On ignore si elle égayait déjà l’homme de Neandertal dans sa caverne, mais la figure de l’arroseur arrosé offre à l’humanité une source de joie intarissable. En mai dernier, le Financial Times révélait qu’une campagne de publicité en ligne de la marque Mercedes-Benz avait été majoritairement visionnée par... des robots. D’ingénieux filous ont en effet conçu des programmes capables de feindre la présence d’internautes sur des sites factices afin d’appâter les annonceurs et d’empocher leurs euros. Ces automates numériques, appelés « bots » — diminutif de robots —, « miment des mouvements de curseur et des clics de souris, donnant l’impression qu’une vraie personne est en train de visiter le site », explique le quotidien britannique, qui s’alarme : « La dérangeante vérité de la publicité en ligne — un marché de 120 milliards de dollars [95 milliards d’euros] —, c’est que son secteur le plus dynamique et le plus innovant est de plus en plus exploité par des criminels » (1).