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"DIEU EST MORT, VIVE L' #ART !"  #Mécénat et #Evasionfiscale font bon ménage #BernardArnault  #FondationLouisVuitton #BNPParibas & Co #philanthropie et .. #lrem #macron #enmarche couvrent ce vol légal

""DIEU EST MORT, VIVE L' #ART !" #Mécénat et #Evasionfiscale font bon ménage #BernardArnault #FondationLouisVuitton #BNPParibas & Co #philanthropie et .. #lrem #macron #enmarche couvrent ce vol légal

Ajoutée le 15 nov. 2017
 
Hier soir, en séance, on a proposé d'avoir un rapport sur ces grands fraudeurs fiscaux qui injectent des millions dans l'art, pour se donner bonne figure. Comme Bernard Arnault et la Fondation Louis Vuitton. Ou BNP-Paribas et l'opéra. Mais voilà, pour En Marche !, surtout, on ne touche pas au mécénat...
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#MatièresPremières #Trading Dossier complet Le Temps du 3.6 sur #Trafigura #Suisse

#MatièresPremières #Trading Dossier complet Le Temps du 3.6 sur #Trafigura #Suisse | Infos en français | Scoop.it

source : http://www.letemps.ch/Page/Uuid/5a9dd522-cbab-11e2-872a-d3ac0c71c5ae/Argent_agents_pr%C3%A9sidents_comment_les_traders_bas%C3%A9s_en_Suisse_s%C3%A9duisent_les_Etats_p%C3%A9troliers#.UaxQb4NCR2E

Juan Carlos Hernandez's insight:
MATIÈRES PREMIÈRES Lundi3 juin 2013 Argent, agents, présidents: comment les traders basés en Suisse séduisent les Etats pétroliersSylvain Besson et Pierre-Alexandre Sallier

Les relations opaques et lucratives avec les Etats sont au cœur des critiques visant le secteur du négoce. Enquête sur Trafigura, géant suisse des matières premières, au moment où un vent de transparence souffle sur cette industrie

ur la boîte aux lettres, il est écrit «chien méchant». Entourée de murs et défendue par un portail bardé de caméras, la propriété de Claude Dauphin, magnat des matières premières établi à Cologny (GE), symbolise bien ce secteur immensément riche, resté longtemps impénétrable aux regards extérieurs.

Mais aujourd’hui, cette industrie, devenue l’un des atouts de l’économie suisse, est «en train d’acquérir une visibilité qu’elle n’a sans doute jamais connue», avertissait Greg Page, directeur du géant céréalier Cargill, lors du sommet des matières premières organisé en avril à Lausanne. Il appelait ses pairs à assumer leurs «responsabilités sociales» et à faire preuve de plus de transparence. Sans quoi les Etats pourraient leur infliger des contraintes dont ils ne veulent pas, à l’image de ce qu’a subi la finance ces dernières années.

 

Le négoce de matières premières permet au producteur de métaux, de pétrole ou de céréales de vendre sa marchandise, pour ainsi dire sur le pas de sa porte, à un trader. Charge à ce dernier de dénicher le client final et d’acheminer le produit. «Notre rôle, c’est d’équilibrer l’offre et la demande entre pays excédentaires et pays en déficit: stocker lorsqu’il y a surplus, relâcher lorsqu’il y a déficit. Nous fluidifions les échanges physiques», résume Pierre Lorinet, directeur financier de Trafigura, l’entreprise fondée par Claude Dauphin il y a vingt ans.

Confidentiel à ses débuts, Trafigura est aujourd’hui un géant global comptant plus de 8000 employés. En 2012, le groupe a engrangé presque un milliard de dollars de profit. Il est devenu la troisième entreprise suisse en terme de chiffre d’affaires. Flair et efficience, alliés à une culture du travail acharnée, ont été les moteurs de son succès. Mais il y a aussi un élément dont les traders parlent moins volontiers: leur capacité à séduire les gouvernements qui contrôlent l’accès aux matières premières.

Dès les origines, dans les années 1970, il a fallu «savoir se mettre dans les bonnes grâces des pays exportateurs de pétrole», raconte Christian Weyer, ancien banquier de BNP Paribas considéré comme le «pape» du financement du négoce à Genève. «Il faut de l’astuce et du pouvoir de conviction, pour dire «confiez-moi une partie de vos exportations». Conviction? Le récent rapport du Conseil fédéral sur le négoce pose le problème avec brutalité, en notant que la «forte interaction des entreprises concernées avec les autorités étatiques» expose «particulièrement le secteur des matières premières au risque de corruption».

