Depuis Toulouse, Bayab invente le robot qui répare les matériaux composites pour l'aéro | La lettre de Toulouse | Scoop.it

Michel Déléris, président-fondateur de Jedo Technologies, et François Cenac, président de Bayab.

 

Nom de code : Reply.5. Il s’agit de la première machine dédiée à l’usinage de réparation des matériaux composites. Commercialisée par la jeune entreprise toulousaine Bayab industries, cette innovation est exposée au salon aéronautique du Bourget.

 

Qualifié et certifié par Airbus pour le fuselage de l’A350, le robot Reply.5, d’un poids de 50 kilos devrait avoir de beaux jours devant lui. C’est du moins ce qu’espère la jeune société toulousaine Bayab industries qui a mis au point son innovation en dix ans. « L’usinage par jet d’eau abrasif est une application industrielle qui permet de peler couche par couche le matériau composite sans le trouer afin qu’il soit réparé. Jusqu’à présent, ces opérations souvent difficiles à réaliser, s’effectuent par ponçage manuel avec un risque de variabilité. Et les avionneurs ont besoin d’automatisation », explique François Cenac, président et directeur technique de Bayab industries.

Pour capter d’autres marchés identifiés, tels que les volets et les trappes de l’A320neo, de l’A380, du 777 de Boeing, les marchés des hélicoptères et de l’éolien, le jeune directeur pense à faire évoluer très vite son parc de machine.
Dans trois ans, une nouvelle version améliorée du robot Reply.5 sera commercialisée, ainsi qu’un autre modèle de machine pour les pièces grand format des nacelles.
Avec trois salariés, la jeune société vise un chiffre d’affaires d’un million d’euros à la fin de l’année, trois millions en 2020 en gonflant ses effectifs d’une quinzaine de personnes.

« Pour atteindre notre objectif, nous devons vendre quinze machines par an », ajoute le président qui s’est mué en commercial au salon du Bourget, espérant que ce grand rendez-vous de l’aéronautique et du spatial lui ouvre des opportunités.

 

1,5 million d’euros injectés dans la R&D

Comment est née cette innovation ? C’est à Michel Déléris que revient l’idée. Le fondateur de Jedo Technologies, née à Labège en 1987 spécialisée dans la découpe de très haute précision de matériaux durs et tendres par jet d’eau, a eu une intuition : la technique du jet d’eau pourrait s’appliquer pour l’usinage des matériaux composites. Car au même moment Airbus annonce son nouveau programme l’A350. Une niche à prendre, en somme.

Pour vérifier la pertinence de cette éventuelle application, il lance en 2006 un programme de recherche dédié aux matériaux composites et dans lequel il investit 1,5 million d’euros, dont un tiers sous forme d’aides régionales dans le cadre des programmes Epicea et Aerosat. Et il emploie François Cenac, alors chercheur à l’institut Clément Ader, qui planche sur la thèse intitulée L’usinage non débouchant par jet d’eau abrasif sur matériaux composites. Le fruit de cette réflexion est la création de Bayab, chargée de commercialisée Reply.5.


Audrey Sommazi