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Enseigner les sciences aux jeunes femmes aux 19e et 20e siècles

Enseigner les sciences aux jeunes femmes aux 19e et 20e siècles | Insect Archive | Scoop.it
... Pourquoi enseigner les sciences aux jeunes femmes dès le 19e siècle alors que le rôle social attendu se résumait essentiellement à tenir le foyer et à élever des enfants ? Aussi, comment des communautés religieuses pouvaient prétendre enseigner des disciplines comme l’astronomie, la physique, la chimie, la minéralogie, la zoologie et la botanique, alors que l’Église catholique démontrait à cette époque une grande méfiance à l’égard des sciences ?

 

15 août 2022
Enjeux de la recherche | 100 ans de recherches
 
Stéphan Martel, Site historique Marguerite-Bourgeoys
éducation
 
"La constitution d'une exposition muséale nécessite temps, rigueur et créativité. L'historien Stéphan Martel, également archiviste et responsable de la recherche au Site historique Marguerite-Bourgeoys, à Montréal, nous accompagne au cœur de la préparation de l'exposition temporaire Religieuses, enseignantes et… scientifiques présentée jusqu'en avril 2023."
 
Religieuses, enseignantes et… scientifiques démontre que les communautés religieuses féminines enseignantes ont contribué au développement et à l’éducation scientifique auprès des jeunes filles; en ce sens, elles furent, selon les valeurs de leur époque et en repoussant toujours les limites de leur société, de véritables bâtisseuses de culture scientifique au Québec et au Canada francophone.
 
[Image] Musée scolaire du Couvent Villa Maria, avant 1900.
Source : Archives Congrégation de Notre-Dame - Montréal, 200.110.001.
Bernadette Cassel's insight:

 

"... les communautés féminines, plus que leurs confrères masculins, ont activement œuvré au 20e siècle dans la fondation et le développement des Cercles des Jeunes Naturalistes."

Stéphan Martel

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L’écoféminisme, un courant de pensée né dans les années 1970

L’écoféminisme, un courant de pensée né dans les années 1970 | Insect Archive | Scoop.it
L’écoféminisme a bonne presse ? Prenons garde à ne pas l’« aseptiser ». Un exemple, selon Jeanne Burgart Goutal, spécialiste du mouvement : « On parle des sorcières, mais pas de l’histoire des luttes contre l’extractivisme, bien souvent menées par des femmes. » En parlant d’interconnexions entre toutes les luttes — féministe, écologistes, antiracistes...— l’écoféminisme remet en cause le système dominateur dans son ensemble.

 

« L’écoféminisme est plus radical que le féminisme »

Entretien avec Jeanne Burgart Goutal 8 mars 2021 à 09h43 Mis à jour le 18 décembre 2021

Propos recueillis par Laury-Anne Cholez

 

"Jeanne Burgart Goutal, agrégée de philosophie et professeure de yoga, est l’autrice d’Être écoféministe : théories et pratiques, (éd. L’Échappée, 2020). Ce courant de pensée, né dans les années 1970, relie toutes les dominations pour mieux lutter contre elles : celles des hommes sur les femmes et sur la nature, du Nord sur le Sud…"

(...)

 

BIBLIOGRAPHIE

  • Écoféminisme de Maria Mies, Vandana Shiva, éditions l’Harmattan

À venir en français

  • Staying Alive : Women, Ecology, and Development, de Vandana Shiva
  • The Death of Nature, de Carolyn Merchand
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Le rapt de la cochenille mexicaine | Pour la Science

Le rapt de la cochenille mexicaine | Pour la Science | Insect Archive | Scoop.it
Au xviiie siècle, un mystérieux petit insecte cultivé au Mexique faisait fureur sur les marchés asiatiques et européens. Il attira les convoitises de nombreux aventuriers, dont un jeune naturaliste lorrain…

 

Gilbert Buti et Danielle Trichaud-Buti|  23 mai 2021

 

[Image] Au XVIIIe siècle, les Indiens récoltaient la cochenille sur le nopal à l’aide d’un couteau émoussé, d’un bambou taillé en biseau ou d’une queue d’écureuil ou de cerf, comme sur cette illustration d’un traité que le scientifique mexicain José Antonio de Alzate y Ramírez a consacré à la cochenille et au nopal en 1777.

