DIAL publie plus souvent des articles sur les paysans sans terre brésiliens [1] que sur les problématiques en lien avec le développement de l’informatique et d’Internet. Si les deux thèmes peuvent sembler sans rapport, ils soulèvent en fait le même type d’enjeux en termes de rapports de pouvoir et d’autonomie. Dans le monde numérique, comme dans le monde rural brésilien, des luttes sont en cours entre des « grands propriétaires » (Google, Apple, Facebook, Microsoft…) qui cherchent à maintenir et à étendre leur emprise, et des groupes et des individus qui se mobilisent pour construire et défendre des pratiques et des espaces plus autonomes [2]. Le premier texte de ce dossier est consacré à une initiative récente de Facebook pour, soi-disant, fournir un accès Internet aux populations qui pour l’instant n’en disposent pas. Le second, publié ci-dessous, est un entretien avec Carlos Eduardo Parra Falcón, chef des opérations du projet Canaima, le système d’exploitation GNU/Linux [3] développé par l’État vénézuélien. Entretien publié sur le site de Rebelión, le 13 mai 2013.