Infos en français | Scoop.it

#HenryKissinger a-t-il une conscience ? (The New Yorker) -- Jon Lee ANDERSON #Argentine #McNamara #US

Le mois de mai dernier, alors que le président Obama se rendait en Argentine pour se réunir avec le nouveau président, Mauricio Macri, ses apparitions publiques ont été tourmentées par des manifestants qui ont bruyamment demandé des explications, ainsi que des excuses, au sujet des pratiques étasuniennes, passées et actuelles. Il existe peu de pays en Occident où l’antiaméricanisme s’exprime aussi vigoureusement qu’en Argentine, où une culture très politisée de la plainte a évolué vers une situation dans laquelle de nombreux problèmes du pays sont reprochés aux Etats-Unis. Il existe à gauche, tout particulièrement, une rancune persistante à cause du soutien octroyé par le gouvernement des Etats-Unis à l’aile droite militaire Argentine, qui a pris le pouvoir en mars 1976 et a instauré une "Guerre sale" contre la gauche, causant la mort de milliers de vies durant les sept années qui suivirent.

La visite d’Obama a coïncidé avec le quarantième anniversaire du coup d’État. Il a précisément rendu hommage aux victimes de la Guerre sale en visitant un sanctuaire construit en leur honneur dans la périphérie de Buenos Aires. Lors d’un discours prononcé à cet endroit, Obama a reconnu ce qu’il a appelé le "péché par omission américain", mais sans aller jusqu’à présenter de véritables excuses. "Les démocraties doivent avoir le courage de reconnaître lorsqu’elles ne sont pas à la hauteur des principes qu’elles proclament, (...) et nous avons été trop lents à parler franchement de la question des droits de l’homme, et ce fut le cas ici."

Durant la période préparatoire du voyage d’Obama, Susan Rice, la conseillère pour la sécurité nationale du président, avait annoncé l’intention du gouvernement de déclassifier des milliers de documents de l’armée étasunienne et des services secrets appartenant à cette période tumultueuse de l’histoire Argentine. Un geste de bonne volonté dans le but de souligner les efforts en cours mis en place par Obama pour changer la dynamique des relations entre les Etats-Unis et l’Amérique latine – "pour enterrer les derniers vestiges de la Guerre Froide", comme il l’avait signalé à La Havane lors de ce même voyage.

La semaine dernière, une première tranche de ces documents déclassifiés a été publiée. Les documents révèlent que des fonctionnaires de la Maison Blanche et du Département d’Etat étaient très au fait du caractère sanguinaire de l’armée argentine, et que certains de ces fonctionnaires étaient horrifiés par ce qu’ils savaient. D’autres, tout particulièrement Henry Kissinger, ne l’étaient pas du tout. Dans un câble de 1978, l’ambassadeur étasunien, Raul Castro, écrit à propos d’une visite de Kissinger à Buenos Aires, où il était reçu en tant qu’invité du dictateur, Jorge Rafael Videla, alors que le pays recevait la Coupe du Monde : "Mon unique préoccupation est que le concert intarissable d’éloges de Kissinger au sujet des mesures prises par l’Argentine pour éradiquer le terrorisme ne soit trop monté à la tête de ses hôtes", écrivit Castro. L’ambassadeur poursuivit anxieusement : "Nous courons le risque que l’Argentine utilise les éloges de Kissinger comme justification pour durcir sa position vis-à-vis des droits de l’homme."

Les dernières révélations dévoilent le portrait d’un Kissinger qui a agi comme l’incitateur impitoyable, pour ne pas dire co-conspirateur actif, des régimes militaires latino-américains impliqués dans des crimes de guerre. Des documents déclassifiés antérieurement, sous l’administration Clinton, avaient déjà prouvé que Kissinger, non seulement était au courant des agissements des militaires, mais aussi qu’il les avait activement encouragés. Deux jours après le coup d’Etat en Argentine, Kissinger est briefé par son Secrétaire d’Etat assistant pour les affaires Inter-Américaines, William Rogers, qui le prévient : "Je pense qu’il faut s’attendre à pas mal de répression, probablement à une bonne dose de sang, d’ici peu en Argentine. Je pense qu’ils vont devoir s’en prendre très durement non seulement aux terroristes mais aussi aux dissidents des syndicats et des partis opposants." Ce à quoi Kissinger répond, "Quelles que soient les risques qu’ils encourent, ils auront besoin d’un peu d’encouragement... et je veux vraiment les encourager. Je ne veux pas leur donner l’impression qu’ils ont les Etats-Unis sur le dos."

Sous la direction de Kissinger, il est certain que [les militaires] n’étaient pas tourmentés. Juste après le coup d’Etat, Kissinger a envoyé son soutien aux généraux et a renforcé ce message en approuvant un ensemble de mesures d’assistance sécuritaire américaine. Durant une réunion avec le Ministre argentin des Affaires étrangères, deux mois plus tard, Kissinger lui conseilla en clignant de l’œil, d’après le mémo de la conversation archivé, "Nous sommes conscients de la période difficile que vous traversez. Ce sont des temps étranges, où les activités politiques, criminelles et terroristes tendent à se rejoindre sans séparation claire. Nous comprenons que vous deviez rétablir votre autorité. .. S’il y a des choses à faire, vous devriez les faire rapidement."

Les forces militaires argentines ont fait un coup d’Etat afin d’étendre et d’institutionnaliser une guerre qui était déjà en cours contre les guérillas de gauche et leurs sympathisants. Ils appelèrent cette campagne le Processus de Réorganisation Nationale, ou plus simplement "le processus". Durant la Sale guerre, nous le savons bien aujourd’hui, jusqu’à 30 000 personnes ont été enlevées, torturées et exécutées par les forces de sécurité. Des centaines de suspects ont été enterrés anonymement dans des fosses communes, des milliers d’autres furent déshabillés, drogués, embarqués dans des avions militaire et lancés en plein vol à la mer, vivants. Le terme "los desaparecidos " – "les disparus" – est depuis devenu un apport de l’Argentine au vocabulaire de l’humanité.

Pendant la période du coup d’Etat, Gerald Ford était le président intérimaire des Etats-Unis et Henry Kissinger avait la double fonction de Secrétaire d’Etat et conseiller pour la Sécurité nationale, postes qu’il avait déjà occupé pendant l’administration de Nixon. Immédiatement après les événements en Argentine, suite aux recommandations de Kissinger, le Congrès des États-Unis a approuvé la demande d’assistance en matière de sécurité de la junte pour un montant de 50 millions de dollars, auxquels se sont ajoutés 30 millions de dollars avant la fin de cette même année. Des programmes d’entraînement militaires et des ventes d’avion pour une valeur de plusieurs centaines de millions de dollars ont aussi été autorisés. En 1978, après un an de présidence de Jimmy Carter, les inquiétudes en matière de violations des droits de l’homme ont mis fin à l’aide étasunienne. Plus tard, la nouvelle administration a cherché à écarter la junte militaire de toute assistance financière internationale. Néanmoins, ces restrictions ont été annulées avec l’arrivée de Reagan à la Maison-Blanche, début 1981.

Dans les faits, Kissinger n’a jamais été inquiété pour ses actions au Chili, où des milliers de personnes ont été assassinées par les hommes de main de Pinochet, ou pour le Vietnam ou le Cambodge, où il a ordonné des bombardements aériens à grande échelle qui ont couté la vie d’innombrables civils. L’un de ces principaux critiques, feu Christopher Hitchens, a publié en 2001 un pavé accusateur –"Le Procès de Henri Kissinger" – dans lequel il réclamait que Kissinger soit poursuivi "pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité, et pour infractions contre le droit coutumier ou international, incluant la conspiration pour commettre des meurtres, des enlèvements, et la torture".

En pleine Guerre Sale, bien entendu, les généraux argentins nièrent tout simplement tout événement malencontreux. Interrogés au sujet des "disparus", le leader du coup d’Etat, le Général Videla, expliqua avec une froide ambiguïté, "Les disparus sont simplement cela : des disparus. Ils ne sont ni vivants ni morts. Ils sont disparus". D’autres officiers suggéraient que les disparus étaient probablement en train de se cacher, préparant des actions terroristes contre la patrie. En réalité, la grande majorité d’entre eux était brutalisée par des agents gouvernementaux dans des prisons secrètes, pour être ensuite – ans la plupart des cas – exécutés. Comme en Allemagne durant l’holocauste, une grande partie de la population argentine comprenait ce qu’il se passait, mais gardait le silence dans un esprit de complicité, ou de peur. Signe d’une époque durant laquelle il était plus simple de se voiler la face, les Argentins qui assistaient à l’enlèvement de leurs voisins par des policiers en civil pour ne jamais revenir adoptèrent une expression qui devint populaire dans le pays : "Algo habrán hecho" – "Ils ont sûrement fait quelque chose".