Crédit : Archive.org ; avec l’aimable autorisation de la Newberry Librar

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“Toutes les épidémies sont liées aux grandes phases de la mondialisation”

“Toutes les épidémies sont liées aux grandes phases de la mondialisation” | Insect Archive | Scoop.it
Grippe aviaire, Sras, Covid-19… L’anthropologue Frédéric Keck, auteur de “Les Sentinelles des pandémies. Chasseurs de virus et observateurs d’oiseaux aux frontières de la Chine”, ausculte la façon dont nos sociétés réagissent aux pandémies. Plutôt que de céder à la peur, il nous invite à repenser la mondialisation et notre rapport à la nature.

 

Par Juliette Cerf

Publié le 11/08/20 (abonnés)

 

Serait-ce le virus de la mondialisation ?
"Toutes les épidémies sont liées aux grandes phases de la mondialisation, à l’accélération et à la multiplication des échanges. La grande peste de 1350, qui a tué un tiers des Européens, s’explique par le fait qu’il y avait d’importants mouvements de personnes et de marchandises lors des foires à la fin du Moyen Âge. Ce que l’on nomme la première mondialisation, c’est-à-dire la rencontre entre les Européens et les populations amérindiennes, a donné lieu à des épidémies massives et ravageuses, dont la variole, qui a tué la moitié de la population à Mexico en 1520. La grippe espagnole de 1918, c’est le moment où les armées américaines arrivent sur le territoire européen avec un virus qui se propage d’ouest en est, jusqu’en Inde et en Chine, et au sud vers l’Afrique, en tuant probablement cinquante millions de personnes. Ce n’est donc pas ce coronavirus-là qui est « la » maladie de la mondialisation. Il faut plutôt comprendre en quoi la phase du capitalisme mondialisé que nous traversons transforme notre perception et notre gestion du risque épidémique.

 

Que voulez-vous dire ?
En tant qu’anthropologue, je cherche à comprendre comment cette mutation virale microscopique est devenue une catastrophe politique, sociale, économique, à une échelle planétaire. (...)"

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Le mystère des virus géants

Le mystère des virus géants | Insect Archive | Scoop.it
Découverts il y a une dizaine d'années, ces "monstres" biologiques défient les théories par leur taille et leur complexité.

 

Par Julien Bourdet, 27.03.2014
 
"... L’histoire des virus géants commence en 2003. L’équipe de Didier Raoult, de l’Unité de recherche sur les maladies infectieuses et tropicales émergentes, à Marseille, identifie alors, en collaboration avec l’équipe de Jean-Michel Claverie, directeur du laboratoire Information génomique et structurale (IGS), à Marseille, la nature virale d’un microbe découvert dix ans plus tôt en Angleterre par Timothy Rowbotham et considéré à tort comme une bactérie.
 
Depuis, Mimivirus – c’est son nom – a été rejoint par de nombreux autres congénères de la même famille, celle des Megavirus. Puis, coup sur coup, en 2013 et en mars 2014, Jean-Michel Claverie, toujours lui, a mis au jour avec ses collègues deux nouvelles familles : les Pandoravirus et, derniers en date, les Pithovirus, dont un seul  représentant est connu à ce jour.
 

Et la liste ne semble pas près de s’arrêter."

(...)

 

[Image] Mimivirus : le plus gros des virus | Pour la Science, 30.11.1999 https://www.pourlascience.fr/sd/immunologie/mimivirus-le-plus-gros-des-virus-1721.php

 

Quelle place les virus occupent-ils dans l'arbre du vivant ? Avec la découverte du plus gros d'entre eux, Mimivirus, on sait dorénavant qu'ils constituent une branche séparée des trois autres formes de vie, dont l'origine remonte à près de quatre milliards d'années.