La nature sensible des relations entretraders et Etats transparaît dans lesdocuments diplomatiques américains révélés par WikiLeaks. Lorsque Trafigura s’étend en Amérique centrale, en 2006, Washington s’inquiète de ses liens avec le président vénézuélien Hugo Chavez. Le groupe l’aurait approvisionné en essence lors de la grève de la ­compagnie pétrolière nationale, ­PDVSA. «Trafigura, écrit un ambassadeur américain, a fourni les importations d’urgence au Venezuela en 2002 et 2003, qui ont permis au régime de Chavez de briser l’échine des syndicats de PDVSA et de purger les employés […] qui n’étaient pas jugés suffisamment bolivariens.»

 

Lorsque Trafigura remporte l’appel d’offres pour acheter une raffinerie à Saint-Domingue, en 2007, les diplomates américains, alertés par un concurrent, notent que le secrétaire au Commerce de l’île pourra déterminer le prix d’achat du pétrole importé par Trafigura et «créer un énorme cash-flowpour le parti au pouvoir».

Toutes proportions gardées, c’est ce qui s’est produit en Jamaïque en 2006. Trafigura, qui commercialise le pétrole que ce pays reçoit à prix préférentiel du Nigeria, a versé 475 000 dollars au ministre de l’Information, Colin Campbell. Selon les documents américains, l’entreprise a décrit ce paiement comme un «arrangement commercial» destiné à «rémunérer des services futurs». L’opposition, en revanche, a dénoncé un financement politique occulte.

Partout dans le monde, les traders se disputent les contrats avec acharnement. Parfois en accusant leurs rivaux de corruption. Ou en tentant de les évincer, grâce à des intermédiaires introduits au cœur du pouvoir. En 2009, au Yémen, Trafigura obtient d’exporter une partie du brut du pays grâce à son agent sur place, Ibrahim Abulahoum, puissant chef tribal ami du président. Son concurrent londonien Arcadia, appuyé par un autre chef tribal, riposte en achetant le brut yéménite à un prix artificiellement haut, pour dégoûter la compétition.

Morale de cette histoire, selon les diplomates américains en poste à Sanaa: «Chaque changement dans la façon dont ces contrats sont soumis à appel d’offres, attribués et exécutés contrarie inévitablement des intérêts commerciaux bien implantés et déplace les centres de décision au sein du gouvernement.»

 

Interrogé par Le Temps , Trafigura ne commente pas les exemples donnés plus haut – l’entreprise précise toutefois qu’elle n’est «pas partie» à l’enquête ouverte en Jamaïque. Mais selon son directeur financier, Pierre Lorinet, «notre code de conduite est très clair, c’est tolérance zéro, pas seulement en ce qui concerne la corruption, mais aussi les manipulations du marché, les sanctions internationales, le blanchiment. Les employés signent ce document en venant dans l’entreprise, chaque trader voit le chef de lacompliance [conformité] dans les trois jours.»

Trafigura estime que l’essentiel des contrats qu’il remporte est issu d’appels d’offres, qui mettent en concurrence plusieurs entreprises de façon anonymisée. Mais ces procédures peuvent être manipulées. En février, Trafigura a été écarté des achats de carburant de la société maltaise d’électricité, un marché qui s’élève à 360 millions d’euros par an. Selon l’hebdomadaire Malta Today , la société rémunérait comme «consultant» un professionnel qui donnait à ses clients des informations confidentielles sur les appels d’offres, ainsi qu’un membre du comité qui attribuait les contrats.

 

«On a fait nos propres enquêtes, et on n’a rien trouvé qui porte à croire que des activités n’auraient pas dû être faites chez nous», répond Pierre Lorinet de Trafigura. Selon lui, l’entreprise a remporté des contrats parce qu’elle est compétitive et dispose d’entrepôts à Malte. Le groupe juge «incorrecte sur le plan légal» sa mise à l’écart des appels d’offres.

En Afrique, où Trafigura réalise près du tiers de son chiffre d’affaires, la pratique des appels d’offres s’étend. Mais l’attribution de contrats pétroliers reste souvent le fruit d’un «accord avec le top», comme le dit un trader. En novembre, selon nos informations, Claude Dauphin était à Londres pour rencontrer le président du Gabon, Ali Bongo, en marge d’uneconférence pétrolière. Mais c’est Vitol, rival de Trafigura basé à Genève, qui a décroché le premier contrat de l’année 2013 octroyé par le Gabon.

