Les biais cognitifs, portes d’entrée vers la désinformation | EntomoScience | Scoop.it
« Les intox du cortex ». De la médecine à la justice en passant par la politique, les biais cognitifs façonnent notre rapport à la réalité. Voyage en six épisodes dans les chemins tortueux que prend parfois notre cerveau pour (mal) traiter l’information.

 

Par Mathilde Damgé

Publié le 14 août 2023 à 11h00, modifié le 16 août 2023 à 11h23

 

Extrait

 

"L’homme est un animal intelligent. Mais la première tendance de son cerveau est d’attribuer plus de confiance aux informations qui confirment ses croyances plutôt qu’à celles qui les contredisent, de privilégier l’information disponible immédiatement plutôt que de rechercher d’autres sources, de surestimer les probabilités de ce qui l’impressionne plutôt que celles qu’il faut calculer.

 

Les biais cognitifs, qu’on peut définir comme des déviations inconscientes par rapport à une norme (logique, statistique…), façonnent notre rapport à la réalité. Ils impriment leur marque dans de nombreux domaines, comme la médecine, la justice ou le rapport à l’information. Autrement dit, ce n’est pas forcément une erreur : certains biais cognitifs permettent d’arriver à un jugement ou une attitude raisonnable. Le biais de simplification nous fait gagner du temps, le biais de négativité incite à la prudence, le biais de conformisme facilite l’intégration à des groupes, etc.

 

Notre cerveau « travaille avant nous, c’est-à-dire avant que l’information arrive à notre conscience », décrit Pascale Toscani, chercheuse en neurosciences, dans un entretien à Cairn. En effet, « nos neurones ne cessent de créer des ponts entre notre passé et notre futur, entre ce que nous avons vu, appris et ce que nous pouvons projeter de ces expériences et connaissances »."

 

[Image] LéA GIRARDOT / LE MONDE

 

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NDÉ

Lien ci-dessus

 

 

"Près de 300 biais cognitifs ont été identifiés par les psychologues depuis les années 1970. En cause, le fonctionnement de notre cerveau, qui hérite d’une longue histoire évolutive et n’obéit pas forcément aux règles de la logique. Jugés naturels, ces biais instruisent notre vie quotidienne, notre conception du monde, nos partis pris. Mais s’ils sont omniprésents, n’est-ce pas aussi qu’ils auraient une fonction, peut-être positive ?"

 

Pascale Toscani est maître de conférences à l’université de Rennes, responsable de GRENE.MONDE, laboratoire de recherche en neurosciences et éducation.
 

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