De nombreuses preuves sont là pour confirmer l’insensibilité totale de Kissinger, pour certaines aussi inexplicables que choquantes. Il y a aussi une attitude machiste dans certaines de ses remarques. Cela pourrait se comprendre, peut-être, s’il n’avait jamais vraiment exercé de pouvoir, comme c’est le cas jusqu’à maintenant du candidat à la présidence Donald Trump et ses offenses gratuites. Et puis l’on se rend compte que Kissinger, la plus ancienne et emblématique figure de paria de l’histoire moderne des États-Unis, n’est qu’un individu parmi toute une série de personnages à la fois craints et méprisés à cause de l’immoralité des services qu’ils ont rendu mais toujours protégés par l’establishment politique en reconnaissance de ces mêmes services. Les noms de William Tecumseh Sherman, Curtis LeMay, Robert McNamara, et, plus récemment, Donald Rumsfeld, nous viennent à l’esprit.

Dans le remarquable documentaire d’Errol Morris The Fog War (2003), nous voyions que Mc Namara, qui était un octogénaire à l’époque, était un homme tourmenté qui affrontait ses vieux démons, sans y parvenir, à cause du fardeau moral dû à ses actions en tant que Secrétaire de la Défense américain pendant la Guerre du Vietnam. Il a récemment publié un mémoire dans lequel il tente de faire face à son héritage. A cette période, un journaliste nommé Stephen Talbot l’a interviewé, et a ensuite obtenu une interview avec Kissinger. Il écrivit plus tard sur sa première rencontre avec Kissinger : « Je lui ai dit que je venais d’interviewer Robert McNamara à Washington. Ça a retenu son attention, tout d’un coup il est devenu sérieux et puis il a fait quelque chose d’extraordinaire. Il a commencé à pleurer. Mais non, pas avec de vraies larmes... Tout juste devant moi, Henri Kissinger était en train de faire du théâtre. "Boohoo, boohoo," fit-il, en imitant un bébé qui pleure en frottant ses yeux. "Il s’autoflagelle encore n’est-ce pas ? Il se sent encore coupable." Il dit cela d’une voix chanteuse et d’un ton moqueur, en se tapotant le cœur. »

McNamara est mort en 2009,à l’âge que Kissinger a aujourd’hui – 93 ans – mais les problèmes de conscience qu’il a publiquement exprimés vers la fin de sa vie ont aidé à adoucir sa sombre réputation. Maintenant qu’il approche la fin de sa vie, Kissinger doit se demander quel sera son propre héritage. Il peut être sûr que, au moins, son inébranlable soutien au projet de la superpuissance américaine, peu importe ce qu’il aura coûté en vies, représentera une grande part de cet héritage. Néanmoins, contrairement à McNamara qui aura tenté d’exprimer une certaine repentance tant méprisée par Kissinger, celui-ci n’a fait que démontrer qu’il ne possédait pas de conscience. Et c’est pour cela qu’il paraît fort probable que l’histoire ne l’acquittera pas si facilement.

Jon Lee Anderson, est un journaliste, contributeur du New Yorker depuis 1998.

Le New Yorker est un magazine hebdomadaire étasunien fondé en 1935 qui publie des reportages mais aussi de la critique, des essais, des bandes dessinées, de la poésie et des fictions. Depuis 2004, il a soutenu les candidats démocrates à la Maison Blanche. Il est catalogué comme étant de tendance libérale.

Traduit pour Le Grand Soir par Luis Alberto Reygada (Twitter : @la_reygada – la.reygada@gmail.com).

20 août 2016

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#Brexit : 1ers succèsVidéos #US sous faux drapeau - #Hongrie - L' #analyse de #FrançoisAsselineau - 60 mn

#Brexit : 1ers succèsVidéos #US sous faux drapeau - #Hongrie - L' #analyse de #FrançoisAsselineau - 60 mn

Ajoutée le 10 oct. 2016

François Asselineau analyse l'actualité récente au 4 octobre 2016.

00:09. Le Royaume-Uni retrouve des couleurs suite au vote pour le Brexit.
10:32. Les affaires RWM Italia et Latécoère.succèdent aux scandales des affaires Alstom et Famas.
23:24. Le Royaume-Uni est-il le modèle à suivre ? Retour sur le programme présidentiel d l'UPR.
32:50. Le référendum en Hongrie.
36:09. Les vidéos sous faux drapeau payées par le Pentagone.
44:57. La visite de John Kerry en Europe.
48:53. L'actualité de l'UPR; Université d'automne et présidentielle 2017.

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How #US #Torture Left Legacy of Damaged Minds - The New York Times #HumanRights

How #US #Torture Left Legacy of Damaged Minds - The New York Times #HumanRights | Infos en français | Scoop.it

How #US #Torture Left Legacy of Damaged Minds - The New York Times #HumanRights

Beatings, sleep deprivation, menacing and other brutal tactics have led to persistent mental health problems among detainees held in secret C.I.A. prisons and at Guantánamo.

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Le nveau commandant militaire de #Daech en #Irak, le policier tadjik #GulmurodKhalimov ,a été formé p/les #US

Le nveau commandant militaire de #Daech en #Irak, le policier tadjik #GulmurodKhalimov ,a été formé p/les #US | Infos en français | Scoop.it

Le nveau commandant militaire de #Daech en #Irak, le policier tadjik #GulmurodKhalimov , a été formé p/les #US

Par Junge Welt le 06 septembre 2016

Quand la stratégie de guerre est claire, ce sont des cadres qui sont décisifs. Une vérité bien connue à Washington. Les USA s’efforcent depuis quelques décennies d’amener les peuples des zones pétrolières du Moyen et Proche-Orient à se taper dessus. Il était donc logique que les « agences de sécurité » compétentes des USA accueillent officiellement le nouveau commandant militaire de l ‘ «État islamique» (EI) en Irak. Il s’agit – ce n’est pas un surprise – d’ un vieil ami et, comme toute sa bande de coupeurs de têtes, un produit d’exportation de la première superpuissance dans le domaine de la civilisation et de la démocratie.

Gulmurod Khalimov était dans une vie précédente sniper, colonel et commandant des forces spéciales (OMON) de la police du Tadjikistan. Il a été à plusieurs reprises formé par des instructeurs US à la «lutte antiterroriste». Un expert donc. C’est ce qu’a rapporté lundi l’édition allemande de RT, citant le site ouèbe irakien Al-Sumaria. Le Washington Post et d’autres médias US avaient déjà rapporté fin août que le Département d’État US avait mis à prix la tête de Chalimowv pour une prime pouvant aller jusqu’à trois millions de dollars, comme argent de bienvenue. La somme sera prise sur le budget du programme «Récompenses pour la justice» du Ministère.

On avait appris en 2015 que Chalimov avait reçu une formation militaire aux USA, avant de rejoindre l’EI. Dans une vidéo de l’EI, il a affirmé avoir participé à cinq stages anti-terroristes des USA entre 2003 et 2014. Organisées par le département d’État, ces formations font aussi appel au personnel de sociétés de sécurité privées, comme la boîte de mercenaires et de tueurs précédemment connue sous le nom de Blackwater (rebaptisée…Academi). L’agence Reuters, citant un responsable du département d’État, indique que le Tadjik avait été formé aux « réponses aux crises, négociations d’otages et au commandement tactique ». Entre vieilles connaissances, la guerre peut continuer.

Junge Welt |  06.09.2016
Article original : http://bit.ly/2cuK3Ar

Traduit par Mikaela Honung

Source: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=18808

 

 

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Pr le financement des rebelles en #Syrie, les #US sont fortement dépendants de l’argent saoudien [New York Times]

Pr le financement des rebelles en #Syrie, les #US sont fortement dépendants de l’argent saoudien [New York Times] | Infos en français | Scoop.it

Pour le financement des rebelles en #Syrie, les #US sont fortement dépendants de l’argent saoudien [New York Times] #OpérationSecrèteTimberSycamore

[Re-publication de cet article du 28 janvier 2016]

Important article du New-York Times, très peu repris…

Tout ceci ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant, surtout dans un grand média…

Source : The New York Times, le 23-01-2016.

Washington — Lorsque le Président Obama a secrètement autorisé la Central Intelligence Agency à commencer à armer les combattants rebelles de Syrie en 2013, l’agence d’espionnage savait qu’elle aurait un partenaire disposé à aider à financer l’opération clandestine. C’était le même partenaire sur lequel la CIA s’est appuyée pendant des décennies pour son argent et sa discrétion dans les conflits lointains : le royaume d’Arabie saoudite.

Depuis lors, la CIA et son homologue saoudienne maintiennent un accord inhabituel pour la mission d’entraînement des rebelles, à laquelle les Américains ont donné le nom de code Timber Sycamore. Avec cet accord, selon d’actuels et anciens hauts fonctionnaires, les Saoudiens fournissent à la fois des armes et de grosses sommes d’argent, et la CIA dirige l’entraînement des rebelles au maniement des fusils d’assaut AK-47 et des missiles antichars.

Le soutien aux rebelles syriens n’est que le chapitre en cours d’une relation qui dure depuis des dizaines d’années entre les services d’espionnage d’Arabie saoudite et les États-Unis, une alliance qui a traversé le scandale Iran-Contra, le soutien des moudjahidines contre les Soviétiques en Afghanistan et les combats par procuration en Afrique. Quelquefois, comme en Syrie, les deux pays ont travaillé de concert. D’autres fois, l’Arabie saoudite a simplement signé des chèques, souscrivant aux activités clandestines américaines.

