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Utilisation par les #USA d’ #uranium appauvri en #Syrie, par #SamuelOakford (journaliste d'investigation pour #AirWars ) - Les Crises  #Syria #Siria #LigneRouge

Utilisation par les #USA d’ #uranium appauvri en #Syrie, par #SamuelOakford (journaliste d'investigation pour #AirWars ) - Les Crises  #Syria #Siria #LigneRouge | Infos en français | Scoop.it
 
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(Attention, ce qui suit vient du TRES compétent et informé #RichardLabévière) #SYRIELEAKS : UN CÂBLE DIPLOMATIQUE BRITANNIQUE DEVOILE LA « STRATEGIE OCCIDENTALE » … 19.02.2018 #Syrie #Syria #Siria

Attention, ce qui suit vient du TRES compétent et informé #RichardLabévière : #SYRIELEAKS : UN CÂBLE DIPLOMATIQUE BRITANNIQUE DEVOILE LA « STRATEGIE OCCIDENTALE » … 19.02.2018 #Syrie #Syria #Siria

Conférence sur la sécurité - Munich, 17 février. Dans un anglais quelque peu familier mais précis, Benjamin Norman - diplomate en charge du dossier Proche et Moyen Orient à l’ambassade de Grande Bretagne à Washington - rend compte dans un Télégramme diplomatique confidentiel (TD)1 du 12 janvier 2018 de la première réunion du « Petit groupe…

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#Syrie : qui sont les « #CasquesBlancs » ? 32 mn #RichardLabevière #RachelMarsden #NicolasDhuicq #WhiteHelmets

#Syrie : qui sont les « #CasquesBlancs » ? 32 mn #RichardLabevière #RachelMarsden #NicolasDhuicq #WhiteHelmets
Diffusé en direct le 9 mars 2017

Le Clash avec Rachel Marsden

À l’occasion de l’Oscar du meilleur court-métrage documentaire décerné au film Les Casques blancs d’Orlando von Einsiedel, retour sur cette organisation humanitaire controversée. Rendue célèbre par des vidéos sur les réseaux sociaux et acclamée par la presse mainstream, la Défense civile syrienne (nom officiel des Casques blancs) est connue pour ses interventions de sauvetage de survivants de bombardements. Mais bien qu’elle se revendique comme neutre, ses financements occidentaux et ses liens potentiels avec certains groupes d’opposition font débat.

Invités :
Nicolas Dhuicq, député Les Républicains de la 1e circonscription de l'Aube, maire de Brienne-le-Château et secrétaire du groupe d'amitié France-Russie à l'Assemblée nationale.
Richard Labévière, journaliste et écrivain, spécialiste du Moyen-Orient, ancien rédacteur en chef à la Télévision suisse romande (TSR) et à RFI.

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Cette GAUCHE qui sert de supplétif à l’ #OTAN (en #Syrie et ailleurs ....) , par #BrunoGuigue | Arrêt sur Info #NATO

Cette GAUCHE qui sert de supplétif à l’ #OTAN (en #Syrie et ailleurs ....) , par #BrunoGuigue | Arrêt sur Info #NATO | Infos en français | Scoop.it

Et cela ne concerne pas que la gauche française ..

 

Cette GAUCHE qui sert de supplétif à l’ #OTAN (en #Syrie et ailleurs ....) , par #BrunoGuigue | Arrêt sur Info #NATO

 

A de rares exceptions près (Jean-Luc Mélenchon, le PRCF), le moins qu’on puisse dire est que la gauche française pratique le déni de réalité sur la Syrie. Depuis 2011, c’est impressionnant. Elle a tout avalé. Avec gourmandise. Un véritable festin de couleuvres ! Elle s’est d’abord fiée à des sources douteuses (OSDH) dont elle a répété en boucle les chiffres invérifiables et les affirmations gratuites. Bonne fille, elle a accrédité la narration ridicule du boucher-de-Damas-qui-massacre-son-peuple. Elle a gobé cul sec le false-flag de l’attaque chimique comme si elle ingurgitait une vulgaire fiole onusienne de M. Powell. Elle est tombée, enfin, dans le panneau d’une propagande humanitaire à deux vitesses qui fait le tri, sans vergogne, entre les bonnes et les mauvaises victimes.

Cet aveuglement stupéfiant, la gauche française le doit d’abord à son indécrottable posture morale. Une grille de lecture manichéenne a anesthésié son esprit critique, elle l’a coupée du monde réel. Voulant absolument identifier des bons (rebelles) et des méchants (Assad), elle s’interdit de comprendre un processus qui se déroule ailleurs que dans le ciel des idées. Quand on désigne les protagonistes d’une situation historique en utilisant des catégories comme le bien et le mal, on donne congé à toute rationalité. « Ni rire, ni pleurer, mais comprendre », disait justement Spinoza. On peut certes avoir des préférences, mais lorsque ces préférences inhibent la pensée critique, ce ne sont plus des préférences, ce sont des inhibitions mentales.

La deuxième raison de cet aveuglement tient à un déficit abyssal d’analyse politique. La gauche française n’a pas voulu voir que le rapport de forces, en Syrie, n’était pas celui qu’elle espérait. Elle a reconstruit le récit des événements à sa guise pour donner corps à son fantasme d’une révolution arabe universelle qui balaierait le « régime de Damas » comme elle avait balayé les autres, en méconnaissant ce qui faisait précisément la singularité de la situation syrienne. Ceux qui se vantent de connaître leurs classiques auraient dû appliquer la formule par laquelle Lénine définissait le marxisme : « l’analyse concrète d’une situation concrète ». Au lieu de se plier à cet exercice d’humilité devant le réel, l’extrême-gauche, notamment, a cru voir ce qu’elle avait envie de voir.

Abusée par sa propre rhétorique, elle misait sur une vague révolutionnaire emportant tout sur son passage, comme en Tunisie et en Egypte. Mauvaise pioche ! Privée de toute base sociale consistante dans le pays, la glorieuse « révolution syrienne » n’était pas au rendez-vous. Véritable farce sanglante, une contre-révolution menée par des desperados accourus de 110 pays a pris sa place. La nature ayant horreur du vide, cette invasion du berceau de la civilisation par des hordes de mercenaires décérébrés a tenu lieu, dans l’imaginaire gauchiste, de révolution prolétarienne. Le NPA ne s’est pas aperçu de l’énormité de cette confusion. Il n’a pas vu que les rassemblements populaires les plus imposants, en 2011, étaient en faveur de Bachar Al-Assad. Il a écarté d’un revers de la main la position du parti communiste syrien qui, tout en critiquant le gouvernement, se range à ses côtés pour défendre la nation syrienne contre ses agresseurs.

Poussant le déni de réalité jusqu’aux frontières de l’absurde, le NPA, au lendemain de la libération d’Alep, se déclare encore solidaire de la « révolution syrienne ». Mais le secrétaire général du parti communiste syrien, Ammar Bagdash, lui avait répondu par anticipation en septembre 2013 : « En Syrie, à la différence de l’Irak et de la Libye, il y a toujours eu une forte alliance nationale. Les communistes travaillent avec le gouvernement depuis 1966, sans interruption. La Syrie n’aurait pas pu résister en comptant seulement sur l’armée. Elle a résisté parce qu’elle a pu compter sur une base populaire. En outre, elle a pu compter sur l’alliance avec l’Iran, la Chine, la Russie. Et si la Syrie reste debout, des trônes vont tomber parce qu’il deviendra clair qu’il existe d’autres voies ».

Désolé pour M. Julien Salingue et ses petits camarades, mais s’il faut analyser la situation syrienne, un communiste syrien qui contribue à la défense de son pays vaudra toujours mieux qu’un gauchiste français qui fantasme sur la révolution en buvant des demis au Quartier Latin. Incapable de comprendre ce qui se passait sur place, l’extrême-gauche française est victime du théâtre d’ombres qu’elle a elle-même dressé. Faute d’entendre ce que lui disaient les marxistes du cru, elle a joué à la révolution par procuration sans voir que cette révolution n’existait que dans ses rêves. Mais il est difficile d’admettre en 2016 qu’on s’est complètement fourvoyé depuis 2011.

Une fois de plus, écoutons Ammar Bagdash : « Ils ont commencé par des manifestations populaires dans les régions rurales de Daraa et d’Idleb. Mais dans les villes, il y eut immédiatement de grandes manifestations populaires de soutien à Assad. Par ailleurs, au début, la police ne tirait pas, ce sont certains éléments parmi les manifestants qui ont commencé les actions violentes. Dans les sept premiers mois, il y eut plus de morts du côté de la police et de l’armée que dans l’autre camp. Quand la méthode des manifestations ne marchait plus, ils sont passés au terrorisme avec des assassinats ciblés de personnes en vue (dirigeants, hauts fonctionnaires, journalistes), attentats et sabotages d’infrastructures civiles. Le gouvernement a réagi en adoptant certaines réformes comme celle sur le multi-partisme et sur la liberté de la presse, réformes que nous avons soutenu. Mais les forces réactionnaires ont rejeté ces réformes. »

Cette insurrection armée conduite par des groupes extrémistes, les communistes syriens l’ont parfaitement analysée, mais la gauche française l’a ignorée. Elle a fait comme si elle n’existait pas, comme si elle était une invention de la propagande baassiste. Comment l’admettre, en effet ? Que les gentils révolutionnaires soient passés à l’action violente dès le printemps 2011 contredisait la narration dominante ! Il fallait, pour les besoins de la cause, préserver le mythe d’une opposition démocratique et non-violente. Le récit des événements fut purgé, en conséquence, de ce qui pouvait en altérer la pureté imaginaire. La violence des allumés du wahhabisme fut masquée par un déluge de propagande. Preuve factuelle d’un terrorisme qui était le vrai visage de cette révolution-bidon, ce déchaînement de haine fut effacé des écrans-radar.

De même, cette « gauche » bien-pensante a hypocritement détourné le regard lorsque les feux de la guerre civile furent attisés par une avalanche de dollars en provenance des pétromonarchies. Pire encore, elle a fermé les yeux sur la perversité de puissances occidentales qui ont misé sur l’aggravation du conflit en encourageant la militarisation de l’opposition, tandis qu’une presse aux ordres prophétisait avec délices la chute imminente du « régime syrien ». Sans vergogne, cette gauche qui se dit progressiste s’est laissée enrôler par les gouvernements d’un Occident à l’impérialisme rapace. Elle a calqué sa lecture partiale du conflit sur l’agenda otanien du « changement de régime » exigé par les néo-cons depuis 2005. Comme l’a écrit Hillary Clinton, Washington voulait renverser Assad pour aider Israël dans son affrontement avec l’Iran ! Mais cette circonstance ne semble pas troubler les pro-Palestiniens du NPA.

L’histoire ne fait pas de cadeaux. Elle retiendra que la gauche française a servi de supplétif à l’OTAN dans cette entreprise avortée de destruction d’un Etat souverain sous le prétexte fallacieux des droits de l’homme. Cette imposture de gauche, bien sûr, n’exonère pas la droite française de ses propres responsabilités, tout aussi écrasantes et criminelles sous Nicolas Sarkozy, dans l’aveuglement volontaire au drame syrien. Mais le moins qu’on puisse dire est qu’il y a une imposture de gauche, sur la Syrie, qui aura fait des dégâts considérables. Courage, M. Mélenchon, vous avez du pain sur la planche !

Bruno Guigue | 27 décembre 2016

Bruno Guigue, est un ex-haut fonctionnaire, analyste politique et chargé de cours à l’Université de la Réunion. Il est l’auteur de cinq ouvrages, dont Aux origines du conflit israélo-arabe, L’invisible remords de l’Occident, L’Harmattan, 2002, et de centaines d’articles.

*Parmi les organisateurs de ce rassemblement  il y avait Amnesty International, le NPA, SOS racisme, l’Unef, Solidaires Etudiants, et plusieurs associations. 

Lire aussi: En réponse à la lettre de Julien Salingue à un « camarade » qui s’obstine à justifier l’injustifiable

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Très bonne synthèse des erreurs d' #Obama 0 en #Syrie par Christopher R. Hill pour #OLJ

Très bonne synthèse des erreurs d' #Obama 0 en #Syrie par Christopher R. Hill pour #OLJ | Infos en français | Scoop.it

Très bonne synthèse des erreurs d' #Obama 0 en #Syrie par Christopher R. Hill pour #OLJ

03.09.2016

Alors que le mandat du président américain Barack Obama approche de sa fin, il a dû essuyer des critiques de plus en plus virulentes pour ne pas avoir fait cesser les massacres en Syrie – ce que beaucoup appellent sa « pire erreur ». Les options préconisées par ses critiques auraient été tout aussi problématiques.

Les détracteurs d'Obama condamnent sa décision de ne pas avoir lancé, dès le début du conflit, une intervention militaire énergique pour renverser le président syrien Bachar el-Assad, lorsque les États-Unis auraient pu appuyer des forces plus modérées, censées être actives à l'époque. À tout le moins, soutiennent ces critiques, Obama aurait dû faire respecter la « ligne rouge à ne pas franchir » qu'il avait tracée comme une intervention au cas où le régime Assad déployait des armes chimiques.

 

En n'intervenant pas plus tôt et plus fermement, l'impression générale est qu'Obama, même avec l'aval des Nations unies, n'a pas assumé sa « responsabilité de protéger » les populations civiles des exactions criminelles de l'État. Qui plus est, il a laissé la voie libre aux puissances extérieures qui appuient Assad – particulièrement la Russie, qui a envoyé des avions d'entraînement et d'assaut pour aider les troupes d'Assad – pour qu'elles interviennent dans le conflit.

Cette critique est non fondée. Même si Obama a assurément fait des erreurs dans sa politique à l'égard de la Syrie – des erreurs qui ont contribué à la faire chuter dans une spirale descendante –, l'interventionnisme de plus en plus préconisé tant par les pontes du camp de la gauche que par ceux des milieux néoconservateurs s'est avéré destructeur en maintes occasions, notamment en Irak et en Libye.

Les experts, les politiciens et le grand public devraient plutôt plaider pour une politique étrangère plus intégrée. Conjuguant l'influence et la logique, une telle stratégie ferait progresser les objectifs à court et long terme, triés et hiérarchisés selon leur capacité à mettre de l'avant les intérêts américains, sans compter ceux des autres pays, et ce durablement. En Syrie, un élément central de cette stratégie aurait été d'entamer des pourparlers avec Assad. La décision initiale de couper les ponts et de le forcer à renoncer au pouvoir représente l'exemple parfait des analyses bancales, dont les effets n'ont pas épargné l'administration Obama.

