Les "pirates" informatiques russes ont dénoncé mardi le refus du ministère de la Justice de leur pays de les enregistrer en tant que parti politique. Ils promettent de contester cette décision jusqu'à Strasbourg. Le "Parti des pirates" prône le libre accès aux ressources sur internet.

"Cette décision est illégitime et politiquement motivée", a déclaré le chef de la formation, Pavel Rassoudov. Il a estimé qu'elle était liée à son militantisme "contre la censure sur internet".

"Nous voulons rendre légitime ce qui existe de facto. 90 % des utilisateurs d'internet ne respectent pas les droits d'auteur, nous voulons faire en sorte qu'ils ne puissent pas faire l'objet de poursuites", a-t-il ajouté.

Le juriste du parti, Sarkis Darbinian, a annoncé qu'il allait contester la décision du ministère devant les tribunaux russes et en cas d'échec "saisir la Cour européenne des droits de l'Homme".

Le Parti des pirates russe, créé en 2009, revendique 30'000 membres dans 47 régions russes. Il fait partie de "l'Internationale des partis pirates" dont la prochaine réunion doit précisément avoir lieu en 2013 en Russie, à Kazan, la capitale du Tatarstan (Volga).

Rapport lancé récemment

La pratique du téléchargement illégal reste très répandue en Russie.

Dans son dernier rapport annuel, l'Alliance internationale pour la propriété intellectuelle (IIPA), qui représente l'industrie américaine, dénonçait "le manque d'attention" des autorités russes à l'égard de cette question.

L'IIPA s'en est particulièrement prise au très populaire réseau social VKontakte (190 millions d'utilisateurs), décrit comme "le premier distributeur de musique piratée en Russie et un lieu propice au piratage de films et programmes de télévision".