Ou en tout cas on ne tire (au fusil) que sur ce qui est beau, cher, attirant. Dans l'exposition Cibles au Musée de la Chasse (jusqu'au 31 mars), le tir n'est plus apparenté à la photographie (comme il l'était à Arles en 2010) mais au désir : les cibles peintes des sociétés de tir allemandes ou croates représentent le paradis, le paysage, les confrères, la femme, voire les familiers du peintre. On y voit des scènes de genre (comme celle-ci sur la punition de la curiosité), les respectables membres de la société de tir, et même Monsieur le Baron, nobliau local, ou Sa Majesté l'Empereur François Joseph, sur lesquels on peut allègrement tirer, même s'il y a parfois une cible noire à l'intérieur de la cible peinte, censée recueillir les impacts adroits. Il y a sans doute là une jouissance secrète à perpétrer ces petits 'crimes interdits'...