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#OlivierBerruyer, propriétaire du #blog #LesCrises : "Faites-nous confiance, on va vous dire ce qui est vrai !" - Polony.tv - 20.01.2018  #Informations #Médias #FakeNews #FactChecking #Internet

#OlivierBerruyer, propriétaire du #blog #LesCrises : "Faites-nous confiance, on va vous dire ce qui est vrai !" - Polony.tv - 20.01.2018  #Informations #Médias #FakeNews #FactChecking #Internet | Infos en français | Scoop.it

#OlivierBerruyer, propriétaire du #blog #LesCrises : "Faites-nous confiance, on va vous dire ce qui est vrai !" - Polony.tv - 20.01.2018 #Informations #Médias #FakeNews #FactChecking #Internet

Actuaire, Olivier Berruyer est aussi co-fondateur des Econoclastes et auteur du blog Les-Crises.fr. Il décrypte la volonté du pouvoir de lutter contre les fake-news et en analyse les enjeux.

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#MarcDugain et #ChristopheLabbé - On n'est pas couché 23 avril 2016 #ONPC #LHommeNu #surveillance #bigdata

#MarcDugain et #ChristopheLabbé - On n'est pas couché 23 avril 2016 #ONPC #LHommeNu #surveillance #bigdata

Ajoutée le 23 avr. 2016

Marc Dugain et Christophe Labbé sont venus présenter leur livre "L'homme nu - La dictature invisible du numérique".

On n'est pas couché
23 avril 2016
Laurent Ruquier avec Léa Salamé & Yann Moix
France 2
#ONPC

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#Censure automatique, taxe sur les liens, l’ #Europe s’attaque à #Internet pour étendre le #copyright

#Censure automatique, taxe sur les liens, l’ #Europe s’attaque à #Internet pour étendre le #copyright

Merci à La Quadrature du Net pour leurs informations et leur disponibilité.

Le projet de directive de l’UE prévoit (1) de créer un droit de propriété sur LES LIENS. Oui, vous avez bien lu ! Le but est de pouvoir rendre payant le partage d’un lien (avec sa petite image et ses 2-3 premières lignes d’un article).

Contre le fonctionnement de base d’internet qui a besoin de partager des liens, Il faudrait donc payer pour simplement partager un lien vers un article d’une agence de presse, article pourtant disponible gratuitement lui même.

Cette directive est censée permettre aux sites de presse de se financer par la taxe sur les gros agrégateurs comme google news, mais :
La directive ne restreint pas la taxe à payer à ces agrégateurs, ça pourra donc en droit concerner n’importe quel partage de n’importe qui
Des mesures semblables en Espagne et en Allemagne ont été un gros échec.

Cette directive prévoit également (2) de généraliser les robots qui scannent le contenu avant publication pour vérifier s’il n’y a pas un mini bout sous copyright, comme ça se fait déjà sur youtube, à toutes les plateformes (facebook, twitter, etc.).

Il faudra donc que votre vidéo de mariage n'ait pas un bout trop clair de telle ou telle musique sous copyright… sinon, comme les youtubeurs en font déjà l’expérience, vous vous ferez rappeler au bon droit du copyright.

A l’opposé de ce projet, ce qu’il faudrait est de reconnaître un droit de citation d’extraits qui permettent l’illustration, la parodie, la critique par l’utilisation gratuites des petits extraits, selon la logique du “fair use”. Par exemple, on devrait pouvoir utiliser 15 secondes de musique d’un film sous copyright pour mettre en fond d’un extrait de c film qu’on commente dans une vidéo.

Profitions de la campagne pour interpeller non seulement les députés européens sur https://act1.openmedia.org/SaveTheLink / (ça prend 30 secondes) mais aussi pour interpeller les candidats à la présidentielle sur ce qu’ils sont prêt à faire pour défendre la liberté d’internet.