En 2011, l'administration Obama avait déterminé que, comme en Tunisie et en Égypte, le « printemps arabe » de l'insurrection en Syrie – généralement admis comme un mouvement démocratique – finirait par renverser Assad. Même lors des répressions sanglantes du régime dans des lieux comme Hama, Homs et plus tragiquement Alep, les responsables américains semblaient persuadés que la chute d'Assad était imminente. La plupart estimaient qu'il était pris au piège, et qu'il s'agitait désespérément dans un dernier soubresaut contre le cours inexorable de l'histoire.

En se fondant sur ce constat, les États-Unis et d'autres pays ont cherché à isoler le régime Assad. Ils se sont mis à l'œuvre pour rallier les groupes opposés au régime, offrant souvent des appuis substantiels. Et ils ont visé à obtenir la constitution d'un gouvernement provisoire et la tenue d'une élection démocratique.
Le constat était faux. Une politique ne peut être efficace sans analyse pertinente, de même que les mesures qui en découlent. Les défauts de l'appréciation de l'administration d'Obama de la crise syrienne sont vite devenus évidents. Il est devenu flagrant que les radicaux sunnites, forts des appuis de l'étranger, ont rapidement dominé le « mouvement démocratique populaire ». L'entité surgie de nulle part – le présumé État islamique – ne visait pas le renversement d'un dictateur sans pitié, mais d'éliminer les mécréants et les athées afin d'établir un califat islamiste sunnite extrémiste.

Évidemment, bon nombre de gérants d'estrade ont fait valoir que la radicalisation n'était pas inévitable et qu'elle s'était produite justement parce que des puissances extérieures comme les États-Unis ne sont pas intervenues plus tôt et avec plus de vigueur. Les études montrent pourtant que ce glissement est apparu dès les débuts de la crise. En fait, le mouvement d'opposition à Assad n'a peut-être jamais été, du moins pas complètement, la coalition démocratique éclairée telle que la dépeignaient ses protecteurs.

Outre la mauvaise interprétation de l'opposition, l'administration Obama a fait une autre erreur fatidique en Syrie : elle n'a pas tenu compte des intérêts des autres puissances. La Russie, en particulier, a beaucoup misé sur la Syrie qui est devenue un enjeu stratégique ; sans compter de vives inquiétudes quant à la prise du pouvoir par les jihadistes, qui selon plusieurs sources comportent des éléments radicaux issus de la Tchétchénie.

Les Américains ont fait fi de tout cela, semblant incapables de prendre au sérieux tout argument avancé par des membres du gouvernement russe du président Vladimir Poutine. Les responsables américains ont plutôt préféré faire la leçon à leurs homologues russes sur les vices du régime Assad. Selon eux, la Russie devait tout simplement se placer du bon côté de l'histoire.

Est-ce que le fait de renverser un État souverain – même dirigé par une odieuse dictature comme celle d'Assad – place vraiment les États-Unis ou la Russie du bon côté de l'histoire ? La Syrie n'en demeure pas moins un membre des Nations unies. Il faut également relever, encore une fois, à quel point les tentatives précédentes de changement de régime par la force, comme en Libye, ont viré au vinaigre.

Pourtant, aux États-Unis et ailleurs (évidemment, loin du front), les intellectuels continuent de se torturer les méninges sur les supposées occasions perdues d'intervenir militairement pour assurer la protection des civils. Peu d'entre eux semblent vouloir envisager la possibilité que la vraie occasion perdue loge plutôt à l'enseigne de l'absence d'aide aux négociations visant un accord viable de promotion de la paix. Peut-être est-ce une simple question de défense de ses politiques : aux États-Unis, sans doute plus que partout ailleurs, changer d'avis est une volte-face tournée en dérision, considérée comme une option pire que de s'entêter à appliquer une politique qui ne fonctionne pas.

Néanmoins, des compromis encourageants semblent poindre à l'horizon. Maintenant que Daech perd du terrain, les États-Unis et la Russie ont commencé à discuter plus en détail d'une coordination militaire plus étroite. Il faut espérer que cette coopération s'étende à planifier des modes d'administration d'une société complexe et décimée.

Bien entendu, rendu à ce point, il est impossible de dire ce qui sortira de la crise syrienne. Un nouvel État dirigé par les sunnites ? Plusieurs nouveaux États ? Il est même possible que la carte du Proche-Orient soit complètement redessinée. Ce qui est sûr, c'est que le résultat aura des répercussions majeures sur les voisins de la Syrie et sur la communauté internationale élargie. Leurs intérêts, conjugués à ceux du peuple syrien, doivent éclairer la moindre initiative pour faire cesser les massacres et créer des conditions de paix à long terme.

 

Traduit de l'anglais par Pierre Castegnier
© Project Syndicate, 2016.

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Décryptage : Les #médias ont caché le rôle d’ #alQaïda en #Syrie - #Syria #presse #journalisme #désinformation

Décryptage : Les #médias ont caché le rôle d’ #alQaïda en #Syrie - #Syria #presse #journalisme #désinformation | Infos en français | Scoop.it

Important et factuel.

A lire d'urgence si on veut comprendre dans le détail comment les médias de masse ont manipulé l'opinion publique sur la #Syrie depuis 2011  (les hyperliens pour les sources et des cartes sont disponibles si vous cliquez sur le site)

 

Décryptage : Les #médias ont caché le rôle d’ #alQaïda en #Syrie - #Syria #presse #journalisme #désinformation

 

Par Gareth Porter le 16 avril 2016
 
 
Gareth Porter est un journaliste superbe. Dans l’article ci-dessous il analyse la couverture des médias aux Etats-Unis. Nous avons constaté la même couverture mensongère de la part des médias traditionnels européens. SC
 
Lorsque les frappes aériennes russes ont débuté en Syrie, les médias des États-Unis [la presse occidentale en général, ndlr] ont affirmé mensongèrement que le président Poutine avait promis de frapper uniquement l’EIIL et avait attaqué à la place des rebelles « modérés ». Mais le secret gênant est que ces rebelles travaillaient avec al-Qaïda, écrit Gareth Porter.

Par Gareth Porter

Il y a eu un problème crucial dans la couverture médiatique de la guerre civile syrienne, c’est la façon de caractériser la relation entre l’opposition prétendument « modérée » armée par la CIA, d’une part, et la franchise d’al-Qaïda le Front al-Nosra (et son allié proche Ahrar al-Sham), d’autre part.

Mais c’est un sujet politiquement sensible pour les dirigeants des États-Unis, qui cherchent à renverser le gouvernement de Syrie sans avoir l’air de faire cause commune avec le mouvement responsable du 11 septembre, et le système de production de l’information a effectivement fonctionné pour empêcher les médias d’information d’en rendre compte de façon exacte et complète.

L’administration Obama a depuis longtemps dépeint les groupes d’opposition à qui elle a fourni des armes antichars comme étant indépendants du Front al-Nosra. En réalité, l’administration s’est appuyée sur la coopération proche de ces groupes « modérés » avec le Front al-Nosra pour exercer une pression sur le gouvernement syrien.

Les États-Unis et leurs alliés, en particulier l’Arabie saoudite et la Turquie, veulent que la guerre civile s’achève sur la dissolution du gouvernement du président syrien Bachar el-Assad, soutenu par les rivaux des États-Unis comme la Russie et l’Iran.

Étant donné que le Front al-Nosra a été créé par al-Qaïda et lui a confirmé sa loyauté, l’administration a désigné al-Nosra comme une organisation terroriste en 2013. Mais les États-Unis ont effectué très peu de frappes aériennes depuis, ce qui contraste avec l’autre rejeton d’al-Qaïda, l’État islamique ou EIIL (Daech), qui a été l’objet d’intenses attaques aériennes de la part des États-Unis et de ses alliés européens.

Les États-Unis sont restés silencieux à propos du rôle de leader du Front al-Nosra dans les efforts militaires contre Assad, dissimulant le fait que le succès d’al-Nosra au nord-ouest de la Syrie a été un élément clé de la stratégie diplomatique pour la Syrie du secrétaire d’État John Kerry.

Quand l’intervention russe en soutien au gouvernement syrien a commencé en septembre dernier, visant non seulement l’EIIL mais aussi le Front Nosra et les groupes alliés à lui soutenus par les États-Unis contre le régime d’Assad, l’administration Obama a immédiatement estimé que les frappes russes visaient des groupes « modérés » plutôt que l’EIIL, et a exigé que ces frappes cessent.

La volonté des médias d’information d’aller plus loin que la ligne officielle et de rendre compte de la vérité sur le terrain en Syrie a ainsi été mise à l’épreuve. Il a été bien documenté que ces groupes « modérés » avaient été intégrés en profondeur dans les campagnes militaires dirigées par le Front al-Nosra et Ahrar al-Sham sur le front principal de la guerre dans les provinces d’Idleb et d’Alep au nord-ouest de la Syrie.

Par exemple, une dépêche d’Alep de mai dernier dans Al Araby Al-Jadeed (Le Nouvel Arabe), un journal quotidien financé par la famille royale qatarienne, a révélé que chacune des dix factions « modérées » de la province, voire plus, soutenues par la CIA, avait rejoint Fatah Halab (Conquête d’Alep), le commandement tenu par al-Nosra. Officiellement, le commandement était dirigé par Ahrar al-Sham et le Front al-Nosra en était exclu.

Mais comme le journaliste d’Al Araby l’a expliqué, cette exclusion « signifie que l’opération a une plus grande chance de recevoir le soutien régional et international. » C’est une manière détournée de dire que l’exclusion supposée d’al-Nosra était un dispositif qui visait à faciliter l’approbation de l’administration Obama d’envoi de plus de missiles TOW aux « modérés » dans la province, parce que la Maison-Blanche ne pouvait pas soutenir de groupes travaillant directement avec une organisation terroriste.

Le Front al-Nosra était d’autant plus engagé qu’il permettait à des groupes « modérés » d’obtenir ces armes des États-Unis et de ses alliés saoudiens et turcs, parce que ces groupes étaient perçus comme trop faibles pour opérer indépendamment des forces djihadistes salafistes, et parce que certaines de ces armes seraient partagées avec le Front al-Nosra et Ahrar.

Après que le Front al-Nosra a été formellement identifié comme organisation terroriste dans le but d’obtenir un cessez-le-feu syrien et des négociations, il est pratiquement devenu clandestin dans les zones proches de la frontière turque.

Un journaliste qui habite au nord de la province d’Alep a dit à Al-Monitor que le front al-Nosra avait arrêté de battre son propre pavillon et dissimulait ses troupes sous celles d’Ahrar al Sham, qui avaient été acceptées aux discussions par les États-Unis. Cette manœuvre visait à soutenir l’argument que c’étaient les groupes « modérés » et pas al-Qaïda qui étaient visés par les frappes aériennes russes.

Mais un examen de la couverture des frappes aériennes russes et du rôle des groupes armés soutenus dans cette guerre par les États-Unis lors des toutes premières semaines dans les trois journaux les plus influents des États-Unis avec le plus de ressources pour rendre compte précisément du sujet, le New York Times, le Washington Post et le Wall Street Journal, révèle un schéma-type dans les articles, qui penchait fortement dans la direction désirée par l’administration Obama, soit en ignorant entièrement la subordination des groupes « modérés » au Front al-Nosra, soit en n’en faisant qu’une légère mention.

Dans un article du 1er octobre 2015, la correspondante du Washington Post à Beyrouth, Liz Sly, a écrit que les frappes aériennes russes étaient « conduites contre l’une des régions du pays où les rebelles modérés ont toujours un point d’ancrage et d’où l’État islamique a été éjecté il y a plus d’un an et demi. »

À sa décharge, Sly a précisé « Certaines des villes touchées sont des bastions de la coalition récemment formée Jaish al Fateh », dont elle a dit qu’elle comprenait le Front al-Nosra et « un assortiment d’islamistes et de factions modérées. » Ce qui manquait, cependant, c’était le fait que Jaish al Fateh n’était pas simplement une « coalition » mais une structure de commandement militaire, ce qui veut dire qu’il existait une relation bien plus étroite entre les « modérés » soutenus par les États-Unis et la franchise al-Qaïda.

Sly faisait spécifiquement référence à une attaque qui a touché un camp d’entraînement à la périphérie d’une ville de la province d’Idleb aux mains de Suqour al-Jabal, qui avait été armé par la CIA.

Mais les lecteurs ne pouvaient pas évaluer cette description sans le fait essentiel, rapporté dans la presse régionale, que Suqour al-Jabal était l’une des nombreuses organisations soutenues par la CIA qui avaient rejoint le Fatah Halab (« Conquête d’Alep »), le centre de commandement militaire d’Alep apparemment dirigé par Ahrar al Sham, l’allié le plus proche du Front al-Nosra, mais en fait sous le contrôle strict d’al-Nosra. L’article a ainsi communiqué la fausse impression que le groupe rebelle soutenu par la CIA était toujours indépendant du Front al-Nosra.

Un article de la correspondante du New York Times à Beyrouth Anne Barnard (cosigné par le pigiste du Times en Syrie Karam Shoumali, 13 octobre 2015) semblait s’écarter du sujet en traitant les groupes d’opposition soutenus par les États-Unis comme une partie dans la nouvelle guerre par procuration États-Unis/Russie, détournant ainsi l’attention de la question : le soutien de l’administration Obama aux groupes « modérés » contribuait-il ou non au pouvoir politico-militaire d’al-Qaïda en Syrie ?

Sous le titre « Les armes des États-Unis changent le conflit en Syrie en une guerre par procuration avec la Russie », on a appris que les groupes armés d’opposition venaient de recevoir de grosses livraisons de missiles antichars TOW, qui avaient forcément été approuvées par les États-Unis. En citant les déclarations confiantes des commandants rebelles à propos de l’efficacité des missiles et le bon moral des troupes rebelles, l’article suggérait qu’armer les modérés était un moyen pour les États-Unis de faire d’eux la force principale d’un camp d’une guerre opposant les États-Unis à la Russie en Syrie.

Vers la fin de l’article, cependant, Barnard a effectivement ébranlé ce thème de « guerre par procuration » en citant l’aveu des commandants des brigades soutenues par les États-Unis de leur « gênant mariage d’intérêt » avec la franchise al-Qaïda, « parce qu’ils ne peuvent pas opérer sans le consentement du plus grand et plus puissant Front al-Nosra. »

Faisant référence à la prise d’Idleb au printemps précédent par la coalition d’opposition, Barnard s’est souvenue que les missiles TOW avaient « joué un rôle majeur dans les avancées des insurgés qui ont finalement mis en danger la domination de M. Assad. » Mais elle a ajouté :

« Même si cela semblerait un développement bienvenu pour les décideurs politiques des États-Unis, en pratique cela présente un autre dilemme, étant donné que le Front al-Nosra était parmi les groupes bénéficiant d’une amélioration de leur force de frappe. »

Malheureusement, la remarque de Barnard, que les groupes soutenus par les États-Unis étaient profondément intégrés dans une structure militaire contrôlée par al-Qaïda, était enterrée à la fin d’un long texte, et pouvait donc facilement échapper à la lecture. Le gros titre et l’introduction en Une garantissaient que, pour la grande majorité des lecteurs, cette remarque serait noyée dans l’idée générale plus large de l’article.