Les secrets du royaume

Des décennies de coopération discrète

Les programmes conjoints d’armement et d’entraînement se poursuivent, auxquels d’autres nations du Moyen-Orient contribuent, alors que les relations entre les États-Unis et l’Arabie saoudite — et la position du royaume dans la région — fluctuent. Les liens traditionnels, pétrole bon marché et géopolitique, qui ont longtemps rapproché les pays se sont desserrés avec le déclin de la dépendance américaine au pétrole étranger et avec les mouvements discrets de l’administration Obama pour un rapprochement diplomatique avec l’Iran.

Et pourtant l’alliance persiste, maintenue à flot sur une mer d’argent saoudien et par une reconnaissance des intérêts propres de chacun. En plus des vastes réserves de pétrole de l’Arabie saoudite et de son rôle de repère spirituel pour le monde musulman sunnite, cette relation ancienne en matière de renseignement aide à comprendre pourquoi les États-Unis ont été réticents à critiquer ouvertement l’Arabie saoudite sur ses violations des droits de l’homme, son traitement des femmes et son soutien à la souche extrême de l’islam, le wahhabisme, qui a précisément inspiré plusieurs des organisations terroristes que combattent les États-Unis. L’administration Obama n’a pas publiquement condamné la décapitation, ce mois-ci, par l’Arabie saoudite, d’un religieux dissident chiite, le cheikh Nimr al-Nimr, qui avait défié la famille royale.

Même si les Saoudiens ont affirmé publiquement contribuer à l’armement de groupes rebelles en Syrie, l’étendue de leur participation à la campagne d’actions clandestines de la CIA et leur soutien financier direct n’ont pas été révélés. Des interviews d’une demi-douzaine responsables américains en poste et à la retraite, et des sources provenant de plusieurs pays du golfe Persique ont permis d’en reconstituer les détails. La plupart se sont exprimés sous couvert d’anonymat parce qu’ils n’étaient pas autorisés à parler du programme.

Dès que l’opération de la CIA a commencé, l’argent saoudien l’a soutenue.

« Ils ont compris qu’ils ont besoin de nous, et nous comprenons que nous avons besoin d’eux, » a déclaré Mike Rogers, originaire du Michigan, ancien membre républicain du Congrès et président du House Intelligence Committee quand l’opération de la CIA a commencé. M. Rogers a refusé de discuter des détails du programme classifié.

Les hauts fonctionnaires n’ont pas révélé le montant de la contribution saoudienne, bien plus importante que (...)

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How #US Trains Vast Numbers of Foreign #Soldiers & #Police With Little Oversight-The Intercept #investigation

How #US Trains Vast Numbers of Foreign #Soldiers & #Police With Little Oversight-The Intercept #investigation | Infos en français | Scoop.it

Cette investigation est une bombe ...  les médias mainstreams en parleront-ils ? Dans le contexte actuel de "press war" (contre quoi, contre qui exactement ? Si ce n'est contre les peuples à mon avis avant tout), j'en serais très étonné ..

Et de toutes façons, la dernière péripétie de Kim Kardashian ou un autre mongolien dans le genre , intéressera toujours plus une opinion publique de plus en plus décervelée, sans repères, mais dévouée à la consommation de tout et n'importe quoi, que les informations sérieuses et factuelles.

Pour information , cet article résultant d'une longue et sérieuse investigation . tirée de câbles Wikileaks,  prend moins de temps à lire que la vision de la dernière série à la mode ..

 

How #US Trains Vast Numbers of Foreign #Soldiers & #Police With Little Oversight-The Intercept #investigation


July 13 2016, 4:00 p.m.

An investigation mining diplomatic cables released by WikiLeaks shows the shadowy network used to train 200,000 foreign security personnel every year.

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#USA : un militant connu des " #BlackLivesMatter" arrêté à Baton Rouge - AFP #AmericanNightmare #Fascisme

#USA : un militant connu des " #BlackLivesMatter" arrêté à Baton Rouge - AFP #AmericanNightmare #Fascisme | Infos en français | Scoop.it

#USA : un militant connu des " #BlackLivesMatter" arrêté à Baton Rouge - AFP #AmericanNightmare #Fascisme

AFP - 10.07.2016

Un militant connu du mouvement "Black Lives Matter" ("Les vies des Noirs comptent") a été arrêté samedi soir lors d'une manifestation à Baton Rouge (Louisiane, sud) contre les violences policières au détriment des Noirs, selon une vidéo diffusée sur Periscope et les médias américains.

De nombreuses manifestations ont lieu chaque soir dans plusieurs villes américaines depuis la mort cette semaine de deux hommes noirs abattus par la police, l'un à Baton Rouge, l'autre près de Saint Paul dans le Minnesota (nord).
C'est à l'occasion de l'une de ces manifestations qu'un tireur embusqué a tué jeudi cinq policiers à Dallas (sud) en représailles aux brutalités des forces de l'ordre contre les Noirs.

Deray McKesson, militant du groupe "Black Lives Matter", mouvement à la pointe des dénonciations des bavures policières à l'encontre des Noirs, a filmé sa propre arrestation via l'application Periscope, alors qu'il manifestait à Baton Rouge.
"La police nous a provoqués toute la nuit", explique-t-il dans la vidéo diffusée sur son compte @deray. "Nous ne bloquons pas la rue ni rien d'autre", ajoute-t-il alors qu'on entend des militants, suivis par des policiers, scander "pas de justice, pas de paix, pas de police raciste".

Puis l'image disparaît brutalement et on entend "Police. Vous êtes en état d'arrestation, ne vous débattez pas". Des images sur les réseaux sociaux montrent McKesson, les mains derrière le dos, emporté par la police. Contactée par l'AFP, la police a refusé de donner plus de précisions.

Selon un policier de l'Etat de Louisiane interrogé par un journal local, The Advocate, le militant a été arrêté parce qu'il entravait la circulation. Dans sa vidéo, le militant explique qu'il marche sur le bas-côté de la rue en l'absence de trottoir.

"Nous accueillons les manifestations", affirme le policier à The Advocate. "Nous n'arrêterions pas les gens qui manifestent pacifiquement sur le bas-côté de la route".

Des centaines de manifestants se sont retrouvés pour des marches organisées dans plusieurs villes américaines et des dizaines de personnes, dont des journalistes, ont été arrêtés, selon la presse.

A Saint Paul dans le Minnesota (nord), plusieurs centaines de personnes ont bloqué la circulation sur un échangeur d'autoroutes pendant environ trois heures et lancé des pierres et des bouteilles sur la police qui a répliqué à coup de gaz lacrymogène. Plusieurs manifestants qui refusaient d'évacuer les lieux ont été arrêtés, selon la presse américaine.

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Les #US reconnaissent publiquement que les sanctions cherchent l’effondrement du #Venezuela

Les #US reconnaissent publiquement que les sanctions cherchent l’effondrement du #Venezuela | Infos en français | Scoop.it

Les #US reconnaissent publiquement que les sanctions cherchent l’effondrement du #Venezuela

Le Secrétaire d'État états-unien Rex Tillerson a suggéré la possibilité d'un coup d'État au Venezuela pour chasser le président élu Nicolas Maduro et l'exiler à Cuba : "parfois en Amérique Latine l'armée peut être un acteur de changement quand les choses vont trop mal" a-t-il précisé le jeudi 1 février. La thèse est assez souvent…

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#MACRON CIBLE PAR LA #CIA? - #factuel #crédible #présidentielle2017 #EnMarche #Atlantisme #US #USA

#MACRON CIBLE PAR LA #CIA? - #factuel #crédible #présidentielle2017 #EnMarche #Atlantisme #US #USA | Infos en français | Scoop.it

#MACRON CIBLE  PAR LA #CIA? - #factuel #crédible #présidentielle2017 #EnMarche #Atlantisme

 

Avertissement : Cette publication est longue. Ne ratez pas sa lecture car elle  vous explique comment Macron a pu arriver, en une dizaine d’années, dans les plus hautes sphères de la République, comment sa stratégie politique d’alliance gauche-droite et son programme économique néolibéral ont été décidés ailleurs qu’en France. Cet article est le fruit de recherches et d’analyses. Il fait référence à des travaux universitaires dont vous trouverez les indications en bas de page . Il est quasiment impossible d’écrire aujourd’hui sur la CIA sans se faire traiter de complotiste. Cela arrange beaucoup de gens et particulièrement ceux qui sont visés. Cet article n’est en aucun cas complotiste ou confusioniste. Tout est vérifiable, point par point, y compris la mise en synergie des éléments.   Bonne lecture.

Propos liminaires

Quand on parle d’ingérence russe dans la campagne électorale française et qu’elle vise particulièrement Emmanuel Macron, on peut faire le postulat (pour les grincheux, ce n’est qu’un postulat!) que les cyber attaques russes sont une réalité. Dès lors, il faut se poser la question de savoir pourquoi la Russie s’intéresse à un personnage qui vient d’arriver sous les projecteurs dans le paysage politique français. Les russes sauraient ils qui est Macron depuis longtemps ? Ont-ils suivi son ascension ?