Didier Raoult |  30 novembre 1999
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Pédagogie de la nature, qu’est-ce qui a évolué depuis trois siècles ?

Pédagogie de la nature, qu’est-ce qui a évolué depuis trois siècles ? | Insect Archive | Scoop.it
Historienne des sciences et de l’environnement, Valérie Chansigaud publie Enfant et nature – A travers trois siècles d’œuvres pour la jeunesse. Dans cette histoire culturelle, l’auteure se demande notamment si les pédagogues ont fait évoluer les rôles traditionnellement attribués aux filles et aux garçons, ou pas.
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Exposition "Darwin, l'original" : Dossier Enseignants

Exposition "Darwin, l'original" : Dossier Enseignants | Insect Archive | Scoop.it
Suivant un cheminement mis en scène en un décor végétal inspiré d'illustrations du XIXe siècle, l’élève se familiarisera avec la pensée de Darwin, ses méthodes de naturaliste et sa démarche théorique. Il appréhendera de manière interactive les nombreux domaines nécessaires à la compréhension de son œuvre : zoologie, botanique, géologie, paléontologie, anthropologie, histoire, mais également les arts, dans lesquels ses idées se sont répandues jusqu’à aujourd’hui.


Cité des sciences et de l'industrie - Du 15 décembre 2015 à août 2016


L’exposition, conçue en partenariat avec le Muséum National d'Histoire Naturelle, suit l’itinéraire et la lente maturation des théories de Darwin.


→ Dépliant scolaire
http://www.cite-sciences.fr/fileadmin/fileadmin_CSI/fichiers/vous-etes/enseignant/A-la-une/_documents/DARWIN_depliant_scolaire_bd.pdf


                   

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Dossiers d'actualité du Centre de documentation de l'AREHN

Dossiers d'actualité du Centre de documentation de l'AREHN | Insect Archive | Scoop.it
Agence régionale de l'environnement de Haute-Normandie. « Pour mieux comprendre l’environnement qui nous entoure, le centre de documentation de l’Agence Régionale de l’Environnement de Haute-Normandie propose des dossiers  de synthèse "Les dossiers d’actualité". »

« Faire le point des connaissances sur les sujets d’actualité du point de vue du citoyen et mieux comprendre les enjeux et les problématiques, exposer les éléments sur la situation régionale et nationale, proposer des  pistes pour aller plus loin (lectures, vidéos, sites Internet de référence, associations et institutions incontournables, billets en ligne), voici l’objectif de ces dossiers destinés à tous. »

« La centaine de dossiers proposés vous offre un panorama riche et varié des questions et solutions actuelles sur l’environnement et le développement durable. »  
 
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Histoire des sciences : une classification des idées

Histoire des sciences : une classification des idées | Insect Archive | Scoop.it

Des chercheurs du laboratoire Systématique, adaptation, évolution (Muséum national d'Histoire naturelle/CNRS/IRD/UPMC) ont étudié l'histoire de l'utilisation des arbres en systématique pour représenter la diversité du vivant afin de fournir à l'histoire des sciences des outils rigoureux de catégorisation. Ces résultats ont été publiés dans la revue scientifique PloS ONE.


Références :

Fisler M, Lecointre G. Categorizing Ideas about Trees: A Tree of Trees. PLoS ONE 8(8): e68814. doi:10.1371/journal.pone.0068814.

http://www.plosone.org/article/info:doi%2F10.1371%2Fjournal.pone.0068814



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Arbre des arbres :
cette figure montre les degrés de partage entre auteurs
au sujet de leurs idées sur l’arbre du vivant.
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Le naturaliste Alexander von Humboldt, « inventeur » de l’écologie ?

