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Les insectes à la croisée des disciplines
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Kenya : Segenet Kelemu, la reine des insectes

Kenya : Segenet Kelemu, la reine des insectes | EntomoScience | Scoop.it

"À l’heure où la destruction de la nature peut contribuer à l’émergence de pandémies, la scientifique travaille à montrer comment les insectes bénéficient à l’humanité."

 

L’Afrique apporte sa pierre à la science (10)

Par Marion Douet(Nairobi, correspondance)

Publié le 19 juin 2020 à 18h00 - Mis à jour le 20 juin 2020

"Cela ne fait aucun doute, Segenet Kelemu aime les insectes. La directrice de l’Icipe (Centre international pour la physiologie des insectes et l’écologie) de Nairobi peut en parler de longues heures, avec passion. Au beau milieu de notre entretien, elle prend le temps d’une incise pour préciser « que 70 % de nos cultures sont pollinisées par les abeilles », qui sont pour elle « des animaux de ferme très très travailleurs », et d’enchaîner sur l’extraordinaire potentiel nutritif des criquets – pour l’homme comme le bétail – ou encore sur la symbiose entre certaines plantes et ces petits animaux.

 

« Les insectes apportent tellement de choses différentes à l’humanité, à l’environnement. C’est ce que j’aime le plus avec cette institution et avec mon métier », poursuit-elle, en nous recevant dans son bureau de « Dudu ville » (« la ville des insectes »), le surnom donné au campus verdoyant de l’Icipe, seul centre de recherche au monde qui leur est entièrement dédié, où l’on étudie notamment leur impact sur l’agriculture.

Cette phytopathologiste éthiopienne âgée de 62 ans est une pointure dans son domaine. Une référence mondiale. Derrière la porte de son bureau pendent des dizaines de badges, témoins des multiples conférences et événements (elle rentre tout juste de Suède, après Israël et l’Ethiopie), auxquels elle participe pour sensibiliser l’opinion et lever des fonds pour les recherches du centre.

Ancien enfant pauvre

Aux murs, s’affichent les multiples prix qu’elle a reçus ces quinze dernières années, dont le prix L’Oréal-Unesco « Pour les femmes et la science », en 2014. « C’est une scientifique remarquable, qui fait bouger la science et incarne une nouvelle génération de femmes [scientifiques] de très haut niveau », dit d’elle Nelson Torto, le directeur de l’Académie africaine des sciences, dont elle est membre depuis 2013. En 2018, pour sa série de vidéos « Heroes in the Field », Bill Gates l’a choisie et rangée dans le top 5 des personnalités qui « l’inspirent » le plus à travers le monde.

 

Peu de choses prédestinaient pourtant Segenet Kelemu à cette carrière. En 1957, elle naît à Finote Selam, dans une région rurale de l’ouest de l’Ethiopie où les petites filles sont généralement destinées à un mariage précoce et aux travaux des champs. « Récolter le café, enlever les mauvaises herbes, collecter le bois, j’ai fait tout ça », rappelle-t-elle. A part un tempérament de fer et des résultats brillants à l’école, elle a alors bien peu d’atout pour faire mentir son destin.

 

Pourtant, elle y croit et sera la première femme de sa région à intégrer l’université d’Addis-Abeba. Elle, cet ancien enfant pauvre qui collectionne aujourd’hui obsessionnellement les stylos, ce bien si rare dans son enfance. A la médecine ou aux statistiques, auxquels la poussent alors parents et professeurs, elle préfère l’agriculture, pour faire « quelque chose que j’aimais et qui soit utile ».

Vingt-cinq ans à l’étranger

Ce qui ne plaît guère à son père qui avait d’autres ambitions pour elle et lui a tellement de fois répété : « Nous sommes tous des fermiers, certains ne savent même pas lire et écrire, et toi tu vas à l’université pour devenir fermière ? ». Ce qui aujourd’hui la fait rire doucement.

