Le nez collé au smartphone, happé par des contenus divertissants sans substance, le citoyen n'a pas vu la nouvelle règle du jeu arriver, selon laquelle l'algorithme décide au mépris des libertés.
Dans La nouvelle servitude volontaire (éditions FYP), Philippe Vion-Dury, journaliste et essayiste, s'attaque avec rigueur et lucidité à la mutation en cours de la société sous l'effet du numérique. Le « futur » tel qu'imaginé par la science-fiction est bien là, mais il n'est pas encore aussi spectaculaire. Et c'est bien pour cette raison, dit l'auteur, que cette révolution est dangereuse. Insidieuse, elle échappe au contrôle politique, n'est que peu remise en cause par les médias, et les algorithmes auto-apprenants deviennent si complexes, qu'ils ne seront bientôt plus compris par personne. À la source, le capitalisme libéral et son insatiable quête de profit pousse les entreprises à plus de rationalité et de rentabilité. Au grand dam de l'éthique et de la liberté, y compris dans les médias.
Via Bernard BRUNET