Le naturaliste Alexander von Humboldt, « inventeur » de l’écologie ? | Insect Archive | Scoop.it
Alexander von Humboldt fut l’un des premiers savants à livrer le récit d’une Terre vue comme un organisme vivant.

 

Gilles Fumey, 22.11.2022

 

[...]

La Terre comme un organisme vivant

"Celui qui veut donner le premier récit d’une Terre comme un organisme vivant, c’est Alexander von Humboldt. Contrairement à Christophe Colomb ou Isaac Newton, Humboldt n’a pas découvert de nouveaux continents, il n’a pas formulé de nouvelles lois de la physique, mais il apporte une nouvelle vision du monde. Et à ce titre, pour Juliette Grange, il est bien le père de l’écologie.

 

Selon sa biographe Andrea Wulf, ses idées sont devenues si courantes qu’il a disparu derrière leur évidence. Pour comprendre la grave crise écologique actuelle, nous avons besoin de Humboldt. Déjà en 1801, le savant allemand percevait combien les humains étaient capables de « ravager » la Terre. « L’équilibre général qui règne au milieu des perturbations est le résultat d’une infinité de forces mécaniques et d’attractions chimiques qui se balancent les unes par les autres ». La Terre, poursuivait-il, est « une entité naturelle mue et animée par une même impulsion »."

 

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NDÉ

En relation

 

 

 

 

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La « nature », une idée qui évolue au fil des civilisations

La « nature », une idée qui évolue au fil des civilisations | Insect Archive | Scoop.it

"Les conceptions de la nature sont aussi diverses que les cultures. Cette diversité cachée a des implications philosophiques et politiques."

 

Fabrice Flipo et Frédéric Ducarme

10 mai 2021, 19:17 CEST •Mis à jour le 6 juin 2021

 

(...)

Conserver le « patrimoine » naturel

"'[La] définition de la nature comme ensemble extérieur et fixe a été historiquement mobilisée dans le cadre de la protection de la nature, calquée au XIXe siècle sur la protection du patrimoine ; on parlait alors souvent de la protection des « monuments naturels », ancêtre du concept de « patrimoine naturel ».

Dans cette optique, la protection de la nature devait adopter les techniques et buts de la conservation du patrimoine historique : entretenir un objet dans un état déterminé pour empêcher sa dégradation (toute évolution étant perçue comme telle), qu’il s’agisse d’une cathédrale ou d’une montagne.

 

 

On trouve cette vision chez les premiers conservationnistes américains de la génération de John Muir (1838-1914), et jusqu’à Aldo Leopold (1887-1948) ; l’objectif est de limiter les excès de la société industrielle, en la contraignant à laisser quelques espaces dans leur aspect initial tandis que l’exploitation se déchaîne ailleurs.

 

La rapidité avec laquelle les grands espaces de l’Amérique des pionniers disparaissaient alors sous la dent des promoteurs a motivé ces militants à conserver çà et là, en marge de l’exploitation galopante, des « ruines » de ce temps révolu de l’Amérique sauvage, vestiges d’une période mythique bientôt glorifiée dans la littérature – par James Fenimore Cooper notamment – puis plus tard le cinéma. La logique est ouvertement la même qu’avec les vestiges antiques de la vieille Europe.

Mais c’est aussi une vision qui n’a pratiquement de sens qu’en Amérique, où la colonisation a entraîné une conquête brutale, accompagnée par une idéologie créationniste qui suggère que les paysages sauvages ainsi consommés étaient demeurés intacts depuis l’origine du monde.

 

Préservationnisme vs conservationnisme

Cette conception d’une nature « mise sous cloche » a largement triomphé pendant une large partie du XXe siècle : on appelle ce courant le « préservationnisme », qui cherche à maintenir des zones préservées de toute activité humaine, dans un état qu’on voudrait croire « vierge ».

 

Il s’est opposé au « conservationnisme », compris comme usage rationnel et durable des ressources biologiques, en particulier le bois qui demeure jusqu’à la Seconde Guerre mondiale une ressource stratégique. Gifford Pinchot, créateur du US Forestry Service, en fut aux États-Unis le symbole.

