Avant, les journées de travail de Salim consistaient à trimer en plein soleil. Désormais, une fois par semaine, cet ouvrier du bâtiment bangladais est affecté à un tout autre travail : il doit jouer aux machines à sous dans la fraîcheur et le confort du casino Resorts World Sentosa.
Salim est l’un de ces nombreux salariés étrangers que leur employeur envoie jouer à leur place, révèle une enquête du Straits Times. Cet arrangement permet aux patrons interdits de casino de continuer à s’adonner à leur passion. D’autres multiplient ainsi leurs chances de gagner.
Fréquenter des salles climatisées, voilà qui change agréablement de transpirer en plein soleil. Au lieu de souder des plaques d’acier, Salim fait le tour des machines à sous en cherchant où dépenser ses 500 dollars singapouriens. Il recherche un bandit manchot qui n’a pas payé depuis un moment. Puis il se rend à la roulette, où il mise sur quatre des “nombres de chance” de son patron. Il opère avec Rajib, un collègue et compatriote, qui joue depuis plus longtemps que lui et à qui on a confié 800 dollars. Les deux hommes ont reçu des instructions strictes : ils doivent noter leurs mises, leurs pertes et leurs gains. Ils touchent 10 % de tout ce qu’ils gagnent mais s’ils perdent plus de 500 dollars, toutes les pertes sont déduites de leur paie.