Les médias face à leur destin

Extraits

- Les journalistes savent écrire c’est une évidence, mais ils savent également s’organiser pour tenir des délais et trouver des sujets d’intérêt pour leurs lecteurs... 

- Autre atout du journaliste, il possède généralement un carnet d’adresses bien fourni qui peut s’avérer très utile pour un marqueteur.

- A l’heure de l’inbound marketing, les entreprises attirent à elles les clients en produisant des contenus de qualité, en améliorant le référencement de leurs pages dans les moteurs de recherche ou en développant l’interaction sur le social media.

Commentaire

L'appel du pied est bien étayé. Avec mon mastère CM en cours en école de commerce et 20 ans d'expérience comme journaliste, quelqu'un comme moi correspond parfaitement au profil.

Le timing est bon, la crise des médias créant un véritable appel d'air pour des journalistes qui sont inquiets pour leur avenir.

Seul petit problème, le caractère des journalistes, même s'il ne faut pas généraliser. Ce sont des femmes et des hommes libres, autonomes. Et ils détestent souvent qu'on leur disent ce qu'ils ont à faire. Par ailleurs, oui, ils peuvent produire des contenus de qualité avec une dead line quotidienne. Mais ils ont l'amour du contradictoire et n'aiment pas faire prendre des vessies pour des lanternes. Autrement dit, sans une dose minimale de liberté et le respect de leur déontologie, il faut que leur journal soit sacrément au fond du tout pour les inciter à sauter le pas. Ou alors que les entreprises qui les embaucheront soient irréprochables question éthique et du point de vue des valeurs. Alors, oui, des rapprochements seront possible. Et comme Christian Neff, je pense qu'ils se feront... n'en déplaise aux ultras qui voient dans leurs collègues de la pub des ennemis, comme si les deux mondes n'étaient pas compatibles.

• Comment les pureplayers dédiés au son vont-ils rebattre les cartes au sein de l’écosystème radio?

• Comment vont se répartir les usages entre tous les canaux (historiques et numériques)?

• Synergies numériques entre groupes radio et groupes TV : va-t-on vers une offre « cross-canal »?

• Personnalisation des contenus, mobilité… qu’écouterons-nous demain, via quel outil, quelle interface? 

Sur la seule zone euro, la crise des « subprimes » avait engendré une chute globale des dépenses des annonceurs de 15 % sur la période 2008-2014.

Mais la reprise prévue au niveau mondial (+5 à 6% par an entre 2014 et 2016) toucherait moins la zone euro, et plus particulièrement la France où on table sur une très légère reprise du marché publicitaire, avec une progression de 0,3 % des investissements en 2014.

26 démissions nominations, promotions cette semaine dans les médias.

Cyrille Frank réinterpréte les fameux 4P du marketing (produit, prix, place, promotion) autour de des notions élargies de service au lecteur: Plaisir, Pratique, Pensée et Partage. Objectif: redonner de la valeur aux contenus via un nouveau mix marketing. 

Résultat: un slide de 70 pages très imaginé et bourré d'exemples. Très intéressant, pour les journalistes comme pour les marques.

Cette chaîne est en ligne du 22 novembre au 25 décembre. Une bannière placée sur le site Journaldesfemmes.com renvoie également sur ces contenus.

L'offre Premium de La Dépêche, unique dans le paysage de la presse quotidienne régionale, a été récompensée pour son côté innovant et pour l'outil de fidélisation qu'elle constitue auprès de notre lectorat.

Les nombreux visiteurs du salon ont d'ailleurs pu découvrir ou redécouvrir tous les avantages de l'offre Premium sur notre nouveau stand doté de tablettes : le fil d'infos, le club abonnés, le journal numérique multimédia et le flash vidéo.

Pour Aurora David, directrice des achats de l'agence publicitaire My Media: "la ménagère est un concept désuet, mais le monde de la publicité s'y est tellement habitué qu'il ne peut pas mourir comme ça".

En fait, la ménagère répondrait toujours à une logique propre à la télévision, celle d'un média qui ratisse large.

Cibler les jeunes urbains branchés de la génération Y, c'est bien. Mais sont-il prêts à payer pour s'informer avec ces sujets décalés qu'ils plébiscitent? Il ne faut pas oublier qu'ils ont été biberonnés à l'actu gratuite en accès libre partout sur internet.

Le positionnement marketing est clair, bien résumé par StreetPress qui parie sur la méthode du «point de vue désaxé» et sur une écriture «cash», «parlée», avec un ton «très Internet» : «Le lecteur doit sentir qu’on parle la même langue.» Mais ça ne change rien au problème.

Reste les appels du pied aux annonceurs qui, pour le coup, peuvent toucher une cible clairement identifiée. Mais le marché publicitaire étant ce qu'il est...