 

Ce sont donc déjà deux conceptions de la nature, et de sa protection, qui s’affrontent : l’une qui pense la nature pour l’être humain, et une autre qui pense humanité et nature comme deux mondes séparés.

 

En Europe, l’analyse que Martin Heidegger propose d’un barrage sur le Rhin, dans la Question de la technique (1954), confronte également deux conceptions de la nature qui épousent en partie cette dichotomie.

 

La nature – ici, le fleuve – est conçue d’une part comme un processus sauvage doté d’une agence propre, et d’autre part, sous l’angle du barrage, comme un « stock » permettant d’extraire de l’énergie.

Des labos à l’agriculture industrielle

La « nature » comme stock de ressources susceptible d’être réarrangé et réorganisé pour son exploitation se trouve justifiée sur le plan philosophique par Descartes, pour qui la nature existait partes extra partes : en parties étrangères les unes aux autres, et inanimées. Descartes défendait d’ailleurs l’idée que les animaux sont analogues à des machines : la nature est pour les cartésiens un grand mécanisme.

 

C’est encore de cette manière que les sciences de l’ingénieur – et partant de là, l’industrie – envisagent le monde. De fait, c’est sur la base de ce paradigme qu’elles ont transformé notre milieu de vie.

Cette conception « extractiviste » ou « productiviste » de la nature, vue comme ensemble de ressources inertes à « valoriser », est régulièrement prise à partie par l’écologisme, qui pour sa part cherche à replacer l’humain dans une nature envisagée comme un système complexe et dynamique, dont l’équilibre se trouve menacé par une exploitation aveugle à son fonctionnement subtil.

Si le socialisme s’est fixé pour but de combattre les ravages du paradigme industriel qui traite les humains comme des machines, l’écologisme fait de même avec la nature.

 

Car si la vision productiviste de la nature s’applique superficiellement bien aux ressources inanimées, qui forment l’essentiel de notre contact quotidien avec la nature, sous une forme transformée – plastiques (pétrole), béton (sable, calcaire), métaux (minerais), etc. – elle s’applique moins bien au vivant, dans la mesure où celui-ci est animé et inclus dans un réseau d’interactions, et ne peut être aisément manipulé sans entraîner des conséquences en chaîne qui dépassent souvent leur instigateur.

 

Pourtant, l’approche réductionniste (où la vie n’est envisagée que comme un phénomène physico-chimique), qui est souvent celle des sciences de laboratoire, demeure aussi celle de l’agriculture industrielle, qui peine à penser les conséquences indirectes de ses pratiques dans le temps et l’espace.

Cette approche est aussi à l’origine des limites de ce modèle : une agriculture qui extermine la biodiversité et détruit les sols ; sols qui, en dépit d’apports d’intrants toujours plus nombreux, finissent par se minéraliser et perdre leur fertilité…

Une nouvelle synthèse

Certains acteurs sociaux, à l’image du réseau de l’agriculture paysanne (FADEAR), sont porteurs d’une autre vision, dans laquelle les vivants (humains ou non) coexistent, coévoluent.

Sur le plan des idées, il s’agit de développer une écologie de la réconciliation, qui à l’instar des cultures non européennes replace l’humanité au cœur d’une nature parcourue de dynamiques, plutôt que face à un stock inerte comme l’Occident se l’est trop longtemps représentée.

 

Loin d’un retour en arrière, l’écologie propose plutôt une nouvelle synthèse.

 

Serge Moscovici, l’un des fondateurs de l’écologisme français, affirmait déjà dans les années 1960 que c’est la vision productiviste de la nature qui a donné naissance à l’écologie scientifique, et non l’inverse.

 

L’écologie scientifique procède en effet en cherchant à mettre la nature en équations, pour la penser non plus comme un ensemble de stocks, mais comme un système de flux dynamiques en interconnexion permanente.