Adam Entous du Wall Street Journal s’est approché du problème sous un angle différent mais avec le même résultat. Il a écrit un article le 5 octobre qui reflétait ce qu’il a qualifié de colère de la part des responsables des États-Unis parce que les Russes visaient délibérément les groupes d’opposition que la CIA avait soutenus.

Entous a rapporté que les dirigeants des États-Unis ont cru que le gouvernement syrien voulait que ces groupes soient visés à cause de leur détention de missiles TOW, qui avaient été le facteur clé dans la capture par l’opposition d’Idleb plus tôt cette année. Mais l’article ne reconnaissait nulle part le rôle des groupes soutenus par la CIA à l’intérieur de structures de commandement militaires dominées par le Front al-Nosra.

Un autre angle du problème était adopté dans un article du 12 octobre par le correspondant à Beyrouth du Journal, Raja Abdulrahim, qui a décrit l’offensive aérienne russe comme ayant stimulé les rebelles soutenus par les États-Unis et le Front al-Nosra à former un « front plus uni contre le régime d’Assad et ses alliés russes et iraniens. » Adbulrahim a ainsi admis la collaboration militaire étroite avec le Front al-Nosra, mais en a rejeté toute la faute sur l’offensive russe.

Et l’article a ignoré le fait que ces mêmes groupes d’opposition avaient déjà rejoint des accords de commandement militaire conjoint à Idleb et Alep plus tôt en 2015, en anticipation des victoires au nord-est de la Syrie.

L’image dans les médias de l’opposition armée soutenue par les États-Unis victime des attaques russes et opérant indépendamment du Front al-Nosra a persisté jusqu’au début 2016. Mais en février, les premières fissures de cette image sont apparues dans le Washington Post et le New York Times.

Rapportant les négociations entre le secrétaire d’État John Kerry et le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov sur un cessez-le-feu partiel qui a commencé le 12 février, la rédactrice en chef adjointe et correspondante principale de la sécurité nationale Karen DeYoung a écrit le 19 février qu’il y avait un problème non résolu : comment décider quelles organisations devaient être considérées comme des « groupes terroristes » dans l’accord de cessez-le-feu.

Dans ce contexte, a écrit DeYoung, « Jabhat al-Nosra, dont les forces sont entremêlées à des groupes rebelles modérés au Nord-Ouest près de la frontière turque, est particulièrement problématique. »

C’était la première fois qu’un organe de presse majeur rapportait que l’opposition armée soutenue par les États-Unis et les troupes du Front al-Nosra étaient « entremêlées » sur le terrain. Et dans la phrase juste après, DeYoung a lâché ce qui aurait dû être une bombe politique : elle a rapporté que Kerry avait proposé dans les négociations de Munich de « laisser Jabhat al-Nosra en dehors des limites des bombardements, dans le cadre du cessez-le-feu, au moins temporairement, le temps que les groupes puissent être triés. »

Au même moment, Kerry exigeait publiquement dans un discours à la conférence de Munich que la Russie interrompe ses attaques contre les « groupes d’opposition légitimes », comme condition pour un cessez-le-feu. La position de Kerry à la négociation reflétait le fait que les groupes de la CIA étaient certains d’être touchés par les frappes dans les régions contrôlées par le Front al-Nosra, tout autant que la réalité que le Front al-Nosra et Ahrar al-Sham liés à al-Qaïda étaient cruciaux pour le succès des efforts militaires appuyés par les États-Unis contre Assad.

À la fin, cependant, Lavrov a rejeté la proposition de protéger les cibles du Front al-Nosra des frappes aériennes russes, et Kerry a laissé tomber cette demande, permettant l’annonce conjointe des États-Unis et de la Russie d’un cessez-le-feu partiel le 22 février.

Jusqu’alors, des cartes de la guerre syrienne dans le Post et le Times identifiaient des zones de contrôle uniquement pour les « rebelles » sans montrer où les forces du Front al-Nosra avaient le contrôle. Mais le même jour que l’annonce, le New York Times a publié une carte « mise à jour »accompagnée d’un texte affirmant que le Front al-Nosra « est intégré dans la région d’Alep et au nord-ouest vers la frontière turque. »

Au briefing du département d’État le lendemain, les journalistes ont cuisiné le porte-parole Mark Toner sur l’éventualité du fait que les forces rebelles soutenues par les États-Unis soient « mélangées » avec des forces du Front al-Nosra à Alep et au nord. Après un très long échange sur le sujet, Toner a dit « Oui, je suis convaincu qu’il y a un mélange de ces groupes. »

Et il a continué, parlant au nom de l’International Syria Support Group, qui comprend tous les pays impliqués dans les négociations de paix en Syrie, dont les États-Unis et la Russie :

« Nous, le ISSG, avons été très clairs en disant que al-Nosra et Daech [EIIL] ne font partie d’aucune sorte de cessez-le-feu ou d’aucune sorte de cessation négociée des hostilités. Donc si vous traînez avec les mauvaises personnes, alors vous prenez cette décision. […] Vous choisissez avec qui vous sortez, et cela envoie un signal. »

Bien que j’ai montré l’importance de la déclaration (Truthout, 24 février 2016), aucun média principal n’a jugé opportun de rapporter cet aveu remarquable du porte-parole du département d’État. Toutefois, le département d’État a clairement alerté le Washington Post et le New York Times du fait que les relations entre les groupes soutenus par la CIA et le Front al-Nosra étaient bien plus étroites que ce qu’il avait admis par le passé.

Kerry a évidemment calculé que le fait que les groupes armés « modérés » soient prétendument indépendants du Front al-Nosra ouvrirait la porte à une attaque politique des Républicains et des médias s’ils étaient touchés par les frappes russes. Ce prétexte n’a donc plus été utile politiquement pour essayer d’obscurcir la réalité aux médias.

En fait, le département d’État a depuis semblé vouloir inciter autant que possible ces groupes à se détacher plus clairement du Front al-Nosra.

La confusion dans la couverture des trois principaux journaux sur les relations entre les groupes d’opposition soutenus par les États-Unis et la franchise al-Qaïda en Syrie montre ainsi comment les sources principales ont méprisé ou évité le fait que les groupes armés clients des États-Unis étaient étroitement interdépendants avec une branche d’al-Qaïda, jusqu’à ce qu’ils soient incités par les signaux des représentants des États-Unis à réviser leur ligne et fournir un portrait plus honnête de l’opposition armée en Syrie.

 Gareth Porter | 23 avril 2016

 

Gareth Porter, journaliste d’investigation indépendant et historien sur la politique de sécurité nationale des États-Unis, est le lauréat du prix de journalisme Gellhorn 2012. Son dernier livre est Manufactured Crisis: The Untold Story of the Iran Nuclear Scare, publié en 2014. [Cet article est paru à l’origine chez Fairness and Accuracy in Reporting.]
Article original : Consortiumnews.com

 

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr.

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Reporting (or Not) the Ties Between US-Armed Syrian Rebels and Al Qaeda’s Affiliate

Un problème essentiel dans la couverture médiatique de la guerre civile syrienne a été de savoir comment qualifier les relations entre l’opposition soi-disant “modérée” armée par la CIA d’une part, et la filiale d’al-Qaïda le Front al-Nosra (et son proche allié Ahrar al Sham), d’autre part. Il s’agit d’un point important pour la politique étatsunienne qui cherche à renverser le gouvernement syrien sans se lier avec le mouvement responsable du 11 septembre, et le système médiatique a travaillé efficacement pour empêcher les médias d’aborder ce point et d’en parler de manière précise.

L’administration Obama a pendant longtemps déclaré que les groupes qui étaient armés avec du matériel antitank étaient indépendants du Front al-Nosra. En réalité le gouvernement comptait sur la coopération étroite de ces “modérés” avec le Front al-Nosra pour exercer une pression sur le gouvernement syrien. Les États-Unis et leurs alliés – en particulier l’Arabie saoudite et la Turquie – souhaitent que la guerre civile se termine par la destitution du président syrien Bachar el-Assad, qui est soutenu par des rivaux des Américains comme la Russie et l’Iran.

Le gouvernement a désigné le Front al-Nosra comme organisation terroriste en 2013, sachant qu’il a été créé par al-Qaïda et qu’il lui a confirmé son allégeance. Mais les États-Unis ont mené peu de raids aériens contre lui depuis, en comparaison de l’autre filiale d’al-Qaïda, l’État islamique ou ISIS (Daech) qui a fait l’objet de nombreux raids américains et européens. Les États-Unis sont restés silencieux sur le rôle prédominant qu’a eu le Front al-Nosra dans la guerre contre Assad, cachant même que le succès d’al-Nosra dans le Nord-Ouest a été un élément clef dans la stratégie diplomatique pour la Syrie du secrétaire d’État John Kerry.

Quand l’intervention russe pour soutenir le gouvernement syrien a commencé en septembre dernier, visant non seulement ISIS mais aussi le Front al-Nosra et leurs alliés soutenus par les Américains, le gouvernement Obama a immédiatement déclaré que les frappes russes visaient plus des groupes modérés qu’ISIS et a insisté sur le fait que ces attaques devaient cesser.

La volonté des médias d’information d’aller au-delà de la version officielle et de raconter la vérité du terrain fut mise à l’épreuve. Beaucoup d’informations démontrent que ces groupes “modérés” ont été complètement intégrés au sein des campagnes militaires menées par le Front al-Nosra et Ahrar al Sham sur le principal front à Idleb et Alep au nord-ouest de la Syrie. Par exemple, une dépêche d’Alep en mai dernier dans Al Araby Al-Jadeed (The New Arab), un quotidien financé par la famille royale qatari, a révélé que chacune d’au moins dix factions “modérées” dans la province, soutenues par la CIA, avait rejoint la nébuleuse Nosra sous commandement Fatah Halab (Conquête d’Alep). Auparavant le commandement était dirigé par Ahrar al Sham et le Front al-Nosra en était exclu.

Mais comme le reporter d’Al Araby l’expliqua, cette exclusion “signifiait que l’opération avait de meilleures chances de recevoir de l’aide régionale ou internationale.” C’était un moyen détourné de dire que la prétendue exclusion d’al-Nosra était un stratagème destiné à faciliter l’approbation par l’administration Obama d’envois supplémentaires de missiles TOW aux “modérés” de la province, parce que la Maison-Blanche ne pouvait pas soutenir des groupes impliqués directement avec une organisation terroriste. Ou dit autrement, le Front al-Nosra permettait à ces groupes “modérés” d’obtenir ces armes des États-Unis et de ses alliés l’Arabie saoudite et la Turquie, parce qu’ils étaient perçus comme trop faibles pour agir de manière indépendante des forces salafistes djihadistes – et parce que certaines de ces armes seraient partagées avec le Front al-Nosra et Ahrar.

Apres que le Front al-Nosra a été formellement identifié comme organisation terroriste en préalable à la réunion de cessez-le-feu syrien, il se retira dans les environs de la frontière turque et s’y est fait discret. Un journaliste vivant dans une province au nord d’Alep écrivit dans l’Al Monitor que le front al-Nosra avait cessé de faire flotter son drapeau et cachait ses troupes parmi celles d’Ahrar al Sham, qui avait été accepté par les États-Unis comme participant aux négociations. Cette tactique avait pour but de propager l’idée que c’était les groupes “modérés” et non al-Qaïda qui étaient visés par les frappes aériennes russes.

Mais une analyse de la couverture médiatique des trois journaux américains les plus influents et disposant de suffisamment de moyens pour enquêter avec précision – le New York Times, le Washington Post et le Wall Street Journal – sur les cibles des raids aériens russes ainsi que du rôle des groupes armés soutenus par les Américains dans la guerre au cours des premières semaines met en évidence des articles qui allaient dans le sens souhaité par l’administration Obama, soit en ignorant le ralliement des “modérés” au Front al-Nosra soit en ne le mentionnant qu’à peine.

Dans un article du premier octobre, la correspondante du Washington Post à Beyrouth, Liz Sly, a écrit que les frappes aériennes russes ont “été menées contre les quelques régions du pays où les rebelles modérés sont toujours implantés et desquelles l’État islamique a été expulsé il y a plus d’un an et demi.” A son crédit, Sly mentionne “Certaines des villes touchées sont des bastions de la coalition récemment formée Jaish al Fateh” qui, d’après elle, inclut le Front al-Nosra et “un mélange d’islamistes et de factions modérées.” Ce qui manque cependant, c’est le fait que Jaish al Fateh n’était pas seulement une “coalition” mais plutôt une structure de commandement militaire, impliquant une relation étroite entre les “modérés” soutenus par les Américains et la franchise d’al-Qaïda.

Sly fait directement référence à une attaque contre un camp d’entraînement aux abords de la ville d’Idleb, une province sous contrôle de Suquor al-Jabal, qui a été armé par la CIA. Mais aucun lecteur ne pouvait mettre cette déclaration dans son contexte sans la connaissance d’un fait essentiel,rapporté dans la presse régionale, que Suquor al-Jabal était l’une des nombreuses organisations soutenues par la CIA ayant rejoint Fatah Halab (“Conquête d’Alep”), le centre de commandement militaire d’Alep dirigé par Ahrar al Sham, un proche allié du Front al-Nosra, mais en fait sous contrôle strict de Nosra. L’article répandait l’idée fausse que les groupes de rebelles soutenus par la CIA étaient toujours indépendants du Front al-Nosra.

Un article de la correspondante du New York Times à Beyrouth Anne Barnard (coécrit par le correspondant local du Times en Syrie Karam Shoumali – 13 octobre 2015) semble déraper en considérant les groupes d’opposition soutenus par les États-Unis comme faisant partie de la guerre États-Unis/Russie par procuration, tout en éloignant l’attention sur le fait que le soutien de l’administration Obama aux groupes “modérés” contribuait au pouvoir politico-militaire d’al-Qaïda en Syrie. Sous le titre “L’armement américain est en train de transformer la Syrie en guerre par procuration avec la Russie,” il raconte comment des groupes d’opposition armée viennent de recevoir de grandes quantités de missiles antitanks TOW qui ont dû être approuvés par les États-Unis. Citant les déclarations pleines de confiance de commandants rebelles quant à l’efficacité des missiles et au moral des troupes rebelles, l’article suggère que l’armement des “modérés” était un moyen pour les États-Unis d’en faire la principale force d’une des facettes de la guerre qui oppose les États-Unis contre la Russie en Syrie.

