Les médias face à leur destin

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> Charlie Hebdo n’est pas un cas isolé dans la presse à faire appel au crowdfunding. Terra Eco et Nice Matin, entre autres, s’y sont essayé, atteignant tous deux leur objectif. 

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Bernard Tapie ambitionne de "réaliser des économies d'échelle" et "de grandir par croissance externe" avec ou sans Nice-Matin, jugeant qu'une taille critique dans la presse écrite se situe à 500 000 exemplaires.

Six offres détaillées pour reprendre le groupe de presse Nice-Matin ont été déposées mardi auprès du tribunal de commerce de Nice, dont deux impliquent La Provence, propriété de l'homme d'affaires Bernard Tapie.

Son interview dans La Provence... On n'est jamais aussi bien servi que par soi-même!

Lire aussi l'article des Echos

Bernard Tapie en embuscade sur « Nice Matin »

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Plus de 2 000 versements allant de 5 à 50 000 euros, venus de France mais aussi des États-Unis, du Canada, de Belgique ou de Suisse, ont été reçus par les salariés.

Commentaire

Mouais, difficile d'imaginer que 300.000 € seront suffisants. Ou alors, Nice-Matin est descendu bien bas.

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Aurélie Filippetti a souligné que l’ensemble du gouvernement était mobilisé « pour faire le point de la situation et examiner les modalités d’intervention possibles pour préserver la continuité de l’activité et les perspectives d’emploi dans un secteur en grave crise ».

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Cette opération de financement participatif, pour laquelle a été lancé lundi soir un site internet, avait déjà permis de recueillir mercredi matin plus de 74.000 euros grâce à 239 contributeurs. Les salariés ambitionnent de lever ainsi 300.000 euros, de quoi sauver dix emplois selon leurs calculs.

La date limite de dépôt des dossiers était fixée au 15 juillet, mais elle a été reportée au 28 juillet, "afin d'avoir un maximum de repreneurs".

Le groupe de presse Nice-Matin, en grande difficulté financière, a été placé lundi 26 mai en redressement judiciaire. Les deux repreneurs potentiels restent en lice, mais leur plan de financement n'est toujours pas bouclé.

Le groupe Nice-Matin, qui emploie 1.250 salariés, a terminé l'année  2013 avec une perte d'exploitation de 6 millions d'euros, qui s'est encore creusée en 2014. 

Le repreneur suisse GXP Capital, associé à l'ancien élu local niçois Jean Icart, qui s'est déclaré depuis février, tarde à concrétiser son financement de 20 millions d'euros. Le geste de Philippe Hersant, prêt à payer les salaires de mai et juin le temps que les candidats à la reprise bouclent leur tour de table, redonne espoir aux salariés.

Un comité d’entreprise a été convoqué vendredi 23 mai, à 11 heures,  avec pour ordre du jour "une information et une consultation sur le projet de demande d’ouverture d’une procédure collective de redressement judiciaire".

C'était prévisible malheureusement.

Entre direction et syndicats de Nice-Matin , les négociations sur le plan de restructuration engagées ces derniers mois sont rompues; ça vous étonne?

Principales mesures

- Selon une négociation syndicale en cours, le 13e mois de salaire ainsi que des primes devraient être lissés sur l’année 2016 pour "passer le cap comptable difficile de fin d’année" qui s’annonce sinon dans le rouge, indique Gaëtan Peyrebesse, délégué SNJ. 

- Le groupe entend demander un report de cotisations auprès de l’Urssaf et un étalement urgent d’un prêt de 2 millions d’euros accordé par la région Paca (prêt qui arrive à échéance le 14 octobre).

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Les salariés, qui ont créé une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), deviennent les actionnaires du groupe Nice-Matin, qui va devoir procéder à 159 départs «volontaires» (14,5% des effectifs).

Robert Namias devient pdt du directoire.

Les salariés de Nice-Matin font beaucoup de sacrifices pour permettre à leur offre d'aboutir; preuve qu'ils y croient encore.

L’audience devant le tribunal de commerce est prévue lundi 13 octobre.

Lire aussi

Nice-Matin: bataille de chiffres entre Rossel et les salariés, publié le 20 octobre 2014 dans L'Express.