 

Il estime que toutes les civilisations déterminent des « états de nature » différenciés, ce qui explique que ce qu’elles nomment « nature » ne soit jamais identique ; dans la société industrielle, le poulet devient l’oiseau le plus répandu sur Terre…"

(...)

 

[Image] John Muir en 1907. Francis M. Fritz/Wikimedia 

 

À lire aussi : Les quatre écologies de l’anthropocène

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« Entre Dieu et le diable, on trouve la puce » – Entretien parasitique avec Camille Le Doze

« Entre Dieu et le diable, on trouve la puce » – Entretien parasitique avec Camille Le Doze | Insect Archive | Scoop.it

"Étrange parasite que la puce, insecte entêtant qui s’est longtemps promené sans distinction sur le corps du pape ou de la lavandière, du magistrat ou du marin. À l’origine de la peste, de sanglantes crises de grattements et d’innombrables potions destinées à l’éradiquer, la vermine sautillante se joue des conventions, bondit dans les dentelles et éveille l’esprit libertin, jusqu’à l’avènement des rigueurs hygiénistes à partir du XIXe siècle. Entretien avec Camille Le Doze, historienne de la période de l’Ancien Régime (XVIe-XVIIIe siècle) et auteure aux éditions Arkhê de La puce, de la vermine aux démangeaisons érotiques."

 

Article11 - Entretiens, par Julia Zortea, 31.05.2013

Une petite chose qui touche tout le monde

« Alors que je devais choisir un sujet de recherche, les étudiants de ma faculté qui travaillaient sur la période de l’Ancien Régime avaient coutume de se pencher sur les inventaires après décès : entre le XVIe et le XVIIIe siècle, quand quelqu’un mourrait, la liste de tout ce qui se trouvait dans sa maison était systématiquement dressée. Mais l’histoire matérielle ne me disait trop rien ; j’avais plutôt envie de traiter d’une petite chose qui touche tout le monde. Un jour, j’ai lu dans Le Monde un entrefilet écrit par un parasitologue breton, collectionneur de sources anciennes sur les parasites, qui venait d’auto-éditer une brochure rassemblant ses références. Il semblait possible d’entamer une recherche historique sur cette catégorie d’insectes, et sur ses liens avec l’homme.

 

Pour la petite histoire, mon arrière-grand-mère, cartonnière à Paris dans les années 1920, a eu la peste, qui s’attrape et se transmet par la puce. En choisissant cet animal pour ’’entrer dans l’Histoire’’, je pensais très rapidement dériver vers les pestes de l’Ancien Régime et l’histoire médicale. »

Mais la peste est une punition divine

« Les ouvrages d’histoire naturelle du XVIe et du XVIIe font partie des premières publications imprimées. En lisant les articles consacrés aux insectes, je me suis vite rendue compte que le lien entre la peste et la puce n’était absolument pas fait à l’époque. Pour les médecins, cette maladie est alors la conséquence d’un dérèglement du corps, symbolise une punition divine, ou s’explique encore de mille autres manières qui ne mettent jamais en scène le parasite.

La richesse de ces ouvrages d’histoire naturelle se trouve plutôt dans les références auxquelles ils font écho : de nombreuses expressions, adages et anecdotes tournent autour de la puce et renvoient à des textes souvent poétiques, qui composent au final tout un pan de littérature dédié à cet insecte. La Puce de Madame des Roches en est une parfaite illustration. Alors que les guerres civiles et religieuses déchirent le royaume, Henri III organise une juridiction extraordinaire à Poitiers, regroupant des magistrats des différents parlements. Ces derniers en profitent pour se réunir chez Madeleine des Roches, qui tient salon. C’est en hommage à une puce qui se balade sur la poitrine de Catherine, sa fille, qu’est lancée une joute poétique - 600 pages de vers écrits en français, en espagnol et en latin. »

La puce, elle naît de rien

« Jusqu’à l’invention du microscope au XVIIe siècle, un flou immense règne quant à la manière d’appréhender les très petits animaux. Les gens ne se doutent pas que les insectes se reproduisent et imaginent que ces derniers existent spontanément. Puisqu’ils sont nuisibles, on pense que les parasites surgissent de matières infâmes telles que la pourriture ou la fiente, et puisque les puces viennent se coller au corps, on estime qu’elles naissent de la transpiration.