 

Rapidement, de son Ethiopie natale, elle s’envole poursuivre ses études au Mexique puis aux Etats-Unis, où elle débarque un mois de décembre, « choquée » par les journées courtes, le froid, l’absence de feuilles sur les arbres qui lui fait alors « l’effet d’une attaque nucléaire ». « Heureusement, que je n’avais pas de ticket retour… », se remémore volontiers celle sur qui la culture américaine, très compétitive, a eu une grande influence, d’autant, reconnaît-elle aujourd’hui, qu’elle devait un peu correspondre à son état d’esprit.

 

Depuis son retour en Afrique en 2007, après vingt-cinq ans à l’étranger (dix ans de master, thèse et postdoctorat aux Etats-Unis, et quinze ans au Centre international d’agriculture tropicale en Colombie), son but est « de changer la vie des gens en améliorant l’agriculture en Afrique », où ce secteur représente souvent le premier pilier de l’économie et de la sécurité alimentaire.

 

La promotion de la science auprès des jeunes est son autre combat. « Je ne fais plus de recherche moi-même, mais je guide de jeunes scientifiques. Et nous observons un grand déficit, à l’échelle mondiale. Les plus brillants veulent être médecin, avocat, ingénieur, car la société n’attribue pas suffisamment de valeur à la science. Or, elle est essentielle pour notre bien-être, l’avenir de notre planète. A moins que nous n’attirions plus de gens dans la science, nous sommes condamnés. » Sa fille unique, glisse-t-elle en passant, étudie actuellement aux États-Unis la biologie de l’évolution et l’écologie."

  

 

[Image] Segenet Kelemu, directrice de l’Icipe (Centre international pour la physiologie des insectes et l’écologie de Nairobi), à Paris, en mars 2014. FRANCK FIFE / AFP

  

→ Lire aussi Au Mali, un laboratoire à la pointe de la recherche sur le paludisme
Bernadette Cassel's insight:

 

À (re)lire :

 

  • Segenet Kelemu : "La science n’est pas réservée aux génies" - De www.franceinter.fr - 22 août 2014, 08:15

 

  • 16e Prix L'Oréal-UNESCO pour les Femmes et la Science : les 5 lauréates 2014 - De www.newspress.fr - 8 mars 2014, 23:56
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La revue "Nature" dresse le portrait de 10 des chercheurs qui ont le plus compté en 2014 / 365 days: Nature's 10

La revue "Nature" dresse le portrait de 10 des chercheurs qui ont le plus compté en 2014 / 365 days: Nature's 10 | EntomoScience | Scoop.it

By Corie Lok. Nature. « Radhika Nagpal: Robot-maker »

A researcher inspired by social insects gets robots to coordinate on a massive scale.


« [...] Taking their cue from the way in which ants, bees and termites build complex nests and other structures with no central direction, Nagpal's group devised a swarm of 1,024 very simple 'Kilobots'.[...] »


(via La sélection scientifique de la semaine (numéro 152) | Passeur de sciences http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2014/12/26/la-selection-scientifique-de-la-semaine-numero-152/)  




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Une chercheuse émérite primée

Une chercheuse émérite primée | EntomoScience | Scoop.it

Bien Public Côte-d'Or. Bourgogne - Sciences. « Honorée pour ses travaux en tant que femme et scientifique, Aurore Avarguès-Weber, chercheuse originaire de Givry, va recevoir ce jeudi une bourse de 20 000 € de la Fondation L’Oréal. »


___________________________________________________________________


→ Cognition visuelle chez l'abeille Apis mellifera : Catégorisation par extraction de configurations spatiales et de concepts relationnels
http://thesesups.ups-tlse.fr/1251/1/2010TOU30310.pdf


→ Communiqué de presse CNRS
http://pumi.blog.free.fr/public/Defense_animaux/Veto/CP_Abeilles_Giurfa.pdf


[Image] Centre de Recherches sur la Cognition Animale
http://cognition.ups-tlse.fr/fichesmembres/aavargues.html

  

Bernadette Cassel's insight:


SUR ENTOMONEWS

From www2.cnrs.fr - April 20, 2012 11:57 PM :

→ Les insectes sont capables d'élaborer des concepts abstraits

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Miriam Louisa Rothschild, spécialiste des puces

Miriam Louisa Rothschild, spécialiste des puces | EntomoScience | Scoop.it
Miriam Rothschild est une autorité mondiale sur les puces. Elle est la première à étudier le mécanisme du saut chez ces animaux. Elle étudie également leur cycle reproductif qui, chez les lapins, est relié aux variations hormonales de leur hôte. Elle fait paraître environ 350 publications en entomologie, en zoologie et sur des sujets variés.