RAPPEL DES FAITS

Le tribunal de commerce avait décidé, fin mai, l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire pour le groupe Nice-Matin (607 salariés actuellement), mais aussi pour sa société de distribution Publinice-Services (334 salariés). Par ailleurs, une procédure de sauvegarde judiciaire avait été lancée pour sa régie publicitaire Eurosud Côte d’Azur (165 salariés).

1 - Le groupe de presse belge Rossel (Le Soir, La Voix du Nord, L’Union…) propose de reprendre  "650" contrats de travail sur ce total de 1 106 emplois > 456 suppressions de poste.

2 - La Société normande d’information et de communication (éditrice de Paris Normandie, du Havre Libre et du Havre Presse): « 739 » contrats repris, dont 352 à Nice-Matin, 271 à Publinice-Services et 116 à Eurosud. Soit 367 suppressions de postes.

3 - L’ex-propriétaire de La Tribune et de France Soir, Georges Ghosn: «853 » reprises d’emplois, dont 399 au groupe Nice-Matin, 316 à Publinice-Services et 138 à Eurosud. > 253 emplois supprimés. 

4 - Le groupe Azur Santé Retraite : 300 suppressions de postes.
5 - Les salariés du groupe qui tentent de finaliser une offre financière par le biais d’une société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), dans laquelle Bernard Tapie participerait, préconisent pour leur part de conserver « 937 » postes, impliquant 169 départs «volontaires» (dont 104 pour le groupe Nice-Matin).
6 - La sixième offre, un « plan B » mené par Bernard Tapie visant à favoriser les synergies avec son journal La Provence, n’a pas été détaillée devant les salariés.

Le podium

1 - EBRA (Le Progrès, Le Dauphiné libéré, Les Dernières Nouvelles d'Alsace ouL'Est républicain): 1,2 million d'exemplaires vendus tous les jours.

2 - Le groupe Ouest France (Ouest-France, Le Courrier de l'Ouest, Presse Océan…) : 1,1 million d'exemplaires.

3 - Le groupe La Dépêche du Midi (s'il prend le co,trôle de Midi Libre et de L'Indépendant) : environ 380.000 exemplaires.

4 - Le groupe Sud Ouest (Sud Ouest, La Charente libre): 300.000 quotidiens par jour.

Pour s'assurer un premier soutien financier au projet de reprise du journal par les salariés, projet soutenu par trois investisseurs qui  "ont des compétence en matière de presse", les salariés ont lancé une collecte de dons auprès du public. Mercredi, ils avaient réuni plus de 158.000 euros. 

Puisque les financiers ne suivent plus (voir ce qui arrive à USA Today, post précédent), les citoyens vont peut-être prendre la relève en permettant aux journalistes de faire leur métier. En tout cas, les journalistes du Groupe Nice-Matin, qui espèrent récolter 300.000 euros dans une souscription publique destinée à racheter leur journal, l'espèrent. 

Conseil judicieux des Indignés du PAF en PS de cet article: "la charte de déontologie devrait naturellement être affichée sur le site de crowdfunding pour que les souscripteurs aient bien conscience qu'il s'agit d'un contrat moral entre eux et vous... c'est en même temps un 1er acte d'éducation aux médias! "

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Le plan de sauvegarde de l’emploi négocié en début d’année avec les syndicats, qui tablait sur 128 départs, sera probablement remis en cause. Selon Le Figaro, un plan social beaucoup plus sévère, de 300 à 400 suppressions d’emplois sur un effectif total de 1.130 personnes, pourrait lui être substitué...

Vendredi 13 juin avec la publication du texte de l'appel d'offres. Les repreneurs auront alors jusqu'au 15 juillet prochain pour se manifester.

Un rappel historique qui montre que les promesses n'engagent que ceux qui les croient, malheureusement. Et ici, le problème ne date pas d'hier.

Avec une dette de 12,8 millions d’euros, lNice-Matin est en cessation de paiement, Les fonds, 20 millions d’euros, que devait apporter le repreneur, n’ont toujours pas été versés. Aujourd'hui, Dominique Bernard, PDG du quotidien, devrait annoncer son intention de déposer le bilan, lundi 26 au tribunal de commerce de Nice.