Noé développe Lépinoc, un dispositif qui permettra d’assurer un suivi automatisé des papillons de nuit  | EntomoScience | Scoop.it
les papillons de nuit sont moins bien connus que les papillons de jour. En effet, il est plus difficile d’inventorier les espèces nocturnes, et on connait mal les différentes interactions qu’elles peuvent avoir avec leur milieu ou leurs prédateurs, qui sont peu observées in situ, c’est-à-dire dans la nature. De ce fait, on évalue aussi très mal les différents impacts que les activités humaines peuvent avoir sur eux. Pourtant, de même que pour les papillons de jour, les scientifiques supposent que les menaces sont nombreuses (pesticides, destruction et dégradation des habitats, pollution lumineuse, changement climatique…) et surement sous estimées[2].
 
Noé - Les Chroniques de la nuit #1 : Les papillons de nuit
 
"Ce manque de données ne relève pas seulement d’un enjeu de connaissances scientifiques, car il mène également à des lacunes de protections règlementaires : en effet, sur les 5000 espèces de lépidoptères en France, seulement 16 ont un statut de protection (8 rhopalocères, 8 hétérocères), et seulement une cinquantaine figurent sur les Listes Rouges de l’UICN[3] (seulement des rhopalocères, aucun hétérocère).
 

Un projet de suivi pour mieux les connaître

 
Afin d’améliorer l’état des connaissances sur ce groupe d’insectes et favoriser leur conservation, Noé développe depuis l’été 2020 Lépinoc, un dispositif qui permettra d’assurer un suivi automatisé des papillons de nuit grâce à un dispositif de capture photographique mis en place en collaboration avec des gestionnaires d’espaces verts et naturels.
 
Le Projet Lépinoc [4] vise à récolter des données sur le nombre d’individus et la diversité des espèces, à grande échelle sur les papillons de nuit pour à terme produire des indicateurs de leur état de conservation. Il prend la forme d’un prototype qui sera déployé d’abord en Ile-de-France en 2021, afin de développer et tester le dispositif et son protocole, avant un déploiement dans toute la France."
 
[2] Pollution lumineuse : un danger encore sous-estimé pour les écosystèmes, 18.12.2020 https://noe.org/pollution-lumineuse-un-danger-encore-sous-estime-pour-les-ecosystemes
 

[3] L’Union International de Conservation de la Nature est une association qui étudie l’état de conservation des espèces aux échelles locales, nationales et mondiales et publie des listes rouges des espèces les plus menacées.

[4] projet-lepinoc
 
[Image] Zoom sur le Sphinx du liseron, champion de la pollinisation 
 
Ce papillon de la famille des Sphingidae, également appelé Sphinx à corne de bœuf est un excellent pollinisateur : grâce à sa très longue trompe qui fait entre8 et 13cm, (parfois plus que taille que son corps, entre 10 et 12cm d’envergure), il peut atteindre le fond des fleurs profondes, en forme de tube évasé, comme celles du Chèvrefeuille, typiquement pollinisées par ce genre d’insectes. Ce papillon est connu pour faire du vol stationnaire au-dessus des fleurs, comme son cousin diurne le Moro-sphinx, tous deux actifs au crépuscule.