Extrait

le journalisme de marque est un contresens non seulement total, mais surtout mortifère. Comme le fait justement remarquer la journaliste Sylvie Ferri-Kermarrec dans un post publié en mars 2013 sur  Mediapart dans le monde merveilleux du brand journalism, «le mot information a d'ailleurs disparu du vocabulaire au profit du terme contenu». Car l'objectif n'est «pas d'informer, mais bien évidemment de vendre». Peut-on imaginer pire dévoiement de l'essence du journalisme?

Extrait

"En association avec Twitter, Médiamétrie a ainsi annoncé mercredi le lancement d'un outil de mesure des tweets émis lors des émissions de télévision. De son côté, Havas Media a créé un indicateur de la puissance de la social TV, le «Social Rating Point» (SRP), qui mesure la capacité d'une émission à générer des interactions sur Twitter ou Facebook."

 Avec la baisse du prix des abonnements jusqu’au 8 avril, Charlie Hebdo s'offre un coup marketing conforme à sa ligne éditoriale. Ce serait intéressant que le journal communique sur les résultats mi-avril.

Excellente synthèse des modèles existants dans la presse, en attendant la généralisation des contenus personnalisés. A lire.

Actus à suivre dans les médias:

- RFI rénove son site.

- Editialis créé un nouveau mag. appelé Marketing . Ce mensuel de 116 pages existe en version print et digitale.

- So Foot Junior arrive en kiosque le 16 avril.

- Le site e-commerce de luxe Net-a-porter lance magazine bimensuel papier appelé Porter .

Tout ça pour dire que certains n'ont pas peur de se lancer dans la presse papier. C'est sans doute qu'elle a encore un avenir... au moins dans les marchés de niche ;-)

"Les féminins grand public se sont mis à tous se ressembler. Maquette, codes couleur, sujets, ton… sans les logos, on aurait du mal à les différencier", juge avec sévérité Isabelle Chazot, rédactrice en chef historique de 20 ans (de 1990 à 2003).

Le coup de grâce: "De plus en plus, la régie (donc grosso modo, L’Oréal) nomme les rédactrices en chef."

Netflix a classé films et séries télévisées en 76 897 genres !  Les programmes sont tagués en fonction de la valeur morale de leur héros, du degré de leur nature romantique et de leur humeur triste ou heureuse...

Christophe Lachnitt observe avec raison qu "une telle personnalisation ne serait pas possible sans l’avènement du “big data“.

Cela dit, combien de médias ont aujourd'hui les moyens techniques (à travers des gens formés) et financiers pour investir et aller vers ce niveau de satisfaction client? Dans la presse écrite, pas beaucoup. 

"Les articles payés par les marques intéressent nos lecteurs autant que les autres. Ils sont beaucoup partagés sur les réseaux sociaux. La plupart ne font pas directement la promotion de la marque", assure Adam Ostrow, le responsable stratégique du site Internet Mashable, à la journaliste des Echos qui l'interroge. 

Cette pratique ne fait pas l'unanimité chez les journalistes attachés à leur indépendance. En effet, si les articles se limitent à de l'info service payée par les marques, passe encore. Mais qu'adviendra-t-il si ces mêmes marques sont impliquées dans une affaire douteuse? En période de crise, difficile de résister à ceux qui paient!

Développer une présence sur les plateformes sociales pour une entreprise ne s’improvise pas. Cette initiative doit au contraire être mûrement réfléchie et calculée... comme en attestent les six étapes qu'il est indispensable de respecter, selon Espresso, pour travailler sa "marque".

Jean-Paul Marthoz est spécialiste de la presse américaine qui, pour lui, donne l'exemple en terme d'investissements et d'innovations qui permettent de produire des contenus à haute valeur ajoutée. Preuve que le remue-méninge sur la façon de traiter l'information peut porter ses fruits, il cite l'exemple de plusieurs financiers qui investissent actuellement dans la presse quotidienne aux États-Unis.

Mais il prévient la presse française, encore à la traîne en terme d'innovation: "La survie des journaux va aussi dépendre de réformes internes, parfois douloureuses. Les médias de demain ne seront pas les mêmes que ceux d’aujourd’hui."

Un article sarcastique sur une initiative de Libération qui couple désormais ses abonnements avec l'envoi d'un panier garni - « Accord mets et vins » garanti -  contenu dans une LibéBox.

"Acheter ou offrir la LibéBox, c’est l’assurance de faire une bonne affaire et surtout de bien manger et bien boire. Alors pourquoi hésiter ? ... » indique l'argumentaire commercial. 

Si l'objectif est de contrebalancer la baisse des ventes, on peut se demander si ces messieurs dames du marketing ont bien étudié le marché! Boire ou conduire, il faut choisir. Manger ou conduire, idem. Alors certes, manger, boire et lire en même temps, c'est moins dangereux... sauf pour les chemise ou les robes, qui risquent d'être éclaboussées au passage.

Et ça, avouez que ça ferait tache pour l'image de Libé!