Altermondialistes et hackers dressent le camp au Forum social mondial de Tunis | Libertés Numériques | Scoop.it

Nous voilà reparties sur la route des hackers arabes, direction la Tunisie, et plus précisément le Forum social mondial de Tunis, qui se tient cette semaine sur le campus universitaire El Manar et dans la ville. J’avais déjà fait une brève rencontre en octobre avec un des membres de la communauté, Aymen aka Eon, complétée par des entretiens à distance, de quoi défricher.

L’état d’esprit général était plutôt au désenchantement et à la démotivation des troupes, après l’élan révolutionnaire qui avait vu naître de nombreuses initiatives : hackerspace.tn, d’abord sous la houlette de Chemseddine Ben Jemaa aka Kangoulya qui est depuis parti en France ; le Chaos Computer Club tunisien, du nom de son célèbre et puissant homologue allemand ; OpenGov.tn, et OpenTunisia, des plates-formes qui s’inscrivent dans la lignée des projets de gouvernance ouverte et transparente ; TelecomixTN, inspiré de Telecomix, qui défend la liberté d’expression ; le Parti Pirate tunisien, affilié à ses homologues européens ; le Parti 2.0 de Aymen, un projet qui a permis à ce dernier de bénéficier d’une bourse en Suède, il est parti cet automne. Face à cette dispersion, un recentrage a été opéré sur le hackerspace, avec la création d’une structure mixte lucratif/non lucratif, Hackerscop.

La communauté semblait piétiner à l’image du pays, toujours privé de Constitution, en proie à un contexte économique difficile et un regain de tension après l’arrivée au pouvoir du parti islamiste Ennahda en octobre 2011.