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Toujours plus de #surveillance en ligne - News360x

Toujours plus de #surveillance en ligne - News360x | Infos en français | Scoop.it

Toujours plus de #surveillance en ligne - News360x

Êtes-vous surveillés sur Internet ? Plus encore que vous ne le croyez. Certains sites réussissent même à obtenir de votre ordinateur le niveau d’énergie qui reste dans votre pile. Le million de sites les plus populaires du monde anglophone : c’est ce qu’a passé au crible un outil créé sur mesure (et disponible en accès (..)

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#MarcDugain & #ChristopheLabbé s/ #livre "La Dictature Invisible du #Numérique "- 23.04.16 #ONPC 29 mn #surveillance

#MarcDugain & #ChristopheLabbé s/ #livre "La Dictature Invisible du #Numérique "- 23.04.16 #ONPC 29 mn #surveillance

Ajoutée le 23 avr. 2016

Marc Dugain et Christophe Labbé sont venus présenter leur livre "L'homme nu - La dictature invisible du numérique".

On n'est pas couché
23 avril 2016
Laurent Ruquier avec Léa Salamé & Yann Moix
France 2
#ONPC

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#excellent EDITO :: :: Dracula pulvérisé #Acta #Internet #LibertésPubliques #Brevets #BigPharma #Art

#excellent EDITO ::  :: Dracula pulvérisé #Acta #Internet #LibertésPubliques #Brevets #BigPharma #Art | Infos en français | Scoop.it

Dracula pulvérisé
VENDREDI 06 JUILLET 2012
Christophe Koessler
Rien de tel pour un traité inique que d’être exposé à la lumière. Pareil à des vampires, certains pactes internationaux, comme l’Accord multilatéral sur l’investissement (AMI, 1998), la Zone de libre échange des Amériques (ALCA), et aujourd’hui l’Accord commercial anti-contrefaçon (ACTA), s’évanouissent lorsque leur contenu est éventé auprès des opinions publiques. Mercredi, le parlement européen a fini par mettre son veto définitif à la ratification par l’Union européenne de l’ACTA. Cette convention était négociée depuis trois ans dans le plus grand secret, hors de tout cadre démocratique, par une poignée de pays, dont la Suisse, en étroite collaboration avec les trusts pharmaceutiques et les lobbies de l’industrie du divertissement. L’enterrement de première classe que vient de lui réserver l’UE représente une victoire importante pour les partisans des libertés individuelles et de l’accès pour tous à la santé.
Informés par des «fuites», les ONG défendant le droit d’accès aux médicaments et les défenseurs d’un internet libre dénonçaient depuis deux ans, outre la méthode autocratique employée par les gouvernements, les principales clauses de ce traité: d’une part, l’attribution aux fournisseurs d’accès internet d’un rôle de contrôle des internautes, envisagée comme la constitution d’une police privée du Net menaçant la liberté d’expression. De l’autre, le renforcement des droits des brevets sur les médicaments, menaçant l’approvisionnement en remèdes génériques accessibles aux personnes atteintes de maladies graves dans les pays pauvres.
Cette victoire sur l’opacité et les manigances est le résultat d’une vaste campagne de la société civile pour informer la population et exercer une pression sur les politiques. Au début de l’année, de nombreuses manifestations ont été organisées à travers le monde pour défendre un internet libre. Les mobilisations dans les pays de l’Est ont été particulièrement remarquables. Plus largement, une pétition contre l’accord a réuni plus de 2 millions de signatures au niveau européen.
Mais Dracula n’a pas dit son dernier mot. D’autres chemins sont envisageables pour les transnationales. Par exemple, la voie bilatérale – un pays puissant peut en contraindre un petit par toutes sortes de pressions. Ou de manière plus pernicieuse encore: le G8, le groupe des huit pays les plus riches, entend mettre au point les «meilleures pratiques» de lutte contre la contrefaçon, pour les imposer ensuite au monde entier. La vigilance est de mise, en particulier en Suisse, où nos autorités tentent d’instaurer des clauses favorables à Novartis, Roche et consorts dans leurs accords de libre échange avec les Etats du Sud.
Certes, dans le domaine artistique, il convient de trouver de nouveaux modèles de rémunération pour permettre aux créateurs de vivre de leur travail. La solution n’est certainement pas à chercher du côté des magnats du disque et du cinéma. Et si on consultait les artistes?

