TRIBUNE. A l’initiative du Collectif inter-associations pour la santé environnementale (CISE), une vingtaine de représentants d’associations, de patients et de médecins critiquent, dans une tribune au « Monde », l’absence de base scientifique des conclusions de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail sur les effets de la 5G.
Tribune - Collectif
Publié aujourd’hui à 13h30 (abonnés)
"... Depuis le début du XXe siècle, c’est-à-dire dès l’origine de l’utilisation des fréquences hertziennes, des signaux de risques pour la santé interpellent : des risques liés à des expositions intenses à fortes doses : brûlures, cataractes, mais de manière plus insidieuse, des risques à long terme liés à des expositions à faibles doses sont discutés : cancer, perturbation du métabolisme, de l’activité cérébrale et nerveuse, troubles du sommeil…
La question de la variabilité de la sensibilité selon les individus, le sexe, l’âge, la taille, la condition physiologique et la question de la variabilité des effets selon la dose reçue ou la période d’exposition – à l’instar des perturbateurs endocriniens – font aussi partie du débat scientifique.
Valeurs limites
Malheureusement, la France, en se conformant aux recommandations européennes de 1999, a fait le choix de baser sa réglementation sur des valeurs limites d’exposition ne retenant que les effets d’échauffement des tissus, en s’affranchissant totalement des effets de stimulation nerveuse pourtant aujourd’hui admis, notamment sur l’activité électrique de notre cerveau !"
[...]
"Au final, l’expertise de l’Anses se base essentiellement sur ses travaux antérieurs et sur une bibliographie datant au mieux de février 2014. D’importants résultats issus de la recherche depuis cette date n’ont pas été pris en compte, notamment concernant le cancer. L’expression « dans l’état actuel des connaissances », récurrente dans le rapport, est donc trompeuse. Elle induit une fausse impression de savoir, qui se traduit dans la communication gouvernementale par la formule : « Aucune étude n’a montré un risque avéré ».
Nous demandons à l’Anses sur la 5G de rétablir sa crédibilité en matière d’expertise et de communiquer ses résultats de manière explicite. L’inverse traduirait un recul évident en matière de déontologie de l’expertise et minerait la confiance que la société peut accorder à une gestion des risques considérée comme basée sur la science."
https://www.scoop.it/topic/le-monde-des-insectes/?&tag=sant%C3%A9+environnementale