A la fin de l’article, cependant, Barnard amoindrit en fait l’idée de guerre “par procuration” en citant [ce qu’admettent] les commandants des brigades soutenues par les États-Unis au sujet d’un “mariage de raison peu commode” avec la division al-Qaïda, “car ils ne peuvent rien faire sans le consentement du Front al-Nosra qui est bien plus fort et important.” En citant la capture d’Idleb au printemps précédent par la coalition d’opposition, Barnard rappelle que les missiles TOW ont “joué un rôle majeur dans l’avancée des insurgés qui a fini par menacer le pouvoir de M. Assad.” Mais elle ajoute :

Bien que ça semble une avancée heureuse de la politique américaine, dans les faits cela pose un autre dilemme, étant donné que le Front al-Nosra était parmi ceux qui ont bénéficié de cette formidable puissance de feu.

Malheureusement, l’idée de Barnard démontrant que les groupes soutenus par les Américains étaient profondément impliqués dans la structure militaire contrôlée par al-Qaïda se trouvant tout à la fin d’un long article, il était facile de passer à côté. Le titre et le chapeau faisaient en sorte, pour la majorité des lecteurs, de diluer cette idée dans l’article.

Adam Entous du Wall Street Journal prit le problème sous un angle différent mais obtint le même résultat. Il a écrit un article le 5 octobre que l’on peut résumer à la colère des responsables américains que les Russes ciblent délibérément les groupes d’opposition soutenus par la CIA. Entous continue en écrivant que les responsables américains étaient convaincus que le gouvernement syrien voulait que ces groupes soient expressément ciblés à cause de leur possession de missiles TOW, ce qui était un facteur déterminant dans la capture d’opposants à Idleb au début de cette année. Mais rien dans l’article ne traitait du rôle des groupes soutenus par le CIA au sein de la structure militaire dirigée par al-Nosra.

Un autre aspect du problème fut abordé dans un article du 12 octobre par le correspondant du journal à Beyrouth, Raja Abdulrahim, qui raconte que ce sont les raids aériens russes qui ont encouragé les rebelles soutenus par les États-Unis et le Front al-Nosra à former un “front plus uni face au régime d’Assad et ses alliés russes et iraniens.” Abdulrahim reconnaît ainsi la proche collaboration militaire avec le Front al-Nosra, mais en reporte la faute sur l’offensive russe. Et l’article ne traite pas du fait que ces mêmes groupes d’opposition avaient déjà uni leur commandement militaire à Idleb et Alep quelques mois plus tôt en 2015, en prévision de victoires dans le nord-est de la Syrie.

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L’image présentée dans les médias de l’armée d’opposition soutenue par les États-Unis opérant distinctivement du Front al-Nosra, et victime des attaques russes, a persisté au début de l’année 2016. Mais en février, les premières failles dans cette image sont apparues dans le Washington Post et leNew York Times.

En rendant compte des négociations entre le secrétaire d’État John Kerry et le ministre des Affaires étrangères Sergei Lavrov concernant un cessez-le-feu débutant le 12 février, le rédacteur en chef adjoint au Washington Post et correspondant principal de la sécurité nationale Karen DeYoung a écrit le 19 février que le problème non résolu dans cet accord était de savoir comment décider quelles organisations devaient être considérées comme “groupes terroristes”. Ainsi, DeYoung écrit “Jabhat al-Nosra, dont les forces sont mélangées avec des groupes rebelles modérés dans le nord à proximité de la frontière turque, pose particulièrement problème.”

C’était la première fois qu’un média important racontait que l’opposition armée soutenue par les États-Unis et le Front al-Nosra étaient “mélangés” sur le terrain. Et dans la phrase suivante DeYoung lâche ce qui aurait dû être une bombe politique : Elle raconte que Kerry avait proposé aux négociations de Munich d’”exclure al-Nosra des bombardements, durant le cessez-le-feu, au moins temporairement, jusqu’à ce qu’on puisse faire le tri dans ces groupes.” Dans le même temps, Kerrydemandait publiquement dans un discours à la conférence de Munich que la Russie cesse ses attaques sur “les groupes d’opposition légitimes” comme condition pour le cessez-le-feu. La position de Kerry reflétait le fait que les groupes [soutenus par] la CIA étaient sûrs d’être la cible de tirs lors des attaques dans les territoires contrôlés par le Front al-Nosra, ainsi que le fait que le front al-Nosra lié à al-Qaïda et Ahrar al Sham étaient essentiels au succès de l’action militaire soutenue par les États-Unis contre Assad.

Finalement, Lavrov rejeta la proposition d’exclure les cibles Front al-Nosra des attaques aériennes russes et Kerry abandonna cette idée, permettant une annonce commune États-Unis/Russie d’un cessez-le-feu partiel le 22 février. Jusqu’à cet instant, les cartes de la guerre en Syrie dans le Post et leTimes identifiaient les zones comme contrôlées uniquement par des “rebelles” sans montrer ce que les forces du Front al-Nosra contrôlaient. Mais le jour de cette annonce, le New York Times présenta une carte “mise à jour” accompagnée d’un texte expliquant que le Front al-Nosra “était présent dans les environs d’Alep et au nord vers la frontière turque.”

A la réunion du département d’État du lendemain, les journalistes ont harcelé le porte-parole Mark Toner pour savoir si les forces rebelles soutenues par les États-Unis étaient “mélangées” avec le Front al-Nosra à Alep et au nord. Après un long échange sur ce sujet, Toner a déclaré : “Oui, je crois que ces groupes sont imbriqués.” Et il a enchaîné en parlant au nom du International Syria Support Group qui inclut tous les pays impliqués dans le processus de paix en Syrie, en particulier les États-Unis et la Russie :

Nous, l’ISSG, avons été très clairs en disant qu’al-Nosra et Daesh [ISIS] ne sont pas inclus, en aucune façon, dans le cessez-le-feu et les négociations pour l’arrêt des hostilités. Alors si vous faites affaire avec ces mauvaises personnes, vous agissez en connaissance de cause… Vous choisissez avec qui vous vous impliquez, et ça envoie un signal.

Bien que j’aie déjà démontré l’importance de cette déclaration (Truthout, 24 février 2016), aucun média dominant n’a vu l’intérêt de révéler cette formidable confirmation de la part du porte-parole du département d’État. Quoi qu’il en soit, la CIA avait alerté de manière claire le Washington Post et leNew York Times du fait que les relations entre les groupes soutenus par la CIA et le Front al-Nosra étaient bien plus proches qu’ils ne l’avaient admis dans le passé.

Kerry avait à l’évidence anticipé que si des groupes armés “modérés” indépendants du Front al-Nosra venaient à être touchés par les frappes aériennes russes cela servirait de prétexte pour une attaque politique de la part des Républicains et des médias. En fait, le département d’État semblait à présent intéressé par faire pression sur le plus grand nombre de groupes armés possibles afin qu’ils se démarquent de manière claire du Front al-Nosra.

Les contorsions et retournements dans la couverture par trois médias dominants de la question des relations entre les groupes de l’opposition soutenus par les États-Unis et la franchise d’al-Qaïda en Syrie reflètent la manière dont les grandes sources d’information ont méprisé ou évité clairement de parler du fait que les groupes armés par les États-Unis ont été étroitement liés à une branche d’al-Qaïda – jusqu’à ce que des signaux provenant des responsables américains les invitent à revoir leur ligne et à fournir une image plus honnête de l’opposition armée de la Syrie.

Par Gareth Porter | 21/03/2016

Gareth Porter, un journaliste d’investigation indépendant et historien de la politique américaine de sécurité nationale, a remporté le prix Gellhorn 2012 pour les journalistes. Son dernier livre est Manufactured Crisis: The Untold Story of the Iran Nuclear Scare, publié en 2014.

Aricle original: Fairness & Accuracy In Reporting

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr.

Source: http://www.les-crises.fr/les-medias-des-etats-unis-ont-cache-le-role-dal-qaida-en-syrie-par-gareth-porter/

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Lettre ouverte aux charlatans de la révolution syrienne / Par #BrunoGuigue #Syrie #Syria #Siria

Lettre ouverte aux charlatans de la révolution syrienne / Par #BrunoGuigue #Syrie #Syria #Siria | Infos en français | Scoop.it

Un cri du coeur de Bruno Guigue auquel j'adhère

Adressé à tous les politiques et citoyens (pauvres gens manipulés par les premiers et les médias mainstreams) qui n'ont eu cesse d'appuyer des fous furieux, de leur faire des donations, de les inviter à des conférences

Vous avez été et pour certains, continuez à être ( "errare humanum est, PERSEVERARE DIABOLICUM" !!!) les idiots utiles des vendeurs d'armes et des compagnies gazières et pétrolières

 

Lettre ouverte aux charlatans de la révolution syrienne / Par #BrunoGuigue #Syrie #Syria #Siria

Par Bruno Guigue le 13 mai 2016

Au moment où un dirigeant historique de la résistance arabe libanaise, en Syrie, vient de mourir sous les coups de l’armée sioniste, j’adresse cette lettre ouverte aux intellectuels et militants de « gauche » qui ont pris parti pour la rébellion syrienne et croient défendre la cause palestinienne tout en rêvant de la chute de Damas.

Vous nous disiez, au printemps 2011, que les révolutions arabes représentaient un espoir sans précédent pour des peuples subissant le joug de despotes sanguinaires. Dans un excès d’optimisme, nous vous avons écoutés, sensibles à vos arguments sur cette démocratie miraculeusement naissante et à vos proclamations sur l’universalité des droits de l’homme. Vous aviez presque réussi à nous persuader que cette protestation populaire qui emporta les dictateurs tunisien et égyptien allait balayer la tyrannie partout ailleurs dans le monde arabe, en Libye comme en Syrie, au Yémen comme à Bahreïn, et qui sait où encore.

Mais cette belle envolée lyrique laissa rapidement paraître quelques failles. La première, béante, apparut en Libye. Adoptée par le conseil de sécurité pour secourir des populations civiles menacées, une résolution de l’ONU se transforma en chèque en blanc pour la destitution manu militari d’un chef d’Etat devenu encombrant pour ses partenaires occidentaux. Digne des pires moments de l’ère néoconservatrice, cette opération de « regime change » accomplie pour le compte des USA par deux puissances européennes en mal d’affirmation néo-impériale aboutit au désastre dont la malheureuse Libye continue de payer le prix. L’effondrement de ce jeune Etat unitaire livra le pays aux ambitions effrénées des factions et des tribus, sciemment encouragées par les convoitises pétrolières des charognards occidentaux.

Il y avait pourtant de bonnes âmes, parmi vous, pour accorder des circonstances atténuantes à cette opération, comme il y en avait, davantage encore, pour exiger qu’un traitement analogue fût infligé au régime de Damas. Car le vent de la révolte qui soufflait alors en Syrie semblait valider votre interprétation des événements et donner une justification a posteriori au bellicisme humanitaire déchaîné contre le potentat de Tripoli. Pourtant, loin des médias « mainstream », certains analystes firent observer que le peuple syrien était loin d’être unanime, que les manifestations antigouvernementales se déroulaient surtout dans certaines villes, bastions traditionnels de l’opposition islamiste, et que la fièvre sociale de couches paupérisées par la crise n’entraînerait pas pour autant la chute du gouvernement syrien.

Ces avertissements de bon sens, vous les avez ignorés. Comme les faits ne correspondaient pas à votre narration, vous les avez triés comme bon vous semble. Là où des observateurs impartiaux voyaient une polarisation de la société syrienne, vous avez voulu voir un tyran sanguinaire assassinant son peuple. Là où un regard dépassionné permettait de discerner les faiblesses, mais aussi les forces de l’Etat syrien, vous avez abusé de rhétorique moralisante pour instruire à charge le procès d’un gouvernement qui était loin d’être le seul responsable des violences. Vous avez vu les nombreuses manifestations contre Bachar Al-Assad, mais vous n’avez pas vu les gigantesques rassemblements de soutien au gouvernement et aux réformes qui emplirent les rues de Damas, Alep et Tartous. Vous avez dressé la comptabilité macabre des victimes du gouvernement, mais vous avez oublié celles des victimes de l’opposition armée. A vos yeux, il y avait de bonnes et de mauvaises victimes, des victimes qui méritent qu’on en parle et des victimes dont on ne veut pas entendre parler. Délibérément, vous avez vu les premières, tout en vous rendant aveugles aux secondes.

Au même moment, ce gouvernement français, dont vous critiquez volontiers la politique intérieure pour entretenir l’illusion de votre indépendance, vous a donné raison sur toute la ligne. Curieusement, la narration du drame syrien qui était la vôtre coïncidait avec la politique étrangère de M. Fabius, chef d’œuvre de servilité mêlant l’appui inconditionnel à la guerre israélienne contre les Palestiniens, l’alignement pavlovien sur le leadership américain et l’hostilité recuite à l’égard de la résistance arabe. Mais votre mariage ostensible avec le Quai d’Orsay ne sembla pas vous gêner. Vous défendiez les Palestiniens côté cour, et vous dîniez avec leurs assassins côté jardin. Il vous arriva même d’accompagner les dirigeants français en visite d’Etat en Israël. Vous voilà embarqués, complices, pour assister au spectacle d’un président qui déclare qu’il « aimera toujours les dirigeants israéliens ». Mais il en fallait plus pour vous scandaliser, et vous avez repris l’avion avec le président, comme tout le monde.

Vous aviez condamné à juste titre l’intervention militaire américaine contre l’Irak en 2003. La vertu roborative du bombardement pour la démocratie vous laissait froids, et vous doutiez des vertus pédagogiques des frappes chirurgicales. Mais votre indignation à l’égard de cette politique de la canonnière version « high tech » s’avéra étrangement sélective. Car vous réclamiez à cor et à cri contre Damas, en 2013, ce que vous jugiez intolérable dix ans plus tôt contre Bagdad. Une décennie a suffi pour vous rendre si malléables que vous voyiez le salut du peuple syrien, désormais, dans une pluie de missiles de croisière sur ce pays qui ne vous a rien fait. Reniant vos convictions anti-impérialistes, vous avez épousé avec enthousiasme l’agenda de Washington. Sans vergogne, non seulement vous applaudissiez par avance aux B 52, mais vous repreniez la propagande US la plus grotesque, dont le précédent irakien et les mensonges mémorables de l’ère Bush auraient dû vous immuniser.

Pendant que vous inondiez la presse hexagonale de vos inepties, c’est un journaliste américain, enquêteur hors pair, qui mit en pièces le pitoyable « false flag » destiné à rendre Bachar-Al-Assad responsable d’une attaque chimique dont aucune instance internationale ne l’a accusé, mais que les expertises du Massachussets Institute of Technology et de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, en revanche, ont attribuée à la partie adverse. Ignorant les faits, les travestissant au besoin, vous avez joué à cette occasion votre misérable partition dans cette cacophonie de mensonges. Pire encore, vous continuez de le faire. Alors qu’Obama lui-même laisse entendre qu’il n’y a pas cru, vous vous obstinez à réitérer ces sornettes, comme des chiens de garde qui aboient après la disparition de l’intrus. Et pour quel motif ? Pour justifier le bombardement, par votre propre gouvernement, d’un petit Etat souverain dont le tort principal est de refuser l’ordre impérial. Pour venir en aide à une rébellion syrienne dont vous avez sciemment masqué le véritable visage, accréditant le mythe d’une opposition démocratique et laïque qui existe seulement dans les salons des grands hôtels de Doha, de Paris ou d’Ankara.