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Le World Socialist Web Site appelle à une coalition de sites web socialistes et antiguerre pour contrer la #censure sur #Internet  - #endcensorship #fakenews #leurre #ChrisHedges #DavidNorth

Le World Socialist Web Site appelle à une coalition de sites web socialistes et antiguerre pour contrer la #censure sur #Internet  - #endcensorship #fakenews #leurre #ChrisHedges #DavidNorth | Infos en français | Scoop.it

Le World Socialist Web Site appelle à une coalition de sites web socialistes et antiguerre pour contrer la #censure sur #Internet - #endcensorship #fakenews #leurre #ChrisHedges #DavidNorth

Le WSWS a organisé une discussion en direct entre David North et Chris Hedges qui a passé en revue le contexte politique de la censure d'Internet et les actions qui sont nécessaires pour une riposte efficace.

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Les articles en ligne de plus en plus uniformes, par #AFP #medias #journalisme #internet  - Les Crises

Les articles en ligne de plus en plus uniformes, par #AFP #medias #journalisme #internet  - Les Crises | Infos en français | Scoop.it

Les articles en ligne de plus en plus uniformes, par #AFP #medias #journalisme #internet  - Les Crises

Les articles en ligne se ressemblent de plus en plus: 64% des contenus sont de purs copier-coller d’autres articles, en particulier de dépêches AFP, selon une étude.

Les articles en ligne se ressemblent de plus en plus: 64% des contenus sont de purs copier-coller d’autres articles, en particulier de dépêches AFP, selon une étude portant sur 2,5 millions d’articles en 2013, publiée mercredi par l’INA.

En utilisant les techniques du “big data”, les chercheurs Julia Cagé (par ailleurs membre du conseil d’administration de l’AFP), Nicolas Hervé et Marie-Luce Viaud ont suivi le circuit de l’info pour 25.000 événements de l’année – c’est-a-dire des faits marquants rapportés par au moins un média. Et ce sur la production de 86 grands médias.

Ils ont ainsi pu déterminer quel média publiait le premier un article sur un événement, après quel délai d’autres lui emboîtaient le pas et quelle était la part de contenu original dans leurs copie.

Premier constat : l’information se propage très rapidement. Il faut en moyenne moins de trois heures (175 minutes) pour qu’un événement couvert par un site le soit aussi par un autre. La moitié des événements donne lieu à des reprises en seulement 25 minutes et un quart en 230 secondes, généralement des reprises de dépêches AFP.

Une fois sur deux, l’AFP a été la première à publier l’information sur un événement, reprise ensuite par d’autres médias après 25 minutes en moyenne.

En revanche, quand un événement est rapporté par un “pure player”, il faut en moyenne près de 7 heures pour qu’il soit repris par un concurrent ou l’AFP – le temps de chercher une confirmation.

Forte de la plus grosse rédaction d(..)

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#RDLS14 - FRANCE INTER, TRUMP ET LA CHINE, FILLON ET INTERNET, LE CAC40 SE GAVE #Mélenchon #JLM2017

#RDLS14 - FRANCE INTER, TRUMP ET LA CHINE, FILLON ET INTERNET, LE CAC40 SE GAVE #Mélenchon #JLM2017

Ajoutée le 13 janv. 2017

Dans ce 14e épisode de la revue de la semaine, Jean-Luc Mélenchon évoque quatre sujets : Donald Trump et les relations américaines avec la Chine et la Russie, François Fillon qui dit qu'il n'y aurait pas internet en France sans lui, le CAC 40 qui se gave et enfin France inter qui a failli supprimer la chaîne youtube de Jean-Luc Mélenchon...

