Guillaume Faury, le président d’Airbus commercial aircraft, a profité de Futurapolis à Toulouse pour présenter les futurs grands challenges du constructeur. Parmi eux, l’avion électrique.
Il a du pain sur la planche. Le président d’Airbus commercial aircraft prépare l’avenir et tente de sortir le constructeur aéronautique du trou d’air qu’il traverse depuis un an. Et c’est lors de l’ouverture de la septième édition de Futurapolis, le 16 novembre à Toulouse, que Guillaume Faury s’est positionné en manager d’un groupe de 129.000 personnes. Le futur patron a énoncé les enjeux industriels et digitaux dans lesquels Airbus s’engagera à l’avenir, perçus comme « des champs d’opportunités ».
En effet, l’arrivée en avril 2019 de Guillaume Faury à la tête du constructeur va marquer la fin d’une époque pour le constructeur européen. La plupart des dirigeants historiques, qui ont connu la création du groupe EADS en 2000 (Tom Enders, Fabrice Brégier, Marwan Lahoud, etc.) auront disparu du paysage d’Airbus. La nouvelle génération au pouvoir (Guillaume Faury, Dirk Hoke, Bruno Even…) va devoir solder les comptes du passé.
« Il faut aller vite », a reconnu ce vendredi le successeur de Tom Enders, qui a effectué la plus grande partie de sa carrière au sein d’Airbus. Notamment à la direction de la branche hélicoptères pour laquelle il a mis en place une stratégie d’innovation. « Si on rencontre un échec, il faut le dépasser », a-t-il ajouté . L’aviation électrique est un levier pour projeter Airbus dans le futur. « Nous avons devant nous une vraie révolution, celle de changer les énergies pour la propulsion de l’aviation commerciale. Nous sommes la génération qui verra les avions passer des turbines à d’autres modes de propulsion ». Mais celui qui a fait un passage chez PSA entre 2008 et 2013 a tempéré son propos : « le problème principal est la quantité d’énergie stockée dans un avion. La batterie ne permet pas de traverser un océan ». Selon Guillaume Faury, l’hydrogène est alors une alternative à « gros potentiel » dans l’aéronautique.
Les taxis volants en test
« Convaincu » également par l’urban air mobility, Guillaume Faury est longuement revenu sur les deux projets de taxis volants testés par Airbus. « Vahana » - le nom exotique du premier prototype sans conducteur – a effectué son premier vol, d’une durée de 53 secondes, aux États-Unis. Un autre projet appelé CityAirbus pesant plus de deux tonnes doit réaliser son premier vol à la fin de l’année en 2019 en Allemagne. « Ces prototypes mettent au point des technologies et permettent de valider les concepts en vol pour aller vers la commercialisation de produits dès la décennie suivante », a-t-il précisé.
Pour atteindre une cadence de soixante-quinze appareils par mois sur les avions de la famille A320, mais aussi mettre en place un nouveau système de production pour le successeur de l’A320 à partir des années 2030, Guillaume Faury sait aussi qu’il doit accélérer la transformation technologique de l’avionneur, avec plus d’automatisation, de robotisation, de digitalisation.
Audrey Sommazi