Colloque	Michel de Certeau et les	problématiques de	l’habiter – Langages, communications, espaces,	 quotidiennetés – décembre 2015 | Le BONHEUR comme indice d'épanouissement social et économique. | Scoop.it

Colloque Michel de Certeau et les problématiques de l’habiter – Langages, communications, espaces, quotidiennetés – 3 et 4 décembre 2015 – Université de Picardie Jules Verne – Laboratoire Habiter le Monde – EA4287 Appel à communication avec actes du colloque Argumentaire Auteur inclassable, complexe, interdisciplinaire, aux méthodologies transversales et au positionnement théorique toujours original, l’œuvre de l’historien et philosophe Michel de Certeau (1925-1986) fait échos aux travaux du laboratoire Habiter le Monde. Outre l’apport de cet auteur dans les disciplines de la philosophie, de l’histoire, de l’histoire religieuse (1974a), de la théologie (1988), de la psychanalyse (1987), de la linguistique (1985), de la communication (1983), de l’anthropologie des croyances (1982) et de l’épistémologie (1975), c’est notamment l’approche des pratiques culturelles (1974b, 1980) en lien avec le fait d’habiter un territoire qui nous interpelle.


Ce colloque n’entend pas examiner l’œuvre M. de Certeau de manière exhaustive, mais souhaiterait appréhender le concept d’habiter que l’on y trouve en lien avec différentes thématiques de ses recherches : le langage et la communication, l’espace, la quotidienneté. Reprenant l’ouverture interdisciplinaire de M. de Certeau, les communications pourront émaner de l’ensemble des disciplines des sciences humaines et sociales.


L’équipe Habiter le Monde créée en 2012 met au cœur de son approche interdisciplinaire (géographie, sociologie, anthropologie, philosophie et communication) le concept d’habiter. Nous proposons d’examiner le concept d’habiter présent en différents points des recherches de Michel de Certeau en liens notamment avec les perspectives du langage et de la communication, de l’espace et de la quotidienneté.


Axes thématiques


Les contributions proposées pourront s’appuyer sur un ou plusieurs des axes suivants :


1. Habiter, langage et communication « La communication est le mythe central de nos sociétés » M. de Certeau De la question de la prise de parole publique de mai 68 (la multiplication des débats, de l’écriture, des tracts et des manifestations), à la communication ordinaire (du langage comme forme de pouvoir et de la scission entre le dire et le faire), M. de Certeau est désormais une référence pour les sciences de la communication. Les concepts de « stratégies » et « d’arts de faire » sont particulièrement utilisés dans les études sur les pratiques des médias et d’internet (Proulx, 1994). C’est aussi toute une réflexion sur la transmission (l’histoire entre fiction et réalité), l’héritage, le patrimoine, le visible et l’invisible qu’amorce cet auteur et que les contributeurs pourront proposer.


2. Habiter et espace « C'est "en bas" au contraire (down), à partir des seuils où cesse la visibilité, que vivent les pratiquants ordinaires de la ville. Forme élémentaire de cette expérience, ils sont marcheurs, Wandersmänner, dont le corps obéit aux pleins et aux déliés d'un "texte" urbain qu'ils écrivent sans pouvoir le lire. C'est praticiens jouent des espaces qui ne se voient pas » M. de Certeau M. de Certeau analyse la ville comme un « texte » que les habitants s’approprient et modifient par leur manière de « faire » et leur subjectivité. Selon lui, les lieux sont régentés alors que les espaces sont pratiqués. Ce sont donc les analyses des pratiques de transformations (dans des temporalités) des lieux en espace qui nous intéresse, aussi bien de la ville que toutes formes de spatialisation (Internet, réseaux sociaux et espaces en ligne notamment).


3. Habiter et quotidienneté « Contre la vision ultra-critique des situationnistes et, sur un autre plan, de Bourdieu, il (Certeau) fait des victimes populaires des industries de consommation, de la société du spectacle et de la reproduction du système scolaire, des acteurs qui gardent une inventivité poétique dans la grisaille stéréotypée du quotidien. » Guy Lemarchand (2003)


A travers L’invention du quotidien : Arts de faire (1980) et La Culture au pluriel (1974), M. de Certeau ouvre des perspectives novatrices dans l’analyse des formes de résistances culturelles. Comment les travaux du philosophe peuvent nous enseigner sur la compréhension des rapports qu’entretiennent les habitants avec leur monde environnent, leur mode de résistance quotidienne (leurs « arts de faire » et leurs « innovations ») contre le pouvoir des institutions, du politique, de l’aménagement du territoire, et des industries de la consommation et de la culture ?