***LE SOMMAIRE***
00:00 : France Inter a failli supprimer la chaîne de Jean-Luc Mélenchon
03:15 : Pas d'internet sans François Fillon ?
04:28 : Donald Trump et les relations américaines avec la Chine et la Russie
15:35 : Le CAC 40 se gave
18:05 : Fin et conclusion

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#France Comment les services de renseignement ont mis en place une #surveillance générale du Net dès 2009 #Sarkozy

#France Comment les services de renseignement ont mis en place une #surveillance générale du Net dès 2009 #Sarkozy | Infos en français | Scoop.it

#France Comment les services de renseignement ont mis en place une #surveillance générale du Net dès 2009 #Sarkozy

Mediapart

6 juin 2016 | Par Jérôme Hourdeaux

Bien avant les révélations d'Edward Snowden, la France avait mis en place un dispositif de surveillance automatisé de son réseau internet via l'installation de sondes sur l'ensemble du réseau ADSL. Ce programme, baptisé « IOL » pour Interceptions obligatoires légales, permettait de détourner le trafic d'un usager en entrant simplement son identifiant. Il permettait également de collecter « en temps réel », et potentiellement en masse, les métadonnées, pratique pourtant non autorisée à l'époque.

« Moi, assis derrière mon bureau, j’avais certainement l’autorité pour placer sur écoute n’importe qui, vous, votre comptable, un juge fédéral, ou même le président des États-Unis si j’avais un mail personnel. » Ce témoignage, devenu historique, livré par Edward Snowden à Glenn Greenwald en juin 2013 avait provoqué un véritable séisme, symbolisant en une phrase l’étendue des pouvoirs de la NSA, l'agence de sécurité américaine. Il avait suscité, partout dans le monde, des réactions indignées. Ce que l’on sait moins, c’est que le dispositif décrit par le lanceur d’alerte n’était pas si innovant que cela et que d’autres pays, en l'espèce la France, disposaient déjà depuis plusieurs années d’outils similaires dont certains étaient, en théorie, encore interdits.

Certes, les services de renseignement français n’ont jamais disposé des mêmes moyens que leurs homologues américains. Mais plusieurs documents et témoignages recueillis par Mediapart et Reflets montrent que le gouvernement a mis en place, à partir de 2009, un dispositif d’écoute de grande ampleur, reposant sur l’installation de « sondes » chez les fournisseurs d’accès à Internet, permettant d’intercepter n’importe quel flux de données de manière automatisée.

Ce programme français, baptisé « IOL » pour « Interceptions obligatoires légales », fonctionnait peu ou prou comme celui décrit par Edward Snowden. À la différence qu’il ne permettait pas exactement de mettre « n’importe qui » sur écoute. « IOL » n’était pas un programme clandestin, mais s’inscrivait dans le cadre de la procédure d’autorisation des écoutes administratives. Ses cibles, après avoir été déterminées par les services demandeurs, étaient ensuite transmises pour validation au Groupement interministériel de contrôle (GIC), organe dépendant du premier ministre et chargé de mettre en œuvre les écoutes.

Mais techniquement, les services français n’avaient pas à rougir de leurs collègues américains. Concrètement, IOL reposait sur l’installation de « sondes » sur le réseau, plus précisément sur les « DSLAM », des boîtiers permettant de relier un groupe de lignes téléphoniques au réseau internet en ADSL. Ces sondes effectuent en permanence une « analyse du trafic », assurant ainsi une surveillance passive du réseau. Lorsqu’une cible était validée par le GIC, il suffisait d’entrer dans un logiciel un identifiant lui correspondant. Dès que celui-ci était repéré dans le flux, la sonde déterminait l’adresse IP, permettant de localiser le lieu de connexion et de détourner le trafic associé vers un « monitoring center ».

