"Les maladies infectieuses et parasitaires transmises par les animaux et les insectes circulent plus facilement qu’avant en raison du réchauffement de la planète, de la déforestation et de notre style de vie."
Les changements climatiques et sociaux entrainent l’arrivée de nouveaux parasites. Roxane Trudel, 18 décembre 2021
"Ainsi, nous sommes de plus en plus en contact avec des virus et bactéries pathogènes. D'ailleurs, les risques sont décuplés par le fait que la population mondiale atteint désormais 8 milliards de personnes et qu'elle ne cesse d’augmenter.
En résumé, «on surexploite la planète. Tout notre rapport avec la nature et le système économique doit changer, radicalement et rapidement», prévient André Dagenais, coordonnateur du Réseau de recherche en santé respiratoire du Québec (RSRQ).
Les experts que nous avons consultés ont pointé plusieurs facteurs causant cette hausse des contacts entre les humains et ces maladies. Les voici.
La planète se réchauffe
1. Les insectes étendent leur territoire
"Les insectes ne connaissent pas de frontières. Si la température est bonne pour eux, ils s’implantent sur un territoire et se multiplient.
Les changements climatiques transforment le climat de plusieurs régions du monde, dont le Québec. La température permet dorénavant à plus de bestioles d’y survivre et de proliférer.
«Il y a des espèces qui apparaissent dans des régions où elles n’étaient pas», indique André Dagenais.
D’abord arrivés à dos d’oiseaux migrateurs ou d’animaux, ces insectes profitent ensuite des températures clémentes qui leur laissent le temps de se reproduire ou de trouver un mammifère à piquer.
Le hic, c’est que c’est souvent à ce moment-là que sont transmises les maladies entre les espèces. Par exemple, la tique qui transmet la maladie de Lyme attrape une bactérie en piquant la souris.
«On a des printemps hâtifs qui aident les stades immatures de la tique [à survivre alors qu’elle est plus vulnérable]. Si c’est trop sec, elles meurent, mais si c’est humide, elles vont bien survivre», illustre Catherine Bouchard, vétérinaire épidémiologiste spécialisée dans la maladie de Lyme.
Leur présence augmente, ainsi que le risque de contracter une maladie.
Les chercheurs surveillent également la migration de moustiques dits exotiques sur le territoire québécois. Ceux-ci pourraient entraîner des maladies qui ne sévissent pas encore ici, comme le Zika ou la dengue.
Certains de ces moustiques sont déjà bien établis à quelques centaines de kilomètres de nos frontières, comme en Ontario et au New Jersey."
[Image] Des tiques situées ici près de l’oeil s’attaquent à ce petit oiseau migratoire. Photo courtoisie Catherine Bouchard, ASPC
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→ Comment faire le lien entre météo et changement climatique ? - De www.numerama.com - 16 avril, 17:33