En Angola, en revanche, la position de Trafigura semble imprenable. Le groupe a commencé à livrer du fioul et autres produits raffinés à ce pays, deuxième producteur de pétrole d’Afrique, dans les années 1990, lorsque la guerre civile faisait rage. Aujourd’hui, il est présent dans la distribution d’essence, le fret ferroviaire, le recyclage, l’immobilier, le transport aérien. Il a formé des joint-ventures avec la société pétrolière d’Etat, la Sonangol. Surtout, il dispose d’un quasi-monopole sur l’importation des produits pétroliers raffinés – un marché estimé à quelque 3 milliards de dollars par an.

 

«Ils ont verrouillé le pays, leur position est totalement dominante», maugrée un concurrent, qui dit avoir fait des pieds et des mains auprès des autorités angolaises sans avoir pu «toucher une goutte de quoi que ce soit». Alexandra Gillies, de l’ONG new-yorkaise Revenue Watch, parrainée par George Soros, trouve «étrange qu’un pays utilise une compagnie privée pour ses importations de pétrole. Cela montre le rôle considérable de ces sociétés dans les affaires publiques. Elles vendent le pétrole d’Etat, et elles contrôlent une part importante des dépenses gouvernementales, car l’achat de carburant est un très gros poste.»

Trafigura affirme que ses investissements réussis dans le bitume, puis la distribution d’essence – qui ont résorbé une pénurie chronique – lui ont ouvert les portes de l’Angola. «On a tenu nos engagements, obtenu des résultats, formé des gens et amélioré la situation. Cela nous a permis de trouver d’autres opportunités», explique le directeur financier, Pierre Lorinet.

Des facteurs historiques ont aussi joué. Marc Rich, figure tutélaire du trading pétrolier, qui a formé les fondateurs de Trafigura, est le premier à avoir commercialisé le brut angolais, juste après l’indépendance en 1975. Lorsque Trafigura prend son essor dans les années 1990, le groupe s’appuie sur BNP Paribas à Genève, la plus grande banque de financement du négoce. «Les gens de Trafigura ont su se rendre irremplaçables en rassemblant régulièrement les 400 ou 500 millions de dollars nécessaires pour financer l’exploitation pétrolière, raconte un ancien banquier. Ils arrivaient à convaincre les banques de les suivre grâce à la maîtrise dont ils avaient fait montre chez Rich.»

Pour investir en Angola, il faut aussi des appuis au sein du régime. «Dans le secteur pétrolier ou parapétrolier, c’est la qualité de la fiancée que vous choisissez qui va déterminer si vous grandissez vite, très vite ou pas du tout», commente un diplomate sur place. Comme le relève un rapport de la Déclaration de Berne, une ONG critique envers le négoce de matières premières, la «fiancée» de Trafigura se nomme Leopoldino Fragoso do Nascimento, alias «général Dino». Cet ancien haut gradé de l’armée angolaise détient 50% de DT Group, l’entité qui coiffe l’essentiel des activités de Trafigura dans le pays. Selon l’entreprise, c’est un homme d’affaires qui n’a pas de rôle public et n’a «jamais été employé de l’Etat». Mais son rang d’ex-officier de laCasa militar de la présidence le rattache au premier cercle du pouvoir.

 

Opposant le plus vocal au gouvernement angolais, le journaliste Rafael Marques estime que «Trafigura est la société qui a offert les meilleurs outils d’enrichissement au régime», en nouant des partenariats lucratifs avec ses représentants. Il juge aussi qu’en s’intercalant entre l’Angola et la Chine, principal acheteur de son pétrole, Trafigura a permis de «garder les profits loin d’Angola», notamment à Singapour, siège de DT Group et de la division de négoce pétrolier de Trafigura.