 

Wikipédia - La dernière modification de cette page a été faite le 6 septembre 2020 à 20:11.


"Elle fait partie de l’école de génétique d’Oxford durant les années 1960, elle y rencontre E. B. Ford (1901-1988). Elle est l’une des rares femmes supportées par ce généticien. Elle participe à la campagne de Ford pour la légalisation de l’homosexualité.

Miriam Rothschild s’implique également dans la protection de l’environnement en Grande-Bretagne, notamment de la flore et des papillons. Elle est la conseillère pour les plantations du Prince Charles à Highgrove House."

 

[Image] Miriam Louisa Rothschild est à la droite sur la photo (prise en juillet 1988)

 
[Catégories : Biologiste britannique - Entomologiste britannique - 
Zoologiste britannique - Membre honoraire de la Zoological Society of London - Dame commandeur de l'ordre de l'Empire britannique - Étudiante du King's College de Londres - Famille Rothschild - Naissance dans le Northamptonshire - Naissance en août 1908 -  Décès en janvier 2005 - Décès à 96 ans]
Bernadette Cassel's insight:

 

(Re)lire aussi :

 

Les puces font leur cirque - De www.illustre.ch - 4 décembre 2013, 23:57

 

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Une scientifique a dû endurer 180 000 piqûres de punaises de lit pour déterminer ce qui les attire

Une scientifique a dû endurer 180 000 piqûres de punaises de lit pour déterminer ce qui les attire | EntomoScience | Scoop.it


La biologiste Regine Gries de l’université Simon Fraser, avec son mari Gerhard, font partie d’une équipe de recherche au Canada qui tente de développer un piège qui aurait pour effet de lutter contre les infestations de punaises des lits (Cimex lectularius).


[...]


« L’étude publiée dans la revue scientifique Angewandte Chemie : Bedbug aggregation pheromone finally identified et annoncée sur le site de l’université Simon Fraser : SFU scientists help put bedbugs to bed forever. »

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SUR ENTOMONEWS


→  La phéromone d'agrégation des punaises de lit enfin identifiée / Bed Bug Aggregation Pheromone Finally Identified


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Le chikungunya à Tahiti : l'analyse de l'Institut Pasteur

Le chikungunya à Tahiti : l'analyse de l'Institut Pasteur | EntomoScience | Scoop.it

Le chikungunya s’installe peu à peu sur l’île de Tahiti. Anna-Bella Failloux, chercheuse à l'Institut Pasteur nous donne plus d'explications sur le moustique. 


Polynésie 1re. « [...] Le virus est transmis par deux types de moustiques, précise Anna-Bella Failloux : "on trouve deux types de moustiques : l'Aedes aegypti (bien connu aux Antilles) qui est le vecteur majeur du chikungunya dans le Pacifique et Aedes polynesiensis, un moustique endémique aux îles de Polynésie. En collaboration avec l'Institut Louis Malardé, ajoute la chercheuse, nous avions déjà démontré que ces deux espèces sont capables de transmettre efficacement le virus chikungunya”. »

« Écoutez son interview complète, Anna-Bella Failloux est interrogée par Tessa Grauman :

→ Fichier audio
http://polynesie.la1ere.fr/sites/regions_outremer/files/assets/audio/f_6h_mardi_chikungunya_pf_-_anna-bella_failloux.mp3


[...]



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Chikungunya : l'épidémie est lancée en Polynésie, l'arrêter semble impossible


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