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LES MASQUES TOMBENT - Edito 12.04.13 @LeCourrier #Genève #Suisse #Offshore #EvasionFiscale #ParadisFiscaux

LES MASQUES TOMBENT - Edito 12.04.13 @LeCourrier #Genève #Suisse #Offshore #EvasionFiscale #ParadisFiscaux | Infos en français | Scoop.it
Juan Carlos Hernandez's insight:

#Genève #Suisse #Offshore #EvasionFiscale #ParadisFiscaux 
Editorial de Rachad Armanios pour le Courrier du 12.04.2013
photographie de Juan Carlos Hernandez intitulée "The Masquerade Is Over"

"
LES MASQUES TOMBENT

On savait que Genève était un bastion d’intermédiaires financiers administrant des sociétés offshore dans des paradis fiscaux. Cette semaine, Le Courrier a aidé à mesurer l’ampleur vertigineuse de cette pratique, en attirant l’attention sur un moteur de recherche livrant les noms de tout administrateur d’une société sise au Panama. Grâce au hacker britannique à qui l’on doit l’outil informatique, les masques de la pléthore d’avocats, politiciens, hommes d’affaires qui s’adonnent ou se sont adonnés à ce métier tombent. A eux, désormais, de rendre des comptes.
Pourquoi s’offusquer, puisque tout cela est parfaitement légal? Justement parce que cette pratique scandaleuse est juridiquement protégée et qu’il faut en finir au plus vite! Car elle permet dans une très large mesure aux clients de ces intermédiaires – qui restent, eux, encore dans l’ombre – de soustraire l’argent dû à l’Etat, en l’exilant sous des cieux plus cléments par la création de sociétés le plus souvent totalement fictives.
On connaissait la distinction toute helvétique entre évasion et fraude fiscale. Un artifice qui a fini par tomber en 2009 sous la pression étrangère. Désormais, c’est le concept d’«optimisation fiscale» qui est sous le feu des projecteurs.
Ce sport, qui consiste à naviguer le plus finement possible entre les législations nationales pour payer le moins d’impôts possible, ou pour échapper aux lois de son pays, est inscrit dans l’ADN du capitalisme mondial. Et helvétique en particulier: pour rappel, en 2008, la Confédération avait décidé de domicilier aux îles Caïman, paradis fiscal notoire, la société chargée de gérer les actifs toxiques d’UBS qu’elle avait rachetés. Ou comment recycler le fruit avarié des subprimes à la source même de sa putréfaction… Les autorités s’étaient finalement ravisées face au tollé.
Mais ces pratiques deviennent de plus en plus risquées. Ainsi, certains intermédiaires financiers suisses, protégés chez nous, pourraient un jour avoir des comptes à rendre à l’étranger si des juridictions (étasunienne ou française par exemple) mettaient à jour une complicité de leur part.
L’évidence commence à faire son chemin – les Etats, à commencer par la Suisse, ne devraient pas reconnaître des sociétés n’existant que via une boîte aux lettres. Une évolution due à la pression de la société civile: grâce aux fuites qui se multiplient, dont «Offshore Leaks», les athlètes de la fraude ont maintenant du souci à se faire. Mais avant tout, la crise a fait beaucoup. Vu leurs difficultés budgétaires, les Etats ne sont plus prêts à tolérer que leur fisc soit une vraie passoire – à tel point qu’en France, la réalité a dépassé la fiction quand Jérôme Cahuzac, le ministre responsable de la lutte contre la fraude fiscale et accessoirement socialiste, a été pris la main dans le sac! Ainsi, les Etats-Unis et l’Union européenne mettent la pression sur les paradis fiscaux comme la Suisse (tout en protégeant hypocritement les zones de non-droit sur leur territoire).
Mercredi, le Luxembourg a accepté l’échange automatique des données bancaires avec le reste de l’Union européenne, laissant la Suisse plus isolée que jamais. Sûre de devoir suivre ce chemin sous peu, celle-ci peut seulement espérer arracher des avantages en échange, comme le libre accès pour ses banques aux services financiers européens. Tout en faisant pression pour que la transparence soit la règle au niveau mondial.

article source : http://www.lecourrier.ch/107692/les_masques_tombent

voir aussi : 

- L’amour des avocats genevois pour Panama (http://www.lecourrier.ch/107631/l_amour_des_avocats_genevois_pour_panama)

- «Contourner l’impôt n’a rien de normal», interview de Carlo Sommaruga (http://www.lecourrier.ch/107665/contourner_l_impot_n_a_rien_de_normal )

