Audrey Dussutour a toujours été fascinée par les sciences : la physique, l’astrophysique, la biologie mais surtout l’étude du comportement animal, l’éthologie.
Le CNRS distingue les premiers lauréats de la médaille de la médiation scientifique, 02.09.2021
Contact(s) Alexiane Agullo
"Pour elle, voilà l’opportunité d’étudier les animaux sans trop les perturber. Durant ses études à Toulouse, elle découvre l’intelligence collective dont sont capables les insectes sociaux - fourmis, abeilles ou chenilles processionnaires. Elle entre au CNRS en 2009 au Centre de recherches sur la cognition animale - CBI et y rencontre le « blob », ou Physarum polycephalum, un organisme unicellulaire aux capacités remarquables : ni animal, ni végétal, ni champignon, sans cerveau, c’est un champion qui peut apprendre voire transmettre des informations en fusionnant avec ses congénères.
Ses travaux scientifiques reconnus internationalement sont mis à profit pour des actions de médiation - plus de 200 au cours de sa carrière - qui portent sur le comportement des fourmis et du blob.
En 2017, elle publie son premier ouvrage, « Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le blob sans jamais oser le demander », une autobiographie croisée entre son quotidien de chercheuse et celui du blob. Entré au zoo de Vincennes en 2019, ce dernier a également rejoint Thomas Pesquet dans l’ISS en juillet 2021.
Audrey Dussutour est parvenue, en articulation avec ses travaux de recherche fondamentale, à faire du blob un fascinant outil de vulgarisation."
"Le blob (Physarum Polycephalum), un organisme unicellulaire dépourvu de système nerveux, ne cesse de nous étonner par ses capacités surprenantes. Il est capable de mémoriser, de résoudre des problèmes complexes et de transmettre une information apprise à ses congénères. Aujourd’hui, les chercheurs démontrent qu’il est capable de percevoir le stress de ses congénères et d’utiliser cette information sociale pour éviter de potentiels dangers. Ces résultats sont publiés dans la revue Philosophical Transaction of the Royal Society B."
[Image] Résumé de l’expérience. Crédit : Audrey Dussutour
Des blobs sont déposés sur un substrat (gel d’agarose) et sont soit soumis à un stress (Blobs stressés : S) ou laissés dans des conditions contrôle (Blobs contrôles : C). Les sources de stress testées sont : la lumière blanche, une toxine ou la privation de nourriture. 24h après, l’ensemble des blobs sont retirés de leurs substrats, et ces substrats sont ensuite présentés à un blob test (T) dans une situation de choix. Ces blobs tests sont ensuite filmés et leurs comportements analysés. Les chercheurs observent alors vers quel substrats les blobs se dirigeaient en premier et quel étaient les substrats qui étaient activement évités.
[via] Audrey Dussutour sur Twitter, 18.05.2020 : "�Our latest paper show that slime molds use cues released by mates to acquire information about potential dangers @RSocPublishing #PhilTransB #Blobs �Congratulations @Lea_Briard @KrisAnathema & Clément! �Paper https://t.co/pnLJEUKs2x �Special Issue https://t.co/nQr5WewtAS" https://twitter.com/Docteur_Drey/status/1262384925585612800
Cet article est republié dans le cadre de la Nuit Sciences et Lettres : « Les Origines », qui se tiendra le 7 juin 2019 à l’ENS, et dont The Conversation France est partenaire. Retrouvez le programme complet sur le site de l’événement.
Par Audrey Dussutour, 06.10.2017
Mis à jour le 23 mai 2019
Un être composé d’une seule cellule
"Les blobs sont en réalité des organismes unicellulaires. Ni champignon, ni animal, ni végétal, ils font partie du règne des amibozoaires qui regroupe des organismes informes se déplaçant avec des excroissances appelées pseudopodes.
Les premiers blobs sont apparus sur terre il y a un milliard d’années. Le blob est composé d’une cellule mais celle-ci peut atteindre plusieurs mètres de diamètre. Une cellule humaine mesure en moyenne dix micromètres de diamètre, soit dix millions de fois moins. Comment est-ce possible ?
Le blob, comme nous, est issu de la fusion de deux cellules sexuées. Elles ne sont pas appelées ovules ou spermatozoïdes car le blob possède… 720 sexes différents. Une fois dans un milieu humide, ces cellules sexuées (appelées spores) partent en quête d’une cellule du sexe opposé. Avec plus de 720 possibilités, la tâche est plutôt facile. Lorsque deux cellules de sexe opposé se rencontrent, elles fusionnent pour devenir une cellule unique. Mais là, contrairement à nous, la cellule ne va pas se diviser, seul son noyau va le faire. La cellule grandira donc au gré des divisions de ses noyaux jusqu’à atteindre des tailles record."
(...)