L’actuel vice-président de l’Angola et numéro deux du régime, Manuel Vicente, a également favorisé l’essor de Trafigura durant ses dix années à la tête de la Sonangol. Cet amateur de Pétrus, qui voyage en jet d’affaires et reçoit dans les grands palaces européens, est décrit comme un fin connaisseur des rouages financiers internationaux, «très smart», tour à tour cordial et glaçant. Dans les années 2000, il administrait une société genevoise, Crossoil, qui générait des fonds secrets à l’usage de personnalités du régime. A cette époque, «les Angolais admettaient que leur comptabilité nationale était un foutoir, que la Sonangol était leur bras agissant, qu’il y avait des vases communicants colossaux entre les comptes de l’Etat et ceux de la Sonangol», se souvient un banquier. A Genève, la compagnie nationale était connue pour pouvoir placer un milliard de dollars cash dans n’importe quelle banque. Depuis que Manuel Vicente a quitté la Sonangol, en 2012, le contrat de swap – de troc – qui permettait à Trafigura de recevoir du pétrole brut bon marché en échange des livraisons de produits raffinés a été suspendu. Sonangol aurait aussi commencé à donner certains contrats, des «petits bonbons», selon le mot d’un professionnel, à d’autres traders, dont Vitol, ce qui nourrit les spéculations sur la fin prochaine du règne de Trafigura.

Face aux attaques visant sa présence en Angola, la société de négoce se veut stoïque, et rappelle qu’elle a créé 1400 emplois directs dans le pays. «Notre code de conduite est appliqué de manière uniforme partout, on est absolument confortable avec cette situation», explique son directeur financier, Pierre Lorinet. Un banquier genevois nuance: «Ce n’est pas illégal d’avoir une position dominante dans un pays. Ça a été accordé, c’est tout. On ne viole aucune loi, mais il y a un risque de réputation.»

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MATIÈRES PREMIÈRES Lundi3 juin 2013 Claude Dauphin, un patron incontesté et redouté à la tête de TrafiguraSylvain Besson et Pierre-Alexandre Sallier

Bourreau de travail, le fondateur a marqué au fer rouge la culture de son entreprise

 Depuis deux décennies, un mystère entoure le président et directeur exécutif de Trafigura, Claude Dauphin. A 62 ans, ce fils d’un grand ferrailleur normand, qui a commencé comme négociant en métaux, n’a jamais donné d’interview – ou plutôt si, une seule fois, en 2010, dans Le Point . «Honnêtement, je me fous de l’image que l’on donne de moi», déclarait-il en racontant ses cinq mois passés en prison à Abidjan, en 2006, durant l’enquête sur les déversements toxiques du Probo Koala. Malgré des conditions de détention sordides, «c’étaient les premières vacances de ma vie», ironisait-il.

Les géants des matières premières sont souvent dominés par un noyau de dirigeants qui imprime sa marque à toute l’entreprise, même lorsqu’elle grandit de façon spectaculaire. «Dans ce genre de boîte, l’exemple vient toujours d’une tête», résume le patron d’une société concurrente.

L’histoire de Trafigura, c’est d’abord la vision des six fondateurs, dont Claude Dauphin, le seul d’entre eux encore aux commandes aujourd’hui. «Dès l’origine, ils avaient l’ambition de créer un groupe global», rappelle Pierre Lorinet, le directeur financier de Trafigura.«Ils se sont structurés au fil des années, avec des gens qui viennent d’horizons très différents, ajoute Jacques-Olivier Thomann, président de GTSA, l’association professionnelle du négoce genevois. Ils sont extraordinairement organisés dans leurs procédures, très consciencieux.»

Cette culture du contrôle et de la prudence financière était celle d’Eric de Turckheim, ancien de la banque BNP-Paribas et membre fondateur de Trafigura, qui a pris ses distances avec la conduite opérationnelle il y a quelques années. Elle cohabite avec l’instinct du pur trader qu’est resté Claude Dauphin. «C’est un visionnaire qui sniffe les trucs avant tout le monde, et les gens le respectent pour cela», dit de lui un professionnel genevois du pétrole.

Toujours installé dans un cube de verre au milieu de sa salle de trading, le patron incontesté de «Traf» présente une double face. D’abord celle d’un homme charmant, amateur de Picasso et de Modigliani, qui a su rester modeste malgré sa réussite.

 

«Il n’a pas d’ego visible, assure Christian Weyer, ancien responsable du financement du négoce chez BNP-Paribas. Il donne les moyens aux gens de réussir. Son vrai talent a été de construire une équipe unique par ses qualités humaines, soudée, solidaire, avec un état d’esprit extrêmement productif. Chez eux, pas de prima donna, pas de jalousies ou de querelles de préséance. C’est quelque chose qui existe dans les petites sociétés, moins dans les grandes.» Mais tout n’est pas qu’altruisme et amour du prochain chez Trafigura. Claude Dauphin a la réputation d’être un bourreau de travail, aussi dur avec lui-même qu’avec ses employés. Ceux qui ont le privilège d’embarquer dans son jet privé doivent s’attendre à travailler non-stop, sans une minute de repos. L’histoire du cadre dirigeant expatrié abruptement en Afrique du Sud, alors qu’il venait d’investir des millions dans une belle propriété au bord du Léman, fait encore jaser le monde pétrolier genevois.

