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Avec les récents scandales liés à la NSA, au dossier Snowden et au programme PRISM, la protection de la vie privée revient régulièrement dans l'actualité. Comme un mauvais feuilleton. Armand Mattelart et André Vitalis, professeurs d’université français retracent dans leur dernier ouvrage, «Le profilage des populations. Du livret ouvrier au cybercontrôle » (éditions de La Découverte), les grandes lignes qui ont forgé le profilage des populations. Une pratique qui peut se définir comme «une forme de contrôle indirect des individus à partir de l’exploitation des informations prélevées sur eux.»
L’ouvrage débute sa démonstration avec les premiers outils mis en place pour surveiller certaines catégories de la population. Comme le livret ouvrier qui permettait jusqu’à la fin du 19e siècle de tracer les déplacements des ouvriers avec la liste des usines fréquentées. Les auteurs montrent comment le profilage s’est ensuite étendu à l’ensemble des citoyens.
Si le chapitre historique du profilage est intéressant, raconté en détails, force est de constater que l’intérêt du livre réside davantage dans ses aspect plus contemporains. Pour une époque qui remonte à la fin de la Seconde Guerre mondiale avec la peur du communisme, alors omniprésente à l’Ouest. Si la crainte des "rouges" a aujourd’hui disparu, elle est désormais remplacée par une autre, celle menée contre le terrorisme, prétexte à la réactivation des outils destinés à préserver la sécurité nationale, déjouer les menaces et autres comportements potentiellement dangereux pour la société.