Le questionnement est renforcé quand au début du mois de février 2017, Julian Assange, le patron de WikiLeaks confie au quotidien russe Izvestia: “ Nous possédons des informations intéressantes concernant l’un des candidats à la présidence française, Emmanuel Macron. Les données proviennent de la correspondance privée de l’ex secrétaire d’État américain, Hillary Clinton”. Et comme si Assange tenait à nous donner des indices, quelques jours plus tard, il nous informe qu’en 2012 la CIA avait demandé à la NSA (centrale d’écoute et de tri du renseignement) de suivre de près la campagne présidentielle française et ses différents protagonistes.

Assange veut il nous faire comprendre que Macron a été ciblé en 2012 par la CIA comme un candidat à promouvoir et à soutenir pour les élections présidentielles de 2017 ?

Peut – être. Dans ce cas on comprend mieux l’inquiétude des russes qui le considèrent alors comme un agent de l’influence américaine en Europe. Mais cette hypothèse est elle plausible ? En cherchant un peu, on trouve, quand même, des éléments troublants dans le parcours de Macron.

Il n’échappe à personne que la campagne de Macron est habitée par deux objectifs: tout faire pour créer un pôle social libéral par une l’alliance droite–gauche et rester dans un schéma de la mondialisation de l’Économie. Comme beaucoup, vous croyez que ces idées sortent de la tête de ce brillant énarque? Eh bien vous vous trompez ! La stratégie de Macron est dans la droite ligne de celle défini par les États Unis et la CIA dans les années 80 s’agissant de ce que doit être la démocratie et l’économie dans le monde.

Des hauts fonctionnaires, des chefs d’entreprise, des banquiers, relais d’influence de la stratégie américaine en France, ont choisi Macron et l’ont façonné pour qu’il entre exactement dans ce schéma. Vous ne le croyez pas ? Ce sont des élucubrations, des supputations, des délires ? Lisez bien ce qui est écrit, c’est surprenant !

L’histoire incroyable de MACRON, le nouveau messie français.

Le contexte

Le National Endowment for Democracy (NED) (en français, Fondation nationale pour la démocratie) est une fondations privée à but non lucratif des Etats Unis, fondée en 1983 conjointement par les républicains et les démocrates (ça ne vous dit rien cette alliance gauche-droite?), bien que son orientation générale soit celle du mouvement néoconservateur. Son objectif déclaré est le renforcement et le progrès des institutions démocratiques à travers le monde. En fait, et vous l’aurez deviné, il s’agit d’un instrument de l’hégémonie américaine. La NED finance de nombreux think tanks dans la monde. Ce sont les chambres de commerce américaines et les multinationales (Chevron, Coca Cola, Goldman Sachs, Google, Microsoft etc.) qui abondent son budget. Et comme une évidence cet organisme a été créé spécialement pour servir de substitut à la CIA, car c’est la centrale qui s’occupait de cette stratégie auparavant. Rassurez vous, elle n’est pas loin. Parmi ses membres on y croise, des élus du Congrès, des patrons de multinationales, des lobbyistes, mais aussi des membres de la CIA.

L’action de la NED dans le monde va avoir pour effet la promotion de l’alliance droite-gauche dans le domaine de la production des élites « démocratiques ». Après 1989, cette politique s’impose dans les institutions de promotion de la démocratie en Europe. Elle s’inspire de l’idée de créer une classe d’experts de la démocratie et de leaders politiques professionnels (vous avez bien lu ?) qui puissent réaliser la transformation des régimes totalitaires (par un autre… plus soft celui-là ?) et consolider le fonctionnement des nouvelles démocraties (l’Ukraine ?). Évidemment, l’action de la NED ne se limite pas à la transformation des régimes totalitaires, elle incite aussi à lutter contre« les populismes » (tiens, tiens,) et les extrêmes.

La mobilisation de cette organisation contre le « populisme » et les « extrêmes » a eu son illustration à l’occasion du référendum sur la Constitution Européenne.

En effet, en décembre 2005, l’Aspen Institute de Lyon, un think tank néoconservateur américain, a réuni plusieurs think tanks français et européens, de gauche comme de droite, inquiets des « non » français et néerlandais à la Constitution européenne. Ils ont, ensemble, reconnu la nécessité de mettre au point une stratégie commune de communication et d’éducation des cadres pour contrer la vague populiste en Europe.

Vous avez bien lu ? Le « NON » à la constitution européenne serait donc le fait d’une vague populiste !

Vous avez donc compris que les américains sélectionnent, forment et financent des individus afin de promouvoir une alliance « droite-gauche » contre les « populismes » et les extrêmes pour éviter que leurs desseins ne soient remis en cause par des « manants » qui s’attaqueraient au libéralisme et à la mondialisation de l’économie.

Bon. Maintenant que vous avez le contexte, il faut raconter l’histoire immédiate du jeune énarque, que des parrains bien intentionnés ont façonné, jour après jour, en« leader politique professionnel » au service de la cause néoconservatrice américaine.

 Macron entre dans la cour des grands.

Brillant élève comme chacun le sait désormais (on nous bourre le crâne depuis quelques mois), Macron réussit au concours d’entrée à l’ENA en 2002. Durant sa scolarité, il doit effectuer un stage dans l’appareil de l’État. Il le fait au côté du Préfet de l’Oise. Ce dernier le convie à une réunion ayant pour objet l’établissement d’une zone commerciale.

Le patron concerné par cette réunion n’est autre que le richissime rocardien Henry Hermand qui a fait fortune dans la création de supermarché. Homme de réseaux et d’influence, compagnon de route du PS, il fait rapidement de Macron son fils spirituel. Cette rencontre va être déterminante pour l’avenir de Macron.

Un détail qui n’est pas anodin. C’est Hermand qui fait adopter par Macron l’expression « progressiste » (que vous avez entendu répéter ad vomitem durant le début de sa campagne) au détriment des notions de « social libéralisme » ou « social réformisme », dont Macron se réclamait dans les premiers temps. Ce changement sémantique est en fait un alignement de planètes destiné à mettre Macron sur la même orbite que les progressistes américains dont John Podesta,(relation de Hermand?), est le représentant au travers du Center for American Progress (CAP) le think tank « progressiste » qu’il préside. Rappelons que John Podesta a été conseiller spécial de Barak Obama et qu’en 2016, il a été chargé de la campagne d’Hillary Clinton.

  Macron calibré au programme de la NED

  1. Le formation politique : l’alliance gauche-droite de Jean-Pierre Jouyet

En 2004, à la sortie de l’ENA, Macron rejoint l’Inspection des Finances. L’un de ses chefs est Jean-Pierre Jouyet (proche de Sarkozy, de Fillon et de Hollande, rien que ça). Jouyet le prend sous sa protection. Pourquoi? A-t-il déterminé à cet instant que ce sera lui le messie libéral de demain? Il n’y a aucun doute. A l’inspection des finances Jouyet est une sorte de chasseur de tête. Les hommes l’inspirent plus que les idées, dit-on (ça promet). Il mise sur le jeune énarque.

Jouyet est aussi engagé dans l’Aspen Institut, l’un des plus influents cercles de réflexion “néo-cons” aux Etats Unis. Il présidera, jusqu’en 2013, la section française créée par Raymond Barre. Il en est aujourd’hui le président d’honneur. (Voir en infra, L’Aspen à propos du “non” à la constitution européenne).

Suivant à la lettre les préconisations de la NED s’agissant de la formation de « leaders politiques professionnels », Aspen France propose un cycle de programmes dit « Lea

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"Les cobayes de la #CIA -" #documentaire RTBF  01.2017-55 mn Dailymotion #MKUltra #santé #psy #Histoire (?...) #US

"Les cobayes de la #CIA -" #documentaire RTBF  01.2017-55 mn Dailymotion #MKUltra #santé #psy #Histoire (?...) #US

Les cobayes de la CIA est un film historique, accusateur, et documenté sur la face occulte de ce qui s'est passé dans les années 50, 60 et 70 aux Etats-Unis. Sous prétexte de recherches sur le cerveau humain, des dizaines de milliers de personnes vont servir de cobayes non volontaires et devenir des de laboratoires au service d'un programme de recherche top secret de la CIA. Ces cobayes étaient recrutés parmi les indigents, les déshérités, dans les prisons, les hôpitaux, les casernes et même les orphelinats. But de la manoeuvre : effacer la mémoire, trouver un moyen pour avouer un ennemi, fabriquer une machine humaine prête à tuer contre son gré. Avec un cynisme froid et une volonté sans limite, dans une ambiance de guerre froide, les Américains ont tout tenté pour trouver " l'arme parfaite " qui permettrait d'asservir des individus ou des populations entières. Cette course à l'arme idéale a ainsi mené à des manipulations les plus folles et les plus terrifiantes afin de s'assurer la suprématie sur les autres pays du monde. À l'aide d'images d'archives fortes, de témoignages de survivants, de documents secrets déclassifié ou encore d'interviews de membres retraités de la CIA ou de l'armée, le documentaire montre d'une façon rigoureuse comment la CIA a mis en place une politique de la terreur, en se servant avant tout du LSD, qui semblait la drogue la plus " prometteuse ", mais aussi des électrochocs, des lobotomies, de l'hypnose... Tout citoyen pouvait un jour se retrouver " cobaye " non volontaire de la CIA. Ce documentaire démontre l'implication forte des services américains pour infiltrer, financer et recruter des chimistes qui étaient pour la plupart de brillants éléments la société civile. Il montre enfin comment les hommes de la CIA et de l'armée ont pu agir sans aucune considération pour la vie d'autrui.