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LES MASQUES TOMBENT - Edito 12.04.13 @LeCourrier #Genève #Suisse #Offshore #EvasionFiscale #ParadisFiscaux | Infos en français | Scoop.it
Juan Carlos Hernandez's curator insight, April 11, 2013 8:30 PM

#Genève #Suisse #Offshore #EvasionFiscale #ParadisFiscaux 
Editorial de Rachad Armanios pour le Courrier du 12.04.2013
photographie de Juan Carlos Hernandez intitulée "The Masquerade Is Over"

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LES MASQUES TOMBENT

On savait que Genève était un bastion d’intermédiaires financiers administrant des sociétés offshore dans des paradis fiscaux. Cette semaine, Le Courrier a aidé à mesurer l’ampleur vertigineuse de cette pratique, en attirant l’attention sur un moteur de recherche livrant les noms de tout administrateur d’une société sise au Panama. Grâce au hacker britannique à qui l’on doit l’outil informatique, les masques de la pléthore d’avocats, politiciens, hommes d’affaires qui s’adonnent ou se sont adonnés à ce métier tombent. A eux, désormais, de rendre des comptes.
Pourquoi s’offusquer, puisque tout cela est parfaitement légal? Justement parce que cette pratique scandaleuse est juridiquement protégée et qu’il faut en finir au plus vite! Car elle permet dans une très large mesure aux clients de ces intermédiaires – qui restent, eux, encore dans l’ombre – de soustraire l’argent dû à l’Etat, en l’exilant sous des cieux plus cléments par la création de sociétés le plus souvent totalement fictives.
On connaissait la distinction toute helvétique entre évasion et fraude fiscale. Un artifice qui a fini par tomber en 2009 sous la pression étrangère. Désormais, c’est le concept d’«optimisation fiscale» qui est sous le feu des projecteurs.
Ce sport, qui consiste à naviguer le plus finement possible entre les législations nationales pour payer le moins d’impôts possible, ou pour échapper aux lois de son pays, est inscrit dans l’ADN du capitalisme mondial. Et helvétique en particulier: pour rappel, en 2008, la Confédération avait décidé de domicilier aux îles Caïman, paradis fiscal notoire, la société chargée de gérer les actifs toxiques d’UBS qu’elle avait rachetés. Ou comment recycler le fruit avarié des subprimes à la source même de sa putréfaction… Les autorités s’étaient finalement ravisées face au tollé.
Mais ces pratiques deviennent de plus en plus risquées. Ainsi, certains intermédiaires financiers suisses, protégés chez nous, pourraient un jour avoir des comptes à rendre à l’étranger si des juridictions (étasunienne ou française par exemple) mettaient à jour une complicité de leur part.
L’évidence commence à faire son chemin – les Etats, à commencer par la Suisse, ne devraient pas reconnaître des sociétés n’existant que via une boîte aux lettres. Une évolution due à la pression de la société civile: grâce aux fuites qui se multiplient, dont «Offshore Leaks», les athlètes de la fraude ont maintenant du souci à se faire. Mais avant tout, la crise a fait beaucoup. Vu leurs difficultés budgétaires, les Etats ne sont plus prêts à tolérer que leur fisc soit une vraie passoire – à tel point qu’en France, la réalité a dépassé la fiction quand Jérôme Cahuzac, le ministre responsable de la lutte contre la fraude fiscale et accessoirement socialiste, a été pris la main dans le sac! Ainsi, les Etats-Unis et l’Union européenne mettent la pression sur les paradis fiscaux comme la Suisse (tout en protégeant hypocritement les zones de non-droit sur leur territoire).
Mercredi, le Luxembourg a accepté l’échange automatique des données bancaires avec le reste de l’Union européenne, laissant la Suisse plus isolée que jamais. Sûre de devoir suivre ce chemin sous peu, celle-ci peut seulement espérer arracher des avantages en échange, comme le libre accès pour ses banques aux services financiers européens. Tout en faisant pression pour que la transparence soit la règle au niveau mondial.

article source : http://www.lecourrier.ch/107692/les_masques_tombent

voir aussi : 

- L’amour des avocats genevois pour Panama (http://www.lecourrier.ch/107631/l_amour_des_avocats_genevois_pour_panama)

- «Contourner l’impôt n’a rien de normal», interview de Carlo Sommaruga (http://www.lecourrier.ch/107665/contourner_l_impot_n_a_rien_de_normal )