Un projet de guide de configuration de ces sondes, datant de 2009, alors que le dispositif était en cours de développement, que Mediapart et Reflets ont pu consulter, résume leur fonctionnement. « L’interception est fondée sur une liste contenant les identifiants des cibles. L’application détermine l’adresse IP d’une cible, dont l’un au moins des identifiants a été reconnu dans le trafic analysé par la sonde », explique Qosmos. Une fois la cible repérée dans le flux de communication, « les sondes IOL remontent le trafic intercepté (…) vers un Mediation Device qui le convertit (…) avant l’envoi au Monitoring Center ».

Si la procédure respecte la loi concernant les écoutes, le dispositif technique d’IOL est juridiquement beaucoup plus problématique qu’il n’y paraît. En effet, les sondes installées par les fournisseurs d’accès fonctionnaient en analysant « en temps réel » le trafic et donc les « données de connexion » ou métadonnées, c’est-à-dire les données entourant un paquet d’informations. Pour un mail, par exemple, ces métadonnées seront par exemple les identifiants de l’expéditeur et du récepteur, la date et l’heure de l’envoi, la longueur du message… Ces dernières années, l’analyse de ces métadonnées est devenue une priorité pour les services qui espèrent, grâce à l’application d’algorithmes, détecter dans la masse de métadonnées les « signaux faibles », c’est-à-dire les traces laissées en ligne par leurs cibles. En résumé, plutôt que de miser sur le renseignement humain, les services espèrent détecter les terroristes en analysant de manière automatique leurs interactions en ligne, leurs visites de sites, échanges de mails…

Or, au moment de l’installation du dispositif IOL, la collecte en temps réel de ces données de connexion était strictement interdite. Le régime alors en vigueur avait été fixé par la loi antiterroriste du 23 janvier 2006. Celle-ci permettait la consultation des métadonnées mais a posteriori, chez les opérateurs qui avaient l’obligation de les conserver durant une année. L’analyse « en temps réel » des métadonnées et sur « sollicitation du réseau » n’a officiellement été autorisée que par l’article 20 de la loi de programmation militaire votée en décembre 2013 et dont le décret d’application n’a été publié qu’un an plus tard, le 26 décembre 2014. Ce n’est donc qu’à compter du 1er janvier 2015 que les services ont eu le droit de piocher immédiatement dans les métadonnées.

Des pratiques "a-légales"

Que faisaient les services de ces métadonnées ? Étaient-elles traitées ? Par qui et sur quel fondement juridique ? Contactés, ni le cabinet du premier ministre, ni la société Qosmos ou les opérateurs concernés n’ont répondu à nos questions. Un ancien haut cadre d’un fournisseur d’accès nous confirme pourtant que les métadonnées étaient bien collectées « en temps réel, à distance ». C’était d’ailleurs « tout l’intérêt de cet outil par rapport aux dispositifs historiques pour l'interception de données qui reposaient sur des sondes avec stockage temporaire », précise-t-il.

Au niveau juridique, un contournement de la loi n’aurait rien de surprenant : le contrôle des interceptions de métadonnées était, en 2009, particulièrement léger. La loi du 23 janvier 2006 avait en effet confié leur autorisation à une « personne qualifiée » dépendant du ministre de l’intérieur, le contrôle de la Commission nationale de contrôle des interceptions de sécurité (CNCIS) n’intervenant qu’a posteriori. Au mois de novembre 2014, le président de la CNCIS, Jean-Marie Delarue, s’était par ailleurs lui-même alarmé devant des députés du manque de contrôle des interceptions de métadonnées. Regrettant que ce contrôle ne s’exerce qu’après coup, il s’interrogeait également sur « l’indépendance » d’une « personne qualifiée » dépendant du ministère de l’intérieur qui, lui-même, fait partie des demandeurs d’interceptions.

