Naturalistes, ils entrent en résistance pour le vivant | EntomoScience | Scoop.it
Après une tribune publiée en février, Les Naturalistes des terres, collectif de professionnels et amateurs, aux premières loges dans l’observation de la biodiversité, élargissent leurs rangs et s’organisent pour peser dans les luttes écolos.

 

Par Héloïse Leussier

11 avril 2023 à 09h46 Mis à jour le 11 avril 2023 à 11h35

 

"... Ils observent au plus près la biodiversité, pour des inventaires, des programmes de recherches ou, entre autres, des suivis d’espèces. Mais ils se sentent parfois bien impuissants face au déclin du vivant. Désirant passer de l’observation à l’action, certains d’entre eux ont décidé de s’organiser dans un mouvement appelé Les Naturalistes des terres.

 

La publication d’une tribune, en février dernier, a lancé le collectif. « À Notre-Dame-des-Landes, les naturalistes en lutte ont eu une grande influence sur l’issue victorieuse de cette résistance, en découvrant des espèces protégées qui n’avaient pas été détectées lors des études d’impacts, mais surtout en faisant communauté de lutte avec les non-humains. Dans leur sillage, nous organisons un réseau de naturalistes en lutte sur tout le territoire, Les Naturalistes des terres. Nous souhaitons par ce geste doter notre pratique d’une portée politique et en revendiquer la dimension nécessairement anticapitaliste », écrivaient alors ses auteurs.

 

Au même moment, un annuaire cartographique était mis en ligne, permettant à tous les naturalistes le souhaitant de rejoindre le mouvement. Cette carte comptait, début avril, plus de 500 inscrits.

Des professions en plein doute

Dans le courant du printemps, une partie de ces naturalistes s’est réunie le temps d’un week-end, pour échanger sur leurs pratiques, renforcer le réseau et penser à l’après. Ce moment convivial a aussi été l’occasion pour certains de se confier sur leurs doutes vis-à-vis de leur profession. Ceux qui travaillent ou ont travaillé dans des bureaux d’études, notamment. Ils doivent réaliser des études d’impact environnementales pour des porteurs de projets fonciers. Mais cette position est complexe, puisque les commanditaires des études ont plutôt intérêt à ce que celles-ci leur permettent de bétonner sans soucis. Et, en face, les bureaux d’études veulent garder leurs clients."

(...)

 

[Image] Les Naturalistes des terres souhaitent aussi participer plus concrètement aux luttes écologistes. Crédit : Mathieu Génon/Reporterre

 

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