Cette « révolution syrienne », vous l’avez donc exaltée, mais vous avez pudiquement détourné les yeux de ses pratiques mafieuses, de son idéologie sectaire et de ses financements troubles et douteux. Vous avez soigneusement occulté la haine interconfessionnelle qui l’inspire, cette aversion morbide pour les autres confessions directement inspirée du wahhabisme qui en est le ciment idéologique. Vous saviez que le régime baassiste, parce qu’il est laïque et non confessionnel, constituait une assurance-vie pour les minorités, mais vous n’en aviez cure, allant même jusqu’à qualifier de « crétins » ceux qui prenaient la défense des chrétiens persécutés. Mais ce n’est pas tout. A l’heure du bilan, il restera encore cette ultime ignominie : vous avez cautionné la politique d’un Laurent Fabius pour qui Al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaida, « fait du bon boulot ». Tant pis pour les passants déchiquetés dans les rues de Homs ou les alaouites de Zahra assassinés par les rebelles : à vos yeux, ils ne sont que du menu fretin.

Entre 2011 et 2016, les masques tombent. Vous vous réclamez du droit international, mais vous applaudissez à sa violation contre un Etat souverain. Vous prétendez promouvoir la démocratie pour les Syriens, mais vous êtes devenus les fourriers du terrorisme qu’ils endurent. Vous dites que vous défendez les Palestiniens, mais vous êtes dans le même camp qu’Israël. Lorsqu’un missile sioniste s’abat sur la Syrie, n’ayez crainte : il ne frappera jamais vos amis. Grâce à Israël, grâce à la CIA, et grâce à vous, ces courageux rebelles vont continuer à préparer l’avenir radieux de la Syrie sous l’emblème du takfir. Le missile sioniste, lui, va tuer un des dirigeants de cette résistance arabe que vous avez trahis.

Bruno Guigue | 13 mai 2016

Bruno Guigue est un haut fonctionnaire, essayiste et politologue français né à Toulouse en 1962. Ancien élève de l’École Normale Supérieure et de l’ENA. Professeur de philosophie et chargé de cours en relations internationales dans l’enseignement supérieur. Il est l’auteur de cinq ouvrages, dont Aux origines du conflit israélo-arabe, l’invisible remords de l’Occident (L’Harmattan, 2002).

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Quand les organes d’enfants #Algérie se retrouvent en #israel - #Santé #DroitInternational #Syrie #Turquie

Quand les organes d’enfants #Algérie se retrouvent en #israel - #Santé #DroitInternational #Syrie #Turquie | Infos en français | Scoop.it

Quand les organes d’enfants #Algérie se retrouvent en #israel - #Santé #DroitInternational #Syrie #Turquie

Selon Alison Weir (*) (**) que j’ai récemment interviewée et qui a publié un long article consacré au rôle d’Israël dans le trafic international d’organes humains dans If Americans knew en septembre 2009, l’État criminel d’Israël a un grand besoin d’organes, ses ressortissants étant peu enclins à faire don de leurs reins, leur foie, leur cœur ou leurs yeux pour des « raisons religieuses ».

Un vaste trafic d’organes à l’échelle mondiale a donc été mis en place, et ce, depuis de nombreuses années, avec l’accord tacite des autorités qui refusent de sanctionner le trafic illégal d’organes humains et la complicité des médecins occupant des postes de direction dans les hôpitaux israéliens, ainsi que des fonctionnaires à différents niveaux.

Le trafic d’organes humains auquel se livre l’État d’Israël en Palestine, spécialement sur des prisonniers et des citoyens palestiniens assassinés par cette entité criminelle, n’est plus un secret, plusieurs journaux européens et américains en ayant fait état, comme le Washington Report on Middle East Affairs en 1999 dans l’article « Autopsies et exécutions » rédigé par la journaliste Mary Barrett et qui relate la disparition et l’assassinat de jeunes Palestiniens, ou encore le grand quotidien suédois Aftonbladet qui a publié une enquête détaillée de son journaliste Donald Boström en 2009; et le New York Times en août 2014 qui évoquait les principales affaires de trafic d’organes depuis 2000, affirmant que des Israéliens occupaient un « rôle prépondérant » dans ces trafics. En Palestine occupée, de plus en plus de jeunes Palestiniens disparaissent, leurs corps étant rendus à leur famille après plusieurs jours, toujours pendant la nuit, l’électricité coupée et la zone bouclée, pendant que l’armée israélienne surveille l’enterrement immédiat des victimes dont l’abdomen comporte une large cicatrice allant du menton jusqu’au pubis.

L’armée israélienne prétend qu’une autopsie est toujours pratiquée, ce qui est faux puisque certaines victimes sans doute jugées impropres au don d’organes ont été rendues intactes à leur famille. Il arrive également que des touristes décédés en Israël servent de donneurs involontaires comme dans le cas de l’Écossais Alistair Sinclair, mort en 1998 dans des circonstances non élucidées alors qu’il était en garde à vue à l’aéroport Ben Gourion de Tel Aviv. Lorsque sa famille a pu récupérer le corps, le cœur et d’autres organes manquaient. La famille a porté plainte contre l’État d’Israël et a récupéré les organes sans être sûre qu’ils appartenaient bien à leur parent décédé, les autorités israéliennes ayant refusé de pratiquer les examens requis pour authentifier la provenance des organes.

Les ramifications du trafic d’organes se sont étendues et se trouvent partout dans le monde, dont notamment en Ukraine où serait impliqué l’ancien président géorgien et actuel gouverneur d’Odessa Mikheil Saakashvili; au Brésil où un ancien officier de police israélienne persuadait les plus pauvres de vendre un de leurs reins, organes qui étaient transplantés dans un hôpital d’Afrique du Sud sur des Israéliens qui bénéficiaient pour cette opération du remboursement de la caisse d’assurance-maladie, et aux États-Unis.

Les tentacules se sont étendues depuis à la Turquie, véritable plaque tournante de tous les trafics en provenance de l’Irak et de la Syrie dévastés : pétrole, antiquités et organes humains étant fournis par l’organisation terroriste Daech qui alimente le marché israélien et mondial.

Dans son article, Alison Weir relate qu’une enquête du FBI réalisée en 2009 aux États-Unis a permis d’effectuer une grande rafle anti-corruption dans l’État du New Jersey, visant des maires, des hauts fonctionnaires et un certain nombre de rabbins éminents. Le rabbin orthodoxe Levy Yitzhak Rosenbaum, originaire de Brooklyn, avait été arrêté à cette occasion comme étant à la tête d’un réseau de trafic d’organes depuis de nombreuses années. Cette vaste opération qui avait mobilisé plus de 300 agents portait de nom de Bid Rig et avait permis l’arrestation de quarante-quatre personnes, dont cinq rabbins, trois maires, et vingt-six élus et fonctionnaires locaux.

D’après un article d’El-Khabar paru lui aussi en 2009, M. Rosenbaum avait reconnu avoir étendu les tentacules de son réseau au Maghreb et notamment en Algérie où des rapts d’enfants dans l’Ouest algérien permettaient d’envoyer les organes prélevés sur ces enfants aux USA ou en Israël pour une somme allant de 20 à 100 000 dollars US. Le professeur Mustapha Khayati, président de l’organisme algérien national pour promouvoir la santé et le progrès, avait alors déclaré que le dossier de démantèlement du réseau international découvert à New Jersey et lié à la ville de Tlemcen comptait des Algériens, des Marocains, et des Africains, tous spécialistes d’enlèvement d’enfants. Ils kidnappaient des enfants algériens et les exfiltraient à travers la frontière avec le Maroc, l’enquête diligentée en collaboration avec Interpol ayant découvert le lieu où les opérations d’extirpation des organes se faisaient, à savoir à Oujda au sud du Maroc.

Or, en 2016, il apparaît que la nébuleuse israélienne poursuit ses activités criminelles en Algérie en enlevant à nouveau des enfants pour prélever leurs organes, le phénomène de disparition ne cessant d’augmenter. En effet, via un communiqué publié en mai dernier, la police algérienne, la DGSN, a fait part du démantèlement d’un réseau composé de cinq Israéliens qui ont été interpellés à Oran pour trafic d’organes.

Cette information est d’une gravité sans précédent, car comment des Israéliens ont-ils pu à nouveau organiser tout un réseau de trafic d’organes dans un pays comme l’Algérie où les différents services de sécurité sont très efficaces et en alerte constante ? Cela pose beaucoup de questions car le fait n’est pas nouveau comme relaté plus haut.

On se demande comment a resurgi chez nous le phénomène extrêmement préoccupant du rapt d’enfants dont certaines de nos sources nous confirment qu’il est organisé via les différents réseaux criminels qui se sont restructurés. Nous sommes très loin de la thèse des enlèvements isolés fomentés par des individus déséquilibrés, mais bien face à une organisation dont les activités, d’après la DGSN, s’étalent entre 2013 et 2016.

Cette période a effectivement connu une multiplication d’enlèvements et des cas de disparitions d’enfants algériens sans que personne n’analyse les faits, alors que tous les éléments nous mènent vers la piste du trafic d’organes qui s’étale du territoire de la Palestine en passant par l’Irak et la Syrie et en aboutissant en Algérie. Si dans le cas algérien, peu d’informations filtrent à ce sujet, excepté ce démantèlement à Oran, en Palestine occupée, c’est un phénomène très connu et révélé par diverses organisations et personnalités, comme la lettre de l’ambassadeur palestinien aux Nations Unies Riyad H. Mansour adressée à Ban Ki-Moon le 4 novembre dernier. C’est valable pour la connexion Daech-Israël où toutes les pistes mènent vers la Turquie qui sert de point de vente et dont les hôpitaux transplantent aux receveurs les organes prélevés sur des Irakiens et des Syriens par Daech.

Que fait Afripol dont le siège est à Alger, sachant qu’Interpol travaille sur ce dossier depuis 2009, et que le trafic d’organes s’étend du New Jersey à Durban en Afrique du Sud où sont pratiquées des transplantations sur des riches Israéliens, en passant par l’Algérie et le Maroc ? Si s’attaquer au terrorisme est très important, ce phénomène est plus que jamais interpellant et prioritaire. Un tel trafic ne peut exister sans avoir de nombreuses complicités à l’intérieur du pays.

Quel est le rôle des Israéliens qui font leur pèlerinage à Tlemcen ou des Pieds Noirs qui se baladent à leur gré en Algérie ? De quelle stabilité parle le clan Bouteflika quand nos enfants sont kidnappés pour servir de pièces de rechange à de riches vieillards, que le trafic de cannabis en provenance du Maroc se chiffre en dizaines de tonnes et dont certaines filières sont utilisées dans le trafic d’organes, et que notre armée lutte chaque jour contre des réseaux terroristes ?

Ce fait très préoccupant de disparitions d’enfants que connaît l’Algérie depuis quelques années liées au trafic des organes humains à un moment où Israël est à la pointe de ce vaste trafic mondial nous interpelle tous en tant que citoyens. Plus encore, tous nos services de sécurité doivent combattre ce fléau en établissant également une nouvelle stratégie de communication pour aider à l’endiguer. Il est indispensable de travailler sur des formules du type alertes telles que les ICE sur les téléphones portables, acronyme de in case of emergency qui sert à alerter les proches en cas d’urgence, un organisme centralisé s’inspirant de Child Focus permettant de lancer une alerte dans tout le pays concernant les enfants disparus, et ce, dès les premiers moments de la disparition avec entre autres une vaste campagne d’affichage, et enfin mettre à contribution les réseaux sociaux et tous les médias qui restent muets sur ce sujet.

Au lieu de bloquer les réseaux sociaux sous des prétextes fallacieux, ces outils peuvent être très importants pour relayer l’information et les alertes. Bien entendu, ces options ne peuvent pas régler le problème en soi mais en tous cas lancer des alertes au plus tôt et faire appel aux témoins; il est surtout urgent de déterminer les complicités en Algérie et de les mettre hors d’état de nuire, car nos sources confirment en effet que ce trafic jouit d’une complicité à un niveau élevé.

Si les Palestiniens qui subissent l’oppression israélienne ne peuvent rien faire étant entre les mains de leurs bourreaux, ces agissements se passant souvent dans des endroits bien sécurisés par les services de renseignement israéliens, en Algérie, toutes nos ressources militaires et civiles doivent être utilisées pour éradiquer ce phénomène qui est en train de devenir un véritable fléau qui chaque jour voit des kidnappings et des disparitions d’enfants dans différentes régions du pays, ce qui prouve que cette ou ces organisations sont très structurées.

Le rôle de nos services de renseignement et de sécurité n’est pas seulement de frapper cette nébuleuse, mais de mettre en place une stratégie de prévention en agissant par anticipation, quitte à créer des brigades spécialisées pour contrer le trafic d’organes. Il s’agit d’une menace qui n’est pas à sous-estimer.

En outre, il faut aussi mettre en place des organismes de communication et de coordination au sein de la gendarmerie, de la police et de l’ANP afin d’être efficace face à ces organisations qui, d’après nos sources, sont liées à la mafia israélienne, une mafia dont les attaches aux différents services de renseignement israéliens sont avérées. Il est intolérable que les organes des enfants algériens soient utilisés pour alimenter le marché israélien des organes. Il faut stopper cette énième dérive et chacun est responsable du sort de nos enfants.

Bien sûr, il faut se poser la question sur l’existence d’un tel fléau et comment il a pu se développer en Algérie dans ces moments où notre pays vit une crise politique aiguë avec un pouvoir politique irresponsable. Il faut aujourd’hui un pouvoir sérieux qui prend en compte cette question qui menace notre société dans ce qu’elle a de plus cher, c’est-à-dire ses enfants. Fermer les yeux ne pourra qu’intensifier ce trafic, sachant que nous avons des frontières qui sont des épicentres en servant de zones de vente d’organes. La vigilance est de mise et il faut disposer d’une véritable stratégie pour contrer le trafic d’organes exercé par Israël sur le sol de l’Algérie, et traquer ces réseaux sans relâche comme notre armée traque Daech et les groupes terroristes.

