L’Union européenne autorise les agriculteurs bio à vendre leurs propres semences à partir de 2021, mettant fin au monopole des semenciers.
C’est un combat de longue haleine qui vient de prendre fin au Parlement européen. Après des années de lutte pour avoir le droit de commercialiser leurs propres semences, les agriculteurs bio ont enfin obtenu gain de cause. Dernièrement, les eurodéputés ont voté une nouvelle législation en ce sens. A partir du 1er janvier 2021, les agriculteurs bio auront officiellement l’autorisation de vendre des semences paysannes, c’est-à-dire issues de leurs productions.
« C’est une reconnaissance des actions menées depuis des années. Maintenant, on attend le décret d’application », confie Elodie Hélion, de l’association Cultivons la bio-diversité en Poitou-Charentes. Créée en 2009, la structure, qui revendique 440 adhérents, dont 120 agriculteurs, œuvre à la promotion et au développement des semences paysannes à travers trois aspects : la formation pour apprendre aux adhérents à sélectionner et produire leurs semences, l’expérimentation en lien avec des instituts de recherche et la sensibilisation au public. Si elle se réjouit de la future mesure, l’association s’inquiète du manque de formation. « Il ne suffit pas de vendre librement les semences, il faut qu’il y ait aussi de la formation, de la connaissance pour pouvoir bien les utiliser. » Si, pour l’heure, cette autorisation ne concerne que l’agriculture bio, elle pourrait ouvrir la voie aux agriculteurs conventionnels.