«Endroits pourris»

Ceux qui les fréquentent de l’extérieur dépeignent les employés de «Traf» comme des êtres «taillables et corvéables à merci», que leur patron peut appeler n’importe quand pour «mettre la pression», les hommes toujours en complet cravate, cheveux courts. Et très bien payés, ce qui assure leur loyauté envers l’entreprise.

Il est resté chez Trafigura quelque chose de la culture de Marc Rich, estime Daniel Ammann, auteur d’une biographie du grand trader américain: «Pour moi, les gens de Trafigura sont vraiment ses héritiers, agressifs, rapides, sachant saisir les opportunités, avec cette capacité d’aller à la limite, aussi au sens géographique, c’est-à-dire aux frontières du monde.» Ce qui implique, pour certains employés, «un choix de vie radical, passer la moitié de son temps dans des endroits pourris et surtout ne pas avoir peur de prendre des risques «perso», ajoute une source qui les côtoie en Afrique.

En 2009, l’entreprise a engagé un consultant d’élite, Kieran Looney, pour stimuler les performances de ses 25 plus hauts cadres. L’affaire s’est mal passée et Kieran Looney a été remercié après un an de travail, empochant au passage 4 millions de livres (environ 5,8 millions de francs).

 

Lors du procès qu’il a ensuite intenté à Trafigura – et qu’il a perdu – le consultant a décrit une entreprise en crise de croissance, ayant grandi trop vite pour ses structures relativement minces, avec «trop de latitude individuelle» et un «langage relâché» au sein du personnel.

L’emprise exercée par Claude Dauphin sur la société se fait sentir dans les documents produits lors du procès. Dans un courriel adressé à Kieran Looney, le directeur financier de Trafigura, Pierre Lorinet, insiste ainsi pour que «Claude» soit mis au courant d’un défaut du programme de coaching: «Il serait très dommageable qu’il le découvre par lui-même (et il le découvrira).»

Trafigura a réfuté le diagnostic dressé par le consultant, et dit n’avoir jamais connu de crise de croissance. Quant à Claude Dauphin, il détiendrait aujourd’hui moins de 20% du capital. Selon Pierre Lorinet, «sa succession sera planifiée le jour où la question se posera, ce n’est pas un sujet tabou, ou immédiat».

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MATIÈRES PREMIÈRES Lundi3 juin 2013 Trafigura, un groupe sans patrie?Sylvain Besson

Eclatée entre plusieurs nationalités, l’entreprise de matières premières mérite tout de même son label suisse

 

Pas facile de savoir à quel pays se rattache le groupe Trafigura. Juridiquement et fiscalement, c’est une société néerlandaise. Mais sa principale base opérationnelle est à Genève, alors que sa division de négoce pétrolier a été déplacée à Singapouren 2012. Le siège historique se trouve à Lucerne, et la société mère du groupe, baptisée Farringford NV, est enregistrée àCuraçao. Les têtes dirigeantes de l’entreprise sont surtout françaises et britanniques, alors que les noms anglais et néerlandais dominent chez les cadres supérieurs. Très peu de Suisses, en revanche. Mais cela n’empêche pas Trafigura de mériter le label helvétique qui lui est souvent attribué, estime une personne en contact régulier avec le groupe: «Je les trouve très suisses par leur esprit mercenaire, apolitique, c’est le business et rien d’autre.»

Si l’on s’en tient au domicile de ses fondateurs, Trafigura reste solidement ancrée à Genève: son président, Claude Dauphin, possède une vaste propriété dans un des quartiers les plus exclusifs de la Rive gauche. En 2012, il a fait don d’une maison située à Choulex (GE), valant plus de 17 millions de francs, à son fils Guillaume, qui siège dans l’entreprise familiale de traitement de déchets, Guy Dauphin Environnement .