Mohsen Abdelmoumen |  23 juin 2016

(*) http://arretsurinfo.ch/israel-et-la-collecte-dorganes-diffamation-legende-ou-crime-de-guerre/

(**) http://arretsurinfo.ch/sept-personnes-inculpees-pour-trafic-dorganes-destines-a-des-malades-israeliens/

Lire aussi: http://arretsurinfo.ch/israel-restituerait-avec-des-organes-manquants-les-corps-de-jeunes-palestiniens/ et http://www.info-palestine.net/spip.php?article12214

http://www.fredi.org/conseils_preventions/accusation-de-trafic-dorganes-en-israel/

Source:http://mohsenabdelmoumen.over-blog.com/2016/06/quand-les-organes-des-enfants-algeriens-se-retrouvent-en-israel.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail 

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#Syrie : NON, je ne soutiens pas cette campagne révoltante d’ #AmnestyInternational - #FaussesONG #ChiensDeGarde

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#Syrie : NON, je ne soutiens pas cette campagne révoltante d’ #AmnestyInternational - #FaussesONG #ChiensDeGarde

Bulletins tous ménages distribués en mai 2016 par Amnesty International Nous venons de recevoir de la part d’une lectrice d’Arrêt sur Info ce bulletin d’appel aux dons distribué d…

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Le peuple de #Syrie ,on ne l'écoute que quand ce sont des #JeanPierreFiliu ou #BHL qui s'en font les porte-paroles?` Regardons,écoutons,réfléchissons

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https://www.youtube.com/watch?v=8zEzTXfSVHo

Cette vidéo de 3 mn est absolument parfaite . A faire partager d'URGENCE !

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A  lire absolument » #Syrieleaks : Suites, propagande et dividendes… Par #RichardLabévière #AGENDA #Syrie

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A lire absolument » #Syrieleaks : Suites, propagande et dividendes… Par #RichardLabévière #AGENDA #Syrie

 

L’envers des cartes

Beyrouth, 26 février 2017.

A la demande de plusieurs lecteurs et auditeurs, nous revenons sur notre « information exclusive » de la semaine dernière (19 février 2018), publiée par prochetmoyen-orient.ch (numéro 166) : « Syrieleaks : un câble diplomatique britannique dévoile la stratégie occidentale ». ( https://www.les-crises.fr/syrieleaks-un-cable-diplomatique-devoile-la-strategie-occidentale-par-richard-labeviere/)

C’est le légendaire Pierre Lazareff qui disait que « pour un journaliste, sortir une exclusivité est toujours une épreuve, sinon une douleur ». Et le patron de France-Soir ne connaissait pas encore les réseaux numériques (abusivement nommés « réseaux sociaux »), les Fake News et les futures lois sur les Fake News

Il y a d’abord ceux qui vous somment d’exhiber le document sur le champ. Il y a aussi ceux qui vous disent que « les médias sérieux n’en parlent pas ». Il y a encore ceux qui vous demandent très tranquillement de dévoiler vos sources. Enfin, d’autres s’étonnent de « votre discrétion sur la toile », ne comprenant pas qu’on puisse vivre sans relater immédiatement faits, gestes, émotions sur les réseaux numériques !

Les mêmes ne peuvent imaginer qu’on ne dispose d’aucun compte face ou tweet ou autre, ni qu’on ait passé l’âge de se précipiter sur les plateaux des télévisions de l’immédiateté et de l’émotion en continu, aux côtés d’experts auto-proclamés de telle ou telle spécialité… En réalité, que s’est-il réellement passé ?

EPISTEMOLOGIE D’UN SCOOP

Daté du 12 janvier 2018, le télégramme diplomatique britannique (TD) – signé par Benjamin Norman (qui suit les dossiers du Proche-Orient à l’ambassade de Grande Bretagne à Washington) – a beaucoup circulé dans les coulisses de la Wehrkunde, la dernière Conférence sur la sécurité de Munich (du 16 au 18 février derniers). Pourquoi ? Parce que ce document – assez exceptionnel – révèle le contenu d’une réunion (du « Petit Groupe sur la Syrie », réunissant des diplomates de hauts rangs des Etats-Unis, de Grande Bretagne, de France, d’Arabie saoudite et de Jordanie), qui aurait dû rester strictement confidentiel.

Pourquoi ? Parce qu’elle révèle, par le menu, la « stratégie occidentale » concernant la guerre en Syrie : nourrir et multiplier les hostilités par tous les moyens pour empêcher une Pax Russiana ; poursuivre une intense campagne de communication sur les bombardements russes et syriens qui tuent des civils ; cadrer le représentant spécial des Nations unies pour la Syrie – Staffan de Mistura – par une feuille de route contraignante ; saboter la conférence de paix de Sotchi pour revenir à Genève dans un format tripartite : opposition syrienne, gouvernement syrien et Forces démocratiques syriennes (FDS – principalement constituées de supplétifs kurdes aux ordres du Pentagone).

En filigrane, le TD britannique décrivait les deux objectifs politiques principaux visés : saboter la conférence de Sotchi et préparer la même campagne de propagande massive qui accompagna la libération d’Alep en décembre 2016, destinée à ponctuer la reconquête, certes dévastatrice, par l’armée gouvernementale syrienne de la Ghouta orientale (banlieue de Damas) aux mains de différents groupes terroristes. A la lecture du document, on comprend que cette stratégie occidentale opte pour « une guerre sans fin » en Syrie, tout en dénonçant auprès de l’opinion publique internationale une nouvelle « catastrophe humanitaire ». En conclusion, le TD se félicite du leadership américain, exercé pour la mise en œuvre effective et la médiatisation – la plus large possible – de cette stratégie.

Voulant d’abord protéger sa source, prochetmoyen-orient.ch a choisi de ne pas publier la totalité du TD pour transmettre son fac-similé à ses amis de la rédaction de L’Humanité-Dimanche, afin d’en publier des extraits le jeudi 22 février. Toujours dans les coulisses de la réunion de Munich, un autre fac-similé a été transmis à plusieurs journalistes arabes. C’est ainsi que le quotidien Al-Akhbar de Beyrouth, en a fait sa une du même jeudi de février, reproduisant de larges extraits du document dans un dossier spécial de plusieurs pages. A l’exception de la presse française, ces deux titres ont été largement repris par des médias du monde entier…

Précision d’importance : toujours à Munich, le document en question avait fait l’objet d’une scrupuleuse authentification par deux experts de services européens de renseignement, ainsi que par le chef des forces de sécurité de l’un des pays arabes participant à la réunion bavaroise ! Voilà pour les mal-pensants, les imprécateurs des Fake News, des complots globaux, conspirations et nouvelles cuisines.

L’OPTION D’UNE GUERRE SANS FIN

Plus sérieusement, ce TD était parfaitement annonciateur de ce qui s’est passé par la suite et de ce qui se déroule encore actuellement sur le plan opérationnel en Syrie : ajouter de nouvelles guerres à la guerre en cours. Depuis plusieurs années, prochetmoyen-orient.ch qualifie le conflit syrien de « guerre civilo-globale », en précisant qu’il fait interagir quatre principales dynamiques : 1) Etats-Unis contre Russie ; 2) Arabie saoudite contre Iran ; 3) Turquie contre Kurdes ; 4) enfin, jihadistes globaux (Al-Qaïda) contre jihadistes locaux (Dae’ch, notamment).

Sur le plan opérationnel, les révélations du TD de Benjamin Norman se sont avérées parfaitement pertinentes. En annonçant la formation d’un corps de supplétifs de 30 000 combattants (quelques jours avant le sommet de Sotchi), le Pentagone appuyait délibérément sur le bouton rouge d’une nouvelle intervention militaire turque. Non seulement Washington donnait implicitement son feu vert à Ankara, mais en prime, les stratèges américains créaient une indémêlable zizanie entre factions kurdes pour consolider leurs alliés des FDS, dont ils entendent imposer la présence à Genève…

Autrement préoccupante, est la cinquième et nouvelle dimension de cette « guerre civilo-globale », à savoir l’extension et l’officialisation d’une ingérence israélienne massive. A Munich toujours, Benjamin Nétanyahou a brandi, à la tribune officielle de la conférence, un morceau de tôle en affirmant qu’il s’agissait du débris d’un drone iranien abattu dans l’espace aérien israélien. Ce numéro lui a permis de menacer l’Iran, martelant encore et encore que ses « forces du mal » cherchaient à s’installer durablement aux frontières de l’Etat hébreu et que cette éventualité justifiait désormais des actions militaires « préventives ».

Cela dit, Tel-Aviv était surtout furieux d’avoir eu l’un de ses avions de chasse abattu en Syrie par un missile de l’armée gouvernementale. Toujours est-il – cela fait longtemps et chaque jour que Dieu fait – que l’on voit chasseurs et bateaux de guerre israéliens violer « préventivement » les espaces aériens et maritimes libanais, sans que cette réalité n’émeuve beaucoup la « communauté internationale », à commencer par les Etats-Unis et leurs alliés européens… Sur cette menace récurrente, on ne saurait que conseiller la lecture ou la relecture du livre magistral du politologue franco-libanais Frédéric Domont et de son coauteur, Walid Charara : Le Hezbollah, un mouvement islamo-nationaliste.

En définitive, aux quatre dynamiques de la « guerre civilo-globale » de Syrie, s’en ajoute désormais une cinquième – celles des ingérences militaires israéliennes -, au moment même où Donald Trump annonce la mise en chantier de « Mini-Nucs », des armes nucléaires de théâtre ! Cette annonce est doublement préoccupante : parce qu’elle rompt avec la doctrine nucléaire classique de dissuasion qui repose sur l’existence d’« armes de non – emploi » ; dans un contexte qui voit le rapprochement, non seulement des Etats-Unis et d’Israël, mais aussi de l’Arabie saoudite, trois des acteurs de la « guerre civilo-globale » qui veulent en découdre avec Téhéran !

BOMBARDEMENTS, MENSONGES ET VIDEO

Pendant ce temps, en ville et dans nos étranges lucarnes, on assiste au même déferlement propagandiste qui a prévalu lors de la libération d’Alep durant le dernier semestre 2016. A ce sujet, le dernier livre de Maria Khodynskaya-Golenishcheva déconstruit très précisément les logiques de communication et de propagande mises alors en œuvre par les médias américains et occidentaux. Aujourd’hui, pour la Ghouta, la même machinerie est en action, à l’identique.

Par contre, pas un mot sur les dizaines d’obus de mortier (tirés par les terroristes de la Ghouta) qui s’abattent quotidiennement sur la place des Abbassides (nord-est de Damas), ni sur les quartiers chrétiens (comme par hasard) – Bab Touma et Bab Cherki – du centre-ville. Au moment où nous mettons sous presse, on dénombre plus d’une centaine de victimes et de nombreux blessés, mais ces morts-là n’intéressent pas la presse occidentale !

Personne ne peut nier la violence et l’horreur des opérations qui se déroulent actuellement dans la Ghouta orientale et d’autres banlieues de Damas où les groupes jihadistes utilisent les populations civiles comme boucliers humains sous les bombardements du régime. Le quotidien français Libération cite complaisamment un ancien ambassadeur de France à Damas – Michel Duclos – qui semble découvrir que « les Russes et le régime de Bachar al-Assad semblent déterminer à récupérer tout le territoire syrien, comme ils l’ont souvent répété ». Toute proportion gardée bien entendu, les Syriens qui vivent dans leur pays seraient ils légitimes s’ils condamnaient les autorités françaises cherchant à reprendre le contrôle de la ZAD de Notre Dame des Landes, ou à remettre les nationalistes corses au pas? La question que l’on doit toujours se poser dans les guerres civiles, les plus atroces des guerres : qui sont les vrais sauvages ? On ne saurait que conseiller la relecture de Montaigne à cet égard !

Durant la bataille d’Alep, la presse occidentale pleurait à chaudes larmes sur une « ville martyr » et « assiégée » alors que dans le même temps elle parlait de la « libération » de Mossoul… Quoi de plus logique de voir l’armée gouvernementale d’un Etat-nation chercher à reprendre le contrôle de la totalité de son territoire dans l’exhaustivité de ses frontières historiques ? Et, de grâce, qu’on ne vienne pas essayer de faire passer les terroristes de Jabhat al-Nosra, et d’autres groupes armés – soutenus par l’Occident, les pays du Golfe et Israël – pour des « combattants de la liberté » !

Maria Khodynskaya l’explique très précisément dans son livre déjà cité : depuis plusieurs années les diplomates russes demandent à leurs homologues américains et européens la liste des groupes « armés » dits « modérés, laïcs et démocratiques ». Sans surprise, cette liste n’a jamais pu être produite, alors qu’actuellement les forces spéciales américaines recyclent des terroristes de Dae’ch dans de nouvelles unités des… FDS et d’autres factions armées destinées à poursuivre la lutte contre « le régime de Bachar al-Assad ».

Aucune surprise ! Les services américains sont coutumiers du fait. Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, ils ont recyclé nombre d’anciens nervis de la Gestapo dans leurs unités spéciales, bras armés de la Guerre froide. Ils ont employé nombre de nazis au service des dictatures latino-américaines – dans la cadre du Plan Condor, au Chili, en Argentine, au Brésil ou à Panama -, et d’autres tueurs professionnels, les « Contras » pour anéantir la révolution sandiniste à partir de la fin des années 1970. On pourrait multiplier des exemples plus récents en Afghanistan, en Irak, en Libye et en Ukraine…

Comment les Américains osent-ils, encore aujourd’hui, donner des leçons de « guerres propres », comme si une telle fantasmagorie pouvait exister… En attendant un rendez-vous à Sodeco, sur la Ligne verte du Beyrouth de la guerre civile (1975 – 1989), je scrute de belles maisons ottomanes dont murs, colonnes et voûtes sont encore perforées d’impacts de balles et de tirs de mortiers. Relisant Jules Roy – il faut relire Jules Roy sur l’Indochine, la guerre d’Algérie et d’autres malheurs du monde – je retrouve ce passage où l’écrivain évoque une conversation avec un avocat des Forces libanaises : « si je lui avouais qu’à l’époque nous ne nous posions même pas de questions, moi du moins, qui ne suis pourtant pas insensible. Aller jeter des bombes au phosphore et des bombes explosives sur des villes allemandes pour tout incendier et tout raser nous semblait dans le cadre de notre mission. Pas le choix : question de vie ou de mort, seul moyen de reculer l’heure où l’Allemagne emploierait les armes secrètes qu’elle n’était pas loin de mettre au point. Peut-être aurait-il été plus efficace d’anéantir les usines où l’on assemblait les ogives et les moteurs des fusées, mais quel plus sûr moyen d’écraser le moral de l’adversaire : bousiller civils, femmes et enfants ? Non, non, je n’ai jamais hésité. Sur mon carnet de vol, on ne trouve pas Dresde, mais Duisbourg, Hambourg, Stuttgart, Coblence, Cologne deux fois, sans compter les usines d’essence synthétique ou de roulements à billes de la Ruhr, le train-train habituel, le dieu Moloch qui dévore les équipages. Je réponds simplement que je n’avais pas beaucoup de scrupules en ce temps-là ».