Ces inquiétudes étaient d’autant plus fondées que les années 2008-2009-2010 semblent avoir été une période d’intenses activités pour les opérations « a-légales » des services. En septembre 2010, Le Canard enchaîné puis Le Monde avaient par exemple révélé que Jean-Paul Faugère, directeur de cabinet du premier ministre d’alors, François Fillon, avait signé un courrier classé « confidentiel défense » autorisant les services à se procurer les « données techniques » téléphoniques, c’est-à-dire les « fadettes », directement chez les opérateurs, en passant outre le contrôle de la CNCIS. De son côté, au mois de juillet 2015, L’Obs avait révélé l’existence d’un décret secret signé en 2008 autorisant la DGSE, le renseignement extérieur, à se brancher directement sur les câbles transatlantiques afin d’espionner les communications internationales.

Concernant le dispositif IOL, ses sondes avaient été déployées chez les principaux fournisseurs d’accès à Internet, « soit près de 99 % du trafic résidentiel », nous indique une source interne. Chaque opérateur avait la liberté, dans le cadre de la convention passée avec le GIC, de choisir son propre prestataire. Mais une partie de ce marché a été emportée par le leader du secteur, la société Qosmos à qui Mediapart et Reflets ont déjà consacré plusieurs enquêtes. Qosmos est notamment connue pour être visée par une information judiciaire pour complicité d’actes de torture en Syrie. La justice reproche à la société d’avoir participé à la vente d’un système d’espionnage à Bachar al-Assad et essaye de déterminer si ses sondes ont bien été opérationnelles et ont permis l’arrestation d’opposants torturés. Dans le cadre de cette procédure, la société a été placée sous le statut de témoin assisté au mois d’avril dernier.

Le produit phare de Qosmos, celui vendu à la Syrie, est le ixM-LI (pour Legal Interception). Et c’est également celui fourni dans le cadre du projet IOL. Selon nos informations, le dispositif IOL a commencé à être imaginé dès 2005, avec la rédaction d’un cahier des charges en 2006, des tests en 2007 et enfin un déploiement au cours de l’année 2009. Des documents internes de Qosmos que Mediapart et Reflets ont pu consulter montrent que, en 2012, la société livrait un « patch », c’est-à-dire un correctif ou une mise à jour, pour la version « 2.1.3 » de la sonde « ixM-IOL ». Par ailleurs, toujours en 2012, les policiers travaillant sur l’affaire de la vente de sondes au régime de Bachar al-Assad avaient tenté d’obtenir la liste des clients de Qosmos. Quatre d’entre eux étaient classés « confidentiel défense » et désignés uniquement sous des noms de code. L’un d’eux était « IOL ». L’ancien haut cadre d’un opérateur nous confirme que le programme était bien encore actif en 2013-2014. En revanche, le dispositif a de fortes chances d’être ensuite devenu obsolète, tout d’abord pour des raisons techniques liées à l’évolution du réseau internet. Ensuite en raison du vote de la loi sur le renseignement, instituant le dispositif des boîtes noires.

La révélation de l’existence de ce programme confirme en tout cas deux choses. Tout d’abord, comme l’a revendiqué le gouvernement lui-même, les différentes lois sécuritaires votées ces dernières années (LPM, loi sur le renseignement, loi sur les communications internationales…) ne faisaient que donner un cadre légal à des techniques qualifiées par l’euphémisme « a-légales », mais en réalité non autorisées par la loi. Ensuite, les autorités n’hésitent pas à pratiquer, dans ce domaine, le double langage. Alors que les liens entre les autorités françaises et des sociétés telles que Qosmos ont été à plusieurs reprises révélés par la presse, que ce soit à travers le projet IOL ou le projet Kairos, ces programmes n’ont jamais été évoqués, ne serait-ce que dans leurs grandes lignes, lors des débats parlementaires.