À l’époque, la santé est analysée selon la théorie des humeurs (chaude, froide, sèche ou humide), soit autant d’expression des quatre éléments (l’eau, la terre, l’air et le feu) qui sont censés composer le corps. Un corps en bonne santé est un corps aux humeurs équilibrées. Un excès de transpiration - ou de puces - ne présage donc rien de bon : c’est un signe de dégradation de l’intérieur. Dans le même temps, puisque la puce est comprise comme un prolongement du corps, on ne peut pas véritablement s’en débarrasser. Elle n’est qu’un ’’un petit désagrément’’ : elle pique, fait mal, nous empêche de dormir, tout en nous accompagnant.

 

La puce est l’un des premiers objets à avoir été observé au moyen d’un microscope, d’ailleurs appelé au moment de son invention « lunette à puce ». Derrière ce grain noir sautillant que l’on écrase entre ses ongles, on découvre un petit monstre capable de se reproduire. Mais la science bouleverse trop brutalement un imaginaire ancré depuis l’Antiquité, et il faudra attendre le XVIIIe siècle pour que cesse l’idée d’une génération spontanée des insectes. »

(...)

 

[Image] Nicolas Lancret, La chercheuse de puces, Londres (1720-30)

 

_______________________________________

 

 Référence :

 

  • Anaïs Lewezyk, « Le DOZE Camille, La Puce. De la vermine aux démangeaisons érotiques »Histoire, médecine et santé [En ligne], 1 | printemps 2012, mis en ligne le 01 juillet 2013, consulté le 26 décembre 2020. URL : http://journals.openedition.org/hms/266 ; DOI : https://doi.org/10.4000/hms.266

 

Bernadette Cassel's insight:

 

(Re)lire aussi :

 

Camille Le Doze - La Puce, de la vermine aux démangeaisons érotiques - Les éditions Arkhê - De www.arkhe-editions.com - 24 avril 2012, 12:26

 

 

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Aux origines de l'écologie - Ép. 1/4 - Philosophie de l’écologie

Aux origines de l'écologie - Ép. 1/4 - Philosophie de l’écologie | Insect Archive | Scoop.it
Au XIXème siècle, d'Emerson à Thoreau, la pensée américaine développe une conscience écologique, faisant évoluer la nature d’une figure mélancolique à un vaste espace à découvrir mais aussi protéger… Les États-Unis sont-ils à l'origine de l’éthique environnementale moderne [...]

 

Les Chemins de la philosophie par Adèle Van Reeth, 26.11.2018

 

 

"À la fin du XIXème siècle, aux États-Unis, la constitution de parcs nationaux comme le parc Yosemite témoigne de l’émergence de nouvelles valeurs écologiques.


À travers le concept de wilderness, des penseurs américains comme Ralph Waldo Emerson, Henry David Thoreau ou Aldo Leopold, développent des outils de sauvegarde de la nature comme une éthique canonique de préservation pour Leopold. Aux États-Unis, ce dernier est considéré comme le père de la protection environnementale et le fondateur de l’éthique environnementale moderne."

(...)

 

[Image] Portrait de Ernst Heinrich Philipp August Hæckel (1834-1919) Crédits : Raoul Fladoc

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Ernst Haeckel

Biologiste
Ernst Heinrich Philipp August Hæckel, était un biologiste, philosophe et libre penseur allemand. Il a fait connaître les théories de Charles Darwin en Allemagne et a développé une théorie des origines de l'être humain. Wikipédia
 
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Valérie Chansigaud, un regard au féminin sur la nature

Valérie Chansigaud, un regard au féminin sur la nature | Insect Archive | Scoop.it
Depuis le XIXème siècle les femmes ont été très nombreuses à participer à la défense de la nature et des animaux. Peut-on dire pour autant qu'il existe un regard au féminin sur la nature ?

