En rachetant Barco à Toulouse, Esterline vise le marché militaire américain | La lettre de Toulouse | Scoop.it

Olivier Sérafin, directeur général d’Esterline, devant une console de contrôle pour un bateau.

 

L'Américain Esterline a fait l'acquisition, il y a trois mois, d'une division de la société Barco Texen située à Toulouse. Spécialisée dans la conception d'écrans LCD pour le militaire, l'entreprise veut conquérir les États-Unis d'un côté et se rapprocher d'Airbus de l'autre.

 

Désormais baptisé Esterline Avionics and Controls France, l’ancien site de Barco Texen à Toulouse conçoit toujours des équipements de visualisation spécifique pour l’aéronautique et le maritime civi, ainsi que pour les transports militaires. La division défense et aéronautique de Barco Texen « était déjà profitable », explique Olivier Sérafin, le directeur général de la société toulousaine.

Avec un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros réalisé l’année précédente par Barco Texen pour cinquante-cinq personnes employées, le rachat de cette division de 600 personnes par le mastodonte Esterline permet ainsi de conquérir le marché militaire outre-Atlantique, où « l’opportunité de croissance à terme peut être très dynamique », poursuit le dirigeant. 80% des ventes se réalisent à l’export et le groupe américain « travaille avec tous les grands systémiers de la planète ».

 

Avions, bateaux, véhicules terrestres

Dans la salle des tests, les produits développés sont soumis à de rudes épreuves. Ici, un calculateur renforcé avec écran tactile fait l’objet de vibrations régulières et intensives pour simuler un déplacement dans un véhicule militaire. Là, dans des chambres froides et chaudes, les produits doivent résister à des températures oscillants entre -46° et 70°. D’autres épreuves doivent permettre de déceler les possibles champs électromagnétiques émis par l’appareil. Selon les spécificités demandées par le client, entre six et douze mois de travail sont nécessaires pour la livraisons des premiers équipements. « L’externalisation en série se fait en Inde et en Belgique », ajoute Olivier Sérafin.

Parmi les réalisations notables de l’entreprise figurent les écrans de visualisation du système d’information dans le cockpit de l’Airbus A380 ou encore le tableau de bord du véhicule blindé de combat de l’infanterie (VBCI) de l’armée de terre. D’autres opportunités peuvent également s’ouvrir pour Esterline. Après avoir « beaucoup travaillé avec Boeing », le groupe « espère accroitre la part de marché avec Airbus ». L’Américain Esterline emploie plus 12.000 personnes dans le monde et a réalisé l’année dernière un chiffre d’affaires de 2 milliards de dollars.

 
Kevin Figuier