Citeo a mené un partenariat avec le Centre d’études et d’expertise en biomimétisme, le Ceebios. Objectif : puiser dans le vivant les pistes pour écoconcevoir et recycler les emballages.
Écrit par Adeline Abegg 13 mars 2023
"Premièrement, la démarche a été de regarder comment le vivant trie au niveau moléculaire. On s’explique ! Quand on évoque la fonction de « trier », on peut entendre « filtre, sépare, choisit... ». Le groupe de travail a donc cherché des exemples où la nature trie, filtre, sépare, rejette les éléments ou au contraire les rassemble, les récupère, les amalgame ou les absorbe. Les participants ont choisi plusieurs modèles biologiques inspirants pour repenser le tri des paillettes de plastiques : les éponges marines, l’estomac de la vache ou encore le nez. Pour ce dernier, l’accès aux substances et particules étrangères est limité par le mucus (via ses propriétés adhésives), par la géométrie de la cavité nasale (flux d’air turbulent qui dévie les particules) ou encore par l’action des cils (qui déplacent la matière en vagues rythmiques).
Deuxièmement, les travaux avec le Ceebios ont permis d’explorer des pistes d’écoconception du flacon-pompe en plastique à ressort. Fréquemment utilisée dans les produits cosmétiques, la pompe que nous connaissons actuellement ne permet pas le recyclage complet de l’emballage. En effet, la présence d’un élément métallique dans le système de pompe (ressort) rend l’emballage non recyclable (notamment quand le flacon est en PET). L’ambition est donc de pouvoir proposer une pompe bio-inspirée et monomatériau, capable de distribuer une solution liquide tout en étant entièrement recyclable.
Et l'inspiration se trouve au fond des océans ou dans les arbres ! Car c’est la propulsion des calamars qui a inspiré un système de pompe à enveloppe semi-rigide déformable ; mais aussi le pompage de l’eau par les arbres qui a inspiré un système de pompe par capillarité et transfert, ou encore la défense du scarabée bombardier : quand l’insecte est gobé par un prédateur (un crapaud, par exemple), il vaporise un jet de liquide nocif à l’extrémité de son abdomen ce qui amène l’assaillant à le recracher (la plupart du temps !). En observant ce phénomène, les scientifiques du groupe de travail ont ainsi imaginé un emballage avec une pompe à enveloppe extensible. En prenant le contenant, l’usager provoque une réaction endothermique dans une membrane externe de l’emballage, la faisant gonfler par simple pression ou friction. Ce mécanisme entraine une pression sur la couche interne de l’emballage, faisant remonter le produit vers la sortie. Épatant !"