Le lancement commercial du prolongement du tram jusqu'à l'aéroport de Toulouse-Blagnac inaugure une nouvelle forme de mobilité pour les salariés des entreprises implantées dans sa proximité ainsi que pour les passagers. A voir si le trafic routier gagnera en fluidité.
C’est à l’issue des vacances de printemps que l’on pourra véritablement jauger le succès du prolongement du tramway toulousain vers la zone aéroportuaire. Quand tous les salariés seront de retour dans leurs entreprises, en voiture, ou en transport en commun. Prolongé sur 2,4 kilomètres, le tramway file désormais depuis le centre-ville de Toulouse vers l’aéroport en desservant quelque 250 entreprises. 15 000 salariés sont ainsi concernés. Un argument qui avait aussi porté le projet de cette ligne Envol. Les autorités espérant désengorger quelque peu aux heures de pointes les accès routiers menant à cette zone. Voire, sécuriser le trajet des usagers de l’aéroport quand il ne faut plus désormais que trente-deux minutes pour le rejoindre depuis la station Palais de justice.
74 millions d’euros ont été investis pour cette nouvelle infrastructure mise en service ce samedi 11 avril. Sans heurt. Lemouvement social entamé le 30 mars dernier par une partie des salariés de la régie Tisséo faisait craindre des perturbations lors de ce lancement commercial. Il n’en a rien été. L’inauguration officielle prévue la veille au soir a été annulée « par souci d’apaisement », a indiqué dans un communiqué Jean-Michel Lattes, président de Tisséo-SMTC, l’autorité organisatrice des transports dans l’agglomération. « Le contexte social n’est pas propice au moment de valorisation institutionnelle », expliquait-il également.
Un parcours sécurisé en temps vers l’aéroportCe qui tombe bien quelque part. Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse, et son équipe ne trouvent aucun attrait au tramway, estimé trop coûteux à implanter au regard du nombre de passagers transportés. Au contraire du métro que l’actuelle municipalité lui préfère.
Toutefois, Jean-Michel Lattes a souligné dans son communiqué l’intérêt économique de cette liaison en faisant le lien entre « une mobilité améliorée » et un « facteur-clé du développement ». En effet, la cadence du tram est dorénavant accélérée et le maillage du réseau intensifié avec les lignes A et B du métro. Salariés de la zone aéroportuaire, riverains de la ligne T2 et passagers aériens devraient constituer les 9000 voyageurs quotidiens attendus à bord du tramway jalonné de trois stations.
Tout a été aménagé pour inciter à renoncer au trajet automobile : les rames ont leur terminus à proximité du hall C, niveau des arrivées de l’aéroport, et chaque station est équipée d’une borne d’information indiquant en temps réel la durée d’attente du prochain tram. Avec une cadence d’un quart d’heure maximum, renforcée le samedi matin pour les départs en week-end. La ligne désormais baptisée T2 a été financée à hauteur de 39% par l’emprunt, de 25% par le conseil général de la Haute-Garonne et de 17,5% sur fonds propres par Tisséo. La Région et l’État ont participé pour 18,5%.
N.M.