Passionné depuis ses 11 ans, Thierry Salesne, membre de la société entomologique de Nouvelle-Calédonie, a animé une démonstration de chasse aux papillons de nuit, samedi dernier au parc des Grandes Fougères. Découverte d’un monde méconnu.
[...]
Voilà quinze ans que Thierry Salesne expérimente les nuits blanches et pose ainsi des lampes « un peu partout sur le territoire, en particulier dans les forêts humides de la Chaîne, qui sont les zones où la diversité des plantes donc celle des papillons puisque les chenilles s’en nourrissent est la plus riche ».
Des observations que Thierry réalise un week-end par mois, accompagné de son « mentor », Alain Renevier-Faure, qui étudie depuis trente-sept ans les papillons diurnes (de jour) du pays. Ce dernier sortira un livre l’an prochain sur les quelque 80 espèces répertoriées à ce jour, au-delà du magnifique papillon bleu, porte-bonheur qui fait la fierté des Calédoniens.
Inventaire. Réunis au sein de la société entomologique de Nouvelle-Calédonie (SENC), créée en 2004, ces passionnés poursuivent un gigantesque travail d’inventaire et de connaissance. Chaque année, sur l’immense terrain de jeu de nos forêts primaires, épargnées par les pesticides et peu prospectées, ils découvrent de nouvelles espèces, inconnues ailleurs. Tel ce papillon bleuté de la famille des lycaenidae, trouvé au mont Do il y a deux ans et en cours de description avec l’aide d’un chercheur australien. Ou cette espèce de la famille des sphinx, dit « sphinx du taro » pour les dégâts qu’il cause dans les tarodières, dont des analyses ADN en Allemagne viennent de montrer qu’elle s’était singularisée après des siècles d’isolement géographique.