Maternal inheritance of mitochondria: multipolarity, multiallelism and hierarchical transmission of mitochondrial DNA in the true slime mold Physarum polycephalum | Journal of Plant Research, 16.01.2010 https://link.springer.com/article/10.1007%2Fs10265-009-0298-5
Une seule cellule de 10m2 qui fait tout : yeux, oreilles, bouche, estomac, 221 sexes... Ni plante, ni animal, ni champignon, voici le blob ! Derrière ses allures d'ovni, cette espèce immortelle non identifiée promet des avancées scientifiques (...)
France Culture, 28.11.2018
Une conférence enregistrée en 2017.
Audrey Dussutour, chargée de recherche au CNRS, Centre de recherche sur la cognition animale, CNRS - université Toulouse III-Paul-Sabatier, auteure de Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le blob sans avoir jamais oser le demander.
[Physarum polycephalum]
Bernadette Cassel's insight:
Audrey Dussutour - Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le Blob sans jamais oser le demander | Variétés entomologiques | Scoop.it - From editionsdesequateurs.fr - October 9, 2017 7:00 PM
Aujourd'hui dans le Club, nous parlerons des 80 ans du Palais de la découverte, des abeilles sauvages et du Blob, une énorme masse jaune unicellulaire capabl
Le CNRS lance un projet de science participative ouvert à 10 000 apprentis scientifiques : « Derrière le blob, la recherche ». Cette expérience d’une ampleur inédite sera dirigée par Audrey Dussutour, biologiste du CNRS au Centre de recherches sur la cognition animale (CNRS/Université Toulouse III - Paul Sabatier), et permettra d’étudier les effets du changement climatique sur le blob.
Espace presse CNRS
20 octobre 2021
Le blob est un organisme étrange et fascinant, capable par exemple d’apprendre alors qu’il n’a pas de cerveau.
Habitué des sous-bois, il supporte mal la chaleur : quels seront alors les effets du changement climatique sur lui et sa famille ?
« Derrière le blob, la recherche » propose à 10 000 scientifiques amateurs de participer à une expérience pour répondre à cette question.
"De son vrai nom Physarum polycephalum, le blob est un organisme unicellulaire qui n’est ni animal, ni végétal, ni champignon. Il n’a pas de cerveau mais peut apprendre, voire transmettre des informations en fusionnant avec ses congénères. C’est un habitué des sous-bois des pays tempérés qui n’aime pas avoir trop chaud."
Le blob n’est ni animal, ni un végétal, ni un champignon... Il n’a ni bouche, ni estomac et pourtant, c’est la nouvelle recrue de la Nasa ! Sidonie Bonnec reçoit la chercheuse Audrey Dussutour pour en savoir plus sur cet organisme inclassable qui révolutionne la science.
À la rencontre du blob, cette étonnante créature unicellulaire - De theconversation.com - 24 mai 2019, 18:43
"... Le blob, comme nous, est issu de la fusion de deux cellules sexuées. Elles ne sont pas appelées ovules ou spermatozoïdes car le blob possède… 720 sexes différents. Une fois dans un milieu humide, ces cellules sexuées (appelées spores) partent en quête d’une cellule du sexe opposé. Avec plus de 720 possibilités, la tâche est plutôt facile. Lorsque deux cellules de sexe opposé se rencontrent, elles fusionnent pour devenir une cellule unique. Mais là, contrairement à nous, la cellule ne va pas se diviser, seul son noyau va le faire. La cellule grandira donc au gré des divisions de ses noyaux jusqu’à atteindre des tailles record."
Le Français doit quitter la terre pour la Station Spatiale internationale au mois d'avril 2021 et il emmènera avec lui cette espèce vivante si particulière qu'est le blob.
Les Mardis de l’Espace des sciences avec Audrey Dussutour, chercheuse au CNRS et spécialiste du comportement des fourmis et des organismes unicellulaires.
Audrey Dussutour présente de façon captivante cette espèce non identifiée, ni plante, ni animal, qui promet des avancées scientifiques majeures (dépollution des sols, nouveaux antibiotiques, traitement efficace du cancer...)
En matière de choix, prendre du temps pour évaluer les différentes options expose à la compétition, alors que répondre vite conduit à faire des erreurs. Que faire ? Dans un article publié dans Proceedings of the Royal Society of London B, il est démontré que même chez les unicellulaires, in observe une grande variété de comportement dans la capacité à prendre de bonnes décisions.
[Image] Choix entre deux sources alimentaires de qualité différente. Le blob japonais choisit la nourriture la moins riche (1% Avoine (+)) dans 50% des cas alors que le blob australien choisit la nourriture la plus riche (10% avoine (++)) dans 90% des cas. En presence d’un compétiteur, même si le japonais est plus rapide le blob australien parvient souvent à monopoliser la nourriture la plus riche. Crédit : Audrey Dussutour
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'blob' in EntomoScience
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