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Pour le financement des rebelles en #Syrie, les #US sont fortement dépendants de l’argent saoudien [New York Times] #OpérationSecrèteTimberSycamore

[Re-publication de cet article du 28 janvier 2016]

Important article du New-York Times, très peu repris…

Tout ceci ça va sans dire, mais ça va mieux en le disant, surtout dans un grand média…

Source : The New York Times, le 23-01-2016.

Washington — Lorsque le Président Obama a secrètement autorisé la Central Intelligence Agency à commencer à armer les combattants rebelles de Syrie en 2013, l’agence d’espionnage savait qu’elle aurait un partenaire disposé à aider à financer l’opération clandestine. C’était le même partenaire sur lequel la CIA s’est appuyée pendant des décennies pour son argent et sa discrétion dans les conflits lointains : le royaume d’Arabie saoudite.

Depuis lors, la CIA et son homologue saoudienne maintiennent un accord inhabituel pour la mission d’entraînement des rebelles, à laquelle les Américains ont donné le nom de code Timber Sycamore. Avec cet accord, selon d’actuels et anciens hauts fonctionnaires, les Saoudiens fournissent à la fois des armes et de grosses sommes d’argent, et la CIA dirige l’entraînement des rebelles au maniement des fusils d’assaut AK-47 et des missiles antichars.

Le soutien aux rebelles syriens n’est que le chapitre en cours d’une relation qui dure depuis des dizaines d’années entre les services d’espionnage d’Arabie saoudite et les États-Unis, une alliance qui a traversé le scandale Iran-Contra, le soutien des moudjahidines contre les Soviétiques en Afghanistan et les combats par procuration en Afrique. Quelquefois, comme en Syrie, les deux pays ont travaillé de concert. D’autres fois, l’Arabie saoudite a simplement signé des chèques, souscrivant aux activités clandestines américaines.

Les secrets du royaume

Des décennies de coopération discrète

Les programmes conjoints d’armement et d’entraînement se poursuivent, auxquels d’autres nations du Moyen-Orient contribuent, alors que les relations entre les États-Unis et l’Arabie saoudite — et la position du royaume dans la région — fluctuent. Les liens traditionnels, pétrole bon marché et géopolitique, qui ont longtemps rapproché les pays se sont desserrés avec le déclin de la dépendance américaine au pétrole étranger et avec les mouvements discrets de l’administration Obama pour un rapprochement diplomatique avec l’Iran.

Et pourtant l’alliance persiste, maintenue à flot sur une mer d’argent saoudien et par une reconnaissance des intérêts propres de chacun. En plus des vastes réserves de pétrole de l’Arabie saoudite et de son rôle de repère spirituel pour le monde musulman sunnite, cette relation ancienne en matière de renseignement aide à comprendre pourquoi les États-Unis ont été réticents à critiquer ouvertement l’Arabie saoudite sur ses violations des droits de l’homme, son traitement des femmes et son soutien à la souche extrême de l’islam, le wahhabisme, qui a précisément inspiré plusieurs des organisations terroristes que combattent les États-Unis. L’administration Obama n’a pas publiquement condamné la décapitation, ce mois-ci, par l’Arabie saoudite, d’un religieux dissident chiite, le cheikh Nimr al-Nimr, qui avait défié la famille royale.

Même si les Saoudiens ont affirmé publiquement contribuer à l’armement de groupes rebelles en Syrie, l’étendue de leur participation à la campagne d’actions clandestines de la CIA et leur soutien financier direct n’ont pas été révélés. Des interviews d’une demi-douzaine responsables américains en poste et à la retraite, et des sources provenant de plusieurs pays du golfe Persique ont permis d’en reconstituer les détails. La plupart se sont exprimés sous couvert d’anonymat parce qu’ils n’étaient pas autorisés à parler du programme.

Dès que l’opération de la CIA a commencé, l’argent saoudien l’a soutenue.

« Ils ont compris qu’ils ont besoin de nous, et nous comprenons que nous avons besoin d’eux, » a déclaré Mike Rogers, originaire du Michigan, ancien membre républicain du Congrès et président du House Intelligence Committee quand l’opération de la CIA a commencé. M. Rogers a refusé de discuter des détails du programme classifié.

Les hauts fonctionnaires n’ont pas révélé le montant de la contribution saoudienne, bien plus importante que (...)