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MATIÈRES PREMIÈRES Lundi3 juin 2013 Métier à risquesSylvain Besson

Les géants du négoce doivent relever un défi douloureux: passer de l’opacité à la transparence

 

Ils sont riches et puissants, mais les traders en matières premières ont un problème d’image. Peu de gens comprennent ce qu’ils font, et ils évoluent depuis des décennies dans l’opacité. Habitués à définir leurs propres règles, ils sont mal préparés au vent de transparence qui souffle sur le secteur. Cette évolution concerne au premier chef la Suisse, devenue le bastion de cette industrie.

La pression sur les traders vient de plusieurs directions. Les Etats s’intéressent de plus près au fonctionnement de ces entreprises devenues névralgiques pour l’économie globale. Médias et ONG tentent de percer le secret qui entoure leurs opérations. Cette curiosité est bienvenue, car l’activité de négoce comporte des risques majeurs. Les contrats pétroliers, par exemple, ont longtemps fait l’objet d’arrangements incestueux entre décideurs étatiques et négociants. On ne peut plus justifier que ces transactions, qui se chiffrent en milliards, soient gardées secrètes. Le danger de corruption et de détournement de fonds, qui s’est abondamment matérialisé dans le passé, est trop grand.

Loin d’ignorer les critiques, les géants du négoce, du moins leurs nouveaux préposés aux «affaires publiques», semblent sincèrement inquiets, soucieux de changer, de faire des propositions, et c’est en soi nouveau. L’évolution est à saluer, même s’il s’agit aussi de gagner les faveurs de l’opinion pour éviter de se voir imposer, à terme, des règles comparables à celles qui corsètent le monde financier.

Définir des normes de transparence à la fois applicables et susceptibles de faire la différence sera difficile. Confrontés à une concurrence féroce, les traders ont un besoin vital de discrétion, qu’il s’agira de ménager. Et des règles limitées à un seul pays – la Suisse, par hypothèse – seraient facilement contournées, en délocalisant les transactions sensibles vers des places moins regardantes.

La nouvelle ère qui s’ouvre réservera des moments douloureux aux traders. Des squelettes vont sortir des placards. Les professionnels du négoce ont des raisons d’être fiers de leur métier, qui a stimulé le prodigieux décollage des pays émergents. Ils devront aussi en assumer, le moment venu, le côté obscur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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#RDLS21 :18 MARS,CAC 40,BNP,LAFARGE,RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE,KENYA,AUSTRALIE #Mélenchon

#RDLS21 :18 MARS,CAC 40,BNP,LAFARGE,RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE,KENYA,AUSTRALIE #Mélenchon

Ajoutée le 17 mars 2017

Dans ce 21e numéro de la revue de la semaine, Jean-Luc Mélenchon parle de ses 666 parrainages reçus pour l'élection présidentielle, de la marche du 18 mars pour la 6e République, des profits record du CAC40 et en particulier de ceux de la BNP, de Lafarge qui se dit prêt à construire le mur de Trump et des effets du réchauffement climatique visibles au Kenya et en Australie.

***SOMMAIRE***
00:21 : 666 parrainages !
05:12 : Rome et le 18 mars
07:31 : Les profits du CAC 40
09:41 : Les profits des banques et de la BNP en particulier
13:50 : Lafarge prêt à construire le mur de Trump
18:59 : Le réchauffement climatique visible au Kenya
20:33 : Le réchauffement climatique visible en Australie
23:45 : Salut !

***LES LIENS***
- 666 parrainages validés par le Conseil constitutionnel : http://speech.konbini.com/news/jean-l...
- Discours au sommet du plan B à Rome : https://youtu.be/sektMcC_PAk
- 75 milliards d’euros de profits pour les entreprises du CAC 40 : http://www.lemonde.fr/economie/articl...
- La BNP Paribas formellement condamnée à une amende record aux Etats-Unis : http://www.lemonde.fr/economie/articl...
- Mur de Trump : Lafarge veut le construire : http://www.francetvinfo.fr/monde/usa/...
- Ohé les amis du bien en Syrie : votre ami Lafarge avoue ! : http://melenchon.fr/2017/03/04/ohe-le...
- Au Kenya, la guerre de l’eau enflamme la vallée du Rift : http://www.lemonde.fr/planete/article...
- L’été 2017 est le plus chaud jamais enregistré à Sydney : http://www.lemonde.fr/planete/article...

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Le pain augmente, la faute à la finance ? | Mediapart

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BNP Paribas marchés financiers matières premières spéculation hausse des prix émeutes de la faim

15 AOÛT 2012 | PAR SIMON CASTEL
+19,5 % d’augmentation du prix du maïs, +26 % pour le blé. En moyenne, le prix des denrées alimentaires a augmenté de 6 % entre juin et juillet, selon les chiffres publiés par l’administration fédérale américaine en charge de l’agriculture (USDA), en fin de semaine dernière.

