L'aéroport de Toulouse Francazal se cherche un nouvel exploitant pour 2017 | La lettre de Toulouse | Scoop.it
Le site de Francazal en exploitation
 
En confirmant son départ de France, SNC-Lavalin suscite des inquiétudes sur le devenir de certains aéroports. A Toulouse, le groupe canadien exploite le site de Francazal. La vente de la société peut-elle compromettre la reconversion de la base en pôle aviation d’affaires ?
 

Le retrait de SNC-Lavalin de l’Hexagone n’est pas neutre pour l’aéroport de Toulouse Francazal. En annonçant la cession de l’ensemble de ses activités en France, abritées par sa filiale SNC-Lavalin SAS qui représente 1100 employés dont une douzaine à Francazal, l’opérateur canadien souhaite se recentrer sur ses priorités stratégiques, l’ingénierie et la construction, tout en limitant les secteurs géographiques.

Une reconfiguration qui devrait concerner l’aéroport de Toulouse Francazal géré depuis juin 2014 par la Setfa (Société d’exploitation de Toulouse Francazal Aéroport), détenue à 51% par le Canadien SNC-Lavalin, 39% par l’Aéroport de Toulouse Blagnac (ATB) et 10% par la CCI de Toulouse. La concession avait été obtenue pour quarante-cinq ans après un appel d’offres passé par l’État, propriétaire des 220 hectares. L’affaire avait été en 2013 très médiatisée.

 

Les Français Impact Holding et Ciclad repreneurs

Une offre de reprise à 100%, émanant de la société d’ingénierie française Impact Holding, appuyée par le fonds d’investissement Ciclad, vient d’être soumise à consultation le 22 août dernier aux comités d’entreprise, avant étude par les partenaires sociaux, selon Louis-Antoine Paquin, responsable communication de SNC-Lavalin à Montréal. « Si toutes ces étapes sont franchies, la transaction devrait bien avoir lieu d’ici la fin de d’année », confirme Youssef Sabeh, président de SNC-Lavalin Aéroports en France, filiale de SNC-Lavalin SAS.

 

Accord nécessaire des coactionnaires ATB et CCI Toulouse

« Dans ce cas, l’actionnariat de la Setfa va changer. Et il va de soi que ce transfert d’activité à un tiers sera soumis pour approbation aux coactionnaires de SNC-Lavalin dans la Setfa, à savoir ATB et la CCI, ainsi qu’à l’État français, notre délégant », poursuit-il. Outre Francazal, SNC-Lavalin Aéroports gère aussi dans la région l’Aéroport de Tarbes-Lourdes Pyrénées (voir commentaire), ainsi qu’en national quinze aéroports. À Francazal, la concession était accompagnée d’un engagement d’investissement à hauteur de 10 millions d’euros sur cinq ans par la Setfa. « Près de 2 millions d’euros ont déjà été investis depuis 2014 », assure Bertrand Bilger, président de la Setfa, vice-président de SNC-Lavalin Aéroports.

Après une année 2014 difficile affichant une perte de 288.500 euros liée au redressement d’un des locataires Atlantic Air Industries, spécialisé dans la maintenance d’avions régionaux, un fragile équilibre est revenu en 2015, avec 6600 euros de résultat net et un chiffre d’affaires d’1,1 million d’euros.

 

Un contrat bienvenu avec ATR

« Francazal est notre concession la plus longue, soit quarante-cinq ans. Ce n’est pas pour rien. La reconversion de la base militaire ne se réalisera pas du jour au lendemain mais nous avons entamé une diversification des activités approuvée par nos partenaires. Nos revenus, par le biais d’une redevance à l’atterrissage ou de loyers, proviennent aujourd’hui d’une trentaine d’entreprises différentes, employant 200 personnes, dans les domaines variés de l’aviation d’affaires, l’aéronautique industrielle, les drones ou les systèmes embarqués », défend Bertrand Bilger.

Dernièrement, l’arrivée d’ATR, qui a installé sur site un centre de maintenance qu’il loue et qui construira un atelier de 1200 m² pour 5 millions d’euros, est un vrai ballon d’oxygène. Il reste donc à confirmer que le retrait de SNC-Lavalin ne fragilise pas ce début de second souffle pour la base toulousaine.


Isabelle Meijers

 

 

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Le projet de refonte du site de Francazal.