Une exécution collective a décimé la rédaction de Charlie Hebdo. Face à l’horreur, le slogan Je suis Charlie est devenu l’étendard de la liberté et de la résistance à l’obscurantisme. Luz, dessinateur emblématique de l’hebdo, prend la parole pour la première fois, au lendemain de la mort de ses amis et à la veille du grand rassemblement de dimanche.
Extrait
"Charb estimait qu’on pouvait continuer à faire tomber les tabous et les symboles. Sauf qu’aujourd’hui, nous somme le symbole. Comment détruire un symbole qui est soi-même ?"
Commentaire
Lucide, désespéré, impuissant, dévasté par la mort de ses amis, modeste... Luz va à l'encontre du discours national unanime ou presque sans porter de jugement sur ceux qui versent des larmes de crocodile. Ce qui est devenu un drame national est trop lourd à porter pour lui et on le comprend. Le débat qu'il pose sur la liberté de la presse et sur ce qui restera de ce grand élan collectif dans un an est amené avec beaucoup de justesse.
"Paris capitale de la démocratie", vient de dire le journaliste de France Info, tout ça "grâce" à la mort de ses amis. Comment pourrait-on lui en vouloir s'il envoyait tout balader!