Les principaux responsables sont connus : vague de sécheresse qui frappe l’Europe du sud et surtout les Etats-Unis, production excessive de bioéthanol, augmentation de la demande alimentaire mondiale. Mais au-delà de ces coupables tout trouvés, une zone d'ombre demeure : quel rôle peuvent jouer les spéculateurs dans ces mouvements soudains des marchés ?

La situation est à ce point inquiétante que le ministère de l’agriculture français évoque dans un communiqué, publié lundi 13 août, la possibilité de réunir le Forum de réaction rapide du G20. Créée en 2011, cette structure internationale, encore jamais réunie, est censée lutter contre la trop grande volatilité des prix des matières premières agricoles. Le risque est une nouvelle flambée incontrôlable des prix entraînant des millions de personnes vers l'insécurité alimentaire, voire la famine, comme ce fut le cas en 2008 lors de la dernière grande crise alimentaire et des émeutes de la faim.

Car du point de vue des marchés financiers, les matières premières restent une valeur refuge dans un contexte de récession mondiale. Ainsi, Le Monde, dans son édition du 14 août, affirme que la Deutsche Bank a réalisé ses meilleurs rendements sur les cinq dernières années sur l’or à égalité avec… le maïs.

Les spéculateurs disposent de plus en plus d’outils pour vendre et acheter sur les marchés de matières premières, notamment agricoles. Aujourd’hui, les produits financiers indexés sur les indices de matières premières sont devenus monnaie courante et s’achètent et se vendent à la BNP Paribas, au Crédit agricole ou encore chez Barclay’s. Le blé, le maïs, le café, le soja sont devenus un placement, au même titre que l’or.

Mais de quoi parle-t-on précisement ? « Un marché de matières premières, c’est comme le marché du dimanche matin, explique Benjamin Louvet, responsable à Prim’Finance, société de gestion de matières premières. Sauf que vous allez voir votre maraîcher ou votre fruitier, vous lui achetez des kilos de pêches mais pour dans trois mois. Vous payez une partie tout de suite et le reste à la livraison. Vous paierez un peu plus cher que le prix du marché parce qu’il y a des frais de stockage. Mais si entre temps, le prix augmente, vous conservez le prix d’origine et réalisez une marge. » C’est ce qu’on appelle un contrat à terme.

À l’inverse, un agriculteur, qui sent que les prix vont baisser, va vouloir vendre au plus vite, alors que ses clients industriels préféreront attendre. « C’est là qu’interviennent les marchés financiers, explique Benjamin Louvet, et c’est pour cela qu’on les a autorisés à intervenir car le rapport de force entre agriculteurs et industriels n’était pas équitable. Pour l’agriculteur, ils vont jouer le rôle d’assureur. »
« Un agriculteur cherche un bon prix pour gagner sa vie. Un industriel cherche un bon prix pour faire des marges supplémentaires. Un financier porte le risque à la place du producteur », conclut-il.

Sauf, qu’entre temps, la dérégulation des marchés financiers des années 1980 est passée par là. « Aujourd’hui, ces produits de garantie ne sont plus vendus à des fins de garantie mais à des fins spéculatives », affirme Juliette Renaud, qui a participé à l’élaboration du rapport de l’ONG les Amis de la Terre intituléFarming money : How European bank and private finance profit from good speculation and land grabs, publié en janvier 2012.

Selon la FAO, seuls 2 % des acheteurs de contrats à terme se font effectivement livrer de la marchandise. Autrement dit, 98 % des acheteurs de blé ou de soja sur ces marchés à terme n’en voient jamais la couleur. Il reste cependant difficile de connaître les montants de ces contrats. En 2007, ce marché s’élevait à 7 500 milliards de dollars, contre 770 milliards en 2003, selon Olivier De Schutter, le rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation. Même tendance exponentielle constatée à la FAO, qui estime que les contrats à terme ont explosé de 40 à 80 % depuis 2008.

Benjamin Louvet reconnait un « appétit des investisseurs » et un« potentiel de performance énorme ». Preuve de cet appétit, les marchés de matières premières se retrouvent inondés de produits dérivés. La BNP Paribas a d’ailleurs créé une filiale en mai 2011, entre autre destinée aux placements sur les marchés de matières premières, Theam.

