De l’utopie anti-Facebook au cyberdjihad, le destin contrarié du réseau social Diaspora | Libertés Numériques | Scoop.it
Le son est incertain, le montage artisanal. Quatre jeunes hommes se serrent devant une table et se passent maladroitement la parole. Sur le mur, un tableau en partie couvert de formules mathématiques et, posés devant eux, des gobelets de café qu'ils tripotent nerveusement. En un peu plus de trois minutes, ils présentent Diaspora*, leur projet de réseau social autonome et décentralisé.

Difficile de croire que cette vidéo très amatrice postée au printemps 2010 sur le site de financement participatif Kickstarter allait entraîner une vague d'espoir pour de nombreux internautes. Les quatre étudiants lèveront pourtant plus de 200 000 dollars, vingt fois plus qu'espéré.

A l'époque, les déçus de Facebook, échaudés notamment par les scandales à répétition sur la vie privée, se font de plus en plus nombreux. Et la presse a été rapidement unanime : dithyrambique, le New York Magazine voyait par exemple dans Diaspora* « un chemin vers la liberté pour ceux ont fini par craindre le côté obscur des réseaux sociaux ».