Notre époque sans mémoire aurait-elle oublié les guerres que nos démocraties ont mené, comment elles les ont menées et avec quelles conséquences ? Depuis la fin de la Guerre froide, la nature de la guerre a foncièrement changé, surtout avec « la guerre contre le terrorisme », déclarée par Georges W. Bush dès le lendemain des attentats du 11 septembre 2001, une « guerre » qui n’a pas encore dit toutes ses ruses. Mais, après la disparition du bloc de l’Est, il fallait impérativement reconstruire un ennemi étatique d’envergure qui puisse garantir la reproduction du complexe militaro-industiel, en garantir les millions d’emplois et les juteux dividendes.

Dans cette perspective, une poignée de main effective entre Donald Trump et Vladimir Poutine eût été catastrophique, les bourses occidentales étant littéralement tétanisées par une telle perspective, d’où le feuilleton sans fin de l’ingérence russe dans les élections américaines et les systèmes médiatiques européens. Dès 2012, Alain Joxe nous expliquait que l’objectif des nouvelles guerres américaines – et par extension occidentales – ne visait plus la victoire sur le terrain, le contrôle du territoire et des populations, mais bien la production, l’exportation et la généralisation de nouvelles armes, de nouveaux logiciels de cyberguerres, faisant basculer les rapports de force jusqu’à leur numérisation totale.

La mondialisation contemporaine a instauré la « guerre de tous contre tous », et par tous les moyens possibles afin de produire de nouveaux outils d’accumulation du capital. Dans la droite ligne de cette logique mortifère s’est imposé le continuum nécessaire entre la guerre, la propagande et le profit. Le TD de Benjamin Norman nous annonce « une guerre sans fin » en Syrie et plus largement aux Proche et Moyen-Orient, illustrant à la perfection le constat édifiant de Cecil Rhodes : « l’argent, c’est le sang des autres… »

Bonne lecture et à la semaine prochaine.

Richard Labévière

 

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#LInformationCommeJeLAime : L'#info la plus EQUILIBREE sur les évènements de la #Ghouta en #Syrie , c'est sur  #LeMediaTV #LeMedia le 23.02.18 par #ClaudeElKhal que je l'ai vue et entendue  #médias...

#LInformationCommeJeLAime : L'#info la plus EQUILIBREE sur les évènements de la #Ghouta en #Syrie , c'est sur #LeMediaTV #LeMedia le 23.02.18 que je l'ai vue et entendue #médias #MédiasBiaisés

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#ThierryMariani , à cran témoigne sur la #Syrie  10/1 - Itélé - 10 mn #désintox #Alep

#ThierryMariani , à cran témoigne sur la #Syrie  10/1 - Itélé - 10 mn #désintox #Alep

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#Alep : #EricDénécé dénonce la falsification de l'information par les #médias (LCI, 21/12/16, 23h37) #Syrie

Comme vous êtes encore nombreux à polluer mon fil d'actu de propagande concernant Alep en ne faisant que relayer des vidéos et photos "virales" habilement montées et diffusée depuis des agences de communication payées par des membres de la "Coalition Internationale", je vous invite sereinement à écouter les propos d'Eric Dénécé, directeur du Centre Français de Recherche Sur Le Renseignement, tenus sur LCI le 21.12.2016 .

Il est possible qu'ensuite vous vous réveilliez et ouvriez les yeux

Il est possible que vous compreniez enfin que ce conflit est bien plus compliqué que "bons contre méchants"

Il est possible que vous compreniez que vos indignations sont manipulées

Sinon, faites-moi penser à vous vendre la Tour Eiffel

 

 

#Alep : #EricDénécé dénonce la falsification de l'information par les #médias (LCI, 21/12/16, 23h37) #Syrie

Ajoutée le 21 déc. 2016

INTERVIEW INTEGRALE : https://www.youtube.com/watch?v=VDcbB...
Le 21 décembre 2016 sur LCI, Eric Dénécé (Directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement - CF2R) dénonçait la falsification par les médias français de la crise d'Alep.

"On est à mon sens sur une falsification de l'information qui est énorme. Bien sûr qu'on est sur une guerre civile en Syrie, mais ça ne concerne que 30% d'Alep, ce sont soit des civils qui sont pris en otage par des djihadistes, soit des gens qui refusent de quitter les quartiers parce qu'ils soutiennent ces mêmes djihadistes. On ne vous parle pas de tout ce qui se passe ailleurs en Syrie. On se fait rouler dans la farine avec Alep. Ca ne veut pas dire qu'il n'y a pas de victimes innocentes qui périssent (...) Seul 1/3 d'Alep est victime des bombardements, et j'insiste, c'est 1/3 de la ville dans lequel des jihadistes dangereux sont présents qui depuis des années tirent sur les quartiers chrétiens et le reste de la ville, ce dont on ne parle jamais. On ne parle pas non plus du massacre humanitaire que conduisent les Saoudiens aujourd'hui au Yémen où systématiquement des hôpitaux sont ciblés, des sites archéologiques détruits. Un de nos contacts qui est rentré du terrain l'autre jour nous disait qu'en Syrie, il y a des tas d'endroits où les choses se passent bien où on peut dîner dans la rue le soir dans les quartiers de Damas, aller au bord de la mer, donc le pays n'est pas à feu et à sang. Au Yémen, c'est totalement différent, il n'y a quasiment pas 1 km² qui ne soit pas bombardé par les Saoudiens, et on ne parle pas de cela. Dans les années 90, dans une ancienne colonie française (belge NDLR), le Congo, une guerre civile a fait 400 000 morts sur 4M d'habitants, soit 10% de la population. On n'en parle pas non plus. Aujourd'hui, le focus qui est mis sur la Syrie d'une part et sur Alep avec les désinformations qui les accompagnent est une falsification complète de la réalité, ce qui ne veut pas dire qu'on défende Bachar El Assad, ce qui ne veut pas dire qu'il n'y ait pas de victimes civiles qui disparaissent, mais il y a quelque chose d'extrêmement dangereux : pour un jeune islamiste aujourd'hui, la façon dont les médias occidentaux présentent la crise d'Alep est une motivation pour passer à l'action.

(Yves Calvi fait remarquer qu'Eric Dénécé tient les mêmes propos que les invités qu'il avait reçus la semaine précédente qui dénonçaient aussi la présentation biaisée de la crise d'Alep https://www.youtube.com/watch?v=k0XkD...)

La communauté Syrienne en France et dans d'autres pays européens est absolument scandalisée de voir la façon dont les médias présentent la situation. Nos médias en France sont suivistes du mainstream médiatique qui est impulsé et imposé par les médias anglo-saxons et par les médias arabes qui, eux, ont intérêt à présenter la situation en Syrie comme quelque chose d'absolument scandaleux. Et comme toujours, 300 000 morts dans cette guerre, 5 ans de guerre civile, c'est quelque chose d'horrible, 90 000 militaires tués, 70 000 personnes soutenant le régime ou en tout cas neutres massacrés, on nous présente les faits comme si Bachar avait tué 90% de la population, ce qui est inexact, ce qui ne veut pas dire que ce soit un saint.

(Nous participons à la naissance des djihadistes et des assassins de demain) en étant toujours en relation avec des Etats qui encouragent directement ou indirectement le djihadisme - par le wahhabisme notamment - comme l'Arabie Saoudite et le Qatar. Et de l'autre côté, sur ce qui se passe aujourd'hui à Alep, le fait de mettre le focus en montrant à tort que "les pauvres populations islamistes" de ces quelques quartiers d'Alep sont des victimes de l'Occident, on redonne du carburant à ceux qui dans nos banlieues ou à l'étranger considèrent que le peuple arabe dans le monde est victime de l'ostracisme occidental, et ça les pousse à passer à l'action."

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Pr le financement des rebelles en #Syrie, les #US sont fortement dépendants de l’argent saoudien [New York Times]

Pr le financement des rebelles en #Syrie, les #US sont fortement dépendants de l’argent saoudien [New York Times] | Infos en français | Scoop.it

Pour le financement des rebelles en #Syrie, les #US sont fortement dépendants de l’argent saoudien [New York Times] #OpérationSecrèteTimberSycamore

[Re-publication de cet article du 28 janvier 2016]

Important article du New-York Times, très peu repris…

Tout ceci ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant, surtout dans un grand média…

Source : The New York Times, le 23-01-2016.

Washington — Lorsque le Président Obama a secrètement autorisé la Central Intelligence Agency à commencer à armer les combattants rebelles de Syrie en 2013, l’agence d’espionnage savait qu’elle aurait un partenaire disposé à aider à financer l’opération clandestine. C’était le même partenaire sur lequel la CIA s’est appuyée pendant des décennies pour son argent et sa discrétion dans les conflits lointains : le royaume d’Arabie saoudite.

Depuis lors, la CIA et son homologue saoudienne maintiennent un accord inhabituel pour la mission d’entraînement des rebelles, à laquelle les Américains ont donné le nom de code Timber Sycamore. Avec cet accord, selon d’actuels et anciens hauts fonctionnaires, les Saoudiens fournissent à la fois des armes et de grosses sommes d’argent, et la CIA dirige l’entraînement des rebelles au maniement des fusils d’assaut AK-47 et des missiles antichars.

Le soutien aux rebelles syriens n’est que le chapitre en cours d’une relation qui dure depuis des dizaines d’années entre les services d’espionnage d’Arabie saoudite et les États-Unis, une alliance qui a traversé le scandale Iran-Contra, le soutien des moudjahidines contre les Soviétiques en Afghanistan et les combats par procuration en Afrique. Quelquefois, comme en Syrie, les deux pays ont travaillé de concert. D’autres fois, l’Arabie saoudite a simplement signé des chèques, souscrivant aux activités clandestines américaines.

Les secrets du royaume

Des décennies de coopération discrète

Les programmes conjoints d’armement et d’entraînement se poursuivent, auxquels d’autres nations du Moyen-Orient contribuent, alors que les relations entre les États-Unis et l’Arabie saoudite — et la position du royaume dans la région — fluctuent. Les liens traditionnels, pétrole bon marché et géopolitique, qui ont longtemps rapproché les pays se sont desserrés avec le déclin de la dépendance américaine au pétrole étranger et avec les mouvements discrets de l’administration Obama pour un rapprochement diplomatique avec l’Iran.

Et pourtant l’alliance persiste, maintenue à flot sur une mer d’argent saoudien et par une reconnaissance des intérêts propres de chacun. En plus des vastes réserves de pétrole de l’Arabie saoudite et de son rôle de repère spirituel pour le monde musulman sunnite, cette relation ancienne en matière de renseignement aide à comprendre pourquoi les États-Unis ont été réticents à critiquer ouvertement l’Arabie saoudite sur ses violations des droits de l’homme, son traitement des femmes et son soutien à la souche extrême de l’islam, le wahhabisme, qui a précisément inspiré plusieurs des organisations terroristes que combattent les États-Unis. L’administration Obama n’a pas publiquement condamné la décapitation, ce mois-ci, par l’Arabie saoudite, d’un religieux dissident chiite, le cheikh Nimr al-Nimr, qui avait défié la famille royale.

Même si les Saoudiens ont affirmé publiquement contribuer à l’armement de groupes rebelles en Syrie, l’étendue de leur participation à la campagne d’actions clandestines de la CIA et leur soutien financier direct n’ont pas été révélés. Des interviews d’une demi-douzaine responsables américains en poste et à la retraite, et des sources provenant de plusieurs pays du golfe Persique ont permis d’en reconstituer les détails. La plupart se sont exprimés sous couvert d’anonymat parce qu’ils n’étaient pas autorisés à parler du programme.

Dès que l’opération de la CIA a commencé, l’argent saoudien l’a soutenue.

« Ils ont compris qu’ils ont besoin de nous, et nous comprenons que nous avons besoin d’eux, » a déclaré Mike Rogers, originaire du Michigan, ancien membre républicain du Congrès et président du House Intelligence Committee quand l’opération de la CIA a commencé. M. Rogers a refusé de discuter des détails du programme classifié.

Les hauts fonctionnaires n’ont pas révélé le montant de la contribution saoudienne, bien plus importante que (...)

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#AFP #‎propagande‬ ‪‬ ‪#‎désinformation‬ ‪#‎médias‬ ‪#‎Syrie #Minbej #terrorisme #Syria #VOSGuerresNOSMorts

#AFP #‎propagande‬ ‪‬ ‪#‎désinformation‬ ‪#‎médias‬ ‪#‎Syrie #Minbej #terrorisme #Syria #VOSGuerresNOSMorts | Infos en français | Scoop.it

#‎propagande‬ ‪#‎France‬ ‪#‎désinformation‬ ‪#‎médias‬ ‪#‎Syrie #Syria #Siria ‬ :
L' ‪#‎AFP‬ - cette "Agence France Presse" à l'indépendance de plus en plus douteuse, ne fait pas mention , dans cette dépêche publiée ce soir à 22h41 où l'opposition syrienne demande à la Coalition de lever le pied sur les bombardements de civils dans le cadre de la lutte contre ‪#‎Daech‬ (une attaque a massacré, selon les sources confirmées, de 56 à 125 CIVILS dont des enfants .. mes propres sources me parlent de 200). que .. c'est l'aviation française qui a exécuté ces bombardements.
Cela s'appelle la presse de guerre, en d'autres termes la propagande via la désinformation de l'opinion publique-
Le gouvernement français, à nouveau, pousse vers le terrorisme les familles et proches des victimes INNOCENTES et essaie de le cacher à l'opinion publique
Ce terrorisme, sont-ce Hollande, Valls, Obama qui en sont victimes ?
Non, c'est nous : les civils
VOS guerres, NOS Morts

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Ecouter l'esssentiel,le juste #DickMarty s'exprimer notamment s/ #Syrie en 2015 à la #RTS avec @smattheydoret

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Ecouter l'esssentiel,le juste #DickMarty s'exprimer notamment s/ #Syrie en 2015 à la #RTS avec @smattheydoret

Dick Marty, ex-président de la Commission des droits de l'homme du Conseil de l'Europe, s'exprime sur l'enquête pour crimes contre l'humanité ouverte à Paris contre le régime syrien.

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Entente totale entre Moscou et Téhéran sur le sort d’ #Alep, selon des sources iraniennes - #ScarlettHADDAD #Syrie

Entente totale entre Moscou et Téhéran sur le sort d’ #Alep, selon des sources iraniennes - #ScarlettHADDAD #Syrie | Infos en français | Scoop.it

Entente totale entre Moscou et Téhéran sur le sort d’ #Alep, selon des sources iraniennes - #ScarlettHADDAD #Syrie

Scarlett Haddad, le 21.06.2016 pour l'Orient Le Jour

Les derniers développements sur le terrain en Syrie, notamment dans le rif d'Alep, suscitent de nombreuses questions. Surtout après les rumeurs sur des divergences profondes entre l'Iran et la Russie et après les tentatives d'assaut répétées des groupes de l'opposition, autour du Front al-Nosra, contre les forces du régime syrien et leurs alliés, qui ont fait 24 morts dans les rangs du Hezbollah (contre plus de 150 dans les rangs adverses). Des visiteurs libanais de retour d'Iran rapportent toutefois des données différentes. Ces visiteurs, qui ont rencontré de hauts responsables iraniens dans le cadre d'une visite d'information, affirment que la coordination entre les deux pays est totale et que l'accord entre l'Iran et la Russie sur la Syrie porte aussi bien sur les grandes lignes que sur les détails. Selon ces visiteurs, la confiance n'était pas au départ totale entre les deux parties, mais les deux visites de Vladimir Poutine à Téhéran, la première en 2013 lorsqu'il était Premier ministre et candidat à la présidence de son pays et la seconde il y a quelques mois, ont permis des discussions en profondeur avec l'ayatollah Khamenei.