En ce qui concerne les matières premières, la banque française affiche clairement ses intentions : « doubler le chiffre d’affaires des commodités dérivées sur les trois prochaines années. »Amine Bel Hadj Soulami, directeur des matières premières dérivées de la BNP évoquait, en 2009, 500 millions de dollars de chiffre d‘affaires sur les matières premières dont 8 % dûs aux matières premières agricoles.

Aujourd’hui, la BNP gère une petite dizaine de fonds, qui impliquent des cocktails de produits alimentaires avec tantôt un peu plus de blé, tantôt un peu plus de café ou de sucre. On trouve ainsi le Parvest World Agriculture index fund, le THEAM Harewood Oscillator Commodities, leTHEAM Harewood Oscillator Commodities Core ou encore le BNP Paribas L1 World Commodities. Des fonds aux noms barbares qui représentaient 1,6 milliard d’euros en 2011, dont 380 millions placés sur les marchés de produits agricoles (hors bétail).

Sans compter que quand les autres marchés mondiaux sont en berne, « les matières premières contribuent à atténuer la volatilité globale d’un portefeuille », peut-on lire sur le site de la BNP. Un produit dérivé tel que Easy ETF S&P Ultra-Light Energy, lancé en 2006 par la BNP et composé à 38 % de matières agricoles, s’est apprécié de près de 28 % en 2010.

L'orge de brasserie cotée en bourse
Alors que les contrats à terme sont censés garantir un revenu pour un agriculteur face aux aléas des récoltes, ils se retrouvent à garantir l’argent d’un épargnant face aux risques des marchés. Dans ses placements, Benjamin Louvet ne conseille pas d’aller au-delà de 15 % de placements dans les matières premières, dont seulement 2 % dans les produits agricoles. Il affirme que les banques appliquent ces mêmes proportions. Petit à petit, ces produits financiers se distillent dans les capitaux des investisseurs et dans les épargnes des particuliers.

Malgré un effondrement relatif de ces marchés en 2010, ces produits dérivés ont le vent en poupe. Euronext a par exemple créé un nouveau produit sur l’orge de brasserie, désormais cotée en bourse depuis mai 2011.

Ces produits financiers sont souvent montrés du doigt comme étant responsables de la hausse des prix. Pour les financiers, il n’en est rien. Benjamin Louvet de Prim’Finance assure que « les matières premières agricoles restent marginales aujourd’hui dans les placements financiers ». En effet, les 380 millions placés sur les marchés agricoles ne représentent que 0,2 % des 2 000 milliards d’actifs que possède la BNP Paribas. « L’impact de la spéculation sur les marchés financiers est ridicule », affirme-t-il.

Les financiers le savent, bien malin serait celui capable de dire dans quelles proportions les spéculateurs influent sur le prix des denrées alimentaires. Car la transparence n’est pas de mise. Les chambres de compensation centralisent les échanges de telle façon qu’il est difficile de savoir qui est qui.

« Les conséquences de la financiarisation sur les prix agricoles, c’est le problème de l’œuf et de la poule. On ne sait pas si c’est la hausse des prix qui entraîne de la spéculation ou l’inverse, explique Françoise Gérard, chercheuse au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). Comme ces marchés sont instables, c’est plus intéressant pour les investisseurs. Un marché avec des prix stables n’intéresserait pas les spéculateurs. »

« On pense que dans le futur, les marchés seront plus instables car l’équilibre offre/demande va changer, poursuit Françoise Gérard. La population va augmenter et on ne sait pas si le progrès technique continuera à faire augmenter l’offre. » Il manquera 56,4 millions de tonnes de céréales, dont 20,4 millions de tonnes cette année pour satisfaire la demande mondiale. Les perspectives de tensions toujours plus grandes sur les marchés alimentaires laissent déjà entrevoir de nouvelles hausses des prix.

Reste à espérer que les nouvelles règles de régulation mises en place aux États-Unis tempéreront les effets de la finance sur les prix agricoles. Depuis 2010, il est devenu impossible d’acquérir au-delà d’un certain montant de produits dérivés et d’acheter ou de vendre à haute fréquence.

Pour Juliette Renaud, de l’ONG Amis de la Terre, pour éviter que les crises alimentaires soient récurrentes, il faut aller plus loin, en interdisant les acteurs purement spéculatifs ainsi que certains produits purement financiers comme les ETF. En préalable, l’ONG réclame une plus grande transparence des marchés.

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