Une anecdote, relayée par Reflets au mois de novembre 2014, est symbolique de ce jeu de dupes. Le président de la commission des lois, président de la délégation parlementaire du renseignement, futur artisan de la loi sur le renseignement et désormais ministre de la justice, Jean-Jacques Urvoas, avait été l’invité d’une table ronde organisée par la Commission parlementaire sur les libertés à l’âge du numérique à laquelle participait le directeur de Mediapart, Edwy Plenel. Ce dernier avait interrogé le député sur les liens entre l’État et la société Qosmos après la publication d’une première enquête sur ce sujet. « Je n’ai jamais rencontré, depuis que je suis (…) président de la délégation parlementaire au renseignement, cette structure, je n’ai jamais entendu qu’elle soit un prestataire de qui que ce soit, en tout cas pas pour les organes qu’il m’arrive de fréquenter », avait répondu Jean-Jacques Urvoas.

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Etude observe que #surveillance s/ #internet des citoyens engendre #autocensure & favorise penseé dominante

​Etude observe que #surveillance s/ #internet des citoyens engendre #autocensure & favorise penseé dominante

Rue 89

Par Claire Richard Journaliste. Publié le 03/04/2016 à 10h32
(...)

« Pour la majorité des participants, la probabilité d’exprimer son opinion dans un climat hostile diminuait significativement lorsqu’un rappel de la surveillance du gouvernement avait été lu. »

La chercheuse souligne :

« Cette étude est la première à donner des preuves empiriques que les programmes de surveillance en ligne peuvent menacer l’expression des opinions minoritaires, et contribuer à renforcer l’opinion dominante. »

Autre résultat intéressant : les individus qui se disaient le plus en faveur de la surveillance étaient aussi ceux qui se pliaient le plus à ce conformisme, évitant d’exprimer leur opinion quand ils se savaient en minorité.

La chercheuse a déclaré au Washington Post  :

«  Je suis inquiète de voir que la surveillance semble engendrer une culture d’autocensure, parce que celle-ci va encore plus affecter les groupes minoritaires. Il est difficile de protéger et d’étendre les droits des populations vulnérables quand leur point de vue ne se fait entendre nulle part. La démocratie a besoin de diversité intellectuelle pour s’épanouir et l’autocensure l’assèche. »

(..)

La surveillance seule n’est pas en cause. Se reproduisent en ligne des phénomènes sociaux étudiés bien plus tôt. Ainsi, le fait que les gens préfèrent souvent passer sous silence des opinions qu’ils savent minoritaires est connu depuis les années 80 comme la « spirale du silence ».

Cette théorie postule que les gens craignent par-dessus tout de se retrouver isolés, physiquement ou figurativement (dans leurs jugements, par exemple). En société, le prix de l’isolation est lourd, écrit [PDF] Elisabeth Noëlle-Neumann, à l’origine du concept :

« Là est le point de vulnérabilité de l’individu  ; c’est là que les groupes sociaux peuvent le punir de ne pas avoir su se conformer. »

Pour jauger de leur position, les individus passent donc leur temps à évaluer leur environnement : quelles opinions y sont majoritaires, quelles opinions provoquent l’ostracisme. Sur la base de ces informations, ils décident le plus souvent de taire leurs opinions.

En ligne, les fameux « liens faibles », ces formes de sociabilité distantes dont on a beaucoup dit qu’elles permettaient de s’ouvrir les horizons, reproduisent un environnement social où les posts, tweets, commentaires... expriment des opinions. Avec la différence qu’ils restent pour toujours en ligne. Comme l’écrit Elizabeth Stoycheff :

« Il y a une permanence inédite, associée avec un désir sans équivalent de s’exprimer en ligne. »

Dans ce nouveau contexte – incitation à la parole couplée à la permanence de toute opinion –, la « spirale du silence » jouerait à plein.

Bien sûr, ces études sont à prendre avec précaution car elles ne concernent qu’un petit échantillon de personnes.

Mais si ces phénomènes se confirment, ils indiquent une mutation importante : le début d’une modification en profondeur des comportements en ligne à cause de la surveillance – celle exercée par les Etats, les autres et surtout par nous-mêmes.

 
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