"Accélérer le développement des énergies renouvelables, mieux sauvegarder la biodiversité, sortir de la dépendance aux pesticides, réduire le parc automobile et accompagner la rénovation thermique des logements : des dossiers clés attendent la nouvelle Première ministre, Elisabeth Borne, qui a pour mission de mettre en œuvre la «planification écologique» promise par le président Macron."
Pour Elisabeth Borne, l’urgence écologique en 5 chantiers
par Aurore Coulaud, Margaux Lacroux, Pauline Moullot et Coralie Schaub, publié le 18 mai 2022 à 6h30 (abonnés)
[Image] Crédit : Red !/Reporterre
https://reporterre.net/Planification-ecologique-l-imposture-Macron
La planification écologique s’est imposée dans le paysage politique jusqu’à Emmanuel Macron, qui se l’est appropriée dans l’entre-deux-tours de la présidentielle. Retour sur un concept clé qui pousse aussi l’écologie politique à réinterroger son rapport à l’État.
Chantier n°3 : protéger la biodiversité
"Au moins un million d’espèces animales et végétales sont menacées d’extinction dans le monde. La crise majeure de la biodiversité est au moins aussi grave que la crise climatique. Or elle est largement oubliée. Alors que les pesticides sont désignés comme l’une des causes principales d’effondrement de la biodiversité, le premier quinquennat de Macron a été un échec sur le sujet. Par ailleurs, l’artificialisation des sols et l’extension urbaine détruisent la biodiversité. Or, pointe la Fondation pour la nature et l’homme (FNH), «si la loi climat et résilience a instauré dans la législation l’objectif de zéro artificialisation nette (ZAN) d’ici 2050 ainsi qu’une réduction de 50 % des consommations d’espaces naturels, agricoles et forestiers d’ici 2031, le quinquennat qui s’ouvre devra traduire ces objectifs en réalité». Malgré cet objectif, la bétonisation est galopante. «En France, entre 20 000 et 30 000 hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers sont en moyenne consommés chaque année», d’après le ministère de la Transition écologique."
"... Autre enjeu du quinquennat : pousser au niveau international pour aboutir à un cadre plus protecteur pour la biodiversité lors de la COP15 de la Convention sur la diversité biologique, qui doit avoir lieu en Chine à la fin de l’année. Pour la Fondation pour la nature et l’homme, «la biodiversité a déjà été la grande perdante du premier quinquennat. La structure annoncée du prochain gouvernement, centrée sur l’énergie et le pouvoir d’achat, ne doit pas pousser à mettre encore de côté ce défi central pour notre avenir»."