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Radio Sputnik : Émission du Mardi 27 Décembre 2016 38 mn #infos #Syrie #Alep #nucléaire #US #Russie

Radio Sputnik : Émission du Mardi 27 Décembre 2016 38 mn #infos #Syrie #Alep #nucléaire #US #Russie

Présentée par Marie Clareville et Édouard Chanot. Journalistes: Clément Ollivier, Maxime Perrotin, Gaëlle Nicolle, Ksénia Lukyanova, Daphné Chazalon Oxan

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Pourquoi le Pentagone reste sourd aux accusations d’ #Amnesty concernant les morts civiles en #Syrie ?

Pourquoi le Pentagone reste sourd aux accusations d’ #Amnesty concernant les morts civiles en #Syrie ?

( j'ai une réponse : parce qu'ils s'en battent le coquillard, tout comme nos médias qui ne relaient pas ces accusations d'Amnesty. Les USA ont un DROIT à la violence sur quiconque  )

Le mois dernier, l’ONG Amnesty International a calculé que la coalition menée par les Etats-Unis avait tué plus de 300 civils dans ses frappes contre Daesh en Syrie. RT a questionné le Département d’Etat américain sur son absence de réaction.

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#USA -#Russie : Tensions #Géopolitique s & #Terrorisme - - Thinkerview 50 mn #diplomatie #guerre #Syrie #OTAN

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Ajoutée le 10 oct. 2016

Entretien avec Artem Studennikov (Ministre Conseiller de l'Ambassade de Russie).
Vidéo enregistrée le 7 octobre 2016.

SUJETS :
Conflit Nucléaire, Ministre Conseiller, Russie, USA, Iran, Arabie Saoudite, Syrie, Libye, France, Liban, Yémen, OTAN, Guerre froide, Moyen-Orient, Afghanistan, Cameroun, Tchad, Mali, Nigeria, Tchétchénie, Terrorisme, Déstabilisation extrémiste, opposition modérée, Etat Islamique, Égypte, Bavures, Alep.

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De combien d’armes les #US ont-ils perdu la trace en #Irak & #Afghanistan ?Des centaines de milliers! - NY Times

De combien d’armes les #US ont-ils perdu la trace en #Irak & #Afghanistan ?Des centaines de milliers! - NY Times | Infos en français | Scoop.it

De combien d’armes les #US ont-ils perdu la trace en #Irak & #Afghanistan ?Des centaines de milliers! - NY Times

Source : The New York Times, le 23/08/2016

En début d’année, un utilisateur de Facebook à Bagdad, du nom d’Hussein Mahyawi, a posté la photo d’un fusil d’assaut M4 légèrement usé qu’il mettait en vente. Des vétérans de la dernière guerre d’Irak l’ont immédiatement reconnu. C’était un fusil américain équipé d’un viseur holographique, d’une poignée qui a été fournie par l’armée durant l’occupation et d’un autocollant avec un code QR utilisé par les forces américaines pour le contrôle d’inventaire. A l’exception d’un détail – la crosse ayant été changée, comme c’est souvent le cas avec ce genre d’accessoires par les combattants de cette génération qui veulent personnaliser leurs armes – il s’agit d’une vraie réplique des dizaines de milliers de M4 que le Pentagone a envoyé en Irak aux forces de sécurité et aux milices armées après avoir renversé Saddam Hussein en 2003. Et maintenant, elle se trouve sur le second marché, prête à être vendue.

Est-ce une surprise ? Non. Quatre ans après que les États-Unis se sont retirés militairement d’Irak, et près de deux ans après qu’un petit nombre de troupes américaines a commencé à y revenir pour combattre l’État Islamique, la vente de M4 faisait partie de la routine quotidienne du trafic d’armes irakien. Le fusil de Mahyawi n’est qu’une autre donnée prouvant l’extraordinaire et dangereux échec du contrôle des échanges des armes américaines, signant la fin d’une pratique militaire fondamentale des temps modernes : la traçabilité des armes.

Depuis l’attentat du 11-Septembre, les États-Unis ont livré une vaste quantité, mais impossible à chiffrer, d’armes à feu à leurs partenaires militaires en Afghanistan et en Irak. Aujourd’hui, le Pentagone n’a qu’une idée partielle du nombre d’armes envoyées, et pire encore, ne sait où les localiser. En parallèle, cette abondance d’armes américaines arrivant sans cesse sur le marché noir est l’une des raisons pour lesquelles l’Irak ne se remettra pas, avant longtemps, de ses problèmes post-invasion.

La nouvelle tentative de décompte établie dans un projet dirigé discrètement par Ian Overton donne une idée de l’importance de ces transferts d’armes et de la difficulté à en connaître le volume. Overton, ancien journaliste de la BBC, est aujourd’hui administrateur de Action on Armed Violence (Action contre la Violence Armée), association située à Londres qui effectue des recherches et fait pression pour s’opposer à la prolifération des armes et aux violences faites aux civils. Il est également l’auteur de The Way of the Gun, une étude sans complaisance de quelques-uns des rôles que jouent les armes à feu dans la société moderne. Avec une série de demandes relevant du Freedom of Information Act, il a commencé l’an dernier, avec sa petite équipe de recherche, à compiler 14 années d’informations contenues dans des contrats du Pentagone relatifs aux carabines, pistolets, mitrailleuses et aux munitions correspondantes, aussi bien pour les troupes américaines que pour leurs partenaires et associés. Ils ont comparé les données avec les déclarations publiques. Overton rend publiques aujourd’hui les données et ses analyses. Cela couvre 412 contrats et mérite qu’on prenne le temps d’y réfléchir, alors que les signataires du Traité sur le Commerce des Armes se réunissent cette semaine à Genève. Le traité, qui a pris effet en 2014, et dont les États-Unis sont signataires, a pour but de promouvoir la transparence et les actions responsables sur le commerce des armes conventionnelles et de réduire leur circulation vers des acteurs non recommandés, exactement ce que les États-Unis n’ont souvent pas réussi à faire au cours des guerres récentes.

Overton comptabilise qu’au total le Pentagone a fourni plus de 1,45 millions d’armes à feu à diverses forces de sécurité en Afghanistan et en Irak, dont plus de 978 000 fusils d’assaut, 266 000 pistolets et presque 112 000 mitrailleuses. Ces transferts constituent un assortiment d’armes à feu de diverses époques et types : des fusils d’assaut Kalachnikov résidus de la Guerre froide, des fusils récents de type OTAN M16 et M14 en provenance des usines américaines, des mitraillettes d’origine russe ou occidentale, des fusils pour tireurs d’élite, des revolvers et pistolets de divers calibres et provenances, y compris un large assortiment de pistolets semi automatiques Glock, un type d’arme régulièrement proposé à la vente en ligne en Irak.

Nombre des destinataires de ces armes sont devenus des alliés courageux et importants sur les champs de bataille. Mais bien plus nombreuses encore sont celles qui n’ont pas suivi ce chemin. Prises dans leur ensemble, les armes ont fait partie d’un vaste, et parfois peu contrôlé, flux provenant d’une grande puissance pour aller vers des armées et des milices souvent discréditées par un entraînement de faible qualité, la désertion, la corruption et des comportements non respectueux des Droits de l’Homme. En sachant ce que nous savons de beaucoup de ces forces, il aurait été tout à fait remarquable qu’elles gardent le contrôle de leurs armes. Il n’est pas surprenant qu’elles ne l’aient pas fait.