 

La Terre au carré

vendredi 18 octobre 2019

par Mathieu Vidard

Bernadette Cassel's insight:

 

"En tant qu'historienne Valérie Chansigaud s'intéresse notamment aux traces qu'ont laissées les grandes militantes de l'environnement aujourd'hui décédées comme Rachel Carlson, Anna Sewell, Flora Tristan ou encore George Sand."

 

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Zika : histoire d'un virus émergent

Zika : histoire d'un virus émergent | Insect Archive | Scoop.it
1947. Une équipe de l’Institut de recherche de la fièvre jaune du comté de Bwanba en Ouganda, dirigée par Alexander Haddow, s’intéresse depuis dix ans à l’épidémiologie de la maladie à l’ouest de l’Ouganda. Cinq ans plus tôt, des chercheurs ont isolé le virus amaril (autre nom du virus de la fièvre jaune) chez un africain malade ainsi que chez un moustique évoluant dans des plantations de bananes.

(...)


Par Marc Gozlan, journaliste à Sciences et Avenir
auteur du blog Réalités biomédicales
http://biomedicales.blogs.sciencesetavenir.fr


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Ressources pédagogiques de l'Académie des sciences

Ressources pédagogiques de l'Académie des sciences | Insect Archive | Scoop.it

Académie des sciences. « Une nouvelle rubrique regroupant des documents sur l'histoire des sciences, la méthode scientifique et des fiches thématiques est désormais disponible sur le site de l'Académie des sciences. »

     

« Fiches pédagogiques élaborées par le Comité de l'environnement de l'Académie des sciences à l'intention des enseignants du second degré - Mars 2013 »


Le changement climatique dû aux activités humaines


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Buffon et l'histoire naturelle : l'édition en ligne

Buffon et l'histoire naturelle : l'édition en ligne | Insect Archive | Scoop.it
L'Histoire Naturelle et l'Histoire Naturelle des Minéraux de Buffon

Via Ain Généalogie
Bernadette Cassel's insight:


« Le site Internet www.buffon.cnrs.fr est consacré à l'œuvre de Georges-Louis Leclerc, Comte de Buffon (1707-1788) [...]. Intendant du Jardin des Plantes de 1739 à 1788, Buffon veilla à l’élargissement et au rayonnement de l’institution parisienne : à la fin de sa vie, le Jardin, transformé en juin 1793 en Muséum national d’histoire naturelle, était devenu le point focal des sciences de la nature en Europe et dans le monde. »

Ain Généalogie's curator insight, September 6, 2013 4:31 PM

À vingt-cinq ans, il est décidé à réussir, commençant à signer Buffon. Il se loge au faubourg Saint-Germain, chez Gilles-François Boulduc, premier apothicaire du roi, professeur de chimie au Jardin royal des Plantes et membre de l’Académie des Sciences. Ses premiers travaux portent sur les mathématiques, son domaine de prédilection, et il présente en 1733 un mémoire à l’Académie des Sciences, dont Maupertuis et Clairaut font un compte rendu élogieux. Ce mémoire Sur le jeu du franc-carreau introduit pour la première fois le calcul différentiel et le calcul intégral en probabilité.

C’est à cette époque qu’il correspond avec le mathématicien suisse Gabriel Cramer. Il lit plusieurs ouvrages de géométrie particulièrement ceux d’Isaac Newton, dont il traduira la Théorie des fluxions. Il fait la connaissance de Voltaire et d’autres intellectuels, et entre à l’Académie des Sciences, à l’âge de 26 ans. Protégé par de nombreux appuis, notamment Maurepas, Louis XV le nomme au poste d’adjoint dans la section mécanique.