Matériaux biosourcés, réemploi, renaturation, édifices bioclimatiques, réhabilitation du bâti, végétalisation… Face aux défis posés par la crise écologique, les architectes et urbanistes (ré) investissent de nouvelles façon de bâtir.
par Florian Bardou
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Redonner sa place au vivant
Remettre de la nature en ville, voilà une autre idée qui a fait son chemin pour rafraîchir les villes minérales à l’instar de Paris ou rendre les sols à nouveau perméables. Mais il ne s’agit pas seulement de planter des centaines d’arbres ou de végétaliser des murs. C’est par exemple débitumer des cours d’école pour ramener in fine de la biodiversité, planter les toits de potagers pour nourrir la ville, favoriser les fermes urbaines et les jardins partagés ou créer des corridors verts, etc. «On prône ce qui va être en pleine terre, pas que du hors-sol. Cela peut participer à la création d’îlots de fraîcheur : le moindre cm² où on peut remettre de la vie, tant mieux», observe l’architecte Benoît Rougelot, cogérant de l’agence Landfabrik, promoteur de la paille. A Montpellier, pour le projet Respire, 131 logements passifs dans le quartier République, l’architecte Marc Lehmann, l’un des concepteurs, a choisi de replacer le vivant au centre du parc d’immeubles un îlot de nature en pleine terre, agrémenté d’une forêt de grands arbres à palabre pour favoriser le sentiment de communauté. Une façon de redonner sa place à la faune et la flore en ville tout en offrant de l’ombre et de la fraîcheur. «On parle de renaturation plutôt que de végétalisation», précise l’associé d’Architecturestudio. Encore faut-il que cela ne soit pas un geste purement cosmétique ou esthétique."
[Image] La cité scolaire Emilie-du-Châtelet à Toulouse le 4 septembre 2023. (Patricia Huchot-Boissier/ABACA)