Les Russes et les Iraniens sont donc désormais convaincus de la nécessité de maintenir l'État syrien et d'appuyer l'armée syrienne. Après avoir hésité sur ce point, les Russes ont admis le fait que le président syrien Bachar el-Assad est la tête de l'État et s'il est écarté c'est tout l'édifice qui menace de s'effondrer. Les Russes et les Iraniens sont donc désormais sur la même longueur d'onde à ce sujet. Les Iraniens ont de leur côté compris que les Russes veulent avoir une marge de manœuvre dans leurs négociations avec les États-Unis. Ils font des percées sur le terrain puis s'arrêtent dans l'espoir de relancer les négociations politiques (ce qui est en réalité une tactique américaine qu'ils ont reprise à leur compte). C'est dans cette optique que les Russes ont accepté la trêve proposée par les États-Unis en février et ils ont tenu à la préserver malgré les violations répétées des groupes de l'opposition, notamment dans le rif d'Alep. Mais après la perte par les forces du régime et leurs alliés de Tallet al-Iss puis de Khan Toman, les Iraniens ont estimé qu'il fallait faire le point au sujet de la stratégie adoptée. C'est donc à leur demande que s'est tenue à Téhéran une réunion tripartite regroupant les ministres de la Défense de la Russie, de l'Iran et de la Syrie.

Au cours de cette réunion qualifiée de cruciale, il a été convenu d'augmenter le rôle iranien sur le terrain syrien et plus même, la salle d'opération commune centrale a été placée sous le contrôle d'un Iranien (l'amiral Ali Chamakhani, le premier chef des gardiens de la révolution, devenu depuis conseiller du guide suprême pour les questions de la sécurité nationale), alors que jusque-là c'était un général russe qui en avait les commandes. L'idée des Iraniens était de jouer un rôle plus actif sur le terrain syrien et en particulier dans la région d'Alep, pour alléger les pressions exercées par les États-Unis et l'Union européenne sur les Russes. Ces derniers alternent en effet les pressions économiques, politiques et militaires (le déploiement des forces de l'Otan dans trois pays proches de la Russie notamment), et les appâts du genre : la promesse de donner un rôle aux Russes au Yémen... Les Iraniens ont donc mieux compris la position de la Russie et les deux pays sont en accord total sur le dossier syrien, même s'ils ont des divergences profondes sur d'autres sujets, comme l'attitude par rapport à Israël. La Russie a de son côté compris que le maintien du président Assad est une ligne rouge pour l'Iran et il faut préciser à cet égard que contrairement à ce qu'ils disent officiellement, les Américains ont adouci leur position sur ce point, en cherchant toutefois à priver Assad de ses prérogatives en proposant le principe de la désignation de 5 vice-présidents...

Les discussions se poursuivent, mais, toujours selon les Libanais de retour d'Iran, les Russes ont de plus en plus le sentiment d'avoir été roulés par les Américains qui n'ont pas tenu leurs promesses concernant, entre autres, la classification des groupes armés en Syrie. Ils seraient surtout opposés à la volonté américaine de retirer le Front al-Nosra de la liste des organisations terroristes. Selon les sources précitées, c'est pourtant le Front al-Nosra qui est le noyau de « l'Armée al-Fateh » qui combat actuellement dans le rif d'Alep et qui est derrière la dernière attaque de plus de 5 000 combattants venus de Turquie dans le secteur sud. Les mêmes sources affirment que cette fois il n'est plus possible de se taire et les Russes seraient enfin convaincus de la nécessité de mener une vaste contre-attaque dans la région d'Alep. La visite-surprise du ministre russe de la Défense à Damas il y a quelques jours et les images qui ont été distribuées de son entretien avec le président Assad alors qu'il était en tenue militaire sont un signe que les Russes ont voulu donner de l'imminence de la bataille. En principe, le timing de l'offensive avait été décidé après la fin du mois de jeûne, mais la dernière attaque de l'Armée du Fateh et de ses alliés, qui a fait de nombreuses victimes dans les rangs de l'armée syrienne et du Hezbollah, pourrait précipiter la riposte. Alep et ses environs restent l'enjeu principal sachant que c'est pratiquement une guerre mondiale qui se déroule dans cet espace géographique avec des interventions directes ou non de la plupart des puissances, en plus des forces locales.

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#Syrie :la désinformation est entrée dans l'ADN des #médias - #Antipresse   #SlobodanDespot #Siria #Syria #presse

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#Syrie: la désinformation est entrée dans l'ADN des #médias - #Antipresse   #SlobodanDespot

Dépêche d'agence sur les épouvantables attentats qui ont secoué la Syrie:

«Le régime syrien a été frappé en plein cœur hier par une série d'attentats revendiqués par le groupe djihadiste Etat islamique et qui ont fait 148 morts dans deux de ses fiefs de la région côtière.»

C'est si routinièrement ignoble, si ordinairement falsifié qu'on ne réagit même plus. Le public n'est qu'une oie qu'on gave. Et pourtant :

  • Ce n'est pas le régime qui est frappé au cœur, mais des gens. Qui aurait osé écrire : «Le gouvernement Hollande frappé au Bataclan?»

  • Ce ne sont pas des fiefs d'un clan ou d'une tribu, mais des villes faisant partie intégrante de l'Etat syrien, seul sujet reconnu en droit international.

  • Quels fiefs, d'ailleurs? La mort de 148 Syriens ne mérite même pas la mention des villes visées.

Si la presse syrienne avait titré en novembre dernier «130 morts dans un fief du régime Hollande», nos médias-tartuffes auraient dénoncé cette presse comme un vil out(..)

Bugaud Léonie Ferry Lola's curator insight, June 8, 2016 10:05 AM
A force de publier des articles sur des attentats en Syrie les informations véhiculées ne sont plus véridiques. Les journalistes ne semblent que donner une partie des données qu'ils ont en main car ils sont sans doute "blasés" par ces évènements. Pourtant on peut penser que c'est en réagissant ainsi que le problème de la Syrie passe au second plan et n'est plus une priorité pour les autorités.
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Pere Daniël, prêtre belge en #Syrie : Lettre Ouverte a #DidierReynders Ministre Belge des Aff.Etrangères(écrite le 11.3.16 ...) #terrorisme #Belgique

Pere Daniël, prêtre belge en #Syrie : Lettre Ouverte a #DidierReynders Ministre Belge des Aff.Etrangères(écrite le 11.3.16 ...) #terrorisme #Belgique | Infos en français | Scoop.it

Pere Daniël, prêtre belge en #Syrie : Lettre Ouverte a #DidierReynders Ministre Belge des Aff.Etrangères(écrite le 11.3.16 ...) #terrorisme #Belgique

 

LETTRE OUVERTE

 

A son Excellence Monsieur Didier Reynders Ministre Belge des Affaires Etrangères,

Excellence,

Permettez-moi, comme compatriote belge en Syrie, de me diriger vers vous pour vous informer sur ma situation et celle du peuple syrien, afin de vous demander la protection nécessaire dans la mesure que vous la pouvez donner.

En 2010 moi, Daniel Maes, père Prémontré de l’abbaye flamande Postel-Mol je suis arrivé en Syrie, au service de la communauté religieuse de Mar Yakub à Qâra, Qalamoun, Syrie. Malgré les préjugés et les méfiances, le contact avec le peuple et le pays m’a donné vraiment un choc culturel. C’est vrai, les libertés, personnelles politiques n’étaient pas si nombreuses ni désirées (ce qui a entre-temps profondément changé, à travers l’acceptation de plusieurs partis politiques). De l’autre côté, c’était une société harmonieuse où les différentes religions et groupes ethniques vivaient entre eux en paix pendant des siècles. L’hospitalité orientale était une qualité bien vécue et on vivait une sécurité que nous n’avons jamais connue dans notre pays. Le phénomène de vol et de vandalisme était quasi inexistant. Le pays n’avait pas de dettes et il n’y était pas de sans-logis. Au contraire, des centaines de milliers des refugiés d’autres pays étaient accueillis ici et entretenus comme les propres habitants. La vie journalière était bon marché. Les écoles, les universités, les hôpitaux étaient gratuits, même pour nous, les étrangers résidants dans une communauté syrienne.

Entretemps une terrible guerre a éclaté. Avec nos propres yeux nous avons vu comment cette révolte a commencé dans notre village et comment des étrangers (pas des syriens) ont organisé des manifestations contre le gouvernement. Eux même faisaient des photos et vidéos, qui étaient diffusées par la TV station Al Jazeera à Qatar, avec le message mensonger que tout le peuple était en révolte contre une dictature. Ils invitaient les jeunes du village de les rejoindre. Des meurtres et des attentats se multipliaient, une fois dans un milieu sunnite, et après dans un milieu chrétien pour faire croire qu’il s’agissait d’une revanche pour but de provoquer une guerre civile interne. Malgré toute tentative de déstabilisation les syriens sont restés unis. Comme une seule famille ils ont résisté à la provocation de la haine entre les différents groupes. Ensemble ils ont manifestés contre les terroristes de l’extérieur et contre les pays qui les soutenaient. Des centaines de milliers de victimes innocentes ont été tuées, dont principalement des soldats et des gens de la sécurité. Des écoles, des hôpitaux et l’infrastructure ont été détruits. Quelques millions de gens ont quitté le pays mais la plupart des réfugiés restaient dans le pays même. Ils ont déménagé vers une zone protégée par l’armée. Le gouvernement avait notamment décidé de ne pas protéger les puits de pétrole dans le désert, mais bien le peuple, y compris toutes les minorités. En novembre 2013 nous étions nous aussi la cible. Les attaques et les tirs étaient si forts qu’il n’y avait plus d’espoir de les survivre. Dieu merci, nous sommes tous restés en vie jusqu’ici, à une manière plus que miraculeuse, ainsi que le peuple de Qâra, grâce à l’armée. Puis l’intervention russe, à la demande du gouvernement syrien, a vraiment repoussé les groupes terroristes d’une manière efficace. Et le peuple syrien est très reconnaissant pour cette aide militaire. Les citoyens reprennent espoir, bien que le flux continue des djihadistes du monde entier, armés, entrainés et payés grassement, par des puissances extérieures.

Ainsi nous vivons la plus grande tragédie humanitaire d’après la deuxième guerre mondiale. Nous tâchons de faire le possible pour soulager les souffrances de chaque personne ou famille qui est en détresse. Avec notre communauté nous étions capables d’ériger trois centres d’aides humanitaires : à Damas, à Tartous et dans notre monastère à Qâra. En outre nous étions capables de distribuer récemment plus que 8.500 paquets d’aides humanitaires, une ambulance et le quatrième « hospitainer » (un très précieux hôpital mobile). C’est pourquoi, mère Agnès-Mariam, la fondatrice et supérieure de ce monastère, a reçu à Moscou dernièrement, au nom du monastère, le prix important Femida pour un engagement exceptionnel de paix et de justice. Bien sûr, cette aide n’est possible que grâce à nos innombrables bienfaiteurs, de quelques organisations internationales et de quelques pays comme les Pays-Bas, qui veulent nous aider.

Avec une grande confiance nous nous dirigeons maintenant vers vous pour demander de ne plus soutenir la désinformation grave des médias mais de reconnaître en toute honnêteté ce qui ce passe réellement en Syrie. N’oublions jamais l’exemple des tragédies récentes. Avec de gros mensonges des peuples et des pays ont été massacrés et détruits. Apparemment certains pouvoirs mondiaux voulaient avoir le pétrole, l’or, les banques et la réserve des armes. Aussi notre pays a activement aidé à transformé certains pays dans le chaos complet, comme nous les trouvons maintenant. Pourquoi?

La Syrie est un pays souverain, le berceau des civilisations les plus anciennes et de la plus précieuse foi chrétienne. Il a un gouvernement soutenu par une grande majorité du peuple avec toutes ses différentes religions et groupes ethniques, ses minorités et ses majorités, sa diversité. Il n’y a aucune loi qui permet à un étranger de s’ingérer en lieu et place du peuple lui-même. Toute intervention en dehors des accords internationaux est illégale et inhumaine. Et il appartient aussi exclusivement au peuple syrien de décider sur son future et son gouvernement. Nous attendons de vous que vous rejetez fermement toutes les manipulations et mensonges que vous avez diffusé pour légitimer le massacre du peuple et la destruction du pays. Est-ce-que le flux misérable des réfugiés doit encore s’agrandir ? Est-ce-que cela vous plait que tout un peuple soit précipité dans la plus grande misère et souffre sous des sanctions, qui ne sont rien d’autre que du terrorisme économique, à cause d’une pipe-line, à cause du pétrole ou du gaz, ou à cause du lieu stratégique extrêmement important ? La paix et la sécurité pour ce peuple exigent la préservation de l’intégrité territoriale, de l’indépendance, de l’unité nationale et de l’identité culturelle. En outre, la cessation actuelle des hostilités, bien que fragile, doit-elle être détruite par des nouvelles actions militaires illégales?

Excellence, un vrai homme d’état prépare l’avenir, il respecte les lois internationales, il reconnaît la souveraineté d’autres peuples comme il veut que son identité soit respectée et dont il est le serviteur (ce qui est en latin la signification du mot « « ministre »). Soyez courageux, prenez contact avec le gouvernement syrien, enlevez immédiatement toutes les sanctions et offrez votre soutien nécessaire et possible, de la part du peuple belge. Celui qui sert, au contraire, les intérêts des pouvoirs étrangers pour aider à massacrer des peuples innocents est un leader des terroristes, indigne d’ être nommé un politicien digne. Nous vous supplions de ne plus vous mettre à côté des meurtriers, mais à côté des victimes innocentes. Voilà, ce que nous, le peuple syriens et tant de gens de bonne volonté en Belgique et ailleurs attendent de vous. Nous tous, vous en serions très reconnaissants et l’histoire vous honorera comme quelqu’un qui mérite d’être nommé un vrai homme d’état.

Veuillez accepter nos sentiments de reconnaissance ensemble avec notre cri de cœur,

P. Daniel Maes (de Postel-Mol) – Deir Mar Yakub, Qâra, Syrië – 11 mars 2016

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