Une illustration du caractère erratique de la surveillance de la distribution de ces armes : la semaine dernière, cinq mois après que le New York Times a demandé au Pentagone son propre décompte des armes légères fournies aux forces partenaires en Afghanistan et en Irak, la réponse fait état de moins de la moitié du nombre d’armes à feu que les chercheurs ont établi – environ 700 000 en tout. C’est un chiffre, observe Overton, qui « ne tient compte que de 48% du total des armes légères fournies par le gouvernement américain, dont on trouve trace dans les rapports publics. »

L’écart entre les décomptes, selon le Pentagone, provient en partie du fait que tout d’abord les militaires des États-Unis s’efforçaient de répondre à deux gouvernements en situation de guerre. « La vitesse de réaction était essentielle pour équiper les forces de sécurité de ces pays, et pour les entraîner à relever de tels défis. » Mark Wright, un porte-parole du Pentagone, a écrit dans un e-mail : « Il en est résulté l’apparition d’écarts dans les enregistrements de transferts de certaines armes. » Wright a aussi indiqué que les méthodes courantes du Pentagone se sont améliorées pour s’assurer « que l’équipement n’est utilisé que pour des usages autorisés. » Des représentants « inventorient chaque arme lorsqu’elle arrive dans le pays et enregistrent son affectation au pays étranger partenaire. »

Comment le décompte et l’enregistrement des numéros de série et des destinataires ont-t-ils pu être vus comme une perte de temps qui aurait ralenti la guerre ? Cela n’est pas clair. Quiconque a servi dans une unité militaire sait que l’enregistrement de qui a reçu quelle arme est à la fois une tâche de base et une habitude qui s’inscrit dans une routine. Cela ne prend pas plus de temps que de fournir un uniforme à un soldat ou de lui servir un repas. Mais souvent le Pentagone n’exigeait pas ces étapes. Toutefois Wright note qu’une fois une arme fournie à une autre force, « il est de sa responsabilité de tenir le compte de cette arme. »

Comme Overton avait déjà travaillé plus tôt cette année sur son propre recensement, je demandai à Nic Marsh, chercheur au Peace Research Institute d’Oslo, de recouper ce décompte, mais en utilisant d’autres sources, plus particulièrement les données d’exportation de l’Union européenne et les rapports américains de l’inspecteur général militaire. L’approximation totale de Marsh pour les deux guerres a également dépassé le Pentagone d’une grande marge. En examinant les transferts d’armes déclarés de l’Europe, il a trouvé des totaux officiellement déclarés de plus de 465 000 armes à feu fournies par le Pentagone en Afghanistan depuis 2001. Marsh a déclaré que les exportations comprenaient des armes de l’Albanie, la Grande-Bretagne, Bulgarie, Canada, Croatie, République tchèque, Allemagne, Hongrie, Italie, Monténégro, Pakistan, Pologne, Roumanie, Russie, Serbie, Slovaquie, Slovénie et les États-Unis. Il a également trouvé au moins 628 000 autres armes à feu exportées vers l’Irak de 2003 à 2014, à partir de la même liste de nations, plus la Bosnie, l’Estonie, la France, la Lettonie et la Turquie. Son décompte pour l’Irak n’inclut pas près de 300 000 armes à feu supplémentaires qu’il soupçonne d’y avoir été déplacées pour le Pentagone, mais pour lesquelles les enregistrements ne sont pas tout à fait clairs. « Le nombre est beaucoup plus grand » que 628 000, a-t-il dit, « mais nous ne sommes pas certains du nombre exact exporté de Bosnie. »

Les armes envoyées de l’Europe vers l’Irak, et les caisses de munitions nécessaires pour les alimenter, ont rempli des avion-cargo, bien que Marsh ait mentionné que les données disponibles ne disent pas non plus combien ont été directement financées par les États-Unis, par opposition à celles achetées par les ministères irakiens avec des fonds de donateurs américains, ou celles données par les pays se débarrassant de leur vieux stock. Cette observation est importante, parce que les deux dernières catégories – cadeaux État à État par l’intermédiaire de gestionnaires américains ou autres, et armes à feu achetées directement par l’Afghanistan ou l’Irak – ne sont probablement pas dans le décompte final d’Overton. Ceci est l’une des nombreuses raisons de soupçonner que les 1,45 millions de ce décompte pourraient sous-estimer la quantité réelle d’armes octroyées pendant les nombreuses années où le Pentagone a joué en Afghanistan et en Irak le rôle du fournisseur d’armes légères. « Cela pourrait être deux fois plus, pour autant que nous sachions, » a déclaré Overton vendredi dernier, sans plaisanter tout-à-fait.

L’analyse d’Overton ne tient pas compte non plus de nombreuses armes fournies par l’armée américaine aux forces locales par d’autres moyens, y compris le recyclage d’armes saisies, qui était une pratique courante et largement non documentée.

Ajoutant à la suspicion que le nombre est encore plus grand, Overton est certain que son total a ignoré des expéditions, parce que les données que le Département de la Défense a mises à sa disposition étaient incomplètes ou entachées de contradictions difficilement conciliables. Par exemple, les contrats étudiés faisaient état de plus de 6,5 ou 7 millions de dollars, selon l’année. Overton soupçonne que cela cache de nombreux achats plus petits. Et les données contractuelles libellent souvent vaguement les achats, rendant parfois difficile de déterminer exactement ce qui a été acheté, encore moins pour qui. Les données du Pentagone, en bref, ne déclarent pas beaucoup de ce que le Pentagone a effectivement acheté.

Un point est incontestable : beaucoup de ces armes ne sont pas restées longtemps en possession du gouvernement après leur arrivée dans leurs pays respectifs. Dans l’un des nombreux exemples, un rapport de 2007 du Government Accountability Office a constaté que 110 000 fusils d’assaut Kalachnikov et 80 000 pistolets achetés par les États-Unis pour les forces de sécurité irakiennes ne pouvaient pas être recensés – plus d’une arme à feu pour chaque membre de l’ensemble de la force militaire américaine en Irak, quel que soit le moment de la guerre. Ces défaillances documentées de comptabilité avaient lieu avant la simple évaporation de divisions irakiennes entières du champ de bataille, comme ce fut le cas de quatre d’entre elles après que l’État islamique ait emporté Mossoul et Tikrit en 2014, comme l’indique une demande de budget de l’Armée 2015 pour acheter plus d’armes à feu pour les forces irakiennes pour remplacer ce qui a été perdu.

Ces pertes spectaculaires représentaient le pire des disparitions en augmentation progressive observées d’abord par de nombreux vétérans de ces guerres, y compris des escroqueries comme ces nouvelles recrues de l’Armée nationale Afghane se présentant à l’entraînement puis disparaissant après la distribution des fusils. Les soldats ont suspecté qu’ils sont partis pour vendre leurs armes. Sur les avant-postes où les troupes américaines, afghanes et iraquiennes travaillaient ensemble, les unités locales se retrouvaient souvent avec seulement une fraction des effectifs connus, diminués à mesure que les officiers de police nationale et les soldats disparaissaient ou désertaient avec leurs armes. L’armement américain des rebelles syriens, à la fois par la CIA et le Département de la Défense, a également été perturbé par des questions de responsabilité et de vol pur et simple, dans une guerre où le champ de bataille est incertain, avec des djihadistes alignés avec al-Qaïda ou combattant sous la bannière de l’État islamique.

Durant cette année, de nombreux marchands d’armes en ligne, y compris sur Facebook, ont colporté un assortiment inépuisable d’armes de toute évidence américaines, incluant le M4 proposé par Hussein Mahyawi, lequel se décrit comme designer d’intérieur sur son profil Facebook. En avril, après avoir été approché par le New York Times et un examen des données par l’Armament Research Services, une société privée de consulting et d’enquêtes sur les armes privées, Facebook a fermé de nombreux comptes au Moyen Orient qui servaient de bazars à armes, y compris des comptes en Syrie et en Irak, où des armes provenant du Pentagone représentent une grande part du marché visible. Le compte d’Hussein Mahyawi disparut. Mais de nombreux nouveaux comptes Facebook vendant des armes ont depuis surgi, et qui sont selon leur propre description, des marchés virtuels opérant depuis Bagdad et Karbala. Le business continue.

Les nouvelles données suggèrent aussi les façons dont le combat au sol pour les troupes américaines a fait rage et a changé au cours de la dernière décennie et demie. Selon son décompte, l’armée américaine a émis des contrats d’une valeur potentiellement supérieure à 40 milliards de dollars pour des armes à feu, des accessoires et des munitions depuis le 11-Septembre, y compris les améliorations aux usines de munitions nécessaires pour maintenir la production. La plupart de ces dépenses étaient affectées aux forces américaines, et les détails racontent l’histoire de deux guerres qui ne se déroulent pas comme prévu. Plus de 4 milliards de dollars de contrats ont été émis pour des armes de petit calibre, y compris des pistolets, des mitrailleuses, des fusils d’assaut et des fusils de sniper, et plus de 11 milliards de dollars ont été émis pour l’équipement connexe, des canons de rechange de mitrailleuses aux lunettes de fusil de sniper, selon le décompte d’Overton. Une somme beaucoup plus importante, près de 25 milliards de dollars, a été affectée aux munitions ou aux mises à niveau des usines de munitions pour ces armes à feu. Ce dernier chiffre est en accord avec ce que la plupart des vétérans du combat terrestre en Irak et en Afghanistan pourrait vous dire – les troupes américaines ont été impliquées dans un nombre vertigineux de fusillades depuis 2001, brûlant des montagnes de munitions en cours de route.

