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Pesticides, sécheresses : menaces sur l’eau potable

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Chaque année, des centaines de captages d’eau potable sont fermées en France, contaminés par des pollutions d’origine agricole. Une hémorragie qui accroît la tension sur la ressource hydrique, déjà fragilisée par les effets du réchauffement climatique.

 

Par Sébastien Billard publié le 02 août 2023
 

"Début juin, un étonnant va-et-vient est venu troubler l’atmosphère paisible qui règne d’ordinaire autour de Cuhon et de Saint-Genest-d’Ambière, deux villages au nord-ouest de Poitiers. Alors que l’été n’avait pas encore commencé, des dizaines de milliers de packs d’eau ont dû être acheminées en toute urgence dans ce coin de la Vienne où 17 500 personnes ont frôlé la pénurie d’eau !

 

Pour une fois, ce n’est pas la sécheresse qui est la cause première de cette situation de crise, mais une molécule au nom barbare : le R47811, un résidu de chlorothalonil, un fongicide classé cancérigène probable par les autorités sanitaires européennes, utilisé pendant des décennies en agriculture mais interdit depuis 2020. Détectée à des niveaux trop élevés dans deux captages dans lesquels l’eau potable est prélevée, la présence de ce métabolite [un métabolite est une molécule issue de la dégradation de la molécule mère d’un pesticide, NDLR] a contraint la régie publique Eaux de Vienne à les fermer en catastrophe. Et donc à se priver de deux sources précieuses au plus mauvais moment, juste avant la période estivale, quand les besoins explosent et la ressource diminue."

(...)

 

-------

NDÉ

Complément

 

Le point sur la recherche du métabolite chlorothalonil R471811 en Hauts-de-France

 

 

Le ministère de la santé a missionné depuis plusieurs années les institutions d’expertise françaises pour disposer de connaissances sanitaires sur les pesticides et leurs métabolites, établir et diffuser des consignes pour une recherche ciblée et adaptée à chaque territoire. C’est ainsi que l’ANSES a été saisie pour mener une campagne exploratoire de mesures relatives aux polluants émergents dans l’eau potable.

 

Le but de cette campagne est de disposer de données d’exposition de la population à certaines substances dans l’eau potable, afin d’évaluer les risques sanitaires et compléter le cas échéant la liste des substances à surveiller.

 

Le rapport de l’ANSES met en évidence de façon générale en France, et notamment pour les Hauts-de-France la présence dans les points surveillés du métabolite chlorothalonil R471811, et la nécessité de l’intégrer au contrôle sanitaire de l’eau de consommation. Cet ajout qui contribue à l’amélioration en continu de la qualité de l’eau du robinet, vient prochainement rejoindre les quelque 600 substances déjà recherchées dans la région. Cette intégration se fait en lien avec la montée en compétences des laboratoires agréés pour le contrôle sanitaire des eaux, afin de rendre des résultats fiables sous accréditation.

 

Le contrôle sanitaire de l’eau vise à identifier partout dans la région d’éventuels dépassements des normes en vigueur et, le cas échéant, à ce que le gestionnaire de l’eau mette en place des actions correctives et/ou des mesures de restriction de consommation.

Le chlorothalonil, pesticide déjà recherché depuis plus de 10 ans

Le chlorothalonil est une molécule fongicide très utilisée, en France, jusque mai 2020 principalement dans le cadre de la culture des céréales (maladies du blé et de l'orge), mais aussi sur les protéagineux (pois, féverole), pommes de terre et légumes.

Cette substance est recherchée dans tous les captages de la région depuis plus de 10 ans. La valeur sanitaire maximale (Vmax), au-delà de laquelle l’eau pourrait présenter un risque pour la santé et ne peut plus être consommée, a été fixée par l'ANSES à 45 µg/L. Dans la région, toutes les analyses réalisées pour ce paramètre sur les captages depuis plus de 10 ans sont inférieures à la Vmax et à la limite de qualité de 0,1 µg/L.

Le chlorothalonil R471811, métabolite du chlorothalonil

En se diffusant dans notre environnement, les pesticides peuvent se transformer en une ou plusieurs autres molécules appelées "métabolites". L’ANSES a classé le métabolite chlorothalonil R471811 comme pertinent et une valeur sanitaire transitoire (VST) de 3 µg/L d’eau a été fixée par le ministère de la santé. Cette VST a valeur de Vmax, dans l’attente d’une Vmax établie par l’ANSES.

La campagne de l’ANSES met en évidence la présence de ce métabolite dans chacun des 16 sites testés dans la région à des valeurs inférieures à la valeur de 3 µg/L à partir de laquelle des restrictions de consommation doivent être appliquées. (Plus d’informations ci-dessous sur les seuils en vigueur)."

(...)

Bernadette Cassel's insight:

 

Lire aussi

 

  • Des pesticides courants causent la mort des larves d’abeilles dans la ruche - De www.goodplanet.info - Aujourd'hui, 19:29

 

 

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Pesticides au Maroc : 10 intrants chimiques dans le viseur de l’ONSSA

Pesticides au Maroc : 10 intrants chimiques dans le viseur de l’ONSSA | Les Colocs du jardin | Scoop.it

"10 substances chimiques actives qui entrent dans la composition de produits de traitement agricoles largement utilisés au Maroc sont en cours d’examen par l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA). Des études ont mis en cause des intrants dans des dommages à la santé humaine, mais aussi à la mort massive d’abeilles ou d’espèces d’oiseaux."

 

Publié Le 09/02/2021 à 10h00

 

"L’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) se penche sur le réexamen des pesticides à usage agricole, suite à l’avis de la commission interministérielle qui a tenu sa réunion les 13 et 22 juillet 2020. Depuis, l’instance a déclenché le réexamen de 10 matières qui entrent dans la composition de pesticides, d’herbicides et de fongicides. Selon un avis publié par l’institution, il s’agit du chlorothalonil, du diméthoate, du diquat, du fenthion, du glufosinate d’ammonium, de l’hexaconazole, du méthomyl, du paraquat, du thiaclopride et du thirame."

(...)

 

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