Pour diminuer l’utilisation des engrais et stocker au mieux le carbone dans les sols, intéressons-nous aux relations subtiles entre les racines et les sols.
Michel-Pierre Faucon, UniLaSalle; David Houben, UniLaSalle et Murilo Veloso, UniLaSalle
Publié le 7 décembre 2022
Extrait :
"Les sols offrent une diversité d’habitats et de niches écologiques pour les organismes vivants. Cette diversité de niches écologiques chez les végétaux s’explique par la diversité de racines, leur capacité à modifier leurs caractéristiques vis-à-vis des changements des propriétés des sols et leur hétérogénéité (appelée plasticité phénotypique).
Cette large diversité de caractères fonctionnels racinaires (morphologique, architecturale, physiologique, interactions biotiques) apparaît plus importante qu’au niveau des parties aériennes (tiges et feuilles) au sein du règne végétal. Elle serait même le fruit de l’évolution des interactions sol-plantes, et de la réponse des végétaux à l’hétérogénéité des sols. La connaissance du rôle fonctionnel des racines et de leurs réponses vis-à-vis des propriétés du sol et de leur hétérogénéité s’est approfondie depuis une décennie.
Des racines pour une diversité de formes chimiques d’éléments minéraux
Les plantes possèdent une diversité de stratégies d’acquisition des nutriments souvent à la base de la différenciation de leur niche écologique en réponse à la variabilité chimique des sols (par exemple, la variation spatiale des concentrations en nutriments et de leurs formes chimiques).
Cette variation des propriétés du sol constitue un facteur important dans la formation des communautés (assemblages d’espèces) végétales, animales et microbiennes du sol, particulièrement dans les contextes de sols présentant une faible fertilité (des carences en nutriments) où la compétition pour la lumière n’est pas le principal facteur responsable de la structuration des communautés."
[Image] Racines fines d’une graminée explorant le sol, un espèce de pâturin. Julie Loiseau, Author provided (no reuse)