Certaines lignes des tableaux d’Overton dénotent de profonds changements tactiques. L’armée américaine est entrée en Afghanistan en 2001 avec un petit contingent de troupes, qui a écarté les talibans du pouvoir en manœuvrant avec des alliés locaux soutenus par la puissance de feu navale et aérienne. Elle a envahi l’Irak en 2003 avec des colonnes mécanisées protégées par un déploiement écrasant de puissance de feu, y compris des frappes aériennes, des missiles de croisière, des bombes incendiaires et des sous-munitions. La manœuvre a rapidement chassé les forces conventionnelles de l’Irak. Puis vinrent les années d’occupation forcée et les efforts de reconstruction et d’édification de la nation à travers une géographie immense. Les rotations de soldats et de marines se sont enlisées dans l’étendue des missions et se sont retrouvées face aux menaces familières de la guérilla réapparue : bombes, embuscades et (en Irak, en particulier) snipers.

Les données montrent d’importants achats de mitrailleuses lourdes et de canons. Ceci est l’indice du passage de nombreuses unités américaines de pédestre à motorisée, parce que les hommes entassés dans des camions blindés avaient besoin d’une puissance de feu sur tourelle pour se défendre – une adaptation de matériel forcée par les embuscades et les bombes improvisées, les armes bon marché harcelant l’armée la plus chère du monde.

Maintenant, détournons-nous un instant de ces données pour réfléchir à ce qu’elles taisent. Le Pentagone a fourni à Overton des informations sur les contrats d’armes légères jusqu’à un calibre de 30 millimètres. Cela signifie que certaines catégories d’armes d’infanterie ne sont pas incluses, parmi lesquelles des mortiers, des lance-roquettes à tir épaulé et des puissants lance-grenades automatiques Mark 19 montés sur de nombreux véhicules américains et également utilisés pour la défense de postes avancés. Cette omission signifie que les données n’offrent aucun aperçu d’un aspect étonnamment risqué de l’armement par le Pentagone des forces locales avec des armes d’infanterie : la distribution à grande échelle d’armes anti-blindés, y compris RPG-7, communément appelés lance-grenades propulsées et des armes sans recul, y compris le SPG-9. Chacun de ces systèmes tire des projectiles hautement explosifs (et souvent perforants), et chacun a été couramment utilisé par les insurgés dans les attaques. Après les premières semaines de chaque guerre, les seuls véhicules blindés, quel que soit le champ de bataille, étaient américains ou associés à des unités gouvernementales alliées et locales, ce qui rendait énigmatique la pratique du Pentagone de fournir des armes perforantes aux forces de sécurité afghanes et irakiennes. Pourquoi auraient-ils besoin d’armes perforantes alors qu’ils n’avaient aucun blindé à combattre ? Pendant ce temps, des roquettes ont été plus ou moins mystérieusement tirées sur des convois et des patrouilles américains dans chacune des guerres.

Ensemble, le volume des dépenses, la confusion permanente sur les totaux et les multiples pressions pour minimiser les stocks se combinent pour dresser le portrait du Pentagone sabotant le rôle déjà embarrassant qu’il s’est choisi lui-même – celui de marchand d’armes et édificateur d’État, rôle qui a conduit régulièrement à des missions en nette opposition les unes aux autres. Tout en faisant face à deux guerres en évolution rapide, l’armée américaine a essayé de créer et de renforcer de nouvelles démocraties, des gouvernements et des classes politiques ; recruter, former et équiper les forces de sécurité et de renseignement sur un calendrier serré et de vastes échelles ; réparer et sécuriser l’infrastructure de transport ; encourager la diffusion ou le rétablissement de services juridiques et de services publics ; et laisser derrière elle quelque chose de plus acceptable et robuste que la règle des voyous.

Chacun de ces efforts serait difficile à lui seul. Mais les États-Unis ont essayé toutes ces choses à la fois, tout en achetant et expédiant dans les deux pays une quantité prodigieuse d’armes militaires légères, et en les distribuant à la population locale et à des groupes qu’elle connaissait à peine. Les destinataires étaient souvent manifestement corrompus et parfois en liens étroits avec les mêmes milices et insurgés qui tentaient de chasser les États-Unis et de faire en sorte que son projet complet d’édification de la nation ne résiste pas. Il ne devrait pas être surprenant que les unités américaines dans les provinces et quartiers hostiles, et leurs partenaires, puissent essuyer des coups de feu à la moindre occasion.

Le processus d’achat et de distribution d’armes s’est poursuivi jusqu’à aujourd’hui, avec d’autres acteurs concernés, comprenant l’Iran vers ses alliés en Irak et divers « donateurs » aux combattants kurdes. En mars, la Russie a annoncé qu’elle a donné 10 000 fusils d’assaut Kalachnikov à l’Afghanistan, l’une des régions sur terre déjà les plus saturés en Kalachnikov. Si l’on en croit une analyse produite par l’Inspecteur général spécial des États-Unis pour la reconstruction de l’Afghanistan, ou SIGAR, l’Afghanistan n’en avait même pas besoin. En 2014, l’inspecteur général a annoncé qu’après la décision des États-Unis de remplacer les Kalachnikov de l’armée afghane par des armes au standard de l’OTAN (une aubaine pour les fabricants d’armes avec un avantage beaucoup moins évident pour les forces afghanes déjà largement équipées), l’armée afghane s’est retrouvée avec un surplus de plus de 83 000 Kalachnikov. Les États-Unis n’ont jamais tenté de récupérer l’excédent ainsi créé, donnant au bureau de l’inspecteur général de bons motifs de crainte à long terme. « Sans préjuger de la capacité du gouvernement afghan à prendre en compte ou utiliser correctement ces armes, dit-il, le SIGAR est inquiet sur le fait qu’elles pourraient être récupérées par des insurgés et entraîner des risques supplémentaires pour les civils. »

Au final, les décomptes par Overton de la diffusion des armes mettent en lumière le décalage institutionnel fondamental entre ce que le Pentagone impose à ses troupes et ce qu’il s’impose. Dès leurs premiers jours sous l’uniforme, les recrues de l’Army et des Marines sont conditionnées par une approche presque sacrée de leur arme. Ils apprennent rapidement qu’aucun autre objet de leur équipement ne sera mieux suivi par les routines de contrôle et que des inspections interviendront tout au long de leur carrière. Leurs armes doivent être gardées parfaitement lubrifiées et propres. Les armes doivent toujours être à portée de main. Les canons doivent être pointés uniquement là où ils doivent être pointés. Les armes ne peuvent pas être perdues. Toute pièce dans l’armurerie et dans toute patrouille doit être comptabilisée, encore et encore, et encore toujours, afin que tout le monde, du soldat jusqu’au commandant, sache que rien n’a été égaré et que les armes sont toujours prêtes à toute éventualité. Cet état d’esprit est si poussé que de nombreux vétérans, des années après avoir rejoint la vie civile, sont toujours capables de réciter les numéros de série des armes qu’ils ont portées. Certains se surprennent à chercher leur arme à n’importe quel moment de la journée.

Quand les militaires ont distribué des armes en Afghanistan et en Irak, une dynamique différente était en jeu. C’était rarement la priorité de garder la trace des armes de manière fiable, en tenant la liste de qui en a reçu, de ce qui a été livré, et où. Aujourd’hui c’est impossible. Et ainsi personne ne sait où se trouvent de nombreuses armes, jusqu’au jour où elles apparaissent sur un média social ou se font remarquer sur des scènes de combat ou de crime, par le crépitement des tirs en rafale, en souvenir des dizaines de milliards de dollars partis dans des pays où la violence et le terrorisme perdurent. Que faire ? Comme d’habitude, l’une des solutions des États-Unis, une fois de plus, sera d’envoyer plus d’armes.

C. J. Chivers est reporter pour The Times.

Source : The New York Times, le 23/08/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

 

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Les années de plomb ou la gde manip de la justice & de l'opinion #FranceInter 18 mn- #Gladio #US #Terrorisme 

Les années de plomb ou la gde manip de la justice & de l'opinion #FranceInter 18 mn- #Gladio #US #Terrorisme #StayBehind #Italie #Histoire

Ajoutée le 29 sept. 2016

Sonia Devillers reçoit Nicolas Glimois, réalisateur du film "Les années de plomb, une tragédie italienne"

L'Instant M , l’invité était Nicolas Glimois (9h40 - 29 Septembre 2016) https://www.franceinter.fr/emissions/...
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Très bonne synthèse des erreurs d' #Obama 0 en #Syrie par Christopher R. Hill pour #OLJ

Très bonne synthèse des erreurs d' #Obama 0 en #Syrie par Christopher R. Hill pour #OLJ | Infos en français | Scoop.it

Très bonne synthèse des erreurs d' #Obama 0 en #Syrie par Christopher R. Hill pour #OLJ

03.09.2016

Alors que le mandat du président américain Barack Obama approche de sa fin, il a dû essuyer des critiques de plus en plus virulentes pour ne pas avoir fait cesser les massacres en Syrie – ce que beaucoup appellent sa « pire erreur ». Les options préconisées par ses critiques auraient été tout aussi problématiques.

Les détracteurs d'Obama condamnent sa décision de ne pas avoir lancé, dès le début du conflit, une intervention militaire énergique pour renverser le président syrien Bachar el-Assad, lorsque les États-Unis auraient pu appuyer des forces plus modérées, censées être actives à l'époque. À tout le moins, soutiennent ces critiques, Obama aurait dû faire respecter la « ligne rouge à ne pas franchir » qu'il avait tracée comme une intervention au cas où le régime Assad déployait des armes chimiques.

