Quand Schelling explique le « syndrome de La Havane » | Insect Archive | Scoop.it
« La sonorité des corps est en relation directe avec leur cohérence. L’expérience a démontré que leur capacité à transmettre un bruit est fonction de leur cohérence », affirme Schelling dans sa Philosophie de l’art (1802-1805), tout en précisant qu’il faut distinguer, pour bien comprendre ce qu’il dit, le « son articulé » de la « résonance » dont il s’agit ici : « Le son articulé est bruit, mais discontinu ; la résonance est bruit qui, en tant que continuité, est saisi comme un flux ininterrompu. » Là où le simple son est éclaté en une multiplicité d’éléments distincts, la résonance rassemble cette multiplicité sous une « unité ». La multiplicité devient alors une « multiplicité vivante ».

 

Par Octave Larmagnac-Matheron, 15.12.2020


"Si un corps ne se réduit pas à l’agrégat de ses parties, c’est donc parce que ces parties s’harmonisent et vibrent de concert, selon Schelling. La résonance est l’expression véritable de l’intégrité des corps, de leur cohérence. Comme il le précise : « Le bruit même n’est rien d’autre que la restauration et l’affirmation, c’est-à-dire l’identité dans la cohérence, qui permet au corps […] de se reconstruire en son immobilité et en son Être dans soi-même. » Si, pour étayer son propos, Schelling s’appuie sur des expériences qui nous paraissent aujourd’hui farfelues, il a pourtant l’intuition d’une vérité scientifique aujourd’hui mieux comprise."