Si les erreurs lors du développement peuvent être associées à des événements dramatiques, elles sont également moteurs de l’évolution.
Par Corentin Spriet, 07.10.2018
"Les cellules d’un organisme se développent selon un programme précis dicté par son ADN et influencé par l’environnement. Le processus de duplication de l’ADN ou une modification de l’environnement des cellules peuvent être à l’origine d’erreurs altérant le comportement normal de la cellule. Certaines de ces erreurs peuvent être corrigées (réparation de l’ADN), devenir fatales (apoptose) ou provoquer des anomalies de développement (malformation des organes). Certaines de ces erreurs peuvent conférer des avantages aux cellules et organismes qui les portent, et être recherchées, voire sélectionnées.
Comment se produisent les erreurs ? Parmi les agents créant des erreurs au niveau de l’ADN, on recense les agents mutagènes chimiques, les rayonnements ultraviolets et les rayonnements ionisants. Ces agents modifient les bases de l’ADN, ou brisent la structure physique de l’hélice d’ADN ou provoquent des erreurs lors de la réplication de l’ADN. Si la lésion de l’ADN n’est pas corrigée, l’information génétique peut être altérée de façon permanente, créant une mutation. Ces agents sont dits génotoxiques.
Se construire sans erreur
Les brins d’ADN peuvent donc être cassés ou modifiés. La plupart de ces lésions moléculaires sont détectées et corrigées quelques secondes après leur création, avant qu’elles ne causent des anomalies définitives. Les systèmes de détection des erreurs, sensibles aux mauvais appariements des bases ou aux altérations de la structure physique de l’ADN, évitent ainsi aux cellules de transmettre des informations erronées, dont les répercussions peuvent avoir des effets au niveau de la cellule ou de l’organisme.
Des agents génotoxiques sont impliqués dans des processus de cancérisation où l’accumulation de mutations conduit à la transgression des règles de la vie cellulaire avec pour conséquence une prolifération anarchique, l’évitement de la mort cellulaire."
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[Image] Grain de maïs à éclater. C. Spriet/UGSF