 

En n'intervenant pas plus tôt et plus fermement, l'impression générale est qu'Obama, même avec l'aval des Nations unies, n'a pas assumé sa « responsabilité de protéger » les populations civiles des exactions criminelles de l'État. Qui plus est, il a laissé la voie libre aux puissances extérieures qui appuient Assad – particulièrement la Russie, qui a envoyé des avions d'entraînement et d'assaut pour aider les troupes d'Assad – pour qu'elles interviennent dans le conflit.

Cette critique est non fondée. Même si Obama a assurément fait des erreurs dans sa politique à l'égard de la Syrie – des erreurs qui ont contribué à la faire chuter dans une spirale descendante –, l'interventionnisme de plus en plus préconisé tant par les pontes du camp de la gauche que par ceux des milieux néoconservateurs s'est avéré destructeur en maintes occasions, notamment en Irak et en Libye.

Les experts, les politiciens et le grand public devraient plutôt plaider pour une politique étrangère plus intégrée. Conjuguant l'influence et la logique, une telle stratégie ferait progresser les objectifs à court et long terme, triés et hiérarchisés selon leur capacité à mettre de l'avant les intérêts américains, sans compter ceux des autres pays, et ce durablement. En Syrie, un élément central de cette stratégie aurait été d'entamer des pourparlers avec Assad. La décision initiale de couper les ponts et de le forcer à renoncer au pouvoir représente l'exemple parfait des analyses bancales, dont les effets n'ont pas épargné l'administration Obama.

En 2011, l'administration Obama avait déterminé que, comme en Tunisie et en Égypte, le « printemps arabe » de l'insurrection en Syrie – généralement admis comme un mouvement démocratique – finirait par renverser Assad. Même lors des répressions sanglantes du régime dans des lieux comme Hama, Homs et plus tragiquement Alep, les responsables américains semblaient persuadés que la chute d'Assad était imminente. La plupart estimaient qu'il était pris au piège, et qu'il s'agitait désespérément dans un dernier soubresaut contre le cours inexorable de l'histoire.

En se fondant sur ce constat, les États-Unis et d'autres pays ont cherché à isoler le régime Assad. Ils se sont mis à l'œuvre pour rallier les groupes opposés au régime, offrant souvent des appuis substantiels. Et ils ont visé à obtenir la constitution d'un gouvernement provisoire et la tenue d'une élection démocratique.
Le constat était faux. Une politique ne peut être efficace sans analyse pertinente, de même que les mesures qui en découlent. Les défauts de l'appréciation de l'administration d'Obama de la crise syrienne sont vite devenus évidents. Il est devenu flagrant que les radicaux sunnites, forts des appuis de l'étranger, ont rapidement dominé le « mouvement démocratique populaire ». L'entité surgie de nulle part – le présumé État islamique – ne visait pas le renversement d'un dictateur sans pitié, mais d'éliminer les mécréants et les athées afin d'établir un califat islamiste sunnite extrémiste.

Évidemment, bon nombre de gérants d'estrade ont fait valoir que la radicalisation n'était pas inévitable et qu'elle s'était produite justement parce que des puissances extérieures comme les États-Unis ne sont pas intervenues plus tôt et avec plus de vigueur. Les études montrent pourtant que ce glissement est apparu dès les débuts de la crise. En fait, le mouvement d'opposition à Assad n'a peut-être jamais été, du moins pas complètement, la coalition démocratique éclairée telle que la dépeignaient ses protecteurs.

Outre la mauvaise interprétation de l'opposition, l'administration Obama a fait une autre erreur fatidique en Syrie : elle n'a pas tenu compte des intérêts des autres puissances. La Russie, en particulier, a beaucoup misé sur la Syrie qui est devenue un enjeu stratégique ; sans compter de vives inquiétudes quant à la prise du pouvoir par les jihadistes, qui selon plusieurs sources comportent des éléments radicaux issus de la Tchétchénie.

Les Américains ont fait fi de tout cela, semblant incapables de prendre au sérieux tout argument avancé par des membres du gouvernement russe du président Vladimir Poutine. Les responsables américains ont plutôt préféré faire la leçon à leurs homologues russes sur les vices du régime Assad. Selon eux, la Russie devait tout simplement se placer du bon côté de l'histoire.

Est-ce que le fait de renverser un État souverain – même dirigé par une odieuse dictature comme celle d'Assad – place vraiment les États-Unis ou la Russie du bon côté de l'histoire ? La Syrie n'en demeure pas moins un membre des Nations unies. Il faut également relever, encore une fois, à quel point les tentatives précédentes de changement de régime par la force, comme en Libye, ont viré au vinaigre.

Pourtant, aux États-Unis et ailleurs (évidemment, loin du front), les intellectuels continuent de se torturer les méninges sur les supposées occasions perdues d'intervenir militairement pour assurer la protection des civils. Peu d'entre eux semblent vouloir envisager la possibilité que la vraie occasion perdue loge plutôt à l'enseigne de l'absence d'aide aux négociations visant un accord viable de promotion de la paix. Peut-être est-ce une simple question de défense de ses politiques : aux États-Unis, sans doute plus que partout ailleurs, changer d'avis est une volte-face tournée en dérision, considérée comme une option pire que de s'entêter à appliquer une politique qui ne fonctionne pas.

Néanmoins, des compromis encourageants semblent poindre à l'horizon. Maintenant que Daech perd du terrain, les États-Unis et la Russie ont commencé à discuter plus en détail d'une coordination militaire plus étroite. Il faut espérer que cette coopération s'étende à planifier des modes d'administration d'une société complexe et décimée.

Bien entendu, rendu à ce point, il est impossible de dire ce qui sortira de la crise syrienne. Un nouvel État dirigé par les sunnites ? Plusieurs nouveaux États ? Il est même possible que la carte du Proche-Orient soit complètement redessinée. Ce qui est sûr, c'est que le résultat aura des répercussions majeures sur les voisins de la Syrie et sur la communauté internationale élargie. Leurs intérêts, conjugués à ceux du peuple syrien, doivent éclairer la moindre initiative pour faire cesser les massacres et créer des conditions de paix à long terme.

 

Traduit de l'anglais par Pierre Castegnier
© Project Syndicate, 2016.

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Que fuient les Afghans ?  39 mn - France Culture #réfugiés #Afghanistan #US #MSF #humanitaire #OTAN #NATO

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Que fuient les Afghans ?  39 mn - France Culture #réfugiés #Afghanistan #US #MSF #humanitaire #OTAN #NATO

Intervenants

  • Ahmad Mahjoor : sociologue, conseiller spécial du parlement afghan, auteur de L'Afghanistan en transition. Une approche politique (L'Harmattan, juin 2013)
  • Gilles Dorronsoro : Professeur de science politique à l'Université de Paris 1- Panthéon-Sorbonne
  • Mathilde Bethelot : Responsable des programmes MSF en Afghanistan

Ils sont nombreux mais on ne les voit plus vraiment : les Afghans restent la 2e communauté de réfugiés à tenter leur chance en Europe. Au total, ils sont plus de 2.7 millions à avoir choisi l’exil, plutôt que de rester vivre dans un pays, l’Afghanistan, toujours en guerre.

Si les Syriens sont aujourd’hui les plus nombreux à venir chercher refuge en Europe, ils ne sont pas les seuls, loin de là. On finirait presque par les oublier, mais les Afghans représentent la deuxième communauté d’exilés. Une histoire qui dure depuis 35 ans, et qui n’est pas près de se terminer. L’an dernier, ils étaient 200 000 Afghans à faire une demande d’asile à l’un des pays de l’Union : six fois plus que l’année précédente.

C’est que l’Afghanistan reste, aujourd’hui encore, un des pays les plus dangereux au monde. Les talibans n’ont pas été vaincus : ils combattent à nouveau pour s’emparer du pouvoir. Face à eux, une armée souvent démunie, qui ne peut plus compter sur le soutien des troupes de l’OTAN : celles-ci ont quitté le pays fin 2014. L’Afghanistan, pays instable, et qui peine donc à se reconstruire, malgré les moyens importants octroyés par les Etats-Unis depuis 2001 et le début de leur intervention militaire. Selon le Haut commissariat de l’Onu aux réfugiés, plus de 2 millions 700 000 Afghans vivent aujourd’hui en dehors de leur pays, au Pakistan et en Iran pour la plupart.

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#Venezuela Le président #Maduro ordonne l'occupation d'une usine #US  - RTS -1:34

#Venezuela Le président #Maduro ordonne l'occupation d'une usine #US  - RTS -1:34 | Infos en français | Scoop.it

#Venezuela Le président #Maduro ordonne l'occupation d'une usine #US  - RTS -1:34

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a ordonné lundi l'occupation d'une usine américaine à Maracay, à une centaine de kilomètre de la capitale Caracas. Il avait prévenu il y a deux mois que toute entreprise qui cesse ses activités en raison de la crise économique qui frappe le Venezuela pourrait être rouverte de force.

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